Sayfadaki görseller
PDF
ePub

invite à confronter l'Abrégé de ses expériences avec la brochure du P. Magni, C 205. »

Voici le texte de Pascal auquel il est fait allusion : « Si ce bon Père Jésuite a cognoissance de mon escript et de celuy du P. Capucin (ce que je ne crois pas), qu'il prenne la peine de les confronter, il verra la vérité de ce que je dis.» La confrontation eût montré le con

traire.

Dans une note, au sujet des erreurs de la lettre à de Ribeyre, M. Brunschvicg ajoute cette réflexion : « on serait bien empêché de déterminer l'intention de

ces erreurs ».

Nous croyons avoir fidèlement présenté les rectifications principales groupées par M. Brunschvicg dans l'introduction des Euvres de Blaise Pascal. Toutes ne sont pas également importantes ni, peut-être, également justifiées. Une difficulté, entre autres, subsiste entière et elle est la plus importante.

Pour pouvoir inventer, réaliser et interpréter, comme il le fait, la seconde partie de l'expérience du vide dans le vide montrée à Perier, Pascal a dù connaître, dès le mois d'octobre 1647, « ce que nous appelons la loi de Mariotte, non pas, sans doute, en son énoncé quantitatif, mais sous cette forme qualitative : la pression d'une masse de gaz donnée, à température constante, croît ou décroit quand son volume diminue ou augmente (1). » En d'autres termes, il n'a pas suffi à Pascal de connaitre la pesanteur de l'air ni d'embrasser, d'un même coup d'oeil, l'équilibre des liqueurs, c'est-à-dire l'équilibre des fluides, gaz ou liquides, pesants; il a dû connaître cette propriété spéciale et caractéristique des gaz leur expansion spontanée; il a dù connaître la pression d'expansion qu'exerce

(1) R 1908, p. 181.

:

une masse d'air confinée en un rase clos; il a dû savoir que cette pression variait avec le volume de ce

vase.

Or les documents connus jusqu'ici nous montrent l'origine de ces notions et leur application aux phénomènes barométriques observés en un case clos de volume variable, renfermant une petite quantité d'air de poids négligeable, dans des expériences postérieures au mois d'octobre 1617, celles que Roberval expose dans sa seconde Narration et qu'il s'attribue. Comment cette doctrine et ces expériences ont-elles passé dans la lettre à Perier? Voilà l'objet essentiel de la contro

verse.

Peut-on l'écarter par une simple fin de non-recevoir, en se bornant à dire que « Roberval retrouve ainsi les résultats que Pascal avait montrés à Perier vers la fin d'octobre ou le commencement de novembre 1617 » (t. II, p. 291) ? Roberval n'a-t-il pas trouvé le premier, et après cette date, la seconde partie au moins de cette expérience et les notions nécessaires qu'elle suppose? Sur quoi se base-t-on pour affirmer qu'il « retrouve » tout cela? Tant que cette difficulté subsiste, la thèse de M. Mathieu est-elle définitivement et complètement écartée ? Ne peut-elle surgir à nouveau transformée et appuyée sur ce document de très grande valeur, la seconde Narration de Roberval? Au moins, ne reste-t-il rien de « l'esprit » de cette thèse et peut-on affirmer, dès maintenant, qu'elle a perdu « non seulement toute consistance intrinsèque, mais toute base objective » ?

Il nous resterait à réunir d'autres renseignements intéressants, disséminés dans les trois premiers volumes des Euvres de Pascal. Nous espérons pouvoir le faire dans un prochain article; nos lecteurs auront alors sous les yeux les textes mêmes ou l'analyse des documents essentiels. Si c'est un devoir pour nous de

les leur présenter, c'est leur droit de les étudier, de contrôler l'interprétation qu'on en donne, de peser les preuves qu'on en tire. Ce n'est pas une invitation à ne pas user de ce droit que M. L. Brunschvicg a formulée dans cette conclusion: La lettre de Pascal à Perier « doit être publiée, à sa date et dans son texte, sans que l'éditeur le plus scrupuleux puisse conserver le moindre soupçon; ce serait un signe bien fâcheux si, pour quelque raison que ce soit, on n'allait pas accueillir avec bonne grâce un pareil dénoûment. »

Ces paroles sincères traduisent la conviction absolue du savant éditeur de Pascal, d'avoir projeté la pleine lumière sur cette question débattue, et cela, au prix d'un immense labeur dont tous ceux qui s'intéressent à l'histoire des sciences lui sont infiniment reconnaissants.

10 décembre 1908.

J. THIRION, S. J.

A PROPOS DE CAOUTCHOUCS

Peu de produits végétaux ont autant fait parler d'eux, dans ces dernières années, que le caoutchouc. Ce produit a acquis une valeur considérable pour le commerce et pour l'industrie, et son importance est loin d'être arrivée à son apogée. Récemment encore le professeur O. Warburg, de Berlin, en faisant ressortir l'action de l'établissement des voies ferrées sur le développement agricole des colonies, insistait sur la valeur acquise par les plantations de caoutchoutiers. Il établissait, à cette occasion, par des calculs basés principalement sur la quantité de caoutchouc nécessitée par l'industrie des automobiles, que l'on pouvait s'attendre à en voir augmenter considérablement la consommation mondiale qui atteindra facilement une valeur annuelle de 75 millions de francs. Pour obtenir un rendement de cette importance, il faudra planter annuellement en caoutchoutiers de grandes surfaces de terrain. L'Allemagne, à elle seule, a déjà consacré environ 56 millions de francs à l'établissement de telles plantations.

Peut-on se baser principalement, pour conseiller la culture de ces essences, sur la consommation de caoutchouc faite par les fabricants de pneus et accessoires pour voitures automobiles, et ne doit-on pas craindre, comme cela a été suggéré, le remplacement du caout

(1) Résumé d'une conférence faite à la Société scientifique de Bruxelles, le 29 octobre 1908.

chouc par l'acier et voir dès lors la consommation de la gomme diminuer notablement ?

que

Même si cette éventualité devait se réaliser, ce qui nous paraît douteux, le caoutchouc trouverait son emploi dans tant d'autres industries, fût-ce dans la confection de briques et de pavés, que sa consommation mondiale peut être considérée, pour longtemps encore, comme de beaucoup supérieure à la production. Si jusqu'à ce jour la production naturelle a plus le caoutchouc régénéré, ou moins suffire, c'est pu les succédanés, et des pays non exploités ont permis d'augmenter la quantité de caoutchouc jetée annuellement sur le marché. Malheureusement la production naturelle a atteint son maximum; on ne peut pas espérer la voir augmenter, on doit au contraire s'attendre à la voir diminuer par suite, en particulier, de la suppression, dans beaucoup de régions tropicales, des plantes productrices. Il faut donc planter, comme les Anglais l'ont fait à Ceylan, et il faut surtout, comme nous l'avons si souvent fait remarquer, remplacer la récolte par saignée par des méthodes physico-chimiques ou mécaniques qui seules seront capables d'opérer l'extraction totale du caoutchouc renfermé dans les tissus.

Mais si, dans toutes les régions capables de produire du caoutchouc, on suit le conseil de planter des essences caoutchoutifères, ne doit-on pas craindre, dans un avenir plus ou moins éloigné, malgré une augmentation de consommation, une surproduction, d'où baisse de prix et, par suite, non-rémunération des capitaux engagés dans les plantations?

tante

Cette éventualité non plus ne parait pas devoir être envisagée, la baisse de prix ne sera jamais plus imporque celle subie par ce produit dans ces derniers temps; en outre, comme nous le disions, dès que le prix de la livre ou du kilo sera descendu de quelques

« ÖncekiDevam »