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D'autre part, l'étude des courbes obtenues montrerait que le sol, à Postdam, est plus rigide dans le sens Est-Ouest que dans le sens Nord-Sud, ce qui semblerait donner raison aux partisans de la forme tétraédrique de la Terre : la résistance d'un tétraèdre à la déformation est, en effet, plus grande dans le sens des arêtes que dans le sens perpendiculaire à celles-ci.

On se gardera d'attribuer aux résultats numériques de ces observations une précision à laquelle ils ne peuvent prétendre. Mais il est permis d'y voir la preuve que le problème des marées de l'écorce terrestre n'est peut-être pas insoluble, et l'indication de l'ordre de grandeur qu'il s'agit de mesurer.

NECROLOGIE

N. N.

Le chanoine J.-J.-D. Swolfs

La Société scientifique a perdu récemment un ami de la première heure et dont le dévouement lui est resté fidèle.

Jean-Joseph-Dominique Swolfs était né à Bruxelles le 24 juin 1842. Ordonné prêtre le 23 septembre 1865, il fut successivement professeur au Petit Séminaire, chanoine honoraire et chanoine titulaire de Malines, inspecteur de l'enseignement moyen et doyen du Chapitre métropolitain.

Ses études de prédilection et les ouvrages qui en furent le fruit ont trait à l'Histoire nationale et à l'Apologétique. Mais il aimait aussi les sciences naturelles et se montrait très assidu aux réunions de la troisième section de notre Société. Il en faisait partie depuis l'origine et était membre du Conseil général depuis 1890. La mort nous l'a ravi le 2 mai 1909.

Le chanoine Swolfs laisse parmi nous le souvenir d'un saint prêtre, d'un historien érudit, d'un controversiste de talent, d'un collègue excellent dont la collaboration, les conseils et les bons offices nous ont été des plus précieux.

Que le suffrage de nos prières soit le tribut de notre reconnaissance.

J. T.

LE

CINQUANTENAIRE PROFESSORAL

DE

M. LOUIS HENRY (1)

Au moment même où l'Université catholique se préparait à célébrer solennellement le LXXV anniversaire de sa restauration (2), le doyen du corps académique de Louvain, M. Louis Henry, accomplissait son cinquantenaire de professorat effectif : pas plus au cours de cette année jubilaire que pendant le demi-siècle déjà consacré au service de l'Alma Mater, la féconde activité scientifique de l'illustre chimiste ne s'est interrompue, et ses collègues, élèves et amis n'ont cessé de voir et d'admirer en lui, un inoubliable exemple de persévérante ardeur au travail.

il

Bien que l'Université, à laquelle s'étaient associés les sociétés savantes de l'Europe entière, eût déjà décerné, y a a dix ans, à M. Henry tous les honneurs qu'elle réserve aux plus éminents d'entre ses maîtres (3), il a paru à ceux de ses anciens élèves qui ont été plus

(1) Université catholique de Louvain. Souvenir de la célébration du cinquantenaire professoral de M. Louis Henry. 8 mai 1909; in-4° de 35 pages avec portrait. Louvain, Librairie universitaire, A. Uystpruyst, 1909.

(2) Voir REVUE DES QUEST. SCIENT., 3a série, t. XVI, juillet 1909, p. 5. (3) Voir Revue DES QUESTIONS SCIENT., 2o série, t. XVIII, juillet 1900, pp. 221-239, Louis Henry, avec portrait.

HI SÉRIE. T. XVI.

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spécialement formés par lui au travail personnel, qu'une manifestation toute spéciale devait lui apporter, en ce glorieux anniversaire, le témoignage de leur reconnaissance. Sur son désir formellement exprimé à plusieurs reprises, il fut décidé que la cérémonie auraitun caractère tout intime. Le comité exécutif qui fut constitué rassembla les portraits de tous les disciples du maître, disséminés dans toutes les parties du monde, et les fit réunir en un album artistique, qui fut offert à M. Henry le 8 mai de cette année, la veille même de l'ouverture des fêtes officielles de l'Université.

Malgré le caractère en quelque sorte familial qu'on avait voulu donner à la réunion, une assistance nombreuse remplissait les Salons de la Maison Rectorale. La Faculté des Sciences était présente tout entière, et beaucoup de membres des autres Facultés, entourant Mgr Hebbelynck, recteur magnifique, et Mgr Coenracts, vice-recteur, avaient voulu apporter en personne leurs félicitations au jubilaire. Plusieurs savants étrangers, notamment M. Sabatier, professeur de Toulouse, étaient présents, ainsi qu'un nombre considérable d'anciens élèves.

M. le professeur Bruylants, président du Comité, retraça éloquemment la carrière du maître; M. VanMelckebeke, docteur ès sciences, qui fut le premier assistant de M. Henry, lui adressa des félicitations émues; M. le chanoine Grégoire, doyen de la Faculté des Sciences, et M. le Recteur apportèrent successivement l'expression de la gratitude de la Faculté et del'Université, qui se sentent l'une et l'autre grandement honorées par la carrière du glorieux savant. Aux applaudissements de tous, Mgr Hebbelynck, en terminant, donne lecture d'un Bref pontifical, par lequel Sa Sainteté Pie X accorde à M. Henry le titre de grandcroix de l'ordre de Saint-Sylvestre, dans des conditions

qui marquent, de la part du Souverain Pontife, une estime et une bienveillance toutes spéciales (1).

Nous sommes heureux de pouvoir reproduire ici le discours de M. Bruylants, comme nous avons reproduit, il y a dix ans, celui où M. Delacre appréciait l'oeuvre scientifique du savant professeur de Louvain. Tout hommage rendu à M. Louis Henry, où s'associent l'admiration et la reconnaissance, trouvera la Société scientifique de Bruxelles empressée et fière d'applaudir un de ses fondateurs les plus dévoués, le zélé président à l'initiative duquel elle doit l'institution de ses concours et l'organisation de ses subsides, pour l'encouragement des recherches scientifiques, le savant éminent et le collaborateur infatigable qui n'a cessé d'enrichir ses publications.

DISCOURS DE M. BRUYLANTS

MON CHER ET ILLUSTRE MAITRE,

Je vous apporte à l'occasion de votre Jubilé de cinquante' années de professorat, le tribut des respectueuses félicitations de tous ceux qui ont eu le bonheur de travailler à vos côtés et de

(1) Voici le texte du Bref pontifical.

PIUS PP. X.

Dilecte Fili, Salutem et Apostolicam Benedictionem. Retulit ad nos. Archiepiscopus Mechliniensis te quinquaginta abhinc annis in studiorum Magno Athenaeo Lovaniensi doctorem de juvenum institutione optime meritum, tum christianae vitae exemplis, tum integritate doctrinae, summopere commendari dignus qui idcirco videris, qui laudibus non impar proemium, singulare Pontificiae voluntatis pignus, nanciscaris. Quare, te, hisce Litteris, Equitem a Magna Cruce Ordinis Sti Sylvestri Papae eligimus, facimus, atque in spectatissimum eumdem Equitum coetum enumeramus.

Datum Romae, apud S. Petrum sub Annulo Piscatoris die XII Martii MDCCCCIX, Pontificatus nostri Anno Sexto.

Dilecto filio Aloisio Henry antecessori.

R. Card. Merry del Val,

A Secretis Status.

recevoir, avec votre enseignement, l'exemple de votre ardeur au travail et de vos vertus professionnelles.

Comme cela parait long, cinquante années d'enseignement ! N'est-ce pas bien court à se rappeler? N'en est-il pas comme pour ce voyageur, qui pendant une ascension jette un regard en arrière et s'étonne d'embrasser d'un coup d'œil le chemin parcouru?

Parmi ces lacets qui se relayent pour se perdre à l'horizon, il revoit les quelques passes difficiles qu'il a traversées et contemple les rares endroits ombragés où il a repris haleine. Les moments qui sollicitent irrésistiblement le cœur se comptent aisément aussi, au milieu des journées dont le cours se déroule régulier et presque monotone; de ces journées qui passent ne laissant le plus souvent à la mémoire qu'un souvenir confus, qui passent mais qui nous seront comptées.

Commencées dès l'aube, terminées aux heures tardives de la soirée, ces journées ont été, pour vous, faites de labeur, d'un labeur opiniâtre et vaillant. Elles ont été fécondes pour la science, elles ont été fructueuses pour vos élèves, elles ont puissamment contribué à la gloire de l'établissement auquel vous avez donné votre existence. Elles seront comptées et portées à votre actif par le Juge suprême, par Celui de qui nous vient tout bien.

Né sur la terre d'Ardenne dont la race laborieuse et sobre fournit à toutes les carrières des hommes éminents; issu d'une famille où se pratiquaient les vertus du foyer, la Providence vous avait doué d'une intelligence ouverte et d'une santé robuste, «mens sana in corpore sano ». Vous étiez armé pour triompher dans les batailles de la vie.

Vous avez fait une partie de vos humanités dans des établissements dont le choix fut déterminé par les déplacements, que sa situation de fonctionnaire de la trésorerie imposait à votre père. Vous les terminiez à Louvain comme élève universitaire, en 1851.

Pendant l'année académique suivante, vous abordiez les études qui menaient au doctorat en sciences naturelles, à ce doctorat dont vous faisiez, quelques années plus tard, la spirituelle et juste critique que voici: «Se peut-il imaginer un assemblage plus vaste et en même temps plus étrange que ce doctorat en sciences naturelles? Dans cet examen on passe laborieusement en revue avec l'élève, tout le monde créé, depuis les profondeurs du sol jusqu'aux hauteurs du firmament, en s'arrêtant longtemps à la surface; ce qui vit et ce qui ne vit pas, rien n'échappe; on fait même disserter l'élève sur l'une ou l'autre branche de la

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