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elle une guérison radicale, atteignant l'affection dans sa cause anatomo-pathologique.

Nous nous trompons peut-être, mais nous pensons que le lecteur qui aura été assez patient pour nous suivre à travers ces observations et ces considérations un peu arides, en emportera la conviction que l'idée de chercher dans des anomalies glandulaires l'origine d'anomalies psychiques et de traiter les psychonévroses par des injections d'extraits des glandes, n'est pas aussi fantaisiste qu'il pourrait paraître au premier abord. Peut-être même s'étonnera-t-il qu'on ait mis si longtemps à soupçonner ces relations et à imaginer cette thérapeutique.

Peut-être aussi, sans tarder, sera-t-il banal de voir s'étaler à la quatrième page des journaux, en caractères provocateurs, des annonces dans le goût de celle-ci : « Neurasthéniques, hytériques, soignez vos glandes ! » et, au-dessous, l'offre alléchante de quelque élixir neuro-glandulo-psychogène infaillible.

En attendant que le commerce s'empare de la question, peut-être la philosophie pourrait-elle s'en occuper avec quelque profit. Volontiers, on reproche à la psychologie, en particulier, de se désintéresser de certaines sciences dont la connaissance lui est, croit-on, indispensable « L'usage restreint le sens de ce mot (psychologie) à l'étude du moral et de l'intelligence, abstraction faite des parties qui en sont les organes, d'où résulte une incertitude dans la détermination des fonctions psychiques et dans la conception de la doctrine mentale, si bien que la psychologie, entendue en ce sens, a cessé de fournir des applications pour la philosophie générale et la sociologie (1).»

Il se peut que l'usage, au moins dans certains milieux, ait donné à la psychologie ce sens qui l'isole

(1) Littré-Gilbert, Dictionnaire de médecine. Article « Psychologie », 1908.

de ses bases naturelles, mais en pratique, tout psychologue, à quelque école qu'il appartienne, s'il ne veut pas être un pur théoricien, doit nécessairement tenir compte des données anatomo-physiologiques, tant pathologiques que normales, qui conditionnent dans une certaine mesure le déploiement de l'activité intellectuelle et affective de l'homme. C'est à ce titre que nous pensons que la psycho-pathologie glandulaire ne doit pas lui être absolument étrangère.

Cela ne veut pourtant pas dire que la science psychologique doive traiter au long toutes les questions d'anatomie et de physiologie qui se rapportent à son objet propre, ce qui équivaudrait à en faire, de conséquence en conséquence, une science quasi universelle. A juger des choses ainsi, nous pourrions soutenir également que l'ascétisme lui-même doit étudier à fond la question glandulaire, et qu'un chapitre détaillé sur les excrétions doit trouver sa place dans tout traité qui prétend enseigner la science de la direction des âmes. Ce serait d'une exagération par trop évidente. Nous serions cependant fort disposés à concéder quelque chose sur ce point, en partant de cette vérité incontestable, que le régime des excrétions a son contre-coup inévitable sur le tempérament.

On a pendant longtemps confondu tempérament et constitution. Il semble qu'il faille, après Bouchard, nettement séparer les deux.

La constitution est une caractéristique statique ; elle a trait à la structure organique et à tout ce qui concerne les variations individuelles dans la charpente et l'architecture du corps, dans la proportion des organes, des appareils, de l'organisme entier, dans l'adaptation physique de chaque partie à sa fonction, dans la répartition de la matière, soit dans la totalité de l'organisme, soit dans chaque élément ».

Le tempérament est une caractéristique dynamique,

énergétique; il a trait à l'activité, au fonctionnement de l'organisme.

Or, dans certains cas, les modifications de cette activité sont sous la dépendance du fonctionnement glandulaire. Aussi, dit Laignel-Lavastine, quand on se décidera à reprendre l'étude trop délaissée des tempéraments, à côté des types classiques sanguins, nerveux, lymphatiques et bilieux, on pourra peut-être décrire les thyroïdiens, les hypophysaires, les surrénaux, etc...

Quant au caractère, il n'est qu'une des manifestations du tempérament, la manifestation psychique. Il se rattache par là, lui aussi, dans certains cas, au fonctionnement glandulaire. On pourra donc, de même, parler de caractères thyroïdiens, surrénaux, etc.

Or, on sait le rôle que le tempérament, que le caractère joue en ascétisme, comme d'ailleurs dans tout travail qui a pour but de réformer l'homme par l'extirpation de ses penchants mauvais.

Il arrivera forcément que l'éducateur, le directeur, se trouveront parfois en face de natures spécialement revêches à la formation morale. Affaire de tempérament, diront-ils, et cela peut être ; mais ce n'est point une solution. La question est de savoir comment on viendra à bout de ce tempérament, comment on guérira celui-ci de son humeur violente et emportée, celui-là de ses inclinations libidineuses, un troisième de son apathie, etc... Sans doute, on dira: luttez vigoureusement et contre votre humeur et contre vos inclinations. Étudiez-vous, voyez dans quels cas, dans quelles circonstances, dans quels milieux vous êtes plus exposé à ces difficultés de tempérament; évitez ces occasions, ou du moins prenez à l'avance des résolutions énergiques pour le moment de la lutte; attaquez successivement les manifestations diverses de votre mauvaise nature, et sans perdre patience, car le combat sera long... Assurément; nous le croyons même interminable. Nous

dirons, en effet, de cette tactique, ce que nous avons dit du traitement moral des psychonévroses. C'est un traitement symptomatique. Il attaque des manifestations du mal, mais il laisse subsister le mal lui-même.

Nous pensons, comme Laignel-Lavastine, que lorsqu'on se décidera à faire des tempéraments une étude sérieuse, on trouvera, à l'origine de quelques-uns, des perturbations glandulaires plus ou moins prononcées, et on se rendra compte peut-être alors que ce n'est pas par des efforts de volonté qu'un malade peut améliorer son tempérament, car ce n'est pas par des efforts de volonté qu'il peut réparer ses organes glandulaires.

De cette connaissance résultera sans doute aussi une appréciation plus équitable de la responsabilité du délinquant, dans les actes délictueux qui relèvent de son tempérament, et surtout une thérapeutique mieux appropriée à son état. Sans abandonner, pas plus dans ce cas que dans les autres, le traitement moral, et tout en recommandant la résistance calme de la volonté à toutes les manifestations psychiques morbides, de quelque ordre qu'elles soient, on n'oubliera pas qu'il y a un travail plus profond et plus efficace à entreprendre : celui de reconstituer les parties de l'organisme qui sont en souffrance, et dont l'altération peut avoir un si déplorable retentissement dans la vie intellectuelle et morale de l'homme.

L. BOULE, S. J.

L'INSTRUCTION ET L'AVENIR DE LA FEMME

A LA CAMPAGNE

A la fin du mois de septembre 1908 s'est tenu à Fribourg, en Suisse, sous la présidence du très distingué professeur des facultés de Lausanne et de Fribourg, M. Jean Brunhes, un Congrès des écoles ménagères auquel assistèrent plusieurs de nos compatriotes. Nous eûmes l'honneur d'être délégué par le gouvernement belge, à titre d'organisateur de l'enseignement ménager agricole, et ce fut pour nous une véritable bonne fortune d'assister à ces débats, dirigés avec un tact et une maestria incomparables par le jeune maître qui professe aussi la géographie et la géologie au Collège libre des sciences sociales de Paris.

Un grand nombre de mémoires avaient été adressés au bureau par des savants pédagogues et par des maîtresses d'écoles normales ménagères, d'écoles de laiterie, etc., qui suivirent très assidûment toutes les séances du Congrès. Ces mémoires ont paru intégralement dans le premier volume des comptes rendus publié à Fribourg, à l'imprimerie St-Paul.

Le Congrès de Fribourg s'est avant tout préoccupé de substituer aux usages routiniers les conclusions autorisées d'une pédagogie scientifique et notamment de la méthode intuitive que nous avons appliquée depuis vingt ans avec succès en Belgique, dans nos écoles ménagères agricoles.

En attribuant à l'enseignement ménager un carac

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