(QUARANTE-CINQUIÈME ANNÉE; TOME XC DE LA COLLECTION) LOUVAIN Secretariat de la Societe Scientifique (MM. F Willaert et H. Dopp) PARIS Les Presses Universitaires de France (Société coopérative) 49, BOULEVARD S' MICHEL, 49 1927 Comment on fait revivre les fossiles (1) Il y a trois cents ans, très certainement, trois mille ans, très probablement, et, même, très vraisemblablement davantage, que l'Homme s'est appliqué à faire revivre, par la pensée, par la parole et par l'image, les êtres du passé, dont les restes se rencontrent à l'état fossile. C'est que depuis toujours l'Homme fut un fossoyeur, mais à l'inverse du sens couramment attribué à ce mot. Des nécessités diverses le poussèrent jadis, comme elles le poussent encore chaque jour, à fouiller le sol, à creuser des fosses. Parmi les plus anciens habitants du sol belge dont nous connaissons les restes, figurent, presque en première ligne, les mineurs néolithiques de Strépy et d'Obourg, exploitants de silex, aux pics faits de bois de cerf. Or, au cours de ces fouilles, l'Homme découvrit, comme il continue de découvrir, des objets qui attirèrent et retinrent son attention. Conformément à l'étymologię, ce sont des fossiles. Il est d'ailleurs vraisemblable que la Nature vint en aide à l'Homme, car la Nature, ici grande constructrice, doit être, là, grande destructrice. Les pluies, en délavant la terre, font « pousser » les cailloux dans les labourés et sur le sol des brousses ravagées par l'incendie. Parmi ces éléments résistants peuvent se (1) Conférence accompagnée de projections lumineuses, faite à Malines, le 28 octobre 1926, à l'assemblée générale de la Société scientifique de Bruxelles. |