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inexplicable. Lorsqu'on traite, en effet, le problème de la dégradation dans la théorie cinétique, on part d'un certain état, donné à l'origine, et on voit qu'on aboutit au bout d'un certain temps à un autre état où la répartition des masses, des vitesses, etc... est plus probable. Mais l'état initial improbable lui-même, d'où vient-il ? De deux choses l'une, ou bien il n'est que la conséquence d'un état antérieur encore plus improbable et cette hypothèse ne fait qu'accroître la difficulté en la reculant ou bien il constitue une donnée qu'il faut accepter comme telle sans pouvoir l'expliquer à son tour, qu'on l'appelle du nom de « miracle », de « création » ou autrement... On n'est donc sorti d'un inexplicable (d'un irrationnel suivant l'expression de M. Meyerson) que pour tomber dans un autre... incidit in Scyllam cupiens vitare Charybdin.

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Mais, que nous l'expliquions ou non, en recourant d'ailleurs à des points de départ plus mystérieux encore, <«< qu'il nous paraisse adéquat ou non à notre esprit, le principe de Carnot est un fait, et même le fait de beaucoup le plus important de la science entière » (1). C'est en effet, non pas un simple «< irrationnel », mais un principe d'irrationalité, si l'on ose se permettre ce néologisme. C'est lui qui montre, en effet, que tout phénomène de l'univers réel est irréversible, irrationnel; à force d'ingéniosité, nous arrivons à découvrir quelques propriétés qui satisfont à la tendance causale, c'est-à-dire des parties artificiellement découpées dans la réalité, qui paraissent se conserver. Mais « il suffit de regarder la réalité sans parti pris pour se convaincre que ce qui demeure est peu de chose à l'égard de ce qui se modifie. C'est uniquement l'illusion causale qui nous pousse à exagérer l'importance du premier aux dépens du second... La vitesse est-elle vraiment chose plus essentielle que le lieu; et la direction, que la vitesse en ligne courbe ? Quand je

(1) Meyerson, Identité et Réalité, p. 315.

vois un corps rouge et pulvérulent donner naissance à un métal liquide et à un gaz incolore, puis-je affirmer, parce que je constate que le poids est resté le même, que ce qui a changé est peu important à l'égard de ce qui est demeuré ? » (1).

« Une assiette a été cassée, j'en rapproche les morceaux, aucun ne manque, et je n'hésite pas à exprimer ce fait par une équation; en appelant l'assiette A, et les morceaux B, C et D, j'écrirai A = B + C + D. Mais, à la vérité, cette équation semble affirmer qu'il y a égalité entre les états de l'assiette; or, je sais fort bien que si j'essayais de m'en servir maintenant, j'aurais des mécomptes. Quatre et trois est assurément égal à sept ; mais si le premier chiffre représente une poutre de quatre mètres de long et le second une de trois mètres, l'architecte ne pourra pas sans doute les employer quand il aura besoin d'une poutre de sept mètres. » D'ailleurs, comme le fait remarquer ailleurs M. Meyerson, en réalité, quatre et trois ce n'est pas sept. Deux et deux, ce n'est pas quatre. Qu'est-ce donc ? Eh bien, c'est deux et deux. Et le langage vulgaire a ici bien raison lorsqu'il affirme que deux et deux font quatre... et non pas sont quatre. Il y a là une opération, et, quand elle a été faite, le résultat diffère du point de départ.

Remarquons que c'est « la science elle-même qui rétablit la réalité dans ses droits », comme dit M. Meyerson, car « le principe de Carnot fait partie intégrante de la Science », et même celle-ci « est de plus dominée par ce principe » (3). Que devient alors la seconde des constatations fondamentales formulées par cet auteur au début de son second ouvrage (3), « la science recherche l'explication » ? Eh bien, elle reste ce qu'elle était, la constatation d'une propriété essentielle de l'esprit humain s'appliquant

(1) Meyerson, Identité et Réalité, p. 319.

(2) Ibid., p. 323.

(3) E. Meyerson, De l'explication dans les sciences, Paris, 1922, p. 33.

à la solution des questions scientifiques. Seulement cette propriété essentielle n'est pas comme les formes a priori de Kant qui, d'après ce philosophe, déformeraient l'image des choses selon des cadres tout faits et nous empêcheraient absolument de connaître la réalité telle qu'elle est. Elle exprime une tendance, extrêmement forte, il est vrai, mais qui n'a pas la faculté de défigurer les choses. Il y a bien des cadres tout faits ce sont justement le postulat de l'égalité et le postulat d'identité dans le temps, mais ils ne jouent pas le même rôle que chez Kant. L'esprit humain voudrait que la nature prît place dans ce cadre. La nature ne se plie que partiellement aux exigences de l'esprit ; pour le reste, elle résiste. La science constate cette résistance, et même elle la proclame par le principe de Carnot.

Selon la profonde formule de M. Bergson, les grandes découvertes se sont fréquemment faites par « des coups de sonde donnés dans la durée pure ». « Le maître coup de sonde, ajoute M. Meyerson (1), la découverte définitive, c'est le principe de Carnot, parce qu'il précise ce qui fait le fond de notre concept du monde sensible et ce que pourtant nous ne sentons qu'obscurément les notions de temps, de changement et d'irréversibilité. »> Aussi M. Brunschvicg a-t-il raison de donner comme « thèse capitale d'Identité et réalité» et de l'œuvre de M. Meyerson en général cette idée que « l'idéal de la raison humaine est chimérique, non pas en fait, parce qu'il dépasserait les forces humaines, mais en droit, parce que l'idée d'un succès total de la raison est contre la raison. L'apologie de la causalité identificatrice ne sert qu'à dresser le piedestal sur lequel s'élèvera la statue du véritable héros du livre, qui est Sadi Carnot » (2).

(1) 0), et, p. 325.

ANDRE METZ.

(2) L. Brunschvieg. La philosophie d'Emile Meyerson, Revue METAPHYSIQUE, janvier-mars 1926, p 10.

Quelques indications

sur l'action du Radium en Biologie

Les rayons émis au cours de la désintégration du radium sont de trois types, appelés par Sir E. Rutherford rayons a, ẞ et r.

Les rayons a sont constitués par des particules matérielles chargées positivement, en réalité des noyaux atomiques d'hélium détachés du noyau de l'atome-mère et projetés à une vitesse de 16 à 20.000 kilomètres à la seconde. Ces rayons sont absorbés par 7 à 8 centimètres d'air et par des feuilles très minces de matière solide. Ils sont donc, peut-on dire, dépourvus de pouvoir de pénétration.

Les rayons ẞ sont formés par des particules (électrons) chargées négativement et projetées à une vitesse de 80 à 290.000 kilomètres par seconde. Ils pénètrent beaucoup mieux que les rayons a et il faut une enveloppe d'un millimètre de plomb pour les absorber complètement.

Enfin, les rayons r ne sont pas formés de particules matérielles mais par des vibrations électromagnétiques à haute fréquence dont la vitesse de propagation égale celle de la lumière, soit 300.000 kilomètres à la seconde. Leur pouvoir de pénétration est considérable; et il faut une épaisseur de 10 à 15 centimètres de plomb pour les arrêter complètement.

Dans l'énergie émise par la désintégration du radium, les divers rayons sont représentés dans la proportion suivante :

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L'action du radium dans le domaine de la biologie a fait, ces dernières années, l'objet de nombreuses recherches. Les résultats de certaines de celles-ci sont de nature à expliquer, en partie au moins, son influence en thérapeutique.

Évidemment, pour que les effets soient comparables, il faut utiliser dans les expériences des quantités identiques soit de radium soit d'émanation.

Cette remarque appelle ici quelques explications sur les unités de mesure.

Le radium produit constamment de l'émanation, laquelle se désintègre à son tour en donnant naissance au radium A, B etc. Quand le radium est contenu dans un vase clos, par exemple dans les cellules, après 30 jours il se produit un équilibre entre la quantité d'émanation produite et la quantité détruite.

La quantité d'émanation en équilibre avec 1 gramme de radium est appelée le Curie, et le millicurie est la quantité d'émanation en équilibre avec 1 milligramme de radium.

On sait que l'émanation se désintègre par moitié au bout de 3,85 jours.

D'où il suit que la quantité d'émanation produite et détruite en une heure par un milligramme de radium correspond à 7,51 microcuries (millième de millicurie).

Au point de vue de la quantité d'émanation détruite, il y a équivalence entre le milligramme de radium et le millicurie. Toutefois en pratique le radium métal inclus dans une cellule de platine ou autre, n'agit pas comme le millicurie de radon (émanation), parce que le rayonnement a du radium est toujours absorbé par le contenant,

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