Sayfadaki görseller
PDF
ePub

de Halberstaedter ne permettaient pas de préciser le mécanisme de cette action.

En effet, le contrôle s'y faisait en inoculant à des animaux les trypanosomes irradiés.

Nos essais sur les microbes rendaient plus plausible la seconde interprétation et nos essais par les trypanosomes cultivables in vitro la démontrèrent en fait.

Le trypanosoma inopinatum soumis au radon ou au rayonnement du radium métal, tout en restant parfaitement mobile, perd son action pathogène pour la grenouille verte et devient inapte à la culture in vitro.

Nous avons constaté le même effet du radium sur nombre d'autres protozoaires, entre autres sur les spirochètes (fièvre récurrente, maladie de Weil) et le leishmania tropica. Ces protozoaires se cultivent pour la plupart sur des milieux artificiels et nous pûmes donc contrôler l'effet de l'irradiation par des essais de culture.

Toutes ces recherches fournirent des résultats concordant avec nos observations relatives à l'action sur les microbes. Ajoutons ici aussi que des doses très massives de radium métal ou de radon peuvent, outre leur action sur les constituants présidant à la division,atteindre la vitalité des parasites et même les tuer par une action directement germicide.

Nous nous sommes demandé si la stérilisation des parasites pouvait se faire in vivo, en d'autres termes, s'il était possible de sauver des animaux infectés de trypanosomes, en les soumettant à l'action du radium soit par irradiation directe, soit par administration intraveineuse de dépôts radioactifs.

Nous employâmes ce dernier procédé. A cet effet nous injectons par voie intraveineuse à des lapins infectés par le trypanosoma brucei la solution d'un dépôt radioactif (sel de cuisine maintenu en contact dans un vase clos avec de l'émanation).

Ces essais nous ont appris qu'il est possible d'influencer de la sorte les trypanosomes in vivo, mais que l'organisme lui-même souffre encore davantage de cette médication. En effet, l'animal injecté présente des lésions graves dans les organes hémopoétiques et succombe à une leucopénie sévère avant qu'on ait obtenu la stérilisation des trypanosomes.

IV. ACTION SUR LES PLANTES

Étant donnée l'action élective du radium sur les constituants essentiels de la division cellulaire, il nous a paru intéressant d'étudier cette influence sur les racines des plantes. En effet, dans ces cellules végétales il est aisé de mettre les chromosomes en évidence et d'en étudier les altérations.

Koernicke

Rappelons qu'il y a plus de vingt ans établit une action inhibitive du radium sur le développement des plantes. Nous avons contrôlé et étendu les données de cet auteur.

Voici quelques résultats obtenus. Faisons germer des graines de pois (pisum sativum) sur de l'ouate mouillée. Quand les racines ont atteint la longueur de 1 centimètre environ, on les entoure de cellules de radium de façon à les irradier uniformément.

Pendant vingt-quatre heures, on ne voit d'abord pas de différence entre les graines irradiées et les graines contrôles. Le second jour, le développement se ralentit chez les plantules irradiées pour cesser quasi totalement le troisième jour. Alors nous enlevons les aiguilles de radium et nous laissons dans les mêmes conditions les plantules irradiées et les contrôles.

Tandis que celles-ci se développent normalement et atteignent en peu de jours plusieurs centimètres de longueur, les pois irradiés sortent inchangés.

Toutefois, si l'irradiation a été insuffisante soit au point

de vue de la durée, soit au point de vue de la masse, les racines, après un arrêt plus ou moins long, se développent à nouveau.

Les plantules se comportent à ce point de vue comme les microbes et les parasites. Ceux-ci peuvent également présenter, un simple arrêt temporaire dans leur culture, quand l'irradiation n'a pas suffi pour produire des lésions définitives dans les constituants de la division.

Très intéressantes sont aussi les irradiations des graines non germées. Quand on les porte sur un milieu liquide, par exemple sur de l'ouate mouillée, elles germent et poussent des racines qui peuvent atteindre un bon demicentimètre de longueur. Ensuite le développement s'arrête, quand l'irradiation a été suffisante.

Que les graines soient immédiatement soumises à l'épreuve de la germination ou seulement essayées après un nombre plus ou moins grand de jours de conservation, le résultat est le même.

Il est difficile d'expliquer ces faits. L'irradiation des graines encore au stade latent n'est pas à même d'empêcher le début de leur développement. On dirait que la plantule a emmagasiné dans sa graine une petite réserve d'une substance indispensable à son développement et que l'irradiation empêche simplement le renouvellement de cette réserve.

Les lésions produites par les irradiations siègent exclusivement dans les chromosomes, c'est-à-dire dans les éléments qui président à la division cellulaire. Tandis que les racines contrôles montrent de nombreuses figures de caryocinèse, les racines irradiées ne fournissent que de très rares figures de mitoses atypiques et dans beaucoup de cellules la chromatine présente des lésions variables en intensité jusqu'à la caryolyse complète.

De l'ensemble de ces recherches il résulte que le radium. agit électivement sur les constituants présidant à la

division cellulaire et que cette action peut expliquer en partie son effet thérapeutique; les cellules irradiées devenant impropres à la multiplication sont vouées à la destruction. Les cellules normales paraissent moins sensibles aux irradiations et par leur développement resté normal contribuent à l'étouffement et à la destruction des cellules tumorales.

Bibliographie.

Bruynoghe, ARCH. INTERNATIONALES DE MÉDECINE EXPÉRIMENTALE, vol. II, 1926; Koernicke, Ber. Der DEUTSCHEN BOTANISCHEN GESELLSCHAFT, vol. XXIII, 1905.

R. BRUYNOGHE,

Professeur à l'Université de Louvain.

Les

Opinions de Gueneau (1768) naturaliste

sur la

Génération spontanée et la Variabilité des Espèces

En l'an de grâce 1768, Gueneau (1), naturaliste, collabɔrateur de Buffon, publia en français « avec approbation et privilège du Roi », le second volume de l'HISTOIRE NATURELLE SÉPARÉE contenant les observations de J. Swammerdam (2), sur les Insectes, avec des notes, et trente-six Planches en Taille-douce, ouvrage faisant partie d'une << Collection Académique » dédiée respectueusement à S. A. S. Monseigneur le Prince de Condé.

Les hasards d'une fouille parmi les poudreux rayons d'une antique bibliothèque scientifique nous firent. mettre la main sur un exemplaire de ce Swammerdam reliure en pleine peau, gardes marbrées, tranches rouges, papier d'une solidité à défier les siècles, gravures d'un rare fini de dessin et d'exécution. Un regard jeté sur « l'Aver

(1) Philibert Gueneau de Montbéliard, né à Semur (1720-1785). (2) Jean Swammerdam (1637-1680), né à Amsterdam, fils d'un apothicaire, que son père voulait faire prédicant et qui fut entraîné par une irrésistible vocation de naturaliste. Il se livra avec une sorte de frénésie, destinée sans doute à dominer sa neurasthénie congénitale, à des recherches anatomiques spécialement sur les insectes et les organes génitaux humains, réunit un « Cabinet » de plus de 3.000 échantillons, publia plusieurs ouvrages entomologiques, spécialement une Biblia Naturae, travail abondant paru en hollandais, traduit en latin en 1737 par Gaubius. C'est celui auquel nous faisons allusion ici.

« ÖncekiDevam »