thèse de toutes ses observations. Les innombrables problèmes soulevés par cette étude pourront intéresser les cliniciens des pays tropicaux et les physiologistes qui s'occupent du métabolisme de l'eau.

Le livre contient encore des données classiques sur les stupéfiants présentées par des collaborateurs de Porak.

J. H.

Un vol. in-8° de

XX. GESETZLICHE UNFRUCHTBARMACHUNG GEISTESKRANKER, Von Dr. JOSEPH MAYER. XLIV-466 pages. - Fribourg-en-Brisgau, Herder, 1927. Broché 14 Mark; relié toile: 15,50 Mark.

Voici, venant d'une plume catholique, un livre complet, fouillé, documenté, sur le droit de l'État de stériliser les anormaux. Théoriquement, l'auteur reconnaît à l'État, dans le cas d'extrême nécessité, un droit de légitime défense contre la multiplication de citoyens « indésirables ». Mais il conclut, pratiquement, que, tout bien considéré, les circonstances ne sont pas encore si graves qu'elles légitiment une atteinte aussi profonde à la personnalité humaine. Il s'élève avec véhémence contre les excès de certains eugénistes (p. 212). Est-il lui-même à l'abri de toute exagération (pp. 25, 26, 38, 50, 62, 106, 344)? La statistique et l'expérience ne fournissent pas de données concluantes (pp. 76, 79, 235, 241, etc.).

D'autre part, on cherche en vain dans ce livre des arguments nouveaux et probants, quand l'auteur veut établir que les anormaux n'ont pas le droit de procréer, que la vasectomie ne produit ni « mutilation » (p. 392), ni « impuissance » (p. 396) et ne donne pas lieu à l'irrégularité dans celui qui la pratique. Sur cette dernière question, le raisonnement semble particulièrement faible.

Il faudrait cependant des arguments très graves pour contrebalancer le sentiment commun des théologiens, et le fait que jusqu'ici l'Église n'a jamais interdit le mariage aux anormaux. Les Canons 1035 et 1038 du Code canonique pèsent de tout leur poids dans la balance. En principe, nous ne pouvons admettre aucune intervention de l'État, quand il s'agit des droits et des empêchements matrimoniaux des

IV. SÉRIE. T. XII.

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47 illustrations et cartes. Oxford, Clarendon Press, 1927.

et

5 schellings, net.

HUNTERS AND ARTISTS, by H. PEAKE and H. J. FLEURE. Un vol. de VI-154 pages (14 X 20), avec 79 illustrations cartes. Oxford, Clarendon Press, 1927. Prix :

5 schellings, net.

Ces deux petits volumes, imprimés et illustrés avec un soin que nous autres, continentaux, jugerions presque du luxe, forment la première moitié d'une série portant le titre un peu vaste: The Corridors of Time (« les Avenues de l'Histoire » ?). Le volume III présentera les Peasants and Potters, et le volume IV les Priests and Kings.

Il serait difficile d'imaginer vulgarisation plus claire, plus exacte et mieux à jour, bref, plus « distinguée », si l'on peut dire. Le point de vue des auteurs est nettement évolutionniste : ils en avertissent franchement, et protestent d'ailleurs qu'ils n'omettront pas de signaler au passage les opinions adverses. Dans les limites du plan adopté, ils tiennent parole; mais n'oublions pas que signaler n'est pas faire valoir. Au regard de la théologie catholique, qui ne peut s'accommoder d'une évolution animale du psychisme humain, ce volume I appelle donc des réserves. Il est, d'ailleurs, fort intéressant, soit qu'il retrace l'histoire de la Terre jusqu'à l'époque glaciaire (sans oublier même les hypothèses récentes de Wegener), soit qu'il repère la lignée supposée des genres pré-hominiens (jusqu'au crâne de Taungs, encore si discuté), soit qu'il dresse le tableau des périodes glaciaires ou décrive les formes successives de l'outillage en silex, soit qu'il série et compare les types les plus primitifs d'hommes fossiles (y compris le crâne de Broken-Hill et quelques trouvailles néanderthaliennes plus récentes encore).

qui nous

Le second volume Chasseurs et artistes conduit jusqu'au seuil du néolithique, n'est pas moins captivant. Tant au point de vue anatomique qu'au point de vue psychologique et culturel, déjà l'« homme moderne » s'annonce tout proche. Un relevé précis des conditions géologiques, des variétés de la flore et de la faune, dresse le cadre physique où se développèrent les premières ébauches

de notre civilisation. Mais le souci principal des auteurs est de reconstituer quelque chose de la vie matérielle et spirituelle de l'homme lui-même à cette époque reculée. Ils utilisent habilement les matériaux accumulés dans les travaux bien connus des abbés Breuil et Obermaier, de Sollas, de Burkitt, de Macalister et autres sommités de l'archéologie préhistorique. Enfin, les deux derniers chapitres nous font assister à la ruine de l'art magdalénien et aux invasions qui marquèrent, en Occident, la fin du paléolithique.

J. MARECHAL, S. J.

LES RÉFLEXES CONDITIONNELS. Étude objective de l'activité nerveuse supérieure des animaux, par I. P. PAVLOV, professeur à l'Université de Léningrad. Traduit du russe par N. et G. GRIGOUROFF. Un vol. de 379 pages

(14 X 22). Paris, Alcan, 1927. - Prix: 45 francs.

Ceux mêmes, parmi les lecteurs de ce livre, qui ne partagent pas l'optimisme scientiste, vraiment exagéré, de l'illustre physiologiste russe, oublieront volontiers les quelques extrapolations moins critiques où déborde sa conviction personnelle, pour se rappeler avant tout l'énergie avec laquelle il poursuivit, dans les circonstances les plus difficiles, des recherches délicates et importantes. Déjà avancé en âge, il aurait souhaité publier un exposé d'ensemble de ses travaux. Devant l'impossibilité de réaliser actuellement ce dessein, il se résolut à grouper, en un recueil facilement accessible, « tout ce qu'en ces vingt dernières années (il avait) dit sur le sujet (des réflexes conditionnels), en Russie et à l'étranger, sous forme d'articles, de rapports, de cours et de conférences ». (Introduction, p. 7.)

Les « réflexes conditionnels » sont obtenus, comme on sait, en substituant, à l'excitant naturel des réflexes primaires (innés), un élément sensoriel quelconque, associé à cet excitant si l'on présente simultanément, à un animal supérieur, un aliment sapide, excitant naturel du réflexe de la salivation, et un autre objet sensible quel qu'il soit, on constatera bientôt que cet autre objet, présenté seul, suffit à provoquer la salivation. Ceci, on le savait avant

Pavlov. Son grand mérite est d'avoir édifié, sur cette observation élémentaire, une méthode d'analyse extrêmement fine et féconde des mécanismes sensori-moteurs. Dût-on même ne pas admettre la nature purement réflexe de certaines réactions décrites par Pavlov, on ne peut contester qu'il ait mis au service de la « psychologie objective » un instrument tout fait remarquable, susceptible d'applications très étendues.

Les travaux réédités dans ce volume sont rangés par ordre chronologique leur succession reflète — au prix de quelques répétitions, il est vrai le développement de la pensée et de la technique de l'infatigable expérimentateur, depuis 1903 jusqu'en 1924. Ajoutons que la traduction française se lit facilement.

J. MARECHAL, S. J.

MANUEL THÉORIQUE ET PRATIQUE DE PSYCHOLOGIE MÉDICALE, par E. KRETSCHMER, professeur de psychiatrie à l'Université de Marburg. Traduit de l'allemand par le Dr JANKÉLÉVITCH. Un vol. de 488 pages (14 X 22), avec 24 dessins et gravures. Paris, Payot, 1927.

Prix 30 francs.

Ce traité, qui rompt avec une orthodoxie routinière, sans toutefois céder aux outrances de certains novateurs, méritait d'être mis à la portée facile des médecins de langue française. L'auteur est un des représentants les plus en vue de la jeune école psychiatrique allemande ; il dépend largement et se réclame souvent de Bleuler (Zurich). C'est dire qu'il utilise volontiers les parties réellement fécondes de la psychanalyse freudienne, mais en repousse quelques insoutenables extravagances; c'est dire encore que sa psychologie est foncièrement dynamiste, dans le cadre, pourtant, de l'associationnisme.

Un manuel de psychologie médicale ne saurait se confondre avec un manuel de psychologie tout court. M. E. Kretschmer le fait remarquer lui-même : une analyse structurale du jugement, par exemple, ou des formes logiques du discours, offre moins d'intérêt pour le praticien que l'étude des conditions affectives de la vie psychologique, celles-ci étant pour ainsi dire la porte d'entrée des troubles