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A MONSEIGNEUR

MELLON JOLLY

ARCHEVÊQUE DE SENS,

Monseigneur,

Les succès de la sage et paternelle administration de VOTRE GRANDEUR, dans un diocèse qui m'a vu naître, m'ont fait penser qu'un ouvrage qui en développe les principes, qui traite des droits et des devoirs des évêques, aussi bien que de ceux de tous les autres membres de la sainte hiérarchie de l'Église, ne pourrait paraître sous un plus glorieux patronage que sous celui d'un prélat appelé, par son mérite, à gouverner l'antique et vénérable Église métropolitaine et primatiale des Gaules et de Germanie, Aussi me suis-je empressé de solliciter de VOTRE GRANDEUR l'honneur de le faire paraître sous ses auspices. Votre encourageante réponse, MONSeigneur, me pénètre d'une vive gratitude, et la bienveillance avec laquelle vous avez accueilli mon travail, sera la plus précieuse récompense qu'il me soit permis d'ambitionner.

J'ai osé l'entreprendre, MONSEIGNEUR, malgré mon insuffisance, dans la pensée que peut-être il ne serait pas sans utilité, en attendant que des hommes plus habiles se missent à l'œuvre. J'ai cru qu'il était convenable, à l'époque où nous vivons, de faire connaître les saintes lois de l'Église, ces lois oubliées par les uns, méprisées par les autres, et méconnues par un trop grand nombre, mais qui cependant, selon un saint

docteur (1), empruntent leur justice et leur force de cette
loi éternelle, dont le principe le plus général est que tout
soit conforme à l'ordre, de la manière la plus parfaite.

Aussi, MONSEIGNEUR, ne voyons-nous pas, de nos jours (2),

des hommes éminents formuler de la manière la plus nette

l'asservissement complet et l'entière ruine de l'autorité reli-

gieuse? Le magistrat politique, disent-ils, peut et doit interve-

nir dans tout ce qui concerne l'administration extérieure des

choses sacrées. C'est à lui qu'il appartient de fixer, en cer-

taines occurrences, les matières des instructions ecclésias-

tiques, de suspendre la publication des décisions doctrinales,

d'imposer silence sur les points de discussion, non seulement

en matière de discipline, mais même dans les questions dog-

matiques (3). N'est ce pas là, MONSEIGNEUR, vouloir sou-

mettre à une législation d'un intérêt purement temporel et

passager, les saintes lois que nos Pères dans la foi, les succes-

seurs des apôtres, nous ont léguées comme un témoignage

permanent de leur prudence et de leur sagesse, ou plutôt de

la sagesse de l'Esprit-Saint dont ils étaient les organes ?

D'un autre côté, MONSEIGNEUR, ne sommes-nous pas témoins

des tentatives faites par de nouveaux sectaires, pour rompre

les liens sacrés de soumission et de dépendance qui attachent

les prêtres à leurs évêques (4), et pour propager des doctrines

frappées des anathèmes de l'Église? Ils ignorent, sans doute,

les traditions apostoliques qui nous enseignent que l'Église en-

tière est fondée sur l'épiscopat, et que l'épiscopat est un,

possédé solidairement par chacun des pontifes, qui en reçoivent le sublime caractère (1) ; que l'évêque est tout dans l'Église, et qu'on ne doit rien faire de ce qui la concerne, sans son consentement (2); que tout ce qui regarde l'Église doit être administré selon le jugement et par la puissance de l'évêque (3); que par conséquent les prêtres doivent être soumis à leur évêque, comme des enfants à leur père (4); comme des disciples à leur maître, s'occupant à lui rendre l'honneur et l'obéissance canonique (5); que manquer à cette obéissance, c'est tomber dans l'orgueil et abandonner la vérité (6).

Tels sont, MONSEIGNEUR, vous le savez, les principes dans lesquels est écrit ce Cours de Droit canon, principes que quelques hommes égarés ont pu méconnaître, plutôt encore par ignorance, j'aime à le croire, que par mauvaise foi; mais principes que ne méconnaîtra jamais le respectable clergé dont vous êtes le digne chef; ce clergé qui, par sa piété et surtout son tendre attachement à votre personne sacrée, et sa soumission toute filiale à votre éminente dignité, fait la gloire et le bonheur de votre épiscopat.

Que n'ai-je, ainsi que vous, MoNSEIGNEUR, l'heureux talent de persuader, et celui de faire aimer les principes d'une saine doctrine, lors même qu'ils pourraient contrarier l'intérêt personnel! Il ne me resterait alors qu'à vous offrir l'hommage de mes succès, et de joindre au témoignage de ma reconnaissance celui du profond respect avec lequel j'ai l'honneur d'être,

MONSEIGNEUR,

DE VOTRE Grandeur,

Le très humble et très obéissant serviteur,
L'abbé ANDRÉ, Vicaire général.

(4) Saint Cyprien, Epist. 37.

(2) Saint Ignace, Epist. ad Magnesios, n. 8.
(3) Concile d'Antioche, de l'an 344, can. 20.
(4) Saint Cyrille d'Alexandrie.

(5) Saint Célestin Ier.

(6) Saint Ambroise.

VIII

BEATISSIMO PAPA PIO IX.

BEATISSIME PAter,

Quandò mentis meæ occurrit cogitatio publicandi Opus alphabeticum de Jure canonico, nihil magis in votis habebam quàm attenuare ac sensim ad nihilum redigere principia quæ in Galliam nostram fraudulenter ac perfidè irrepserant, bonosque sæpiùs sed incautos animos infecerant. Timido gressu in primâ hujus operis editione incesseram, nec omnia quæ animo volvebam dicere licuit, ne causæ quam defendere cupiebam imprudens nocerem.

In alterà quam nunc publico editione liberiùs loquor: multùm enim mutati sunt sensus eorum qui nuper præjudiciis quibusdam inveteratis fuerant obcæcati.

Fieri tamen potest ut meum scribendi genus plurima adhùc loca præbeat quæ nondùm satis clarè exprimant meos sensus intimos ergà doctrinam Apostolicam quam ne latum unguem præterire gestirem.

Paternis nihilominùs oculis intueri dignetur Sanctitas Vestra meos quoscumque conatus, nec dubitet, rogo, de meâ voluntate viam ingrediendi omnis erroris expertem, nihilque omninò dicendi quod Sanctæ Matri Ecclesiæ Romanæ tantisper displiceat aut non arrideat, quodque doctrinæ Apostolicæ, Vicarii, scilicet, Christi in omnibus consentaneum non sit.

Vereor quidem ne multò debiliores sint humeri mei hanc palæstram sustinentes; sed de auxilio divino præsumens, audacior eò factus sum, quò cathedra Petri submissiorem ac obedientiorem me profiteor ergà omnia quæ nuper scriptą, aut deinceps à me scribenda sunt.

Equidem nihil cordi meo gravius aut amarius esset quàm si aut excidissent aut exciderent mihi verba quæ orthodoxiam non exprimerent, vel tantillum læderent; sed filius semper esse volui, semper esse cupio obsequentissimus Sponsæ et Sponsi Christi. Errare potero; sed, Deo auxiliante, hæreticus et pertinax non ero.

Ad me seriùs ociùs perveniat directè vel indirectè, monitio, correctio vel præceptio Supremi Ecclesiæ Judicis, polliceor imis ex præcordiis, piam, sinceram, pronam ac spontaneam obedientiam reverentiamque. Sic sacratissimis pedibus vestris prostratus, perenno,

Beatissime Pater,

Sanctitatis Vestræ,

Humillimus ac devotissimus servus et filius,

ANDRÉ,

Canonicus Rupellensis,

IX

LETTRE A NOTRE SAINT PÈRE LE PAPE PIE IX.

TRES-SAINT PERE,

Quand j'entrepris de mettre au jour mon Cours alphabétique de Droit canon, j'avais à cœur de combattre et de renverser peu à peu les principes qui, à l'aide de manoeuvres perfides et frauduleuses, s'étaient introduites en France, et avaient infecté de leur venin de bons esprits qui ne se tenaient pas assez sur leurs gardes.

Je marchais d'un pas timide dans cette première édition, et il ne m'était guère permis de dire tout ce que je voulais, mon zèle aurait pu nuire alors à la cause que j'avais entrepris de défendre.

Dans cette nouvelle édition, que je publie aujourd'hui, il m'est permis de parler plus librement, car des préjugés bien invétérés sont tombés et bien des aveugles ont ouvert les yeux à la lumière.

Il serait cependant possible qu'il se fût glissé dans mon ouvrage quelques expressions qui ne rendissent pas assez clairement le fond de ma pensée au sujet de la doctrine apostolique, sur tous les points de laquelle je professe le plus profond respect.

Que Votre Sainteté néanmoins daigne jeter un meil paternel sur mes faibles efforts, qu'Elle soit persuadée de ma ferme volonté de marcher dans la bonne voie, et de ne rien dire qui pourrait déplaire à Notre Sainte Mère l'Église Romaine ou ne point lui être agréable, et qui ne serait point conforme à l'enseignement du Vicaire de Jésus-Christ.

Je crains d'être trop faible pour le fardeau dont je me suis chargé, mais, avec l'aide de Dieu, je prendrai de nouvelles forces dans mon attachement à la Chaire de saint Pierre, dans mon empressement à lui soumettre humblement tout ce que j'ai écrit, et tout ce que désormais je pourrais écrire encore.

Assurément ma douleur serait grande, mon cœur serait brisé, s'il m'était échappé et s'il m'échappait quelques expressions qui ne fussent point parfaitement orthodoxes, mais j'ai toujours été et je veux toujours être fils soumis de l'Épouse et de l'Epoux Jésus-Christ. Je pourrai me tromper, mais, Dieu aidant, je ne serai point hérétique, et je ne persévérerai jamais dans l'erreur,

Qu'il m'arrive tôt ou tard soit directement, soit indirectement, un avertissement, une réprimande, un ordre du Juge souverain de l'Église, je promets du plus profond de mon cœur une obéissance pieuse, sincère, prompte et spontanée.

Ainsi prosterné à vos pieds sacrés, je serai toujours,

Très-Saint Père,

De Votre Sainteté,

Le très-humble et très dévoué serviteur et fils,

L'ABBÉ ANDRÉ,

Chanoine de la Rochelle.

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