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propagent dans l'air. Il les distinguait ainsi des rayons lumineux, calorifiques et actiniques, qui sont aussi des vibrations de l'éther, mais des vibrations transversales, c'est-à-dire des déplacements périodiques de l'éther perpendiculaires à la direction de propagation. Stokes, lui, créa une nouvelle théorie des rayons X: ces rayons seraient des perturbations irrégulières et non ondulatoires de l'éther, provoquées par l'arrêt brusque de l'électron contre l'anticathode.

Malgré tout, la plupart des investigations sur la nature des rayons X ont été dirigées par l'idée d'une analogie avec les vibrations lumineuses, dont ils ne différeraient que par leur longueur d'onde ou, ce qui revient au même, par le nombre de vibrations par seconde. Tout engageait d'ailleurs les physiciens à chercher dans cette voie. Les uns après les autres, en effet, les rayons calorifiques, les rayons actiniques, les rayons herziens, c'est-à-dire les ondes de la TSF, avaient trouvé place et étaient venus se ranger dans la série des vibrations électromagnétiques. Les rayons X constituaient peutêtre des vibrations de ce genre, mais de longueur d'onde si courte qu'il faudrait les placer bien loin au delà des rayons ultra-violets.

Mais si les rayons X sont de même nature que la lumière, ils doivent, comme elle, se réfléchir, se polariser, se réfracter et se disperser en rayons de longueurs d'onde différentes. Or, au lieu de la réflexion au contact d'un corps, on constatait, d'une part, l'extraordinaire pouvoir pénétrant des rayons X, qui traversent des substances opaques pour la lumière visible, et, d'autre part, on découvrit que tout objet irradié par des rayons X, devient lui-même une nouvelle source de rayons X, différant des premiers par leur pouvoir pénétrant. Quant à la réfraction, on ne parvenait pas, et on n'est pas parvenu, même de nos jours, à la mettre en évidence.

Par contre, dès le début, on avait reconnu l'action actinique ou photographique des nouveaux rayons. De plus, dès 1899, Haga et Wind avaient observé des phénomènes de diffraction. Voici comment.

Un faisceau de rayons X limité par une fente étroite, ménagée dans un écran, opaque pour ces rayons, une plaque de plomb, par exemple, va dessiner l'image de cette fente sur une pellicule photographique disposée au delà de la fente. Or, à mesure qu'on rétrécit la fente, son image actinique, qui se rétrécit d'abord ellemême, cesse de s'amincir, à partir d'un certain point, pour s'élargir de nouveau. On reconnaît le phénomène de la diffraction et sa cause : c'est l'aire de la fente ellemême qui doit être considérée comme la source unique des radiations propagées au delà de l'écran. En effet, lorsqu'un point de cette aire se met à vibrer parce qu'un rayon y passe, il devient lui-même le centre d'un ébranlement qui se transmet en tous sens. Les rayons ainsi produits sont dits « rayons diffractés ». Sans rappeler tout le mécanisme de la diffraction, où interviennent des phénomènes d'interférence qui limitent, malgré tout, dans l'espace, l'épanouissement du faisceau de rayons dont la fente doit être regardée comme la source, nous constatons que tout se passe comme si les rayons contournaient en partie les bords de la fente, élargissant ainsi en éventail le pinceau de rayons que la fente limiterait, si ces rayons se propageaient en ligne droite suivant les lois de l'optique géométrique.

L'expérience de Haga et Wind fut reprise, dans la suite, par Walter et Pohl. On peut déduire de leurs mesures que l'ordre de grandeur de la longueur d'onde des rayons X est de 10 cm., c'est-à-dire de un dixmillionième de millimètre, tandis que celle des radiations lumineuses est, on le sait, de l'ordre de 10 ̄ ̄ cm. Barkla découvrit, en 1905, un nouvel indice de parenté des rayons lumineux et des rayons X: ceuxci pouvaient se polariser. Il observa le maximum d'in

tensité des rayons X dans le plan passant par les rayons primaires et perpendiculaire aux rayons cathodiques qui les engendrent.

Le même physicien, en collaboration avec Sadler, établit en 1908, que le pouvoir pénétrant des rayons X secondaires émis par différents métaux varie avec la nature de ces métaux. Le pouvoir pénétrant est donc un principe de classement, rudimentaire tout au moins, des radiations invisibles. Chaque élément chimique, d'après cette découverte, émet des rayons de pouvoir pénétrant, disons de couleur caractéristique de l'élément. A mesure qu'on remonte la série des éléments dans le sens des poids atomiques croissants, la pénėtration de leurs rayons caractéristiques augmente. Barkla et Sadler ont même distingué deux groupes de rayons émis par chaque élément : un groupe K et un groupe L, le premier environ 300 fois plus pénétrant que le second. Voilà donc les radiations X différenciées par une caractéristique numérique : leur pouvoir pénétrant. Ce classement ne serait-il pas l'équivalent de celui que la dispersion établit entre les rayons de couleurs différentes? On pourrait parler alors d'un spectre des rayons X. où ceux ci s'étaleraient successivement par ordre de longueur d'onde croissante. Mais cette assimilation entre pouvoir pénétrant et longueur d'onde était encore purement conjecturale.

Un spectre proprement dit, où les rayons se rangent par ordre de longueur d'onde croissante, ne pouvait être obtenu avec certitude que lorsque l'on serait parvenu à réaliser l'interférence des rayons X. Alors seulement il serait possible de mesurer leurs longueurs d'onde, et leur analogie de nature avec les rayons lumineux serait établie définitivement. Et en effet l'on y réussit. On put donc conclure qu'il fallait ranger les rayons X, dans la série des vibrations de l'éther, bien au delà des rayons ultra-violets, séparés

d'eux par une plage encore inexplorée, dans la région de longueur d'onde 10, prédite par l'expérience de Walter et Pohl. Ce sont ces phénomènes d'interférence des rayons X que nous voudrions faire connaître ici. Et cette exposition même nous amènera, corrélativement, à étudier un autre problème très important, celui de la répartition de la matière dans les milieux cristallisés.

Rappelons d'abord brièvement le mécanisme de l'interférence de deux rayons vibratoires. Soit sur une droite OR une succession de points de l'éther au repos. Un rayon passe dans la direction OR. Il a pour effet de faire vibrer chaque point de l'éther, d'un mouvement oscillatoire suivant une direction perpendiculaire à celle du rayon. Si, à un instant t, on note la position de tous les points ainsi déplacés le long de la ligne OR, on les trouve répartis sur une ligne ondulée, sinusoïdale, passant alternativement d'un côté de la droite OR à l'autre.

En certains points, l'écart du point déplacé, l'élongation, est maxima. Cette élongation est l'amplitude. C'est d'elle que dépend l'intensité du rayon. La distance entre deux points d'élongation maximum situés du même côté de la droite OR est la longueur d'onde. Les points de la ligne sinueuse distants d'une longueur d'onde exécutent simultanément leur mouvement de va-et-vient: ils sont, au même instant, soit au haut, soit au bas de leur course, soit au point d'équilibre. Le temps que met un point à exécuter une oscillation. complète est appelé période de la vibration.

Tel est le mécanisme schématique du rayon lumineux et de sa propagation. Évidemment le cas d'un rayon isolé traversant l'éther n'est pas réalisé dans la nature. Les rayons s'entre-croisent généralement et se superposent. Comment se comportent alors les parti

cules de l'éther, ainsi sollicitées à vibrer par plusieurs rayons simultanés? La solution est simple. Leur déplacement est, à chaque instant, la résultante des déplacements qu'ils auraient subis, si chacun des rayons existait seul. Cette règle, appliquée à deux rayons se propageant suivant la même droite, donnera la solution des phénomènes d'interférence qui intéressent la suite de notre exposé.

Supposons que, suivant la droite OR, se propagent simultanément deux rayons ayant la même longueur d'onde et la même amplitude. Le premier rayon, s'il était seul, répartirait les particules suivant une première ligne sinueuse. Le second, s'il était seul, les répartirait suivant une seconde ligne sinueuse, semblable à l'autre mais qui peut être décalée sur elle. La disposition réelle des particules s'obtiendra en prenant, pour chaque point, la somme algébrique des écarts à la droite OR; pour les points où les déplacements partiels sont du même côté de la droite OR, on ajoute les écarts; là où ils sont de sens opposés, on les soustrait l'un de l'autre.

Le rayon résultant, on le voit, aura la même longueur d'onde que ses composantes; il n'y a que l'amplitude ou l'intensité qui sera changée.

L'amplitude du rayon résultant est, suivant les cas, plus grande ou plus petite que celle des rayons composants. Si les deux lignes sinueuses sont d'accord », c'est-à-dire, si elles se superposent, l'amplitude résultante sera maximum. Les deux rayons lumineux se renforcent, on dit qu'ils interfèrent favorablement. Mais si, au contraire, les deux lignes sinueuses sont symétriques par rapport à la droite OR, c'est-à-dire, si l'une, donnant à un point un écart d'un côté, l'autre donne le même écart de l'autre côté, les écarts résultants seront tous nuls. L'éther restera au repos : les deux rayons lumineux se seront éteints mutuellement : les rayons interféreront défavorablement. Dans le

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