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deux évêques: Mgr Stillemans, de Gand, et Mgr Walravens, de Tournai; le Ministre d'État, président de la Chambre des Représentants de Belgique, F. Schollaert.

Il est pourtant des défunts dont nous ne pouvons envelopper la mémoire dans un souvenir collectif : ils aimaient trop la REVUE, se sont dévoués pour elle avec une abnégation trop admirable pour qu'elle se résigne à ne pas révéler ce qu'elle leur doit. Ce sont Paul Mansion, Secrétaire général de la Société scientifique, le R. P. Thirion, Secrétaire de rédaction de la REVUE et Pierre Duhem, collaborateur aussi infatigable et aussi fécond qu'éminent.

Dès cette livraison, nous consacrerons un article à Paul Mansion et au R. P. Thirion, nous réservant toutefois de revenir sur l'oeuvre scientifique du premier. Elle est si abondante, si riche, si caractéristique de la mentalité de son auteur, qu'elle mérite une étude approfondie. De même, nous espérons pouvoir donner plus tard une analyse aussi complète que possible de l'oeuvre immense de Pierre Duhem.

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PAUL MANSION

Notre ami, à jamais regretté, succéda, en 1888, au R. P. Carbonnelle, S. J. de savante et vénérée mémoire, fondateur et premier Secrétaire général de la Société scientifique de Bruxelles, en 1875.

La devise de sa vie s'est confondue, plus qu'en aucun d'entre nous, avec celle invoquée en tête de nos statuts et de nos publications : « Nulla unquam inter fidem et rationem vera dissensio esse potest » (CONC. VATICANUM).

Paul Mansion, professeur de hautes mathématiques à l'Université de Gand, membre de l'Académie royale de Belgique, grand savant, érudit illustre, était aussi un chrétien profondément convaincu, pratiquant avec sincérité la foi catholique, apostolique et romaine, qu'il a soumise au contrôle de la raison et cultivée avec une conscience minutieuse.

Notre éminent Secrétaire général, M. Charles de la Vallée Poussin, professeur de hautes mathématiques à l'Université de Louvain, membre de l'Académie royale de Belgique et de l'Institut de France, rappellera, dans cette Revue, les mérites scientifiques de celui qui, avant de mourir, l'a désigné pour le remplacer. I le fera sans tarder, nonobstant des occupations multiples et, en ce moment, particulièrement absorbantes.

En attendant, le Conseil de la Société scientifique a chargé son premier Vice-Président de la tâche diffi cile de résumer, en quelques pages, ce que fut l'homme

que nous avons perdu, auquel le liaient cinquante-six années d'une amitié intime, continue, inaltérée, à travers les péripéties, voire les contradictions de leurs deux destinées.

ANNÉES DE JEUNESSE

Paul Mansion naquit, le 3 juin 1844, au hameau de Belle-Maison, commune de Marchin-lez-Huy (Liége). Son père mourut jeune, laissant à sa femme dix enfants, dont Paul était le neuvième. Sa mère Fernande Deveux, du pays de Namur, l'entoura des soins éclairés que savent multiplier un esprit fin, une grande âme. Il la perdit, hélas! à l'âge de dix-sept ans. Ses ainės, en s'appliquant avec abnégation à l'exploitation du bien paternel, suivant les dernières recommandations de leur mère vénérée, l'assistèrent tout le long du cours de ses études. Il leur en garda, jusqu'à la fin, une profonde et effective reconnaissance.

Ardent au travail comme au jeu, il fit d'excellentes études primaires (octobre 1849 -3 mai 1855), sous la direction d'un instituteur qu'il se plaisait, lui-même, à qualifier d'éminent, M. J. J. Blaise.

Dès alors, sa carrière se dessina. En arithmétique, il devançait ses condisciples, de toute une année. Après avoir passé deux ans à l'École moyenne de Huy, il aborda au Collège communal de cette ville, la section professionnelle, se consacrant exclusivement à elle pendant deux années (1857 et 1858); puis, au cours de deux années suivantes, il mena de front les études professionnelles et celles des humanités classiques ; il s'adonna enfin, tout entier, à ces dernières en 1861 et en 1862; par ce procédé, qu'il critiquait plus tard, il gagna une année sur les six consacrées, d'ordinaire en Belgique, aux Humanités.

Chaque jour, durant ces années de travail précoce

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