Sayfadaki görseller
PDF
ePub

CHAPITRE PREMIER.

DES COMPOSITIONS POÉTIQUES:

la

S 649. Les compositions poétiques les plus en usage dans la langue italienne sont, il sonetto, la canzone, la canzonetta ou l'anacreontica, la canzone alla greca, terza rima, la quarta rima, la sesta rima, l'ottava rima, il madrigale, l'epigramma, l'idilio, il componi mento libero, la cantata.

ARTICLE PREMIER.

DU SONNET.

$650. Il sonetto (sonnet), ainsi appelé du diminutif du mot suono, comme le prétendent Redi, Trissino, Ubaldini et d'autres auteurs italiens, est un petit poëme lyrique composé de quatorze vers endecasillabi, rimés en denx quatrains, et en deux tercets. Thi-. baut, qui fut l'inventeur de l'ottava rima, fait mention du sonnet français dans une de ses chansons : il paraît donc bien prouvé que le sonnet est d'origine française.

Il n'y a rien dans la poésie de plus beau, ni de plus grand que le sonnet, quand il est bien exécuté dans toutes ses parties. Les pensées doivent en être sublimes et choisies, les expressions vives et frappantes, le style et l'élocution noble: il n'admet rien qui soit en lui ou indifférent ou médiocre; tout doit être marqué au coin de la perfection: la force et l'élévation forment son prin

cipal caractère. Telles sont les qualités qui brillent dans les sonnets de Pétrarque et dans ceux des auteurs qui l'ont imité, tels que Maggi, Bembo, Filicaja, Casa, Zappi, etc. Un beau sonnet vaut sans doute un grand poëme, comme le dit Boileau

Un sonnet sans, défaut vaut seul un grand poëme.

Mais rien de plus difficile, qu'un beau sonnet. Pour se livrer à cette espèce de composition sublime, il faut d'avance mesurer ses forces, et profiter de l'avertissement d'Horace :

Sumite materiam vestris, qui scribitis, æquam
Viribus; et versate diu quid ferre recusent,
Quid valeant humeri..........

D'après cet examen dégagé de la passion ordinaire d'un auteur qui se flatte et qui s'aime, si l'on connaît que pour faire un sonnet, on est dans la même position de Pétrarque qui, alarmé de ne pouvoir faire des vers qui égalent la beauté de madame Laure, dit :

Ma vedo peso non delle mie braccia,

Nè opra da limar colla mia lima;

en ce cas là, il sera mieux de se diriger vers d'autres genres de poëmes agréables et faciles :

In questo di Procuste orrido: I

letto

Chi ti sforza a giacer? forse in rovina

Andrà Parnaso senza il tuo sonetto?

Lascia a color che a tanto il Ciel destina
L'opra scabrosa, etc.

C'est ainsi que s'écriait Menzini dans sa Poétique. Cet auteur relève par les vers suivans les difficultés qui entourent l'idée d'un sonnet, pour éloigner les esprits médiocres de cette carrière épineuse :

In lungo scritto altrui si può far fraude:
Ma dentro un breve, subító si porta
L'occhio su quel che merta biasmo e laude.
Ogni picciola colpa è vergognosa

Dentro un sonetto, e l' uditor si offende
D'una rima che venga un po' ritrosa;

O se per tutto agual non si distende,
O non è numeroso, o se la chiusa

Di quel che sopra proporrai, non pende.

[ocr errors]

M. Despréaux, dans son Art poétique, feint qu'Apoilon, voulant pousser à bout tous les rimeurs français, inventa les lois rigoureuses du sonnet pour décourager, d'un côté les rimailleurs mesquins, et distinguer de l'autre, les bons des mauvais poëtes..

་ ་

[merged small][ocr errors][merged small][ocr errors][merged small]

§ 651. Je ne m'arrête pas ici à exposer les règles que l'art poétique peut suggérer pour donner au sonnet toute la perfection interne, par rapport à la matière, et au choix des idées, et des images. Mon Traité de Versification n'ose pas sortir de ses limites pour dogmatiser sur les règles de la parfaite poésie, dont Horace, Boileau, Menzini, et plus amplement le célèbre Muratori, ont su instruire les poëtes de tous les tems et de toutes les nations. Par la lecture de ces grands maîtres de l'art, et par l'imitation des meilleurs poëtes qui ont excellé dans cette espèce de composition, les jeunes amateurs de cet art agréable, pourront (si un bon génie les inspire) ou égaler, ou suivre de près la beauté et la perfection des originaux.

§ 652. Pour égayer mes lecteurs, ennuyés peut-être de la continuation d'un style didactique, je rapporterai quelques-uns de ces sonnets qui pourraient servir de modèles.

SONNET en style sublime, par le P. Gian Battista

Pastorini, fait à la louange de Carlo-Maria Maggi.

Maggi, se dietro l'orme il piè volgete

Che luminose il maggior Tosco (1) imprime,
Per sentiero non trito ite sublime

E seguendo l'esempio, esempio siete.
E in ciò sol vinto al merto suo cedete,
Ch'ei si mosse primiero all' alte cime:
Pur non crede esser sue le glorie prime,
E si volge a mirar, se il raggiungete.
Ma non si tosto à il vostro canto udito,
Ch’ei si ferma` a goder dell' armonią;
Nè sa s'ei vi rapisca, o sia rapito.

Poi dice l'onor tuo mia gloria fia :'

:

E se sol dir vorrai che m'ai seguito,

O s' io vinca, o s' io perda è gloria mia.

Pour faire voir combien Maggi a mérité les éloges prodigués dans le sonnet précédent, je transcrirai ici un de ses beaux sonnets qui est un modèle de sentiment et de délicatesse; et dont Muratori dit: « Questo è uno de più gentili sonetti ch'io m' abbia letti. »

Scioglie Eurilla dal lido: io corro, e' stolto
Dico all' onde, che fate? Una risponde:
Io che la prima ò il tuo bel nume accolto,
Grata di si bel don, bacio le sponde.

Dimando all' altra allor che il pin fu sciolto,
Mostrò le luci al dipartir gioconde?

E l'altra dice anzi, serena il volto,

-

[blocks in formation]

(1) L'auteur parle de Petrarca, il maggior Tosco (tosco pour dire toscano): Petrarca est le premier et le plus grand entre les poëtes qui méritent d'être imités.

Dico a questa e per me nulla t'impose?

Disse almen la crudel di dirmi addio ?...
Passò l'onda villana, e non rispose.

Admirons à présent le sublime et la beauté d'un sonnet del Gran Tosco, que Maggi a su imiter si bien. C'est le sonnet 261 que Muratori admire comme le plus beau des sonnets de Petrarca. Qu'on y remarque, dans le début, la sublimité de l'idée, il furor poetico (expression employée par Muratori); ensuite l'imagination et l'invention (invenzione fantastica), le merveilleux des images, la réflexion surprenante par laquelle le sonnet est terminé, etc. Levommi il mio pensiero in parte ov'era

Quella ch'io cerco, e non ritrovo in terra :
Ivi fra lor che il terzo cerchio serra
La rividi più bella, e meno altera.

Per man mi prese, e disse: in questa spert
Sarai ancor meco, se il desir non erra.
E son colei che ti diè tanta guerra,
E compie' mia giornata innanzi sera.
Mio ben non cape in intelletto, umano:
Te solo aspetto, e quel che tanto amasti,
E là giuso è rimaso, il mio bel velo.
Deh! perchè tacque ed allargò la mano!

Chè al suon de' detti si pietosi e casti,
Poco mancò che non rimasi in cielo.

Dans le nombre immense de sonnets italiens dignes
d'admiration, j'en choisis un autre de l'avocat Giovan-
Battista Zappi, romain: c'est un des meilleurs morceaux
dont l'Italie puisse se vanter, comme le dit Muratori :
Due Ninfe emule al volto, e alla favella
Movon del pari il piè, movon il canto :
Vaghe così che, l' una all' altra accanto,
Rosa con rosa par, stella con stella.
Non sai se quella a questa, o questa a quella
Tolga, o non tolga di beltade il vanto:
E puoi ben dir null' altra è bella tanto :
Ma non puoi dir di lor questa è più bella,

[ocr errors]
« ÖncekiDevam »