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des poëtes français sur cette espèce de composition, conviennent parfaitement à la canzonetta anacreontica des Italiens; comme les règles et les observations de ces derniers sur la même canzonetta conviennent à la chansonnette française, que les Français pourront appeler odes, stances, ou du nom qui leur plaira.

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DE CES SORTES DE COMPOSISITIONS QUI S'APPELLENT EN ITALIEN CANZONI ALLA GRECAS

telles

§ 684. On appelle Canzoni alla greca plusieurs compositions faites dans le style et le genre grec sont, entr'autres, le canzoni, le odi pindariche, l'ode saffica.

et

La canzone pindarica imite le tissu extérieur de ces odes du grec Pindare, qui partageait la composition en strophe, anti-strophe, et épode. On peut voir ces sortes de compositions dans le Minturno (lib. 111, Poet. Tosc., pag. 184), ou dans le choix delle Rime oneste tom. 1, pag. 185. Benedetto Menzini en a donné aussi des exemples.

§ 685. Mais, outre la texture des vers, on imite dans ces sortes de compositions et même dans les canzoni dont nous avons parlé, la sublimité du style, cette verye et cette fureur poétique, ou ce génie vigoureux et indépendant, annoncé par des mouvemens fiers et impétueux, qui distinguaient Pindare de tous les autres poëtes, et par lesquels ses odes étaient comparées à un torrent impétueux et débordé qui tombe du haut des montagnes, C'est ainsi en effet que Pindare précipitait à grands flots

son éloquence profonde, toujours digne des lauriers de Phébus:

Monte decurrens velut amnis, imbres

Quem super notas aluere ripas,

Fervet, immensusque ruit profundo

Pindarus ore.

Horat., lib. iv, od. 2.

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§ 686. En me proposant ici de ne point parler de ces sortes de compositions, qui sont peu en usage chez nos poëtes modernes, je ne prétends pas pour cela jeter le moindre découragement dans l'esprit de nos jeunes poëtes, quant à ce qui a rapport aux qualités poétiques de Pindare, qu'Horace croyait inimitables :

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:

2

Horace même a su égaler Pindare; et entre nos Italiens (aussi bien que chez quelques poëtes français, tels que J. B. Rousseau, etc.), Chiabrera, Filicaja, Guidi, Menzini, ne lui sont pas si inférieurs qu'on le pense. Par la lecture de leurs poésies, on verra qu'ils ont pu s'élever à toutes les hauteurs du sublime que Longin nous a fait connaître ils ont pu s'enflammer de cet enthousiasme, ou fureur poétique, qui transporte l'esprit, élève l'imagination, et lui fait concevoir et exprimer des choses extraordinaires et merveilleuses. Pindare et tous les génies de l'antiquité, desquels on ne s'approché qu'en tremblant et avec un esprit religieux, n'étaient enfin que des hommes le génie, l'art et la culture les ont distingués du commun des poëtes et des orateurs or le génie est un don que la nature peut accorder aux hommes de tous les siècles, de toutes les nations; et l'art se perfectionné, aveć

le tems, sur les beaux exemples, et même sur les égaremens des siècles passés. Chaque élève des Muses, loin de s'intimider à la vue de ces hommes qui font notre admiration, a le droit de s'élever pour imiter, égaler ou surpasser ces grands originaux: il peut espérer, sans être téméraire, que la nature lui ait donné assez de génie pour produire ce qu'ont produit les Anciens. Mais, si le trop de timidité l'avilit,

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Serpit humi tutus nimium, timidusque procellæ ;

le trop de hardiesse l'exposerait à donner dans le ridicule: l'art et la prudence sont les guides les plus sages et la bride la plus sévère pour modérer les élans impétueux de l'imagination. Les maîtres de l'art fournissent les règles pour connaître l'art, et éclairer la raison. (Voyez Minturn., 1. 111, pag. 182; Andrucci, 1. 2, cap. 3; Murat,, Perf. poes. tom. II, c. 2, pag. 327.

ces

S 687. Sans m'occuper de ces compositions à la grecque qui sont à présent bien peu en usage, je parlerai dell' ode saffica, dont on trouve plusieurs exemples dans Angelo Costanzo, dans Gabriello Chiabrera, et dans plusieurs autres poëtes du XVIIème et du XVIIIème siècle.

DELL' ODE SAFFICA.

§ 688. Entre le canzoni alla greca, on admire avec plaisir l'Ode saffica, dite ainsi du nom de Sapho, qui en inventa le rhythme. Per me, dit-elle en parlant

d'elle-même,

Per me sul plettro aónio
Nuova armonia' si schiuse;
Di nuovi ritmi ornaronsi
Per me le greche muse:

Grate al bel don mi cinsero

Le caste Dee d'alloro :

Nè mé accettar qual decimá
Sdegnò l'aonio coro.

et le

qua

Cette ode est une pièce de plusieurs strophes de quatre vers, dont les trois premiers sont endecasillabi, trième est un quinario, qui donne à chaque strophe une grâce infinie. Souvent le petit vers, qui est de cinq syllabes, se change en vers de sept; mais alors l'ode aura, à mon avis, moins de grâce.

S 689. Voici des strophes des poésies de la même Sapho, traduites en italien: elles servent à en indiquer

la construction:

i

Felice al par de' Numi chi d'appresso
Ascolta il dolce suon di tua favella:
Più felice di lor, se gli è concesso
Destar su quella

Bocca il soave riso!.: e che ragiono,
Se ragion più non d! la prima volta
Che ti vidi, rimasi come or sono
Misera e stolta.

Chiuse il silenzio le mie labbra, aperte
Solo a' sospiri: e, sol per lor faconde,
D'ogni altro favellar furo inesperte:
Amor m'infonde

Sottil foco vorace entro le vene:

Mi benda gli occhi: più non odo: e sento
Che vivo ancor, ma vivo delle pene

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Ecco già moro.

Oh! benchè estremo, avventuroso fiato,

Se giunge ad ammollir quel cor spietato. C

§ 690. On voit ici par l'exemple cité, que quant à la rime, le premier vers correspond avec le troisième, le second avec le quatrième (rimes alternées).

Il y a des odes saphiques dont la rime est serrée. (Voy. § 657). Ces deux manières de rimer sont les plus en usage. Voici un exemple semblable d'Angelo di Costanzo: Tante bellezze il cielo à in te consparte,

Che non è al mondo mente si maligna,
Che non conosca che tu dei chiamarte
Nova Ciprigna.

Tal' è l' ingegno, il tuo valore, il senno,
Ch' alma non è tanto invida e proterva',
Che non consenta che chiamar ti denno
Nova Minerva.

La maestà del tuo 'bel corpo avanza
Ogn'altra al mondo, e par che l' incorone
Di gloria, che sei nella sembianza

Nova Giunone.

E di cor sei si casta, e si pudica

Oltra la frale condizione umana,

Che par ch' errar non possa un che ti dica,
Nova Diana, etc.

§ 691. Giam-Battista di Costanzo a donné aux vers saphiques une autre correspondance de rime qui me paraît bizarre et très-compliquée, et qui, à mon avis, n'a pas trop de grâce. En voici un exemple

Or che riscalda il sole ambe le corna
Dell' ariete, e zeffiro ritorna,

E il mondo adorna di si bei colori
D' erbe, e di fiori;

Ridono i colli insieme, e la campagna,

E il mar tranquillo senz'onda ristagna :
E già si lagna assai soavemente

Progne dolente, etc.

Nous avons un exemple à peu près semblable dans la traduction d'un hymne de Bacchilide, en vers saphiques par l'italien Onofrio Gargiulli, c'est un hymne à la louange de la Paix :

Felici in terra se i mortali sono

Di Pace è dono di ricchezze é madre,
E le leggiadre nudre ella non meno

Arti nel seno.

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