>> Leurs augustes décrets : » Je n'irais point chercher une amante ravie; » Enflammé d'une ardeur plus noble et moins stérile, >> Implorer aux Enfers ces trois fières déesses, » Puissantes Déités, qui peuplez cette rive, >> Puissent-ils amollir vos superbes courages » Non, jamais sous les yeux de l'auguste Cybèle » Et jamais la vertu n'a, dans un siècle avare » C'est lui, c'est le pouvoir de cet heureux génie » L'aimable Vérité, fugitive, importune, » N'a trouvé qu'en lui seul sa gloire, sa fortune, >> Corrigez donc pour lui vos rigoureux usages: » Tournent entre vos mains. >> C'est à vous que du Stix les Dieux inexorables/ Mais, entre ces odes, celles qui s'approchent le plus de la forme saphique, sont les strophes à quatre vers, dont les trois premiers sont alexandrins, et le quatrième est un settenario. Nous en avons des exemples dans les poésies lyriques de Voltaire et de Rousseau. Je vais en transcrire deux strophes faites par ce dernier dans son ode x du second livre. Le sujet est sur la mort du prince de Conti: » Peuples, dont la douleur aux larmes obstinée, » De ce prince chéri déplore le trépas; » Approchez, et voyez quelle est la destinée >> Conti n'est plus : ô ciel! ses vertus, son courage, » N'ont pu le garantir, au milieu de son âge, Voyez une autre ode semblable dans la quatrième partie, ch. 111, art. 2. ARTICLE V. 15 DELLA TERZA RIM A. S 696. Les triomphes de Petrarca, la divine comédie de Dante, l'art poétique de Menzini, l'églogue, l'élégie, la satyre, les chapitres familiers ou badins (capitoli, familiari o burleschi) ont été composés en terza rima, qui semble leur être la plus convenable. Le Dante en a été l'inventeur. y est C'est une composition divisée en plusieurs petites stances de trois vers endecasillabi, appelées tercets (terzetti), d'où vient le nom de terza rima. La rime combinée de manière que le premier vers de chaque stance s'accorde avec le troisième; le second rime avec le premier et le troisième de la stance suivante, ainsi jusqu'à la fin. On peut comprendre mieux cet entrelacement ingénieux par l'exemple suivant, tiré du Triomphe de la Divinité, par Petrarca; et que je choisis à cause de la vérité et de la moralité des idées : On voit par cet exemple que le vers du milieu de chaque tercet prête la rime au tercet suivant : et puisqu'à la fin de la composition il ne pourrait pas rimer avec un autre, on a inventé un dernier vers isolé qui accomplit la terza rima et qui fait consonnance avec ce vers en question comme l'exemple suivant qui est le final du même Triomphe de la Divinité. Felice sasso che il bel viso serra! Che poi che avrà ripreso il suo bel velo, Se fu beato chi la vide in terra, Or che fia dunque a rivederla in Cielo? § 697. Entre les plus beaux morceaux de Terza rima que le génie des poëtes italiens a pu produire depuis le commencement de la poésie vulgaire jusqu'à nos jours, je me plais à citer, pour faire plaisir à mes lecteurs, ces fameux vers de Dante (Infer., can. 33), dans lequel le comte Ugolino, qui dans l'Enfer rongeait la tête de l'archevêque Ruggeri, soulève sa tête pour parler au poëte, et lui détailler les circonstances de sa mort et celle de ses enfans: il est impossible de lire ce morceau sans frémir d'horreur et sans verser des larmes : La bocca sollevò dal fiero pasto Quel peccator, forbendola a' capelli Che per l'effetto de' suo' ma' pensieri, 157 nG Fidandomi di lui, io fossi preso, E poscia morto, dir non è mestieri. Però quel, che non puoi avere inteso Cioè, come la morte mia fa cruda, Udirai; e saprai, se m' à offeso, so mi pareano stanchi In picciol corso mi Lo padre e i figli, e con l'agute scane Ben se' crudel, se tu già non ti duoli, Già eran desti, e l'ora s' apressavą, Ed Ed io sentii chiavar l'úscio di sotto. Nel viso a' miei figliuoi, senza far motto : E disser: Padre, assai ci fia men doglia, an Dicendo: Padre mio, che non m' ajuti ? paramend Vid' io cascar li tre ad uno ad uno, Tra 'l quinto dì, e 'l sesto : ond' io mi diedi Gi cieco a brancolar sovra ciascuno E tre di gli chiamai, poich e fur morti: Quand' ebbe detto ciò, con gli occhi torti, Che furo all'osso, come d' un can, forti. Ahi Pisa, vituperio delle genti Del bel paese là, dove 'l sì suoną! E faccian siepe ad Arno in su la foce, Che se'l conte Ugolino aveva voce i p |