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Se l'Inferno espugnò, resse le stelle,
Or torce il fuso, Amor se 'l guarda, e ride.
Mirasi Iole colla destra imbelle

Per ischerno trattar l'armi omicide:

E indosso à il cuojo del leon, che sembra
Ruvido troppo a sì tenere membra.

D' incontro è un mare: e di canuto flutto

Vedi spumanti i suoi cerulei campi.

Vedi nel mezzo un doppio ordine instrutto
Di navi e d'arme, e uscir dall' arme i lampi.
D'oro fiammeggia l'onda: e par che tutto
D' incendio marzial Leucate avvampi.
Quinci Augusto i Romani, Antonio quindi
Trae l'Oriente, Egizii., Arabi, ed Indi,
Svelte nuotar le Cicladi diresti

Per l'onde; e i monti co' gran monti urtarsi:
L'impeto è tanto, onde quei vanno, e questi
Co' legni torreggianti ad incontrarsi.

Già volar faci, e dardi, e già funesti
Vedi di nuova strage i mari sparsi :
Ecco (nè punto ancor la pugna inchina)
Ecco fuggir la barbara Reina.

E fagge Antonio, e lasciar può la speme
Dell' imperio del mondo ov' egli aspira.
Non fugge no, non teme il fier, non teme:

Ma segue lei che fugge, e seco il tira.

Vedresti lui simile ad uom che freme

D'amore a un tempo, e di vergogna, e d' ira,
Mirar alternamente or la crudele

Pugna ch'è in dubbio, or le fuggenti vele.

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Nelle latebre poi del Nilo accolto

Attender pare in grembo a lei la morte:

E nel piacer d' un bel leggiadro volto
Sembra che duro fato egli conforte, etc.

COMPARAISON

DE LA SESTA ET DE L'OTTAVA RIMA AVEC CELLES DE LA VERSIFICATION FRANÇAISE.

S714. Les sixains, ou les stances de six syllabes citées dans les Traités de versification française, n'offrent rien

de régulier, ni de ressemblant à la sesta rima des
Italiens. Je suis pourtant loin "de prétendre qu'elles
n'aient pas de la grâce, ou qu'elles ne soient très-propres
à des sujets sublimes. L'exemple suivant sert pour carac-
tériser la nature des sixains français,
et pour
naître en quoi ils ont du rapport avec les italiens, et en
quoi ils en diffèrent.

« Seigneur, dans ton temple adorable
» Quel mortel est digne d'entrer ?
» Qui pourra, grand Dieu, pénétrer

» Ce sanctuaire impénétrable

» Où tes Saints inclinés, d'un œil respectueux

>> Contemplent de ton front l'éclat majestueux ?

» Ce sera celui qui du vice

» Evite le sentier impur:

>> Qui marche d'un pas ferme et sûr
» Dans le chemin de la justice,

» Attentif et fidèle à distinguer sa voix

» Intrépide et sévère à pratiquer ses lois.

>> Celui devant qui le superbe,

» Enflé d'une vaine splendeur,
>> Paraît plus bas dans sa grandeur
>> Que l'insecte caché sous l'herbe :
» Qui, bravant du méchant le faste couronné,
» Honore la vertu du juste infortuné. »

faire con

S715. Cependant dans l'Almanach des Muses, dont les nombreux volumes offrent un recueil de poésies fugitives, se trouvent des stances de six vers qui approchent beaucoup de la sesta rima italienne: telles sont celles de la pièce suivante qui a pour titre, Chanson arabe.

«Trésor d'encens, fortunée Arabie,

» Que j'aime à voir tes palmiers amoureux !
» Que j'aime à voir sur leur tige fleurie
» Les passereaux soupirer deux à deux !
>> Un long amour remplit toute leur vie :
» Jamais absent époux toujours heureux.

Hélas! et moi je languis consumée,

>> Rose mourante, au milieu des déserts :
» Et mon amant, loin de sa bien-aimée,
» Erre la nuit environné d'éclairs.

>> Cieux, qui tonnez au mont de l'Idumée,
>> Cieux, éteignez vos foudres dans les airs.

» Vingt héritiers m'ont dit : Fleur de jeunesse,
» Prends tous nos biens, et ne donne que toi.
>> J'ai répondu Gardez votre richesse,

» Celui que j'aime est pauvre et loin de moi.

» Mais, dut-il même oublier ma tendresse,

» Je l'ai promis, je vivrai sous sa loi.

>> De mes ennuis compagne solitaire,

» Don de l'amour, gazelle aux tendres yeux,
>> Autour de moi bondissante et légère,
»Tu veux envain m'égayer par tes jeux.

>> Sans mon amant rien ne saurait me plaire:
» Va le chercher, et le guide en ces lieux.
» O ma gazelle ! entends-tu la sonnette?
» Vois-tu venir le superbe chameau ?
» Voici le jour, le jour où le Prophète
>> Traîne l'Asie en pompe à son tombeau.
» Ah, si l'époux venait dans ma retraite,
» A l'humble amante offrir le saint anneau!

» Ange, ou mortel, Dieu de ma longue attente,
>> Viens m'apparaître, ombre de l'Eternel !
» Tu n'auras pas la tenture éclatante
>> Qui de la Mecque environne l'autel :
>> Mais je t'adore, et l'amour sous ma tente

>> N'a pas besoin d'autre dais que le ciel. »

§ 716. Depuis le tems du célèbre Thibaut, la versification française vante l'Ottava rima, qui est parfaitement semblable à celle des Italiens: on y voit le même nombre de vers, la même conduite de rime, et (ce qui est remarquable) la même espèce de vers qui dans l'une et dans l'autre versification sont endécasyllabes.

Il est possible que Thibaut en ait donné le modèlé aux Italiens. Ce poëte français vécut cent ans avant la naissance de Boccace. Les Siciliens ont bien pu avoir

l'ottava rima, même avant que Thibaut l'eût mise en usage chez les Français; mais il est à présumer que les Toscans l'ont reçue des Provençaux plutôt que de ces insulaires; parce que l'ottava rima, telle qu'elle a été employée par les Toscans, est parfaitement semblable à celle de Thibaut, qui fait rimer les deux derniers vers ensemble (§ 710); et elle diffère de l'ottava rima des Siciliens : celle du poëte français a trois rimes; celle des Siciliens en a deux.

Voici un exemple de l'ottava siciliana, appelée aussi canzuna (chanson). Le sujet en est la réponse qu'un poëte fit à un de ses voisins qui lui avait demandé des bois de cerf; et qui, après en avoir obtenu deux fois, en demandait encore:

Pri fari un magisteriu di corna,
Corna vulisti e corna ti mandai :
Corna ramificati in tanti corna
Corna assidditti, corna beddi assai.
Ora mi torni, e mi dumandi corna;
Tantu chi a corna consumatu m' ài.
Chi testa insaziabili di corna?

Ai tanti corna, e un si cuntentu mai?

Autre exemple de monseigneur Rao, évêque de Patti; il peint, dans cette ottava, l'horreur d'une montagne où il était obligé de séjourner.

Tra na muntagna sulitaria alpestra,
Sutta celu nghilatu, ed aria impura,
Sentu sulu gridari a la finistra

Li venti chi amminazzanu li mura.

Assiditti, c'est-à-dire scelti, choisis.

Beddi, belli, beau.

Un, prononcé sans l'n, et presque commc l'u nasal des Français, signifie non.

Si, sei, tu es.

Amminazzanu, minacciano, menacent.

Di niura uliva, e pallida inestra

Sta la campagna gramagghiata, e oscura.
Cridu chi ccà s' agnuna, e si siquestra,
Quandu sta visitusa, la natura.

Inestra, ginestro, genêt.

Ngrammagghiata, in abito di doglia, en habit de deuil.

Ccà, ici, en ce lieu.

S' agnuna, si rannicchia.

Visitusa in lutto, en deuil.

Voici maintenant l'Ottava rima de Thibaut, qui est différemment arrangée par rapport à la rime:

<< Au rinouveau de la doulseur d'esté

» Qui reclaircit li doiz à la fontaine,
» Et que sont vert bois, et verger, et pré,
>> Et li rosier en May florit en graine;

» Lors chanteray que trop m'ara gravé,
» Ire, et esmay qui m'est au cuer prochaine,
>> Et fis amis a tort atoisonnez,

>> Et mult souvent de léger effréez. »

ARTICLE VIII.

DU MADRIGAL ET DE L'ÉPIGRAMME.

S717. Le Madrigal est une petite pièce composée ordinairement de vers endecasillabi et settenarii, dont le nombre n'est pas moins de six, ni plus de douze. Cependant ce nombre de vers fut arbitraire chez les poëtes du 16° siècle. Quant à la rime, l'usage en est aussi arbitraire, si ce n'est que, le plus souvent, les deux derniers vers riment entr'eux. On voit aussi des madrigaux dont les vers sont tous ou settenarii, ou endecasillabi, ou ottonarii.

718. Le caractère essentiel du Madrigal n'est pas trop différent de celui de l'épigramme des Latins. Mais il se fait distinguer par un style simple et noble qui n'est pas fait pour la satire, ni pour des matières badines: il res

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