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Titiro, Tirsi e Clori io vidi un giorno
In un giardin di vaghi fiori adorno.
Chi si chi no li colse. Or dì, quei fiori
Chi colse mai? Titiro, Tirsi, o Clori?

COMPARAISON

DU MADRIGAL ET DE L'ÉPIGRAMME ITALIENS AVEC CEUX DE LA VERSIFICATION FRANÇAISE.

S 722. La nature et les règles des madrigaux et des épigrammes étant évidemment les mêmes dans la versification italienne et la française, il ne me reste, pour terminer cet article, que de multiplier les exemples de ces deux genres de poésie française, dans la persuasion qu'ils seront agréables aux Italiens, et particulièrement aux Siciliens qui aiment la littérature française.

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<< Grand Roi, si ton bienfait n'est que digne de moi,

» Ma pauvreté sera toujours extrême :

>> Il ne faut pas non plus qu'il soit digne de toi;

» Il te rendrait pauvre toi-même. »

» L'Amour a déserté Cythère,

» Et dans mon coeur le transfuge s'est mis.
» De par Vénus, trois baisers sont promis

» A qui rendra son fils à sa colère.

» Le livrerai-je? en ferai-je mystère?

» Vénus m'attend: ses baisers sont bien doux.

>> Corinne, ô vous qu'il prendrait pour sa mère,

» Au même prix, dites, le vonlez-vous? »

É PIGRAMME S.

« Tu dis mal de moi,

» Je dis bien de toi :

» Damon, quel malheur est le nôtre!

> On ne nous croit ni l'un, ni l'autre. »

« Chacun se dit ami: mais fou qui s'y repose.
>> Rien n'est plus commun que le nom,

» Rien n'est plus rare que la chose. >>

« Dorilas et Damon, ces deux fameux poëtes,

>> Sur leurs vers ne sont point d'accord:

» On ne peut, sans bâiller, lire ce que vous faites,

>> Dit l'un. En vous lisant, répond l'autre, on s'endort.

» L'un a raison, et l'autre n'a pas tort ».

« On dit que l'abbé Plachette
» Prêche les sermons d'autrui :
» Moi qui sais qu'il les achète,
» Je soutiens qu'ils sont à lui. »

« Quand le ciel gronde, frère Pierre
>> Court à la cave se cacher.

» Vous pensez qu'il craint le tonnerre?
» C'est la tonne qu'il va chercher. »>

Massieu.

« Un magister s'empressant d'étouffer
» Quelque rumeur parmi la populace,
» D'un coup dans l'oeil se fit apostropher,
>> Dont il tomba, faisant laide grimace.
>> Lors un frater s'écria: place, place;
» J'ai pour ce mal un baume souverain.
» Perdrai-je l'oeil ? lui dit messer Pancrace :
» Non, mon ami je le tiens dans ma main,

« Frère Thibaud, pour soupper en karesme,
» Fait tous les jours sa lamproye rostir:

Et puis, avec une couleur fort blesme,
» En pleine chaire il nous vient advertir
» Qu'il jeûne bien pour sa chaire amortir,
Tout le karesme avec dévotion;

» Et qu'autre chose il n'a, sans point mentir,
» Qu'une rôtie à sa colation. »

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Clément Marot.

Saint-Pavin, pénétré de la beauté de ses vers, fit l'épigramme suivante

«Tircis fait cent vers en une heure:
>> Je vais moins vite, et n'ai pas tort,
» Les siens mourront avant qu'il meure;
» Les miens vivront après ma mort, »>

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DE QUELQUES ESPÈCES DE COMPOSITIONS LIBRES.

S723. On appelle libres ces sortes de compositions qui n'ont aucune règle déterminée, ni quant au nombre et à la qualité des vers, ni quant à la rime. Telles sont entr'autres il ditirambo, le selve, l' idillio, et le cantate, ou il' recitativo, e l' aria per musica.

DU DITHYRAM BE.

§ 724. Le dithyrambe est une espèce de poésie grecque, composée à la louange du vin et de Bacchus. Entre les dithyrambes qui se trouvent dans les Recueils de poésies (voyez l'ouvrage qui a pour titre : Rime oneste, tom. 2, pag. 389), dans les OEuvres de Crescimbeni et de Quadrio, et dans celles d'Andrucci, lib. 2, cap. 2, pag. 389, on peut choisir pour modèle celui qui a été composé par Francesco Redi, sous le titre de Bacco in Toscana. On y voit des vers de toute espèce, soit piani, soit tronchi,

soit sdruccioli, grands et petits, rimés et sans rimes, des stances tantôt grandes, tantôt petites, et le tout ménagé avec liberté et sans gêne, tel qu'il convient à un homme inspiré par la fureur de Bacchus (1). Au moyen de cette liberté, tantôt on voit le style s'élever, tantôt s'abaisser: l'usage des métaphores en est hardi, les phrases et les élocutions en sont étranges et bizarres, quelques mots sont étrangers ou composés de plusieurs autres, tels que ebrifes'toso, egidarmato, capribarbicornipide, etc.

DES SILVES.

$ 725. Les Selve (en français Silves), sont une composition lyrique irrégulière, dont les vers sont endécasyllabes: elles ne sont au fond que de petits poëmes qui peignent quelque fait, quelqu'action. Bernardo, Tasso et Luigi Alamanni, ont écrit plusieurs de ces pièces : le premier en vers rimés, toujours avec cette liberté qui convient à ces sortes de compositions; et le second en vers blancs (versi sciolti, § 557), interrompus de tems en tems par quelque consonnance de rime, jetée là comme par hasard.

DE L'IDYLLE.

§ 726. L'Idillio est aussi une espèce de poésie libre,

(1) On peut y appliquer en quelque sorte ce que Boileau a dit de l'ode :

« Son style impétueux souvent marche au hasard;
» Chez elle un beau désordre est un effet de l'art. >>

Et ces vers d'Horace (od. 2, lib. IV):

Seu per audaces nova dithyrambos
Ferba devolvit, numerisque fertur
Lege solutis.

introduite au XVIIe siècle, composée de vers de sept et d'onze syllabes, et avec une liberté totale à l'égard de la rime. Elle roule ordinairement sur quelque sujet pastoral ou amoureux, quoiqu'elle puisse traiter toute sorte de matières. Le mot idillio est dérivé du grec eidillion, diminutif de eidos, qui signifie figure, représentation. L'Idylle en effet ne consiste que dans la peinture d'une image naturelle. Scaligero et Boileau la regardent comme l'églogue même, à quelque différence près.

Théocrite fut le premier auteur qui ait fait des idylles avec une simplicité toute naïve et toute champêtre, renfermant des agrémens inexprimables qui sont puisés dans le sein de la Nature, et dictés par les grâces elles-mêmes. L'abbé Meli a su l'imiter, et le surpasser peut-être.

Boileau observe que l'Idylle est d'autant plus belle et digne de ce nom, qu'elle est renfermée dans un petit nombre de vers. (Voyez le Rime oneste, tom. 2, pag. 409.) Exemple de deux idylles de l'abbé Meli, sicilien (1):

Dameta.

Già' cadevanu granni da li munti

L'umbri, spruzzannu supra li campagni

La suttili acquazzina. D'ogni latu

Si vidianu fumari in luntananza

Li rustici capanni. A guardii, a guardii
Turnavanu li pecuri a li mandri;
Parti scinnianu da li costi, e parti
Sfilannu da li macchi, e rampicannu

Acquazzina. Brina.

A guardii, a guardii. A branchi, a branchi.

Scinnianu. Scendevano.

Macchi. Macchioni.

(1) Je rappelle à mes lecteurs que pour l'interprétation des vers de ce grand poëte, j'ai donné, dans le premier volume (pag. 268) en notes, plusieurs règles sur la langue sicilienne.

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