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portant ainsi souvent le même fait à des temps et à des circonstances différentes, ce qui prouve encore que leurs narrations ne sont point de véritables histoires de la vie de Jésus-Christ, mais de simples actions rassemblées au hasard.

Quant à SAINT JEAN, son Évangile diffère au contraire notablement de ceux des trois autres Évangélistes, tant par les faits qu'il rapporte que par la rédaction; ce qui prouve qu'il ne les a non-seulement pas copiés, mais que SAINT MARC et SAINT Luc n'ont pas non plus puisé chez lui. Il raconte, par exemple, à peu près comme eux, le miracle de la multiplication des cinq pains et des deux poissons dont Jésus-Christ a nourri plus de cinq mille personnes, mais il ne se sert pas des mêmes termes; et ainsi presque partout ailleurs où il parle des mêmes événements; se trouvant souvent même formellement en contradiction avec eux; ce qui prouve encore que les Évangiles ne sauraient être considérés avec raison comme des ouvrages inspirés par la Divinité, ainsi que l'admettent les chrétiens orthodoxes.

Cette différence entre l'Évangile de Saint Jean et ceux de Saint Matthieu, de Saint Marc et de Saint Luc, s'explique du reste par cela qu'il a été écrit après les leurs; c'est du moins l'opinion de plusieurs théologiens, et entre autres de Bossuet.

Il est non-seulement évident que Saint Marc et Saint Luc ont en grande partie copié Saint Matthieu, mais on voit, en comparant leurs écrits, que souvent même ils l'ont mal copié en altérant ce qu'il rapporte, soit en supprimant une foule de passages sans qu'on puisse en entrevoir les raisons, soit en y ajoutant beaucoup, sans doute d'après d'autres documents qu'ils se sont procurés ailleurs; reproches qui peuvent même être adressés à Saint Matthieu et à Saint Jean, l'un à l'égard de l'autre, l'enchaînement des événements n'étant pas le même dans ces deux Evangélistes originaux. Ces différences entre ces deux historiographes de Jésus-Christ semblent indiquer que les Évangiles qu'on leur attribue

ne sont peut-être pas même d'eux, mais écrits après sous leurs noms, par des compilateurs qui, recueillant tout ce qu'ils ont pu trouver, ont souvent été induits en erreur par l'altération que le récit des événements a éprouvée jusqu'à eux par la tradition. Or cela est d'autant plus probable, que les Évangiles ont été écrits en grec et non en hébreu ou en syriaque, langues que parlaient les Apôtres. En citant ici quelques-unes de ces contradictions qui existent entre les Évangiles, on pourra facilement juger de la vérité de ce que j'avance d'une manière générale.

J'ai déjà fait remarquer plus haut la grande différence qui existait entre la généalogie de Jésus-Christ suivant Saint Matthieu, et celle que donne Saint Luc, où les deux Évangélistes ne s'accordent pas même sur le nom du père de Saint Joseph, ce qui semble prouver que du temps où les deux Évangiles ont été écrits, on ne savait déjà plus au juste comment s'était appelé le grand-père de Jésus-Christ, qu'on voulait toutefois faire descendre de David, afin que la soidisant prophétie d'Iéschaïa fût accomplie, qui dit que le Messie naîtrait dans la famille de ce roi si vénéré par les Juifs.

La différence qui existe entre ces deux Évangélistes quant à la généalogie de Joseph est d'autant plus inconcevable, si réellement Saint Luc a écrit lui-même son Évangile, qu'il n'avait du moins pour les ancêtres de Zorobabel qu'à consulter les chroniques juives, où leur filiation est indiquée, à une seule exception près, comme dans Saint Matthieu. Je ferai remarquer aussi que d'après SAINT MATTHIEU il n'y a eu que dix-sept générations entre David et Zorobabel, tandis que suivant SAINT LUC il y en aurait eu vingt-deux; et selon le premier, dix de Zorobabel à Joseph, et dix-neuf d'après Saint Luc; c'est-à-dire d'une part vingt-sept de David à Joseph, et de l'autre quarante et une. Or en comptant ainsi qu'on le fait généralement, et surtout pour ces tempslà, trois générations par siècle, on arrive, d'après Saint Matthieu, à neuf cent trente-trois ans que David aurait vécu

avant Jésus-Christ, suivant Saint Luc à mille trois cent soixante-six ans; ce qui placerait le règne de David aụ temps des premiers juges: autre erreur qui donne la mesure de la foi qu'on doit avoir dans l'Evangile de Saint Luc.

Mais on conçoit que du temps de Joseph, homme tombé, sous le rapport de la fortune, au rang des simples artisans, il devait être à peu près impossible de connaître les noms de ses ancêtres au delà de la troisième génération, ainsi que cela arrive encore de nos jours, même chez les peuples les plus civilisés; d'où l'on peut conclure que ces deux généalogies de Joseph, dressées par ces évangélistes, ne peuvent être qu'une simple invention de leur part, où Saint Luc, moins réfléchi que Saint Matthieu, s'est laissé aller jusqu'à l'absurde.

Au CHAP. IV de SAINT MATTHIEU, il est dit comment JésusChrist fit connaissance d'une part avec SIMON, qu'il nomma PIERRE, et son frère ANDRÉ, et de l'autre avec JACQUES et JEAN, les deux fils de Zébédée; ce qui ne s'accorde également pas avec le passage de SAINT LUC, relatif aux mêmes faits. Selon le premier, c'était dès le début de ses prédications que Jésus-Christ, après son baptême, et en se retirant à Capharnaum, en Galilée, rencontra ces quatre premiers de ses disciples, disant :

Verset 17. « Dès lors Jésus commença à précher et à dire: Amendez-vous; car le royaume des cieux est proche. »

18. « Et Jésus marchant le long de la mer de Galilée, vit deux frères, SIMON, qui fut appelé PIERRE, et André son frère, qui jetaient leurs filets dans la mer; car ils étaient pécheurs. »

19. Et il leur dit: Suivez-moi, et je vous ferai pêcheurs d'hommes. »

20. « Et eux, laissant incontinent leurs filets, le suivirent. »

21. « De là étant passé plus avant, il vit deux autres frères, Jacques, fils de Zébédée, et Jean son frère, dans

une barque, avec Zébédée leur père, qui raccommodaient leurs filets, et il les appela. »

22. « Et eux, laissant incontinent leur barque et leur père, le suivirent. »

Faits rapportés à peu près dans les mêmes termes par SAINT MARC (CHAP. I, 16-20), mais autrement par SAINT LUC (CHAP. V, 1), où il est dit : « Comme Jésus était sur le bord du lac de Génézareth, il était pressé par la foule qui se jetait sur lui pour entendre la parole de Dieu. »

2. « Et ayant vu deux barques au bord du lac, dont les pécheurs étaient descendus et lavaient leurs filets, il monta dans l'une de ces barques, qui était à Simon ; »

3. « Et il le pria de s'éloigner un peu du rivage; et s'étant assis, il enseignait le peuple de dessus la barque. »

4. « Et quant il eut cessé de parler, il dit à Simon : Avancez en pleine eau, et jetez vos filets pour pécher. »

5. « Simon lui répondit: Maître, nous avons travaillé toute la nuit sans rien prendre; toutefois, sur ta parole, je jetterai le filet. »

6. « Ce qu'ayant fait, ils prirent une si grande quantité de poissons, que leur filet se rompait.

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7. « De sorte qu'ils firent signe à leurs compagnons, qui étaient dans l'autre barque, de venir leur aider; ils y vinrent, et ils remplirent les deux barques, tellement qu'elles s'enfonçaient. »

8. « Simon Pierre, ayant vu cela, se jeta aux pieds de Jésus et lui dit: Seigneur, retire-toi de moi; car je suis un homme pécheur. »

9. «Car la frayeur l'avait saisi, et tous ceux qui étaient avec lui, à cause de la pêche des poissons qu'ils avaient faite; de même que Jacques et Jean, fils de Zébédée, qui étaient compagnons de Simon. »

10. « Alors Jésus dit à Simon: N'aie point de peur; désormais tu seras pécheur d'hommes vivants. »

11. « Et ayant ramené leurs barques à bord, ils abandonnèrent tout et le suivirent. »

Ainsi, suivant Saint Matthieu et Saint Marc, Simon et André jetèrent leur filet lorsque Jésus les aborda; et d'après Saint Luc, ils étaient au contraire occupés à laver leur filet; et après leur avoir dit de le suivre, il rencontra seulement plus loin les fils de Zébédée qui raccommodaient leur filet, et il leur dit aussi de le suivre; tandis que Saint Luc dit que c'est Simon qui les appela à lui, pour lui aider à tirer son filet rempli de poissons. Enfin SAINT JEAN (CHAP. I) rapporte à son tour, et tout autrement, la manière dont Jésus-Christ fit connaissance avec Pierre et André, disant:

Verset 33. « Le lendemain, Jean (Baptiste) étant encore là (au lieu du baptême), avec deux de ses disciples, 36. « Et voyant Jésus qui marchait, il dit: Voilà l'Agneau de Dieu. »

37. & Et ses deux disciples, l'ayant ouï parler ainsi, suivirent Jésus. »

38. Jésus s'étant retourné et voyant qu'ils le suivaient, il leur dit: Que cherchez-vous? Ils lui répondirent: Rabbi (c'est-à-dire Maître), ou demeures-tu? »

39. Il leur dit: Venez et voyez. Its y allèrent et virent où il logeait, et ils demeurèrent avec lui ce jour-là, car il était environ la dixième heure du jour.

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40. André, frère de Simon Pierre, était l'un des deux qui avaient entendu ce que Jean disait, et qui avait suivi Jésus. »

41. « Celui-ci trouva le premier Simon son frère, et il lui dit: Nous avons trouvé le Messie (c'est-à-dire le Christ. ) »

42. « Et il l'amena à Jésus. Jésus l'ayant regardé, lui dit: Tu es Simon, fils de Jona; tu seras appelé Céphas (c'està-dire Pierre). » En Araméen Képha et non Céphas signifie Rocher et non Pierre.

Qui est dans le vrai des deux Évangélistes, Saint Matthieu

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