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de 306 pages (19 × 12). - Collection de l'Encyclopédie scienti fique. Paris, Doin, 1923. - 14 fr.

Le développement du programme que s'est tracé M. Molliard l'amène aujourd'hui à exposer les transformations que subissent les substances organiques non azotées dans le métabolisme végétal.

La première partie étudie la digestion des réserves. Le fait est d'abord mis en évidence par l'examen de quelques exemples concrets et typiques résumant parfaitement les modes principaux que revêt cette fonction dans le monde végétal digestion des réserves des tubercules, des fruits charnus, des graines; digestion des substances externes par les plantes hétérotrophes. Puis vient l'étude du mécanisme de la digestion, et l'auteur, en trois chapitres, donne un très clair résumé de nos connaissances sur la nature, les propriétés, le mode d'action des diastases. Simplifiés au besoin par la digestion et rendus ainsi directement utilisables, les aliments ternaires vont d'une part servir à l'édification de nouvelles cellules et d'autre part rentrer dans des réactions qui aboutissent à un dégagement d'énergie et permettent d'autres réactions qui, elles, sont endothermiques. Se réservant de traiter plus tard ces dernières, l'auteur étudie dans une deuxième partie la respiration et les fermentations par oxydation; puis, dans la troisième, les fermentations n'impliquant pas de fixation d'oxygène.

Cet exposé constitue un ensemble de leçons que l'on sent avoir fait l'objet d'un enseignement vivant. Aussi est-on frappé par le scrupule constant du pédagogue qui ne veut aller que du connu à l'inconnu, du simple au complexe, et à qui il importe moins d'épuiser totalement une matière que de laisser dans l'esprit des élèves une doctrine clairement ordonnée et facilement utilisable.

R. DEVISÉ, S. J.

XVI. AGE AND AREA. A STUDY IN GEOGRAPHICAL DISTRIBUTION AND ORIGIN OF SPECIES, par J. C. WILLIS. Un vol. in-8o de 258 pages. - Cambridge, University Press, 1922.

Ce livre, dans lequel son auteur a consigné ses idées sur l'âge des espèces et sur leur distribution, mérite d'être

signalé même si on ne peut partager la manière de voir de son auteur, qui a cherché à faire appuyer ses hypothèses par divers biologistes: Hugo de Vries, Guppy, Mrs Reid, James Small.

En l'écrivant, M. Willis a cherché, dit-il lui-même, à faire abstraction du milieu dans lequel il vivait, il a essayé de se libérer de la théorie de la sélection naturelle et s'est supposé placé dans une autre planète, où les recherches scientifiques seraient à leur début.

Il estime que les organismes les plus répandus, à aire de dispersion la plus large, sont ceux qui doivent être les plus vieux. L'âge, dit-il, comme explication de la distribution est beaucoup plus simple que la sélection naturelle. Quand on lui a reproché que sa théorie était trop simple pour être vraie, il a répondu que justement cette simplicité est la force de sa preuve.

Il faut, à notre avis, être très prudent, dans ces questions, qui ont pour base l'espèce; rarement les théories que nous proposons valent pour tous les cas; par des chemins très divers on arrive au même résultat et dans la nature des convergences se remarquent souvent aux extrémités de lignes très différentes au début

Nous ne pouvons passer en revue les données des vingtdeux chapitres de ce livre, mais il pourra être utile de fixer l'attention sur quelques points. Beaucoup méritent d'être discutés, quoique dans bien des cas une discussion serrée soit impossible, les concepts de valeur des genres, des espèces, n'étant pas encore suffisamment établis.

Nous sommes tout à fait d'accord avec l'auteur pour dire qu'il paraît actuellement admis que les organismes à dispersion étendue ont commencé par se trouver sur une aire réduite, que les entraves apportées à la dispersion donnent souvent des résultats importants, que bien des plantes sont aidées dans leurs voyages par les éléments extérieurs, que la distance à laquelle un type végétal transporte ses graines par exemple, tout en étant relativement faible, cette distance peut dans la succession des temps devenir notable.

Il a également conclu de ses observations, et nous sommes ici de son avis, que les mécanismes réputés les meilleurs

au point de vue de la dispersion, sont rarement de grande valeur pour l'extension de l'aire d'un végétal. Par exemple, plus de la moitié des genres cosmopolites ne possèdent pas de mécanisme très approprié pour faciliter la dispersion.

L'auteur étudie les introductions d'espèces nouvelles et l'acclimatement, il compare l'action de l'homme, brusque et souvent suivie d'échecs, et celle de la nature agissant sur de longues périodes de temps et souvent en même temps par une modification des conditions extérieures.

Quant aux barrières naturelles s'opposant à l'extension de la distribution des plantes, elles sont variables, et les unes agissent plus fortement que les autres; la variation se fait sentir aussi suivant la spécialisation des plantes: plus elles sont spécialisées, plus l'extension de leur aire sera limitée.

Avant que l'homme intervînt par la culture dans cette lutte contre la nature, la distribution des plantes sauvages, leur passage d'une région à une autre a dû se faire, d'après M. Willis, avec une très grande lenteur. Nous sommes ici encore d'accord avec l'auteur; l'homme a dans une période très courte modifié très fortement le tapis végétal, et bien que l'acclimatement soit, comme il le dit, souvent difficile, il peut se faire plus facilement quand les plantes, ou les organismes, forment des associations dans lesquelles il peut y avoir entr'aide.

Malheureusement, les exposés qui suivent, basés sur les endémismes, sont plus sujets à discussion, car, à notre avis, l'endémisme est loin d'avoir pu être étudié suffisamment. Si pour certaines régions, telles que la Nouvelle-Zélande, il semble que l'on puisse admettre des endémismes relativement nets, ils pourraient résulter aussi d'une sélection naturelle, dans la plupart des autres régions nous ne saurions pas avec certitude définir les espèces endémiques ou cosmopolites. En effet, suivant les auteurs, les espèces sont envisagées sous des aspects très différents et des erreurs grossières sont à craindre.

La conclusion émise par M. Willis, sera peut-être très contestée, nous ne voulons point y insister, mais nous tenons à la formuler: « En général, les genres endémiques, comme les espèces endémiques, doivent être considérés

comme de jeunes commençants et probablement les descendants de genres encore existants ».

M. Willis reconnaît, il est vrai, que l'étude de l'endémisme demande de plus amples recherches. Certes des espèces à dispersion très réduite sont probablement souvent plus anciennes que des espèces, du même genre, à dispersion très étendue. Mais il manque, pensons-nous, pour apprécier tous ces faits, des données précises. Une étude morphologique, systématique et biologique des éléments des flores tropicales, relativement vierges, pourra seule nous les fournir, surtout si elle pouvait être éclairée par les résultats de recherches paléobotaniques.

Nous ne pouvons discuter ici les rapports établis entre la théorie de l'âge des espèces et celle de la mutation dont M. le Prof. H. de Vries s'est fait l'apôtre.

M. Willis admet que l'évolution des organismes végétaux ne s'est pas faite d'individu à variété, de variété à espèce, d'espèce à genre, de genre à famille, mais inversement les grandes familles et genres ayant apparu à une époque très ancienne et s'étant subdivisés, ultérieurement, en genres nouveaux et espèces. Il n'y a dans cette manière de voir rien d'opposé, ce nous semble, à une théorie évolutive.

Le résultat final de l'étude de l'âge et de l'aire de dispersion, dit M. Willis, l'amène à accepter la manière de voir que nous venons de rappeler, et il compte développer le sujet dans un travail postérieur.

On l'a vu par cet exposé sommaire, le livre de M. Willis, et de ses collaborateurs, contient des considérations fort intéressantes; les données statistiques sur lesquelles il se base pourront dans bien des cas être utilisées, elles serviront. sûrement à faire avancer nos connaissances sur une des grosses questions de la biologie, «l'origine des espèces ». É. DE WILDEMAN.

XVII. LA TRADITION PHILOSOPHIQUE ET LA PENSÉE FRANÇAISE. Leçons professées à l'École des Hautes Études, par Mme PRENANT, MM. BERTHOD, BRÉHIER, BRUNSCHVICG, GILLOUIN, LENOIR, LÉVY-BRUHL, PARODI, POMMIER, RUYSSEN. Un vol. in-8° de 358 pages.-Paris, Alcan, 1922.-20 fr.

Les études groupées dans ce recueil sont d'inégale valeur, mais aucune ne manque d'intérêt. Elles reproduisent la IV. SÉRIE. T. III.

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substance de deux séries de Leçons, professées à Paris, de 1919 à 1921, à l'École des Hautes Études sociales.

Le titre promet un peu plus que ne tient le volume. Telle serait notre principale critique. Nous osons à peine la formuler, désarmés que nous sommes par un franc aveu de l'Avant-propos plusieurs conférenciers, nous dit-on, ne se décidèrent point à confier aux presses le texte de leurs Leçons. Et c'est dommage. Nous signalerons donc deux ou trois lacunes plus notables, sans deviner si elles sont, ou non, imputables aux abstentions que l'on confesse ingénument.

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Dans la première partie d'abord. Ramener la « tradition philosophique » qui prépara et qui soutient encore la pensée française, à ces quatre chefs : « Épicurisme et stoïcisme » « Néoplatonisme»« Descartes >> « Spinoza », n'est-ce point simplifier arbitrairement, par soustraction plutôt que par concentration ? Pourquoi omettre précisément l'influence qui créa, pour majeure partie, le fonds notionnel et l'armature logique de la philosophie moderne occidentale, surtout en pays latin : nous entendons l'aristotélisme élaboré à nouveau par la Scolastique ? Faute d'une étude expressément consacrée à la Scolastique, on a l'impression que nous serions redevables à la philosophie médiévale tout au plus de nous avoir transmis un néoplatonisme assez rudimentaire, mal trié, où se trouvait enveloppé, sous le travestissement alexandrin, un peu d'aristotélisme. On a l'impression aussi, que Descartes aurait inauguré la philosophie moderne en effaçant purement et simplement le moyen âge. Nous voulons croire que ces thèses, insoutenables et légèrement surannées, ne répondent point à la pensée des philosophes et historiens distingués qui ont signé les quatre études rassemblées sous le titre : « La tradition philosophique ».

La seconde partie du volume la plus longue met sous nos yeux une galerie de médaillons représentant les principaux philosophes français du XIXe siècle, jusqu'à M. Bergson inclusivement. La liste est-elle parfaitement « représentative»? Manifestement, on s'est efforcé de faire place, équitablement, à toutes les tendances importantes; et nous admettons parfaitement que l'on puisse différer d'avis sur l'importance relative de tendances philosophiques... Toutefois, en laissant la marge la plus grande aux préférences indivi

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