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ont une action craintive, comme s'ils parloient à leurs pères, et non pas à leurs disciples et enfants.

4o J'ai dit naïve; contre tout artifice et affectation.

5o J'ai dit forte; contre certaine action morte, molle et sans efficace.

6o J'ai dit sainte; pour forclorre les muguettes, les courtisanes et mondaines.

7 J'ai dit grave; contre certains qui font tant de bonnetades à l'auditoire, tant de révérences, et puis tant de petites charlataneries, montrant leurs mains, leurs surplis, et faisant tels autres mouvements indécents.

8° J'ai dit un peu lente; pour forclorre une certaine action courte et retroussée, qui amuse plus les yeux qu'elle ne bat au

cœur.

9° Je dis de même du langage, qui doit être clair, net et naïf, sans ostentation de mots grecs, hébreux, nouveaux et courti

sans.

ARTICLE III.

DE LA QUALITÉ DU STYLE ET DE LA COMPOSITION.

La tissure doit être naturelle, sans préface, sans agencement. J'approuve que l'on die premièrement au premier point, secondement au second, afin que le peuple voie l'ordre.

ARTICLE IV.

RÈGLES A OBSERVER SUR LES COMPLIMENTS ET LA FLATTERIE.

Il me semble que nul, mais surtout les évêques, ne doivent user de flatterie envers les assistants, fussent-ils rois, princes et papes.

Il y a bien certains traits propres à s'acquérir la bienveillance, dont on peut user parlant la première fois à son peuple. Je suis bien d'avis qu'on témoigne le désir qu'on a de son bien, qu'on commence par des salutations et bénédictions, par des souhaits de le pouvoir bien aider au salut; de même à sa patrie; mais cela brièvement, cordialement et sans paroles attifées.

Nos anciens Pères, et tous ceux qui ont fait du fruit, se sont abstenus de tout fatras et jolivetés mondaines. Ils parlent cœur à cœur, esprit à esprit, comme les bons pères

aux enfants.

Les ordinaires appellations doivent être, mes frères, mon peuple (si c'est le vôtre), mon cher peuple, chrétiens auditeurs. ARTICLE V.

DE LA FIN DU Sermon, de la pÉRORAISON, ET DES EXCLAMATIONS.

L'évêque doit donner à la fin la bénédiction le bonnet en tête, et, icelle achevée, saluer le peuple.

On doit finir par des paroles courtes, plus animées et vigoureuses. J'approuve le plus souvent la récollection ou récapitulation, après laquelle on dit quatre ou cinq mots de ferveur, par manière d'oraison ou d'imprécation.

Il est bon d'avoir certaines exclamations familières, judicieusement prononcées et employées, comme, ô Dieu! bonté de Dieu! ò bon Dieu! Seigneur Dieu ! vrai Dieu! eh! hélas! ah! mon Dieu!

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J'aime la prédication qui ressent plus l'amour du prochain que l'indignation, voire même des huguenots, qu'il faut traiter avec grande compassion, non pas les flattant, mais les déplorant.

Il est toujours mieux que la prédication soit courte que longue; en quoi j'ai failli jusqu'à présent que je m'amende. Pourvu qu'elle dure une demi-heure, elle ne peut être trop courte.

Il ne faut point témoigner de mécontentement s'il est possible; mais au moins point de colère, comme je le fis le jour de Notre-Dame, quand on sonna avant que j'eusse achevé. Ce fut une faute sans doute javec plusieurs autres.

Je n'aime point les plaisanteries et les sobriquets : ce n'est pas le lieu.

ARTICLE VIII.

CE QUE C'EST QUE LA PRÉDICATION.

Je finis en disant que la prédication c'est la publication et déclaration de la volonté de Dieu, faite aux hommes par celui qui est là légitimement envoyé, afin de les in

struire et émouvoir à servir sa divine majesté en ce monde, pour être sauvés en l'autre.

SUITE ET CONCLUSION DE LA LETTRE.

Que direz-vous de cela? Pardonnez-moi, je vous supplie, j'ai écrit à course de plume, sans aucun soin ni de parole ni d'artifice, porté du seul désir de vous témoigner combien je vous suis obéissant. Je n'a point cité les auteurs que j'ai allégués en certains endroits; c'est que je suis aux champs, où je ne les ai pas. Je me suis allégué moi-même; mais c'est, monsieur, parce que vous voulez mon opinion, et non celle des autres : et quand je la pratique moi-même, pourquoi ne le dirois-je pas? Il faut, avant que je ferme cette lettre, que je vous conjure, monsieur, de ne la point faire voir à personne duquel les yeux me soient moins favorables que les vôtres, et que j'ajoute ma très-humble supplication que vous ne vous laissiez emporter à nulle sorte de considération qui vous puisse empêcher ou retarder de prêcher. Plus tôt vous commencerez, plus tôt vous réussirez; et prêchez souvent, il n'y a que cela pour devenir maître. Vous le pouvez, monsieur, et vous le devez. Votre voix est propre, votre doctrine suffisante, votre maintien sortable, votre rang très-illustre en l'Église Dieu le veut, les hommes s'y attendent; c'est la gloire de Dieu, c'est votre salut: hardiment, monsieur, et courage pour l'amour de Dieu.

:

Le cardinal Borromée, sans avoir la dixième partie des talents que vous avez, prêche, édifie, et se fait saint. Nous ne devons pas chercher notre honneur, mais celui de Dieu, et laissez faire, Dieu cherchera le nôtre. Commencez, monsieur, une fois aux ordres, une autre fois à quelque com

munion; dites quatre mots, et puis huit, et puis douze, jusqu'à demi-heure; puis montez en chaire : il n'est rien d'impossible à l'amour. Notre-Seigneur ne demanda pas à S. Pierre, Es-tu savant ou éloquent? pour lui dire. Pasce oves meas: mais Amas me (4)? Il suffit de bien aimer pour bien dire. S. Jean mourant ne savoit que répéter cent fois en un quart d'heure: Mes enfants, aimez-vous les uns les autres; et avec cette provision il montoit en chaire : et nous faisons scrupule d'y monter, si nous n'avons des myrabolans d'éloquence! Laissez dire à qui alléguera la suffisance de monsieur votre prédécesseur : il commença une fois comme vous.

Mais, mon Dieu! monsieur, que direzvous de moi, qui vais si simplement avec vous? L'amour ne se peut taire où il y va de l'intérêt de celui qn'on aime. Monsieur, je vous ai juré fidélité, et l'on souffre beaucoup d'un serviteur fidèle et passionné. Vous allez, monsieur, à votre troupeau : eh! que ne m'est-il loisible de courir jusque-là pour vous assister, comme j'eus l'honneur de faire à votre première messe! je vous y accompagnerai par mes vœux et désirs. Votre peuple vous attend pour vous voir, pour être vu et revu de vous. De votre commencement ils jugeront du reste : commencez de bonne heure à faire ce qu'il faut faire toujours. O qu'ils seront édifiés quand ils vous verront souvent à l'autel sacrifier pour leur salut avec vos curés, traiter de leur édification, et en chaire parler de la parole de réconciliation, et prêcher ! Monsieur, je ne fus jamais à l'autel sans vous recommander à Notre-Seigneur, trop heureux si je suis digne que quelquefois vous m'y portiez en votre mémoire. Je suis et serai toute ma vie de cœur, d'âme, d'esprit, monsieur, votre, etc.

J'ai eu honte relisant cette lettre ; et si elle étoit plus courte, je la referois ; mais j'ai tant de confiance en la solidité de votre bienveillance que la voilà, monsieur, telle qu'elle est. Pour l'amour de Dieu, aimez-moi toujours, et me tenez pour autant votre serviteur comme qui vive, car je le suis.

(1) Jésus dit à Pierre: Simon, fils de Jean, m'aimezvous? Pierre répondit: Seigneur, rien ne vous est caché; vous savez que je vous aime. Jésus lui répondit Paissez mes brebis. JOAN. C. XXVII, v. 17.

SERMON

POUR LE JOUR DE LA CIRCONCISION DE NOTRE-SEIGNEUR.

Postquàm consummati sunt dies octo, ut circumcideretur puer, vocatum est nomen ejus Jesus.

Luc, 2.

Les huict jours estant accomplis, l'enfant fut circoncis, et fut nommé Jésus.

Les jours, les mois et les années appartiennent toutes à Dieu, qui les a faictes et créees. Les anciens payens avoient tellement accommodé les jours et les années, qu'ils les nommoient et distinguoient selon le cours de la lune, et leur donnoient des noms propres et appartenans à leurs faux dieux, comme le nom de Mercure, de Mars, de Jupiter, et autres semblables: et cette superstition a passé si avant parmy les hommes, qu'on a eu peine de l'arracher. C'est pourquoy la saincte Eglise la voulant extirper, a dédié les jours aux Saincts, et a mieux aymé nommer du nom de ferie les jours auxquels ils n'eschet point de feste dont elle fasse l'office, que de les nommer des noms desquels ces anciens prophanes les nommoient; et combien qu'on dédie les jours de l'année aux Saincts, si ne laissent-ils pas pourtant d'estre tous dediez à Nostre-Seigneur, comme à celuy qui les a faicts, et à qui ils appartiennent. Et c'est le sujet pour lequel la saincte Eglise luy dedie celuy d'aujourd'huy, qui est le premier, et en iceluy tous ceux de

l'année.

Or en ce jour nous celebrons la feste de la Circoncision de Nostre-Seigneur, en laquelle il receut le sacré nom de Jésus: et le mystere que la saincte Eglise nous propose en ceste feste est très-beau et admirable, d'autant qu'il est comme une image ou représentation de la circoncision spirituelle que nous devons tous faire pour estre sauvez; et quoy que l'Evangile qui se lit en ce jour soit le plus court de tous ceux de l'année, il ne laisse pas néantmoins d'estre très-haut et très-profond, parce qu'en iceluy est faicte mention du nom sacré de Jésus, qui signifie Sauveur, et

du sang que Nostre-Seigneur respandit huict jours apres sa saincte naissance, afin de nous donner des lors des arres de nostre salut, et de l'amour qu'il nous portoit. Je suivray donc l'Evangile, et vous feray voir par ce discours ce que c'est que circoncision, et comme il se faut circoncir spirituellement; et à la fin nous dirons quelque chose du nom sacré de Jesus, qui fut imposé à Nostre-Seigneur.

Quant au premier poinct, il faut sçavoir que la circoncision estoit un sacrement de l'ancienne loy, qui representoit le baptesme, d'autant qu'elle estoit comme une profession de foy de l'attente de l'avenement de Nostre-Seigneur ; et ceux qui estoient circoncis estoient nettoyez de la coulpe du péché originel, et par ce moyen, d'ennemis de Dieu qu'ils estoient par le péché, ils devenoient ses amis et ses enfans. Or, Nostre-Seigneur ne pouvant estre sujet à la circoncision, il n'estoit point obligé de se soumettre à cette loy, non seulement à cause qu'il estoit législateur, mais encore parce qu'il estoit la pureté mesme, sans tache ni rouille de peché, tres-sainct, sans macule, et fils de Dieu; ayant esté des l'instant de son incarnation remply et comblé de toutes sortes de graces et benedictions, par cette estroite union que l'humanité eut avec la divinité, en suitte de quoy il fut non-seulement comblé de la plénitude des graces, mais son ame fut encore parfaitement glorieuse jouissant de la claire vision de Dieu, de maniere qu'il n'avoit aucun besoin de s'assujettir à la loi de la circoncision; et neanmoins il n'a pas laissé, pour se conformer aux autres, de s'y soumettre.

Secondement, la circoncision estoit une

marque par laquelle le peuple de Dieu estoit reconnu et distingué des autres nations, de laquelle Nostre-Seigneur n'avoit aucun besoin, veu que luy-mesme estoit la vraye marque, le sceau et l'image du Père Eternel; Qui cum sit splendor gloriæ, et figura substantiæ ejus (1). Mais entre plusieurs causes qui ont porté Nostre Seigneur à subir la circoncision, à laquelle il n'estoit aucunement sujet, il nous suffira de dire, que ç'a esté pour nous donner exemple de la circoncision spirituelle et interieure que nous devons tous faire, si nous voulons estre sauvez.

Or nous devons sçavoir que la circoncision se faisoit en l'une des parties du corps qui estoit la plus interessée et endommagée du peché de nostre premier pere Adam; et c'est la premiere remarque que nos anciens peres font sur ce mystere, pour nous montrer que quand nous voulons faire la circoncision spirituelle, il faut que ce soit en la partie la plus malade et interessée de toutes. Certes c'est un grand malheur que plusieurs et presque tous les chrestiens veulent bien se circoncir en quelque chose pour avoir part à ceste feste, mais toutesfois ils ne veulent faire cette circoncision qu'en la partie la moins interessée.

Par exemple, vous en verrez qui sont abandonnez aux voluptez sensuelles, et qui courent apres les plaisirs brutaux ; ils voudront faire la circoncision spirituelle, et pour cela ils tireront volontiers de l'argent de leurs bourses, et feront beaucoup d'aumosnes. C'est bien fait de circoucir sa bourse et de donner l'aumône : quoniam eleemosyna à morte liberat, et ipsa est quæ purgat peccata, et facit invenire misericordiam et vitam æternam (2): car l'aumosne, dit l'ange Raphael à Tobie, delivre l'ame de de la mort, efface les pechez, et fait trouver grace et misericorde devant Dieu, qui la recompense de la vie eternelle. Donc il est vrai que c'est une chose tres-bonne de faire l'aumosne; elle est utile en tout temps et en toute saison. Anis ne voyez-vous pas que si bien vous faites la circoncision spirituelle, vous ne la faites pas en la maniere qu'il faut, d'autant que ce n'est pas vostre bourse qu'il faut circoncir, ains la partie que vous avez la plus malade. Circoncisez donc vostre

(1) Heb..-2) Tob, ș11.

cœur; retranchez ces discours, cette compagnie, cette conversation, ces amitiez, et autres telles choses qui vous portent au peché, d'autant que c'est par là qu'il faut commencer, si vous voulez faire une bonne circoncision : ce que ne faisant pas, en suivant vos brutales affections, vous pensez toutesfois beaucoup faire de donner quelques aumosnes, quoy que vous perseveriez tousjours dans vostre peché.

Il y en a d'autres qui sont avaricieux et cupides d'amasser des richesses; ils veu lent neantmoins se circoncir, et pour cela ils font beaucoup de jeusnes, d'abstinences, de veilles, se chargent de haires, et macerent leurs corps par de grandes penitences, et pensent, en faisant cela, estre des demy-saincts: O Dieu ! qu'est-ce que vous faictes? ces austeritez que vous practiquez à la verité sont bonnes; mais vous ne faites pas la circoncision spirituelle comme il faut, d'autant que vous ne commencez pas en la partie la plus interessée ; le mal est au cœur, et vous tuez le corps. Il faut donc retrancher tant d'affections dereglées que vous avez pour les biens, honneurs et commoditez de ceste vie; c'est pourquoy mettez hardiment dans vostre cœur le cousteau de la circoncision, et commencez par là, comme par la partie la plus interessée qui soit en vous.

apres

Il y en a aussi qui font de longues prieres et oraisons, lesquels neantmoins. cela ne feindront point de tremper leurs langues dans le sang du prochain, par la medisance et detraction: O pauvres gens, que faites-vous! vous pensez estre bien circoncis de faire ces choses, et ne voyezvous pas qu'il faut circoncir la langue qui se baigne dans le sang du prochain?

Il s'en treuve encore d'autres, lesque's rconcisent bien la langue, et se resoudront de garder un profond silence; mais nonobstant cela ils vont tousjours grondant, murmurant, et s'impatientant en eux-mêmes: Ha! mes cheres ames, que faictes-vous? le mal est caché dans le cœur; voyez donc que ce n'est pas tout de circoncir la langue, ains que vous devez encore circoncir le cœur d'où naissent toutes ces impatiences, ces murmures et ces ressentimens, parce que la circoncision se doit tousjours faire en la partie la plus malade, et que la circoncision spirituelle consiste à

sçavoir rechercher les inclinations qui sont en nous contraires à la raison, afin d'en retrancher et couper toutes les productions; et pour cela il est besoin d'un sérieux et soigneux examen, pour bien recognoistre quelles sont les plus fortes passions qui dominent en nous, et qui nous font le plus commettre d'imperfections, afin de commencer par là nostre circoncision spirituelle.

La seconde remarque que je fais sur le mystère que la saincte Église nous propose en ceste feste, est, que c'estoit une circoncision, et non pas une incision. Il y a bien de la différence entre la circoncision et l'incision, parce que l'incision se fait seulement en quelque membre malade, duquel on ne retranche rien; ce qui n'est pas de mesme de la circoncision et cela est une chose nécessaire à sçavoir, d'autant que la plus grande partie des ehrestiens, pour l'ordinaire, font des incisions au lieu de circoncisions; ils donneront bien quelque coup à un membre qu'ils ont malade, mais ils n'apportent pas le cousteau de la circoncision pour couper et retrancher du cœur ce qui est superflu.

:

Or, pour mieux comprendre cecy, il faut sçavoir que nous sommes tous obligez de faire la circoncision spirituelle, mais differemment, et non pas également, d'autant que les evesques, les prestres, les religieux et religieuses y ont une particulière obligation, et la doivent faire d'une manière plus parfaite que ceux qui vivent dans le monde, à cause qu'ils sont plus particulièrement dediez au service de Nostre-Seigneur.

Il y a plusieurs chrestiens qui se contentent seulement de couper et retrancher tout ce qui les empesche de garder la loy de Dieu; et ceux-là vrayment, s'ils la gardent entièrement, seront bienheureux, car ils auront enfin le paradis, puisque pour l'avoir il ne faut que bien garder et observer les commandemens de Dieu. Il y en a d'autres qui se contentent de retrancher et combattre seulement une passion ou habitude vicieuse, mais ils ne laissent pas neantmoins de croupir dans mille autres sortes de pechez contre la loi de Dieu; or ceux-cy ne font pas la circoncision, ains une incision, car ils ne vont pas à la partie la plus malade, pour couper ce qu'il faut pour estre vrayement circoncis; ains

se contentent de donner seulement un coup à quelque membre qu'ils ont gasté, bien que pour l'ordinaire ce ne soit pas le plus malade; et neantmoins ils pensent, en faisant cela, qu'ils font une entiere circoncision, d'où vient que vous verrez des personnes qui se vautrent dans la fange et le bourbier de mille pechez, qui sont liez de mille passions et affections depravées : si vous leur dites, qu'est-ce qu'ils font, ou qu'ils ont faict? Ils vous respondront qu'ils n'ont point faict de mal. Nous n'avons point derobé, diront-ils, ny fait d'homicide; il est vray, mais sçachez que ce n'est pas là tout; il y a bien d'autres pechez que ceux-là, lesquels peut-estre vous avez faicts, ou que vous faites, qui sont aussi dangereux que ceux que vous dites n'avoir pas faicts.

Dieu n'a pas seulement ces deux commandements en sa loy, ains il y en a encore d'autres qu'il faut nécessairement observer pour estre sauvez; car manquer à observer un commandement de Dieu, c'est se condamner soy-mesmes aux peines d'enfer. Lorsque Dieu donna sa loy à Moïse, il ne dit pas seulement celui qui tuëra, mourra, ny celui qui desrobera; mais il fit encore la mesme menace, et ordonna la mesme peine et le mesme chastiment à l'esgard des autres commandements; car c'est une verité indubitable, que jamais personne n'entrera dans le paradis, qu'il n'ait observé toute la loy de Dieu; je dis toute, et non pas seulement une partie d'icelle; et celuy qui n'aura faict qu'une incision, c'est à dire, qui se sera contenté d'observer un commandement, ou deux de la loy, retranchant la mauvaise habitude qu'il avoit à y contrevenir, ne se souciant pas de circoncir ses autres vices ou passions, qui le rendent refractaire aux autres commandemens de Dieu, il sera éternellement damné.

Vous voyez donc bien comme il est necessaire que tous les chrestiens fassent une bonne et veritable circoncision, mais non pas tous esgalement et d'une mesme façon, ains chacun selon sa necessité; tous doivent également couper, et aller avec le cousteau de la circoncision; non-seulement en un lieu, comme ceux qui font des incisions, mais tout à l'entour du cœur, afin de retrancher tout ce qui les empesche de

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