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Quelqu'un me dira qu'on peut bien desirer à un ange qu'il soit ange, c'est-à-dire, la continuation en son estre: ainsi en Dieu, dites-vous, la consequence n'en vaut rien ; la raison est, pource que la continuation de l'estre à l'ange n'est pas naturelle et essentielle, et partant on la luy peut desirer non celle qu'il a, et en tant qu'il l'a, ains celle qui est à venir, c'est-à-dire, la continuation de celle qu'il a mais à Dieu son eternité luy est autant essentielle que sa bonté, comment donc est-ce qu'on peut aymer Dieu !

L'ame regardant en Dieu l'infiny merite de sa bonté, et que d'ailleurs en ce souverain estre rien n'y manque, mais tout y est tres-parfaitement: Quod factum est in ipso vita erat; car tout ce qui a esté fait estoit vie en luy, elle ne desire pas qu'autre bien luy arrive, pource qu'il est impossible. Mais quoy ! elle s'avise d'un autre moyen pour aymer Dieu? Un amy qui desireroit que son amy fust roy, quand il l'est, encore qu'il cesse de desirer, il n'est pas moins amy pour cela, mais au lieu du desir il fait un acte de contentement, d'aise et de resjouissance du grade que son amy possede: ainsi au lieu de desirer de bien à Dieu, on se complaist, et on se resjoüyt au bien qu'il possede et qu'il est luy-mesme. Amor benevolentiæ, l'amour de bien-veillance se change en amour de complaisance, complacentiæ : de cet amour parle David quand il dit: O Seigneur, combien est grande l'abondance de vostre douceur! pource tous mes os diront: Qui e semblable à vous? Quàm magna multitudo dulcedinis tuæ, omnia ossa rea dicent: Domine, quis similis tibi? Et Isaye parlant en la personne de Nostre Seigneur, dit: Je les resjoüyray et consoleray en la montagne d'oraison, Lætificabo eos in monte orationis meæ. C'est à quoy nous invite David; Maintenant, dit-il, benissez le Seigneur, etc., Ecce nunc benedicite Dominum, etc. Il dit: Nunc, Maintenant, et comme vous voudriez estre de ces bien-heureux habitans de sa maison, qui le loüeront eternellement, Beati qui habitant, etc., commencez donc maintenant.

L'ame qui est arrivée à ce poinct voyant que sa loüange est trop petite, va cherchant de l'ayde parmy toutes les creatu

res, pour benir Dieu, disant: Benedicite omnia opera Domini Domino, Benissez le Seigneur, vous toutes ses œuvres ; et ne trouvant assez de quoy assouvir son desir, elle s'escrie: Renunciate quia amore langueo, Annoncez à Dieu que je languis d'amour; elle se voudroit volontiers sacrifier, et va cherchant quel sacrifice de louange elle luy pourroit offrir! mais quoy! elle voit que tous les sacrifices et les holocaustes ne luy sont point agreables sans sa grace, Non delectaberis holocaustis. Le regret, l'humilité et la penitence sont les sacrifices qui agreent à Dieu : Sacrificium Deo spiritus contribulatus, L'esprit contrit et affligé est un sacrifice agreable à Dieu, partant elle l'offre, et parce que peut-estre son cœur n'est pas encore assez brisé et contrit, elle en offre un qui est si noble et si affligé qu'on ne le sçauroit refuser, et iceluy seul rend de condigno, de condignité, l'honneur qui est deu à Dieu, et partant ne peu estre esconduit, ains impetre de Dieu tout ce qu'il veut; or ce cœur est le cœur de Jesus-Christ, lequel a dit: Tout ce que vous demanderez à mon nom il vous le donnera, Quæcumque petieritis Patrem in nomine meo, dabit vobis, et n'en faut point douter, parce qu'il est tousjours exaucé en ce qu'il demande, Exauditus est pro sua reverentia.

Seigneur, nous sommes vos serviteurs indignes qui n'avons pas gardé les regles de vostre service, desormais nous vous benirons; mais afin de ce faire, assistez le magistrat ecclesiastique et seculier, delivrez-nous de nos ennemis; donnez-nous la paix afin que vous demeuriez avec nous : Quia factus est in pace locus tuus, Puisque vous n'habitez que là où est la paix : De manu inimicorum nostrorum liberati serviamus tibi, Et qu'estant delivrez de la puissance de nos ennemis nous vous servions en toute liberté, ce que nous vous demandons non par nos merites, mais par ceux de Jesus-Christ: Protector aspice Deus, O Dieu nostre protecteur, regardez-nous en pitié, et vous nous verrez tant affligez spirituellement et temporellement, et puis regardez la face de vostre Christ, In faciem Christi tui, qui a tant enduré pour nous, par la passion duquel nous conjurons vostre infinie bonté de nous faire misericorde. Ainsi soit il.

PLAN D'UN SERMON

PRÈCHÉ PAR S. FRANÇOIS DE SALES DANS L'ÉGLISE DE S.-SULPICE, LE 3 JANVIER 1619, JOUR DE LA FÊTE DE SAINTE GENEVIÈVE.

Pro die 3. anni 1619 in festo sanctæ Genovefa apud Sanctum Sulpitium.

4. Ille tenet et quod latet et quod patet in divinis sermonibus qui charitatem tenet in moribus. Augus. serm. de laudibus charitatis.

De cœlo in cœnum. Tert. tom. 2. lib. de spect. c. 25. Qui curios simulat et bacchanalia currit.

De cursu suo ludere ut protheus et cameleon qui ad placitum colores omnes in cursu suo exprimunt, præter rubrum et album. I. Corin. ix, 26. Sic curro non quasi incertum, sic pugno non quasi aërem verberans. Gladiatores antequam ad manus veniant, quoddam prælii specimen

exerunt.

Tert. lib. de pud. c. 10. Funambule pudicitiæ. Vocat funambulum pudicitiæ quæ perdendæ pudicitiæ magnose periculo committit temerè.

Leones in pace, cervi in prælio.

2. Exod. c. xxxvIII. v. 8. Fecit et labrum æneum cum basi suâ de speculis mulierum, quæ excubabant in ostio tabernaculi. Heb. - Il fit le cuveau d'airain et son soubassement d'airain auquel la remembrance de l'assemblée, qui commençoit à la porte du tabernacle de convenance, apparoissoit. Sed ipsi fatentur hebraice legi secundùm versionem nostram, et Hebræos dicere de speculis et mulieribus quod minimè decuit nimirùm mulieres devotas specula sua quæ de more æreâ erant ex placito contulisse, quia abjectâ vanitate Deo et templo vacabant.

Ut si les Dames darent hujusmodi specula sua aurea et ornata quibus se tam

(1) Ce plan est presque tout écrit en latin. Il est préeleux, parce qu'il nous montre que la méthode du saint évêque n'étoit pas toujours d'écrire ses sermons en entier, mais de les improviser quelquefois d'après un plan qu'il avoit soin de tracer en indiquant les preuves tirées de l'Écriture sainte et des pères de l'Église et les raisons.

| inaniter adspiciunt ad cerusam et alia unguenta vultibus suis imponenda.

Quæ excubabant in ostio tabernaculi septies jejunabant. Cald: orabant. Cajetan. exercitantes. Heb. militabant, vel excubabant. Et erant Deo devotæ quas filii Heli polluebant cum eis coeuntes. I. Reg. 2. v. 22. Et filius reclusus erat. 2. Mac. 3. v, 19 et 20. In hâc militia ait Christo, hom. 8. in Matthæum, sæpè fortius viris fœminæ decertarunt. Amb. 1. I. de virg. eas appellat indefessas, infatigabiles milites

castitatis.

Or certum est B. Genovefam (multasque sanctas) hujusmodi specula non dedisse quæ nunquam habuit, sed dedit mysticum speculum; exemplum mirabile; quod nobis dedit qui lavari ac mundari volumus, nostros repræsentat vultus conservandos.

Nam ut nihil ipsa pastoribus nata; et pastor ut Rachel, Rebecca et aliæ antiquæ virgines. Deinde non vanitati unquam inservivit.

3 Documenta. Ium Gratia Christi eminet in sexu et infirmo, ut gratia Dei sit gratia.

I. Cor. I. 17. Non me misit Deus baptizare, sed evangelizare: non in sapientiâ verbi, ut non evacuetur crux Christi. dem stultitia est; iis autem qui salvi fiunt, 18. Verbum enim crucis, pereuntibus quiid est nobis, virtus Dei est.-19. Scriptum est enim perdam sapientiam sapientium et prudentium prudentiam reprobabo.20. Ubi sapiens? ubi scriba? ubi conquisitor hujus sæculi? nonne stultam fecit Dominus sapientiam hujus mundi?-25. Quod stultum est Dei sapientius est hominibus : et quod infirmum est Dei fortius est hominibus.-27. Quæ stulta sunt mundi elegit Deus ut confundat sapientes, et infirma mundi elegit Deus ut confundat fortia.-28. Et ignobilia mundi ac contemptibilia elegit Deus, et ea quæ non

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MADEMOISELLE

J'attendois de voir imprimée l'Oraison funebre prononcée aux superbes funerailles faites en Lorraine, avec tant de magnificence, pour honorer la sepulture de M. vostre Pere, esperant que, par ce moyen, je serois facilement escusé de mettre celle-cy sous la presse : mais cet espoir ne m'estant... et ne pouvant plus differer d'obeyr à qui a pouvoir de me commander, au moins esperé-je d'estre beau coup plus aisement accusé, si je laisse sortir cette Oraison si mal polie, et avec autant de defauts, quand on considerera que c'est par une humble obeyssance. Elle fut favorablement accueillie lorsque je la prononçay devant plusieurs grands princes et princesses, et la presence de cette fille aisnée de l'Astrée française, je veux dire de ce grand oracle de la France, de ce parlement de Paris, Cour des pairs, et le premier des parlemens de France, lequel y assista en corps, comme aussi les autres Chambres et Cours souveraines, à cette fin que Paris, mais toute la France... l'estime qu'elle fait des merites du Prince decedé, et que l'on sçeut qu'elle avoüoit l'obligation que toute la chrestienté a à sa memoire. Je sçay bien que ce bon-heur m'arriva par le subjet que je traitois, auquel je pouvois contribuer que de l'affection, de laquelle aussi je ne pouvois pas manquer puisqu'elle est hereditaire, mon pere, mon ayeul et mon bysayeul ayant eu l'honneur d'avoir esté nourris..... et pres

que le reste de leur vie, en la maison des tres-illustres princes de Martigue, les pere, ayeul et bysayeul de madame vostre mere, au service desquele leur fidelité a tousjours rencontré beaucoup de faveur. Comme donc je fis ce discours pour obeyr à madame vostre mere, aussi le laissé-jè maintenant sortir en public pour satisfaire à vostre desir : vous suppliant tres-humblement de vous en servir pour respondre à toutes les raisons que vostre perte vous pourroit suggerer contre la consolation; car il est dressé à cette intention. Vous y verrez que la vie de monseigneur vostre pere a esté une des plus belles et accomplies entre celles des princes des derniers siecles, et comparable à celle des plus excellens de l'antiquité. Il vous fera ressouvenir que vous estes fille; mais il adjoustera que vous estes fille de son esprit et de sa foy plus que de son corps, puisqu'il vous a receue de Dieu par les prieres du grand sainct François, duquel aussi vous portez le nom : et que par ce vous estes plus obligée de vous resjouïr en la vie et gloire de son esprit, que de regretter la mort de son corps. Vous y verrez qu'encore que Dieu le nous eust laissé davantage, vous n'eussiez pourtant gueres jouy du bien de sa presence; car il avoit tant de charité qu'il eust... privé de ce contentement son espouse et sa fille, pour ne point frustrer de son secours l'Eglise sa mere et l'espouse de son Dieu.

Bref, ce discours ne vous representera les belles actions de monseigneur vostre

pere que pour vous consoler. Louez donc la bonté de Dieu, je vous supplie, de ce qu'il vous a fait naistre d'un si bon pere, et qu'il vous a laissé, pour vostre conduite, une si vertueuse grand'-mere, et une si grande mere: et moy, je supplieray sa divine Majesté qu'elle vous donne les bene

dictions que monseigneur vostre pere vous
a desirées pour le voir là haut, en Paradis,
après avoir heureusement finy la course de
cette vie, en laquelle je vous supplie tres-
humblement de m'avouer,
Mademoiselle,

Vostre, etc.

ORAISON FUNÈBRE

DU TRÈS-HAUT ET TRÈS-ILLUSTRE PRINCE

PHILIPPE-EMMANUEL DE

DUC DE MERCOEUR ET DE PENTHIÈVRE,

LORRAINE,

Pair de France, Prince du sainct Empire et de Martigues, et Lieutenant-General
de l'Empereur en ses armées de Hongrie,

PRONONCÉE EN L'EGLISE METROPOLITAINE DE NOSTRE-DAME DE PARIS, LE 27 AVRIL 1602.

trouvois seul avec l'asseurance de pouvoir parler autrement que par larmes et sanglots.

Si Dieu me donnoit autant d'esprit pour | Tymanthe (4), le voile du silence, puisque discourir et de force à bien dire, que j'en je ne vois en toute cette triste compagnie desirerois maintenant pour le service de que ses plus chers et fideles amis, ou ses cette action publique que nous celebrons plus intimes et affectionnez serviteurs. Et pour honorer la memoire du grand Phi- certes je serois bien honteux, si en la conlippe-Emmanuel de Lorraine, duc de Mer-sideration d'un subjet si lamentable je me cœur, lieutenant-general de l'empereur en ses armées de Hongrie, je ne pourrois pas pourtant, ni ne devrois vous representer, tres-illustre et chrestienne assemblée, a justice du regret que nous avons pour son trespas. Je ne le pourrois pas, parce que la perte que nous avons faite avec toute l'Eglise est si grande qu'estant extresmement sensible elle en est d'autant plus indicible aussi est-il tres-difficile de treuver assez de passion pour exprimer un grand deuil.

Les petites douleurs crient, se plaignent, se lamentent; mais les grandes estonnent, etourdissent, perdent et egarent la parolle, la voix et le discours. Je ne le devrois pas aussi; car si je devois exprimer la grandeur de la perte qu'en reçoit tout le christianisme, ce seroit sur vostre face, Messieurs, que je tirerois, comme un autre

Il ne m'est donc pas necessaire de vous esmouvoir à regretter ce prince, puisque c'est vous qui avez le principal interest, et qui plus sensibles aux affections du public connoissez trop bien la perte que nous avons faite. Il n'est, ce me semble, besoin de vous attendrir le cœur, puisque vous en ressentez la plus grande passion. Ne vaut-il pas beaucoup mieux cesser d'affliger ceux qui sont affligez, et mettre peine d'essuyer vos pleurs, que de les exciter?

(1) Tymanthe estoit un celebre peintre qui vivolt du temps de Zeuxis. Entre autres ouvrages de cet babile homme, on vantoit surtout un tableau qui représentolt le sacrifice d'Iphigénie. 11 avolt epuisé toute la force de son art pour peindre la tristesse sur tous les visages: c'est pourquoi ne jugeant pas qu'il pust atteindre à représenter celle d'un père qui alloit voir égorger sa Alle s'avisa de jeter un voile sur son visage.

Aussi quand je vois devant et tout autour de moy le feu de tant de flambeaux allumez, signe ordinaire de l'immortalité, et que je me treuve revestu de blanc, couleur et marque de gloire : je connois bien que mon office n'est pas maintenant, et je vous supplie, Messieurs, de ne le pas desirer de moy, de vous representer les raisons que nous avons eues de regretter et plaindre, mais plutost celles que nous avons de finir nos regrets par le commencement de la consideration du bien dont jouyt ce grand prince par son trespas, afin que le subjet que nous avons de nous resjouyr attrempe et modere la violence du ressentiment que nous avons de cette grande perte.

Quoy que je sache que l'on doit permettre quelque chose à la pitié, mesme contre le devoir, et qu'en une douleur extresme c'est une partie du mal que d'ouyr des consolations, permettez-moy, je vous supplie, puisqu'aussi bien les larmes que nous espandons pour nos amis nous meneront plutost à eux qu'elles ne nous les rameneront, et que les pleurs après la mort sont de tardives preuves d'amitié; permettez-moy, dis-je, Messieurs, que je revoque vos esprits à la consolation, plutost que de les provoquer à une plus grande affliction. En quoy neantmoins je ne feray rien contre la juste apprehension que j'ay du deffaut que je reconnois en moy et de discours et d'eloquence; car la consolation que je vous puis donner depend du mesme principe duquel procede la cause de nostre affliction. N'est-ce pas l'excellente bonté, la valeur, la vertu du prince trespassé, qui rendent nostre perte incomparable? Et n'est-ce pas la mesme bonté, valeur et vertu qui nous obligent de recevoir la consolation.

Soit donc que je jette les yeux sur son bien pour nous consoler, ou sur nostre mal pour nous affliger, je ne puis eschapper l'abysme de ses vertus infinies, dont la grandeur et l'eclat est insupportable à la foiblesse de mes yeux. Aussi s'il ne falloit plutost recevoir avec humilité les commandemens des grands, que d'en eplucher les motifs, j'aurois, à mon advis, raison de m'estonner du choix que l'on a fait de moy pour parler en cette occasion, en cette assemblée, et en ce lieu : en cette occasion, que j'estime aussi digne d'une grande

eloquence qu'aucune autre qui se soit presentée en ce siecle; en cette assemblée, qui est presque toute la fleur de ce grand royaume ; et en ce lieu, auquel mille beaux esprits eussent ambitieusement recherché de faire paroistre tout leur art et science de bien dire, et de respandre mille belles fleurs d'eloquence sur l'etoffe d'un si riche subjet.

Mais que sçais-je si à l'aventure j'auray rencontré la raison de ce choix? Les couleurs de l'eloquence, les fleurs des parolles, l'esmail des sentences n'est peut-estre pas convenable ny au deuil ny aux funerailles:

Non est conveniens luctibus iste color (1). Les harangues et discours polis, les parolles harmonieusement concertées n'y sont pas, à mon advis, convenables: Musica in luctu importuna narratio (2). Que s'il est ainsi, me voicy riche d'affection, de simplicité et fidelité pour entreprendre le discours des vertus du prince decedé, lequel j'envoye de bon cœur à son ame, c'est-à-dire à cet esprit que j'espere, mais que je crois estre au ciel, et à celuy lequel estant en terre n'est pourtant qu'une mesme ame avec luy, non plus que par le mariage ils ne furent qu'un mesme corps icy-bas. Que si ce discours est pauvrement paré, c'est pour rendre plus d'honneur et de reverence au prince qu'il celebre, commo quelques peuples du nouveau monde envoyent leurs deputez à leur roy au moindre equipage qu'il leur est possible, pour rendre de tant plus remarquable leur bassesse et humilité, en comparaison de la gloire et majesté de leur roy.

Au surplus, je vous desire, Messieurs, autant de bien-veillance en mon endroict, que j'ay de confiance en vostre bonté, pour ce peu que j'ay à parler d'une si belle vie, comme fut celle de ce prince, vous serez bien-tost consolez en sa mort. Prendre plaisir à ouyr les louanges des bons, c'est participer à leur gloire.

Oh! si nous pouvions comprendre les veritez que nous recevons par la foy, combien nous serions aysement consolez en la mort de ceux auxquels nous avons quelque

(1) Cette couleur ne convient pas à une ceremonie lugubre. »

(2) « Un discours à contre-temps est comme une masique pendant le deuil. » Eccli. xxii, 6.

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