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d'infanterie, puisque sur 4,000 hommes dont elle était - formée, on n'y comptait que 200 chevaux et 300 lorsqu'elle fut portée à 6,000.

On croit voir dans la constitution du gouvernement féodal, les premières causes qui introduisirent dans les armées françaises la cavalerie. Les bénéfices militaires, qu'on nomma dans la suite fiefs tenant lieu de solde, obligeaient ceux qui les recevaient, à servir l'Etat en raison de la valeur de ces bénéfices. Le service d'un cavalier étant plus dispendieux que celui d'un piéton, et supposant un état plus considérable, chacun préféra de paraître dans cet équipage plutôt que dans celui de fantassin. Sur la fin de la seconde race, il n'y avait plus d'infanterie dans les armées françaises, ou du moins elle n'y fut comptée pour rien.

Louis-le-Gros, au commencement du XII. siècle, donna la liberté aux serfs de ses domaines, et forma sous le nom de communes et de municipalités, des associations de citoyens dans les villes closes. Ces nouveaux bourgeois s'obligèrent à le servir dans l'étendue de leur territoire avec l'équipage de gens de pied, le seul qu'on pût exiger d'eux de là l'origine des milices, et successivement des corps d'infanterie levés pour les remplacer (1).

Charles VII reconnut le premier les abus qui résultaient de l'organisation vicieuse des milices, qui se livraient à des désordres et mettaient quelquefois les campagnes à contribution. Il composa d'abord les quinze compagnies d'ordonnance, si connues dans notre histoire et nommées depuis gendarmerie; il y fit entrer les plus grands seigneurs du royaume. Il s'occupa ensuite de son infanterie ; car depuis Philippe-Auguste, nos rois entretenaient un corps de troupe à pied à leur service, indépendamment des milices; il licencia cette troupe, et ordonna que chaque paroisse fournirait un de ses meilleurs hommes pour servir de l'arc et de la flèche, et comme ils étaient exempts pour toute leur vie d'imposition, on les appela francs-archers. Ces troupes, armées et équipées par les paroisses, étaient tenues de s'assembler tous les jours de

(1) Voyez l'Histoire de la Milice française, par le père Daniel, de la compagnie de Jésus, tome I

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fêtes, pour s'exercer à tirer de l'arc; elles étaient obligées de servir toutes les fois que le roi l'exigeait : lorsqu'elles étaient réunies, elles formaient un corps de 16,000 hommes environ, commandés par quatre capitaines généraux, et chacun d'eux avait sous ses ordres 4,000 h. divisés par bandes de 500, à la tête desquelles étaient un capitaine particulier et des lieutenants.

Louis XI conserva la gendarmerie créée par ses prédécesseurs; mais il supprima les francs-archers, devenus odieux par les excès dont ils se rendaient coupables; il les remplaça par 6,000 Suisses, et y joignit 10,000 Français, qu'il prit à sa solde au moyen d'un impôt qu'il établit. Cette milice est connue dans l'histoire sous le nom d'aventuriers, parce qu'elle n'était composée que d'hommes de bonne volonté qui s'engageaient pour un mois, moyennant un écu, à un capitaine qui avait reçu une commission du roi pour les lever, et qui n'étaient déterminés à prendre ce parti que par l'espérance de tenter fortune en partageant le butin et les prisonniers que l'on ferait sur l'en

nemi.

Cette troupe se disciplina et resta avec la même organisation jusqu'à François Ier. Ce prince lui donna une nouvelle forme: il licencia ce qui était sur pied et leva, par une ordonnance du 24 juillet 1554, des légions à peu près semblables à celles des Romains, seulement il n'y joignit point de cavalerie; il conserva les anciennes compagnies d'ordonnance, qui formaient toujours un corps séparé; il fixa le nombre des légions à sept, dont chacune était composée de 6,000 hommes divisés en six compagnies, ce qui faisait un corps de 42,000 hommes d'infanterie.

Ce fut dix ans après l'institution des légions, que François Ier. créa la charge de colonel-général de l'infanterie française: le célèbre Coligny, qui l'exerça, établit dans cette troupe une discipline que l'on n'y avait point encore vue. Cependant les légions ne subsistèrent que peu d'années; on reprit l'usage des bandes, qui étaient autant de compagnies de 3 ou 400 hommes, commandées par un capitaine ou chef dont elles portaient ordinairement le nom, Henri II ne fit que substituer le nom de régiment à celui de bande; ce mot régiment designe un corps régi, gouverné par un chef et des officiers

chargés d'y faire observer l'ordre et la discipline; ce nom ne fut d'abord employé que pour l'infanterie, ensuite il a passé à la cavalerie, et a remplacé celui de compagnie d'ordonnance.

L'infanterie aéprouvé beaucoup de changements et de réformes; elle a été portée, sous Louis XIV, jusqu'à 300,000 hommes, en y comprenant ceux qui étaient destinés à servir sur mer plusieurs corps ont été supprimés ou augmentés selon les besoins de l'Etat. A la paix de 1762, on conserva sur pied 65 régiments d'infanterie française, formant 161 bataillons et donnant 89,516 hommes.

En 1776, on dédoubla quelques régiments et l'on fit divers changements dans l'infanterie, en sorte que le nombre des soldats fut augmenté et porté à 127,348.

Ce nombre a encore varié à diverses époques, ainsi que l'organisation, l'uniforme et la solde des troupes françaises; mais ces détails nous mèneraient trop loin : nous nous bornerons à ce que nous venons d'en dire, et qui nous paraît suffisant pour donner une idée de l'origine et des progrès des corps militaires français.

Mais avant de passer à leur organisation actuelle, nous pensons que l'on verra avec plaisir ici, 1o. un état des troupes françaises, sur le pied de paix, en 1780; 2o. le montant des dépenses qu'entraînait l'entretien de l'armée avant la révolution.

SII. État de l'Armée sur le pied de paix

avant la révolution.

Maison du roi, 7,620 hommes, auxquels il faut ajouter 940 hommes de petite gendarmerie; infanterie, 134,236 hommes; troupes à cheval, 29,586 hommes; troupes provinciales, 77,692; invalides, 5,977.

Ce qui fait un total de 256,051 hommes de guerre, dont 170,159 de troupes règlées, et 77,692 de troupes provinciales.

Sur le nombre de troupes règlées, on comptait 10,568 officiers, et 159,591 soldats et bas-officiers.

Dans les troupes provinciales, 1,898 officiers, et 75,794 soldats et bas-officiers:

Total, dans l'armée, 12,750 officiers et 243,315 soldats, en y comprenant les invalides.

Les dépenses militaires en temps de paix se montaient, à la même époque, à une somme de 124,650,000 francs, savoir :

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(M. Necker, administrateur des finances.)

Ces détails peuvent servir d'objets de comparaison, et rendre plus instructif ce que nous allons dire de l'état actuel des forces militaires de l'Empire.

S III. Des Forces militaires de l'Empire en

l'an 13.

Nous parlerons, 1°. du mode de recrutement et førmation de l'armée; 2°. des diverses armes et corps qui la composent.

No. 1er. Formation de l'armée.

L'armée de terre se forme par enrôlements volontaires et par la voie de la conscription militaire.

Les engagements volontaires n'entrent presque pour rien dans la formation de l'armée aujourd'hui; elle repose presque entièrement sur la conscription militaire

Ce mode a été organisé d'une manière définitive par la loi du 19 fructidor an 6, et par quelques autres postérieures.

La conscription comprend tous les Français depuis l'âge de 20 ans accomplis jusqu'à celui de 25 ans revolus.

Les conscrits sont divisés en cinq classes; chaque classe ne comprend que les conscrits d'une même année. La

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première classe se compose des Français qui, au 1er. vendémiaire de chaque année, ont terminé leur vingtième année; la deuxième classe se compose de ceux qui, à la même époque, ont terminé leur vingt-unième année; la troisième classe comprend ceux qui, à la même époque ont terminé leur vingt-deuxième année, et ainsi de suite classe par classe, année par année.

Il n'est apporté dans le cours de l'année aucun changement dans la division des classes, de manière que le Français qui y termine sa vingtième année, n'est compris dans la conscription militaire que le 1er. vendémiaire suivant, et que celui qui a terminé sa vingt-cinquième année, y reste compris jusqu'à la même époque.

D'après la loi qui fixe le nombre des conscrits qui doivent être mis en activité de service, ceux de la seconde classe ne sont appelés aux corps que quand ceux de la première sont tous en activité de service, ainsi de suite classe par classe. La solde n'est payée aux conscrits que lorsqu'ils sont en activité de service.

Chaque année, le corps législatif détermine, sur la proposition du gouvernement, la levée d'hommes nécessaires sur le nombre de ceux qui ont dû s'inscrire au registre de leur municipalité, aux termes de la loi du 19 fructidor an 6.

On indique en même-temps le contingent que doit fournir chaque département, en proportion de sa population. Ce contingent déterminé est ensuite réparti par les préfets entre les divers arrondissements, d'après les bases de la population générale de chacun d'eux, ayant toutefois égard au nombre d'individus compris dans l'inscription maritime. ( Décret impérial du 8 nivôse an 15.)

Le contingent fixé par le préfet est réparti par le souspréfet entre les divers cantons de justice de paix, d'après les bases de la population générale, ayant également égard au nombre des individus compris dans l'inscription maritime.

D'après le travail des préfet et sous-préfet, il est formé des listes nominales de tous les individus inscrits pour la conscription de l'année courante chaque nom a un numéro correspondant.

La désignation des conscrits qui doivent former partie de l'armée se fait par le sort, c'est-à-dire que le sons

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