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le premier devoir des évêques, et saint Paul le rappelle sans cesse: Publiez la saine doctrine; parlez, exhortez, reprenez avec toute autorité (1), car Dieu ne nous a pas donné l'esprit de crainte, mais l'esprit de force et d'amour (2). Il est temps que les premiers pasteurs se souviennent de ce précepte, et que leur voix console, encourage, unisse le troupeau. Il est temps qu'ils repoussent avec publicité des maximes fatales à l'Église, et qui sont devenues comme le symbole de tous ses ennemis. « Qui » ne résiste point à l'erreur, l'approuve; et qui ne » défend pas la vérité, l'opprime (3). » Qu'importe les inconvénients que s'exagère la timidité? Et à quelle époque le devoir fut-il donc sans inconvénients (4)? Ce seroit une triste prudence

paret pietas Martini. Tu quoque dereliquisti nos, sancte pater Hilari, qui olim unitatem Ecclesiæ, Spiritus Sancti gladio tuebaris. O derelicta, ô mosta, ô desolata Galliarum Ecclesia! Quæ jam erit spes salutis ulterior? Ubi ampliùs afflicta christiani anima respirabit ?... Proh dolor! funditùs cecidisti. S. Fulb. Ep. 21.

(1) Tu autem loquere quæ decent sanam doctrinam... Hæc loquere, et exhortare, et argue, cum omni imperio. Ep. ad Tit. II. et 15. A

(2) Non enim dedit nobis Deus Spiritum timoris, sed virtutis et dilectionis. II. ad Timoth. I. 7.

(3) Error cui non resistitur, approbatur; et veritas quæ minimè defensatur, opprimitur. Ep. Felic. III. ad Acacium. (4) Doceant te qui à concessu Judæorum post mille ver

que celle qui sacrifieroit à quelques instants d'une fausse paix, l'avenir de la foi et la vie de la société. « Tout ce qui se fait pour le repos de l'Église et » pour l'affermissement de la religion, se fait pour » le salut de l'empire (1). »

Que le zèle du clergé s'élève avec la grandeur de sa mission; que les évêques lui donnent l'exemple de toutes les vertus généreuses; qu'entourés des vieillards du sanctuaire, ils racontent au jeune sacerdoce les antiques douleurs de l'Église et ses douleurs récentes; qu'ils l'instruisent de ce qu'ils ont vu, du danger des fausses doctrines, de tous les principes qui tendent à dissoudre l'unité ; qu'ils le rappellent à ces jours heureux où les enfants du Père commun, au lieu de discuter sa puissance, ne savoient qu'y obéir avec un docile amour; qu'ils lui montrent la terre où se prépare l'épreuve de sa fidélité, le ciel où il en recevra le prix, et peut-être une vertu nouvelle émanée de la croix sauvera une seconde fois le monde.

bera redibant gaudentes, quia digni habiti fuerant pro nomine Christi contumeliam pati. Quod si adhuc times et formidas, jugum et onus audiens, non à natura rei timor oritur, sed à tua segnitie, ità ut si sis paratus et diligens, omnia tibi facilia et levia futura sint. S. Joan. Chrysost. Homil. XXXVIII. in Matth. n. 3.

(1) Pro tui enim imperii salute geritur, quod pro quiete Ecclesiæ, vel sanctæ religionis reverentiâ laboratur. Cælest. Epist. ad Theod.

Nous avons présenté le tableau des attaques dirigées contre l'Église : mais ce tableau seroit incomplet, si l'on n'y joignoit quelques réflexions sur des actes qu'on a cru lui être favorables, et qui cependant, à plusieurs égards, n'ont servi et ne pouvoient servir qu'à consacrer son oppression. Ce sera le sujet du chapitre suivant.

CHAPITRE IX.

Réflexions sur quelques actes du gouvernement, relatifs à la religion.

Rien aujourd'hui de plus commun que de juger, d'après des souvenirs, des idées d'un autre temps et d'une autre société, sans tenir compte des changements survenus dans l'ensemble des institutions, et de la marche générale des choses, qui modifie les effets et souvent change la nature de ce qu'il y a de meilleur en soi. Pour beaucoup de gens, animés d'ailleurs de louables intentions, il n'est point de source plus féconde d'erreurs. Immobile au milieu du mouvement universel, leur esprit ne sauroit sortir du passé. Ils confondent un état politiquement athée avec un état chrétien, la république avec la monarchie, le despotisme ministériel avec l'autorité royale, un gouvernement constitué avec chacune des nombreuses formes que peut prendre la révolution et de là les méprises étranges où ils tombent, lorsqu'il s'a

git d'apprécier certains faits, qu'ils n'aperçoivent qu'à travers l'illusion qui les préoccupe.

Ainsi la France a des évêques, des curés, des séminaires dotés par l'état, et tout cela est bien sans doute: mais allez plus avant, considérez le mode de cette dotation, et vous verrez d'abord que, renouvelée d'année en année, elle n'a rien de fixe, qu'on peut la refuser comme on l'accorde, qu'il faut voter à chaque session l'existence de la religion, s'enquérir par le scrutin si l'on continue d'en vouloir, et faire dépendre la foi, le culte et la morale du peuple, d'une boule noire ou blanche. L'athéisme, nettement professé, seroit un moindre outrage à la Divinité que cette espèce de jugement annuel auquel on soumet sa loi. Et chez quelle nation vit-on jamais remettre périodiquement en question la société entière, qui n'a d'autre base que cette loi immuable et imprescriptible? La France conservera-t-elle des temples, des prêtres, des autels? Consentez-vous à ce qu'on enseigne pendant douze mois encore aux François, les croyances de leurs pères et les devoirs éternels de l'homme ? voilà ce que l'on demande aux pairs du royaume et aux députés des départements. Dépendante des passions politiques des partis et des opinions, qui en ce siècle sont aussi des passions, la première et, sans hésiter, la plus importante des institutions sociales, n'a d'autre garantie qu'un

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