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sances neurologiques du célèbre naturaliste hollandais restèrent forcément très rudimentaires. Il avait bien utilisé, pour ses observations, les instruments les plus perfectionnés que possédât la science de son temps, comme en font foi ses œuvres complètes publiées en 1724 sous le titre : « Opera omnia sive arcana naturae ope exactissimorum microscopiorum detecta »; mais l'aventure arrivée environ trente ans auparavant à N. Hartsoker, à qui le microscope avait révélé dans l'élément reproducteur mâle, déjà signalé par Leuwenhoek lui-même, l'individu futur, parfaitement formé déjà et n'ayant plus qu'à se développer en taille, montre assez qu'il y avait encore bien des améliorations à apporter à ces « exactissima microscopia », pour en faire de sérieux instruments de recherche cytologique.

Ce n'était point là, d'ailleurs, le seul obstacle à une étude un peu fine de la constitution de la cellule nerveuse. Hooke avait bien pu réaliser, sans trop de peine, des lames de liège assez minces pour y découvrir ses « cells and pores»; mais il était nécessaire d'obtenir des coupes beaucoup plus délicates, pour pénétrer dans la structure intime des éléments nerveux. En fait, les connaissances neurologiques vraiment sérieuses ne datent que de l'époque (vers 1840) où Stilling utilisa la méthode des coupes fines et sériées.

Cependant un progrès tout aussi important que les améliorations introduites dans l'optique microscopique et la microtomie restait encore à faire. Il fallait trouver

un mode de coloration spécifique qui, dans une coupe pouvant renfermer des cellules appartenant à différents tissus, mît en particulière évidence celles du tissu nerveux et, dans chacune de celles-ci, permît de révéler les détails caractéristiques de leurs constituants cytoplasmiques et nucléaires. Ce fut l'oeuvre de Gerlach, de Weigert, de Golgi, d'Ehrlich, de Nissl, de Marchi, d'Apathy, de Donaggio, de Bielschowsky, de Cajal.

Chacun de ces noms, qui rappelle le souvenir de quelque découverte dans le domaine de la technique microscopique, marque en même temps un progrès dans l'évolution de la science neurologique.

Mais la connaissance de la structure propre d'une cellule prise à part ne suffit pas à satisfaire notre curiosité scientifique lorsqu'il s'agit, non plus d'un élément dont les dimensions fort restreintes ne débordent guère le champ du microscope, et dont l'activité s'épuise dans ces étroites limites, mais de ce que nous pourrions appeler une unité cytologique géante, dont les expansions s'étendent bien au delà du corps cellulaire et vont présider, fort loin de lui parfois, dans l'organisme, à des fonctions très diverses, - ce qui est précisément le cas de l'élément nerveux. Nous voulons savoir alors quel chemin suivent les prolongements neuroniens, au delà du point où la technique microscopique directe ne nous permet plus de les poursuivre, en quel endroit ils se terminent, et encore, quelles relations ils contractent avec d'autres prolongements de même nature, pour constituer ce qu'on a appelé les voies nerveuses. Les procédés ordinaires de recherche étant presque complètement impuissants à nous renseigner sur tous ces points, il fallut avoir recours à des méthodes nouvelles qui toutes, sauf la méthode embryologique, procèdent par voie pathologique clinique ou expérimentale.

Grâce aux patients efforts des techniciens, qui furent presque toujours, en même temps, des savants de haute valeur, la neurologie est, à l'heure actuelle, en possession de merveilleux instruments d'investigation. Mais n'est-ce pas le perfectionnement même de son outillage de recherche, qui a donné lieu à de si nombreuses, et parfois si vives controverses sur la constitution même de la cellule nerveuse? Chaque procédé nouveau ayant révélé la présence, dans le corps cellulaire, de quelque élément jusque-là ignoré, ce corps cellulaire a fini par

paraître beaucoup trop riche. On s'est demandé si son opulence n'était pas un peu surfaite, et si les méthodes ne créaient pas, dans l'élément nerveux, avant de les y découvrir, les particularités nouvelles qu'elles y signalaient.

Une observation préjudicielle nous semble s'imposer à cet égard.

On peut différer d'opinion au sujet du principe intime de la différenciation cellulaire. Certains ne voudront jamais admettre qu'une cellule embryonnaire, en devenant adulte, se transforme, à chaque étape de sa maturation, en vue des fonctions qu'elle doit actuellement exercer, et de celles aussi qu'elle exercera plus tard lorsque, arrivée au terme de son évolution ontogenique, elle prendra part à la constitution d'un tissu déterminé et définitif. Mais tous doivent au moins reconnaître qu'il existe, en fait, une adaptation rigoureuse de la constitution des éléments à leur fonctionnement propre; on ne peut nier, en effet, que le dynamisme cytologique ne requière un substratum anatomique qui lui soit approprié et que, ce substratum venant à être lésé dans un seul de ses constituants essentiels, la fonction n'en subisse immédiatement le contre-coup.

Sans doute, l'adaptation anatomo-fonctionnelle peut être plus ou moins manifeste, et il arrivera souvent, par exemple, que la signification dynamique de tel ou tel détail de structure nous échappera; mais, d'une part, dans les cas de constitution normale, nous n'observerons jamais de disposition structurale que nous puissions mettre en contradiction évidente avec la fonction de l'élément, et, d'autre part, nous n'arriverons jamais à prendre l'adaptation en défaut dans la cytogénèse régulière, lorsque les objets observés et les conditions de leur développement ontogénique nous permettront d'en suivre l'évolution.

On peut donc, sans trop de témérité, formuler une loi s'étendant à la généralité des cas normaux et affirmant que toute cellule est anatomiquement adaptée à sa fonction.

La cellule nerveuse ne fait point exception.

Chez elle, comme chez toutes les autres, l'organisation interne est en harmonie et avec le rôle qu'elle doit remplir dans l'organisme, et avec celles de ses fonctions qui, directement, ne regardent qu'elle. Or, pour que le reproche qu'on lui adresse de renfermer dans son corps cellulaire trop d'éléments divers méritât considération avant tout examen ultérieur, il faudrait pouvoir affirmer qu'il y a disproportion entre sa richesse de structure et la nature des services qui lui sont demandés. Mais ce dernier point nous échappe. Ce qui nous paraît anatomiquement si compliqué, est peut-être, pour une fonction donnée, le minimum d'organisation capable d'en assurer l'exercice normal.

Et d'ailleurs, connaissons-nous bien, dans leur nature intime, les fonctions elles-mêmes de la cellule nerveuse?.. Nous constatons des résultats : la cellule nerveuse est pour quelque chose dans la sensorialité, dans la motricité, dans la nutrition, dans la sécrétion, etc.; et nous savons que ce quelque chose est essentiel à la production des phénomènes sensoriels, moteurs, nutritifs, etc., mais nous ignorons ce qu'il est dans son fond.

Étant donnée, d'autre part, la diversité des fonctions nerveuses, il faut évidemment s'attendre à trouver, d'un type nerveux à l'autre, des divergences secondaires de structure répondant à une adaptation particulière de la fonction fondamentale. Regarder ces divergences comme le résultat artificiel de l'action des réactifs, et les mettre d'emblée, à ce titre, au compte des hasards de la technique microscopique, serait assurément peu digne d'un homme du métier. Rien ne nous autorise à nous défier des méthodes neurologiques,

quand elles sont appliquées à un matériel d'observation favorable et maniées avec toutes les précautions requises dans de semblables recherches (1).

Ainsi conduite, l'étude de l'élément nerveux a donné d'intéressants résultats que nous nous proposons de résumer ici, en nous attachant de préférence aux notions dont la connaissance nous paraît plus indispensable à l'intelligence de certains problèmes de psychophysiologie.

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L'élément nerveux présente les caractères anatomiques généraux qui appartiennent à toute cellule. Toute cellule doit être conçue anatomiquement comme une masse de protoplasme structurée, le terme de protoplasme s'appliquant, dans sa signification générique, à deux constituants cellulaires essentiels : l'un, d'ordinaire sphérique et central, qui porte le nom de

(1) Tout récemment, J. Mavvas, A. Mayer et G. Schaffer, après avoir constaté que sous l'influence de certains fixateurs la cellule nerveuse perdait quelques-uns de ses éléments considérés comme essentiels, se sont cru autorisés à formuler l'opinion que le protoplasme des éléments nerveux était peut-être constitué par un simple gel homogène. (Société de Biologie. 13 décembre 1913). Il est presque inutile de faire remarquer que l'on donne de ce fait une explication suffisante en admettant, ce qui d'ailleurs est exact, que la constitution chimique de tous les constituants du protoplasme nerveux n'est pas identique. Il faut par conséquent s'attendre à ce que ces constituants ne se comportent pas de même sous l'action des divers réactifs. Leur destruction par le fixateur, ou leur non révélation, ne prouve donc pas nécessairement leur non existence dans la cellule vivante normale.

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