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toute la pédagogie dans certaines écoles spéciales, comme l'Institut international de pédologie et de psychologie expérimentale qui s'est ouvert à Bruxelles au mois de novembre dernier, sous le patronage de M. le ministre Carton de Wiart et de M. Beco, gouverneur du Brabant.

Les lecteurs de la REVUE DES QUESTIONS SCIENTIFIQUES se souviendront peut-être de notre étude publiée en 1882 sous le titre « l'hérédité et l'Éducation » où nous insistions sur la haute portée de cet enseignement. Depuis lors, M. Van Biervliet a développé savamment dans nos colonnes les données précieuses de la psycho-pathologie au point de vue pédagogique. Il est infiniment regrettable que nous nous soyons laissés distancer sur ce terrain par des écoles rationalistes, en nous fiant aux témoignages de fonctionnaires ou de littérateurs instruits mais étrangers aux progrès des sciences naturelles dans le domaine de la vie, comme MM. F. Bouillier, Brunetière, etc. Ce dernier, en proclamant la Banqueroute de la science au point de vue de l'éducation morale de l'homme, ne semblait pas même se douter que les révélations de la physiologie et de la psycho-pathologie modernes sont appelées à révolutionner complètement nos anciennes méthodes d'éducation physique, intellectuelle et morale, parce qu'elles nous apprennent, comme le disait si bien Claude Bernard, à démêler les fils qui nous font agir, qui nous font jouir et qui nous font souffrir. En d'autres termes, à connaitre à fond les rouages de l'organisme, les ressorts de la Bête humaine, dont les hommes sont trop souvent les jouets, parce qu'ils les ignorent.

Nous avons appelé à plusieurs reprises, depuis la fondation de la Société scientifique de Bruxelles, l'attention des pédagogues sur la nécessité de s'instruire et de s'inspirer de ces données nouvelles si précieuses pour diriger l'éducation des enfants en connaissance de cause et dont nos ancêtres ne pouvaient pas même soupçonner la portée parce que les sciences naturelles étaient encore en enfance à l'époque où les grands maitres de la pédagogie classique traçaient les programmes de l'enseignement, sans s'inquiéter de l'intime subordination de la santé du corps et de l'esprit. « Combien de fois les parents et les instituteurs les plus instruits en matière littéraire ou artistique, écrivions-nous en 1880, dans le journal LA PAIX, ne punissent-ils pas encore la maladie ou ne provoquent-ils pas la rupture de l'équilibre physique et mental chez les enfants, faute de connaitre la physiologie? Or, si on relit l'article de M. Bouillier, par

exemple, on ne tarde pas à se convaincre que cet ancien directeur de l'École normale supérieure n'a, comme tant d'autres lettrés, que des notions très vagues de cette science de la vie appelée à révolutionner l'enseignement et l'éducation de l'homme au xxme siècle. Cependant le grand physiologiste Huxley leur avait déjà dit que le programme de l'enseignement primaire ressemble à un arbre que l'on aurait planté les racines en l'air (1). Il avait protesté, comme bien d'autres biologistes, contre ce surmenage imbécile de l'enfance et de l'adolescence, qui produit si souvent des résultats diamétralement opposés au but que l'on poursuit en rompant à jamais l'équilibre physique et moral et en négligeant de développer l'esprit d'observation et d'initiative.

Les pédants qui dans les écoles officielles enseignent le « mens sana in corpore sano » sont presque toujours les premiers à violer ce précepte de la célèbre école d'Hippocrate (2). Il suffit de lire les programmes de nos écoles normales et particulièrement de nos écoles de filles pour être édifié à ce sujet. Nous n'avons pas craint de protester avec véhémence contre ces tortures homicides dans divers congrès, notamment dans le Congrès international de l'enseignement ménager tenu à Fribourg en 1908, sous la présidence de notre éminent ami, M. Jean Brunhes, aujourd'hui professeur au Collège de France. Et malgré la protestation de certains ronds de cuirs endurcis », nous avons eu le plaisir de rencontrer une approbation unanime dans le monde. des institutrices de divers pays qui assistaient en si grand nombre à ces assemblées.

S'il convient de faire appel aux sentiments d'humanité des pédagogues officiels qui se croient à tort au courant de la science moderne, il faut protester, d'autre part, contre des affirmations malheureuses, comme celle de M. Marion, qui proclame, en jetant le manche après la cognée, « que le cœur est après tout la meilleure des directions pédagogiques ».

C'est en n'écoutant que leur cœur que tant de mères continuent à peupler le monde d'enfants gâtés qui sont le fléau de la société, parce qu'ils sont devenus les esclaves de leurs impulsions et qu'on a négligé de faire l'éducation de leur volonté dès leur bas âge par un dressage analogue à celui qui permet aux éleveurs de transformer les instincts égoïstes des animaux supé

(1) Lay sermons.

(2) Fr. Bouillier, loc. cit., p. 713.

rieurs en impulsions altruistes. Car la théorie de Spencer de la transformation des instincts par l'intégration progressive des mouvements coordonnés en vue d'un but à atteindre, s'applique également à l'homme avant l'âge de raison (1). On a dit très justement que l'éducation de l'homme doit commencer au premier jour de sa naissance par des réactions raisonnées contre l'instinct. Voilà le principal objet de la pedologie aucune mère, aucun instituteur, aucun pédagogue ne devrait plus l'ignorer. Il existe des lois du développement physique, intellectuel et moral que les éducateurs ne pouvaient connaître que par les merveilleuses découvertes de la Science naturelle, très justement appelée science moderne (2). Feu M. de Lapparent, notre ancien président, l'illustre géologue et secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences de Paris, ne craignait pas d'affirmer à la tribune de notre Société en 1876, « qu'il avait toujours été frappé de voir les livres de philosophie briller par l'absence complète de notions sur des sujets scientifiques qui forment une base de toute bonne philosophie >>.

Comme il existe aujourd'hui une science agricole qui s'inspire des découvertes de la chimie, de la physique, de la mécanique. et de la biologie, il existe aussi une science pédagogique ou pédologique, qui ne relève plus seulement du sentiment et de l'empirisme, mais de la MÉTHODE EXPÉRIMENTALE et des sciences d'observation (3).

A. PROOST.

Dren Sciences naturelles.

(1) Voir Congrès international d'éducation familiale tenu à Bruxelles en 1910 à l'Exposition universelle, COMPTES RENDUS DES SÉANCES. Volume IX, séance du 23 août. Présidence de M. Proost, fondateur de la Ligue internationale de l'Éducation familiale.

(2) Ouvrages cités et critiqués par M. Bouillier: Marion, Leçons de psychologie appliquées à l'Education. Recueil de Monographies pédagogiques, REVUE PÉDAGOGIQUE Psychologie de l'homme et de l'enfant

6 volumes publiés par le Ministère en 1889-1890. publiée par le Musée de Paris.

appliquée à la pédagogie par Maillet. - Notions de pédagogie, par M. Joly. — Bréal, Quelques notes sur l'instruction publique.

(3) La pédagogie empirique et la pédagogie rationnelle envisagées au point de vue de l'hygiène physique et morale, par A. Proost, 1re édition, Imprimerie des Trois Rois, 1896, rue de la Monnaie, à Louvain.

II

JARDIN D'ESSAIS DE KISANTU (1)

Grâce aux bons soins de M. le chanoine G. Smets, on a fait au laboratoire agricole de Liége, l'analyse chimique et physiologique d'échantillons de terre, venus de Kisantu, au MoyenCongo. Les résultats ont paru dans les MERCURIALES AGRICOLES, et ont été réunis en brochure.

Le Frère Gillet vient également de publier le Catalogue botanique, mis à jour, des plantes introduites et acclimatées dans son jardin.

Nous voudrions ajouter certains commentaires à ces publications, qui revêtent un caractère d'intérêt général, et donnent, pour leur part, une idée des conditions pratiques, et de certaines possibilités de la culture au Congo.

M. Smets s'exprime ainsi dans son rapport:

Le limon que nous avons étudié, provient d'un champ de Kisantu, mis en culture depuis dix ans, et non encore complètement épuisé; il a été prélevé de la surface, à 30 centimètres de profondeur. C'est un limon jaunâtre, riche en fer. Ses éléments constitutifs sont très fins; nous n'avons trouvé ni cailloux, ni graviers.

Au microscope, on reconnaît des grains très nombreux de sable, tous arrondis « roulés », ce qui fait supposer que c'est une terre alluvionnaire. Le limon fait påte avec l'eau ; quand il se dessèche, il se forme à la surface une croûte dure, laquelle se crevasse bientôt (2).

Le champ qui a fourni les échantillons de terre, est situé dans la vallée de l'Inkissi, près du jardin d'essais.

La configuration générale de la plaine, nivelée et formant comme un estuaire entre les collines qui la bordent, est bien faite pour suggérer l'idée d'anciens dépôts d'alluvions. Ce carac

(1) Le chanoine G. Smets, Analyse chimique et physique d'une terre de Kisantu, Maeseyck, Vanderdonck-Robyns. Le F. J. Gillet, S. J., Plantes

introduites et cultivées, Bruxelles, Van Gompel, 1913.

(2) Cf. MERCURIALES AGRICOLES, no 83, vol. II.

tère peut être saisi sur le vif, au jardin lui-même. Chaque année, l'Inkissi en débordant pousse encore ses eaux, parfois jusqu'au milieu de l'emplacement réservé au potager.

Tout le jardin d'ailleurs est une ancienne forêt marécageuse de « longwas» — (Mitragyne macrophylla) où passait, avec cent méandres, un petit ruisseau, la «Kungissi», affluent de l'Inkissi.

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Actuellement, une digue, élevée en amont 500 mètres de long, 4 à 5 m. de hautsert de protection contre les inondations, causées jadis périodiquement par les crues de la saison des pluies.

Le creusement des fossés de drainage et d'irrigation a permis de se rendre bien compte de la constitution du terrain : elle est favorable.

Le sous-sol profond, d'argile compacte, est incliné vers l'Inkissi. Un système de rigoles à ciel ouvert, a donc suffi pour assurer le drainage.

La terre arable, très épaisse par endroits (1 à 2 mètres), est ailleurs beaucoup plus mince; un fer de bêche la traverse. Telle quelle, elle s'est montrée très propice à la culture maraîchère. Mais les arbres ont semblé souffrir par place, de son peu de profondeur.

Le jardin d'acclimatation reçoit chaque année une abondante fumure, grâce aux boeufs stabulés pour le service des transports. Comme le reste du gros bétail vit dans la brousse, il ne peut encore être question de fumer le restant des terres. C'est dans ces conditions, après douze ans de cultures, à peu près régulièrement reprises tous les deux ans, que les champs voisins du jardin donnent encore le dosage suivant :

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M. Smets met en regard la composition de terres belges,

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