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drainage pour l'exportation, rencontre partout des entraves que d'aucuns ont si vivement critiquées en les qualifiant de petits moyens, peu dignes d'un grand établissement de crédit. On peut le regretter, mais les faits sont partout les mêmes et leur impérieuse exigence est telle que dans presque tous les pays, ils sont souvent aux prises avec les principes.

N'est-il pas évident que si le bateau courrier du Congo, qui arrive toutes les trois semaines à Anvers, débarquait chaque fois une vingtaine de millions de francs en or, immédiatement versés à la succursale de la Banque Nationale, celle-ci, bientôt encombrée par cette masse d'or, la mettrait volontiers en circulation et l'utiliserait pour les paiements étrangers?

D'après les arrivages des mines d'or congolaises durant l'année courante, il est permis de présumer un rendement de 10 millions d'or environ par an; qui sait ce que l'avenir nous réserve? Il y a trente ans, il n'était pas question des mines du Transvaal; en 1887, la production totale du Witwatersrand était de 894 kilogrammes d'or, d'une valeur de 3.079.000 frs et 24 ans plus tard, en 1911, la valeur totale de l'or extrait en une année, atteignait environ 800 millions de francs! (1)

(1) Administration des Monnaies et Médailles. Rapport du Ministre des Finances, p. 241. Paris. Imprimerie Nationale.

Production de l'or du Witwatersrand (Transvaal).

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Nous obtenons ainsi un total de 2 264 688 kilogrammes.

La future production d'or de notre Colonie pourrait donc présenter une grande importance au point de vue de la constante alimentation de l'encaisse métallique de la Banque et de l'amélioration de la situation monétaire du pays.

Il appartient à nos prospecteurs et ingénieurs de découvrir ce nouveau Pactole !

D'aucuns ont qualifié la politique des banques continentales de sagesse à courte vue, et ont proposé d'y substituer l'entr' aide des banques basée sur une vraie solidarité monétaire internationale. Malheureusement, la question se complique par des difficultés d'ordre politique. Dans beaucoup de pays, l'encaisse métallique de la Banque centrale est considérée comme une sorte de Trésor d'État, dont le montant constitue un facteur politique important. On oppose même les encaisses des banques de la Triple Entente à celles de la Triple Alliance. Certains disent que ces raisons politiques sont médiocres. C'est possible et chacun souhaiterait leur disparition. Mais entretemps on est bien obligé d'en tenir compte, et l'on comprend que les gouvernements responsables et pleinement au courant de la politique internationale donnent des instructions aux instituts d'émission afin d'éviter l'affaiblissement des réserves métalliques.

Telles sont les diverses raisons pour lesquelles la théorie du Gold point est si souvent démentie par les faits. Pour s'en convaincre, il suffit de parcourir les cotes des changes étrangers.

La raison en est bien simple et je la résume comme conclusion de cette étude:

« Le Gold point est seulement le prix de la monnaie métallique à partir duquel il en coûte moins cher d'envoyer celle-ci à l'étranger que d'acheter un chèque à la condition que l'on puisse obtenir de l'or. »

ALBERT E. JANSSEN,

Professeur à l'École des Sciences politiques de l'Université de Louvain,

LE ROLE DE L'ENCEPHALE

DANS

LA FONCTION SENSORIELLE (1)

que

Appelé pour la seconde fois à l'honneur de vous adresser la parole, l'idée m'était d'abord venue de vous entretenir de quelques-uns des résultats auxquels m'ont conduit mes recherches personnelles sur la cytologie nerveuse; mais à la réflexion, je me suis dit ce serait là sans doute un sujet beaucoup trop spécial pour la plupart d'entre vous et de nature à intéresser tout au plus quelques-uns de ceux, s'il s'en trouve, qui ont eu et la possibilité et le goût de se faire de la pratique du laboratoire une occupation constante et aimée.

Parmi les sujets plus abordables qui s'offraient à moi, je n'avais que l'embarras du choix, mais un embarras bien réel. En m'exprimant à plusieurs reprises le désir de me voir traiter devant vous des questions de science biologique en relation avec la philosophie, votre distingué Secrétaire avait encore laissé à mon initiative, et à mon indécision, une assez large carrière. Pourquoi donc, en fin de compte, me suis-je déterminé à vous parler du rôle sensoriel de l'encéphale? Parce que ce sujet m'intéresse ?... Assurément! et de cet aveu spontané, je me persuade bien

(1) Conférence faite à la section des Sciences Médicales de la Société scientifique, le 29 janvier 1914.

que vous ne me ferez point grief; mais une considération beaucoup moins égoïste a guidé aussi mon choix. Je ne connais pas, en effet, de question mitoyenne entre les sciences biologiques et la philosophie, qui soit plus intimement liée que la question sensorielle au progrès de nos connaissances anatomo-physiologiques. Liaison si étroite même, que la pensée pourrait peutêtre vous venir de vous demander pourquoi je parle ici de question mitoyenne, et s'il ne serait pas plus exact d'affirmer que la sensorialité est tout entière, et doit rester, d'ordre biologique. Je suis parfaitement de cet avis, et c'est même cette persuasion qui me donne le courage d'aborder devant vous un pareil sujet, car j'avoue, sans la moindre peine, n'avoir aucune compétence particulière à vous parler philosophie. Oui, à mon sens, la fonction sensorielle est bien du domaine strict de la biologie, s'il s'agit d'une question de droit. Le phénomène de sensorialité, en effet, est un phénomène essentiellement organique, et comme tel, la connaissance de sa constitution intrinsèque et immédiate ne relève pas de la philosophie, dont ni l'objet formel, qui est la connaissance des choses dans leurs aspects suprasensibles, ni la méthode, qui est tout autre que celle des sciences d'observation, ne saurait lui créer de titre à une semblable étude. En fait, pourtant, il y a une philosophie du phénomène sensoriel, comme il y a une philosophie de tout, le phénomène sensoriel pouvant se prêter, comme tout le reste, à une explication ultra-biologique, par la considération des premières causes et des premiers principes. Mais avant de tenter de l'expliquer ainsi, il faut tout d'abord le connaître, savoir ce qu'il est dans son essence même, c'est-à-dire dans ses constitutifs anatomiques et physiologiques. Cette connaissance primordiale, il va de soi, vous semble-t-il, que la philosophie la demande aux sciences spéciales dont l'objet est précisément de déter

miner la nature et les conditions des phénomènes de ce genre. Malheureusement, ayant déjà fourni son explication transcendante bien avant que les sciences naturelles se fussent constituées telles que nous les voyons aujourd'hui, et son explication d'autrefois ne s'adaptant qu'assez gauchement, ce qui ne peut paraître étrange, aux données scientifiques actuelles, il était naturel aussi, la philosophie étant une science humaine, qu'elle tentât, plutôt que d'abandonner la solution devenue traditionnelle, de plier à cette solution la conception organique du phénomène. De là son intrusion dans des questions qui, jusqu'à une certaine limite, sont et devraient rester d'ordre purement biologique.

On a bien prétendu, il est vrai, pouvoir établir une théorie de la sensorialité sans le secours des données expérimentales de la biologie, et c'est une position chère encore à quelques philosophes; mais ce point de vue est de plus en plus abandonné. On s'est vite aperçu, en effet, qu'à vouloir discuter une question de vie essentiellement organique, sans s'occuper de la constitution anatomique et des caractères fonctionnels des organes, tels que l'observation nous les révèle, c'était se mettre dans des conditions de raisonnement particulièrement périlleuses, parce qu'elles sont illogiques. Aussi bien n'est-ce plus chose rare, depuis quelques années, d'entendre de la bouche même des philosophes les plus chaleureuses déclarations en faveur de ces sciences biologiques qu'on nous avait presque habitués à considérer comme l'ennemi né de la philosophie.

Il y a bien pourtant quelques réserves à faire. Tel auteur, par exemple, se demande, dans sa préface, s'il serait, par hasard, « impossible de joindre, dans un même Cours, les principes de la philosophie traditionnelle à l'érudition la mieux avertie (1) », et il répond

(1) Levesque, Précis de Philosophie, I, Psychologie, 1912, p. 11.

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