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insuffisantes. Que peut-elle opposer aux réserves de 3 1/2 milliards de tonnes de minerai de fer de l'Allemagne et de la France? au bassin houiller de la Ruhr? aux gisements de sels de potasse de l'Allemagne ? L'Autriche est en Europe un des rares pays producteurs de soie; sa récolte et celle de la Hongrie atteignent 300 000 kg., mais qu'est-ce en comparaison de 500 000 kil. fournis par la France, et des 4 200 000 livrés par l'Italie ?

Les statistiques attribuent à la Russie 46 millions de moutons, à l'Angleterre et à l'Irlande 31 000 000, à la France 9 à 18 millions, mais à l'Autriche 2 à 3 millions seulement, et c'est grâce à la Hongrie que le chiffre de 10 à 11 millions figurent dans les tableaux. La Bohême est connue pour son houblon, mais la richesse de la Franconie lui fait équilibre; le sous-sol de la Galicie renferme du pétrole, mais quel est le rôle de l'Autriche en face de la Russie et des États-Unis ? L'industrie sucrière de Bohême est une des premières de l'Europe, mais elle est devancée par sa rivale allemande et serrée de très près par la Russie. L'Autriche possède-t-elle des situations analogues à celle de l'Angleterre dans l'industrie cotonnière et des constructions navales? à celle de la France dans la soierie, l'industrie des vins et des automobiles? à celle de l'Allemagne dans l'industrie des produits chimiques ou des couleurs minėrales, dans l'industrie métallurgique, électrique et mécanique? Les réserves forestières de l'Autriche, fortement entamées déjà, son industrie des meubles, sa fabrication du verre lui ont sans doute acquis de la réputation à l'étranger, mais par leur nature même, ces industries. ne peuvent lui procurer qu'une place honorable au second rang.

Son outillage industriel vient en grande partie de l'étranger; malgré les droits protecteurs, l'importation de machines, d'appareils et d'articles a atteint en

1907

90 m. fr. contre une exportation de 30 m. fr.

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Tout en accusant le développement de l'industrie, cette progression est aussi un indice de la cherté des installations provoquée par l'accumulation des droits de douane, des frais de transport, d'assurance et d'emballage.

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Malgré ces difficultés, l'industrie autrichienne se développe la proportion de la population se livrant aux travaux d'agriculture et de sylviculture diminue régulièrement; elle passe de 64°, en 1880 à 52% en 1900, et depuis 1910 elle est inférieure à 50 ° Les importations de céréales augmentent comme celles des matières premières nécessaires à l'industrie. L'Autriche n'est cependant pas un pays industriel, comme le proclament tous ceux qui sont hostiles au protectionnisme agraire. Est-elle davantage un pays agricole, comme le prétendent les partisans des tarifs renforcés en 1878, 1887 et 1906? Les conditions sociales, économiques et géographiques de l'Autriche offrent presque autant de diversité que sa composition ethnographique. A côté de vastes provinces agricoles comme la Galicie, la Bukovine, la Dalmatie, et certaines régions alpestres, s'étendent des districts industriels dont l'activité et la densité de population rappellent l'Europe occidentale. De là, la nécessité pour l'Autriche, comme pour l'Allemagne d'ailleurs, de suivre une politique douanière modérée, conciliante, et ce, d'autant plus qu'elle a dù tenir compte des desiderata de son alliée, la Hongrie, presque exclusivement agricole.

J. CHARLES, S. J.

L'ŒUVRE SISMOLOGIQUE

DE

J. MILNE

Le 31 juillet 1913, mourait le sismologue dont les travaux ininterrompus depuis 1880 ne manquaient pour ainsi dire jamais d'être utilisés ou mentionnés, quelle que fût l'étude publiée sur les tremblements de terre, du moins par les travailleurs de culture européenne, et toujours on s'appuyait sur ses travaux comme sur une base a priori considérée comme solide : sans doute on continuera à le faire ainsi pendant longtemps encore jusqu'à ce que, tombant dans le sépulcre qu'est souvent l'histoire du développement d'une science, ses recherches finissent par marquer pour les seuls érudits, une importante étape des progrès de la sismologie à la fin du XIXe siècle et au commencement du xx. C'est dire qu'un exposé des recherches et des idées du regretté savant équivaut à retracer la marche des méthodes et des observations qui ont créé la sismologie moderne pendant ces trente dernières années, période pendant laquelle elle s'est affirmée comme une science autonome. Ce n'est point une tâche aisée que celle d'analyser son œuvre, tant elle est considérable, et aussi parce qu'il n'a pas pris la précaution de la synthétiser dans un ouvrage d'ensemble, si nous en exceptons toutefois un petit volume de haute vulgarisation; mais nous devrons nous abstenir d'en parler, soucieux de respecter l'appréciation que lui-même nous en faisait en nous l'envoyant scrupule scientifique

III SÉRIE. T. XXV.

32

pas

notoirement injustifié, sa Seismology ne laissant
que d'enseigner beaucoup, même à des sismologues de
profession; c'était d'ailleurs comme une sorte de sup-
plément à un autre volume de la mème série scienti-
fique, et qui a mérité plusieurs éditions.

1. Seismology (INT. SCIENT. SER. London 1898).
2. Eartquakes and other Earth Movements (id. 1883).

Cette dernière indication bibliographique nous apprend que dès 1883 Milne dominait déjà le sujet auquel il allait consacrer toute sa vie. Il était arrivé au Japon en 1875, âgé de 25 ans, comme ingénieur des mines, appelé par le gouvernement du Mikado soucieux d'initier son peuple à tous les progrès de la culture occidentale et de le faire participer à tous les avantages qui en découlent. Mais c'est bien plutôt encore, en 1880, que nous le voyons se poser en sismologue autorisé et bien renseigné. Cinq années lui avaient donc suffi pour se rendre entièrement compte de ce qu'était alors la science sismologique et de ce qui manquait pour lever un coin du voile recouvrant l'énigme du tremblement de terre, un phénomène journalier, disons le mot, national, dans l'empire du Soleil Levant. Cela ressort nettement du discours-programme qu'il prononçait le 26 avril 1880 à la séance d'ouverture de la Seismological Society of Japan, qui venait de se fonder à Tokyo sous l'impulsion de son enthousiaste initiative et qui est devenue aussi célèbre dans les milieux sismologiques que les recueils des de Rossi et des Perrey.

3. Seismic Science in Japan (TRANS. SEISM. Soc. JAPAN. I. Pt 1. 3. April-June 1880. Yokohama). (1).

Ce discours est un exposé lumineux des connaissances de caractère vraiment scientifique alors acquises

(1) Cette collection sera désignée par les lettres T. S. S. J.

jusqu'à ce jour sur les tremblements de terre; c'est en même temps le programme des recherches nouvelles à entreprendre et à poursuivre dans les diverses voies que lui faisait entrevoir son esprit méthodique autant que délié, programme dont il poursuivit sans relâche l'exécution jusqu'à sa mort. Aussi est-il regardé sans conteste comme un des fondateurs de la Sismologie moderne.

Avant tout Milne a été un observateur et un expérimentateur de premier ordre, et malgré ce qu'on aurait dû pronostiquer d'après son éducation d'ingénieur des mines, ce n'est pas l'aspect géologique des tremblements de terre qui l'a séduit, mais bien plutôt les propriétés du mouvement sismique. Il s'est donc montré surtout physicien et il a étudié ce mouvement au moyen des méthodes des sciences naturelles, faisant emploi des mathématiques tout juste dans la mesure nécessaire pour représenter numériquement les divers éléments géométriques ou mécaniques du phénomène, mais sans jamais en exiger des conséquences théoriques relativement à son origine ou à son essence profonde. Si les généralisations hardies, mais éphémères, ne l'attiraient pas, du moins il observait et expérimentait sans cesse, et tirant des faits les déductions strictement légitimes, il savait admirablement discerner le démontré du simplement possible ou probable, puis suivait imperturbablement les voies que telle observation ou expérience venait de lui ouvrir. Aussi de son œuvre presque tout entière, pourrait-on dire, que si les théories meurent, les observations bien faites restent. La recherche des causes profondes le préoccupait fort les tenant sans doute comme hors de notre portée et s'il a été explicitement un partisan décidé de la théorie. tectonique des tremblements de terre, c'est dans un bien petit nombre de passages qu'il nous a dévoilé sa pensée à cet égard. Nous citerons ici le suivant, le plus explicite de tous et extrait de sa Seismology (p. 38).

peu,

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