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privés de secours, et que tant d'établissemens qui se sont formés, comme par miracle, n'existeroient pas.

» 3°. Tous les théologiens conviennent qu'il est des cas où un évêque peut être oblige, devant Dieu, à quitter son siége pour prévenir de grands maux. Cette obligation est fondée sur ce principe incontestable que le chef d'une église n'est pas évêque pour lui, mais pour le bien de ses peuples C'étoit le sentiment des évêques d'Afrique et de saint Augustin. Mais si l'obligation qui résulte de cette maxime n'est pas aperçue par celui qu'elle concerne, nul doute qu'elle ne passe à son supérieur.

»4°. Mais quoi, dit-on, éteindre d'un seul coup tant de chaires épiscopales, frapper à la fois tant de pontifes d'une sorte d'anathême, faire de la spoliation le prix de la fidélité! Voilà ce que l'on dit: mais quel cœur droit est étranger à ces réflexions, et qui peut douter que tous les vrais chrétiens n'aient ressenti l'amertume qui les inspire? Qui n'a un profond respect pour ces prélats à qui leur foi et leur honneur ont été plus chers que leur élévation, et qui n'ont recueilli de leurs glorieuses souffrances que de nouveaux sujets de peine et de tristesse? Qui n'a lu, pour ainsi dire, dans le coeur du chef de l'Eglise l'anxiété et la douleur qui l'accabloient lui-même à cette époque mémorable? Tout cela est reconnu; mais il faut écarter ces vues accessoires, et aller franchement au but. Doit-on s'étonner si l'antiquité n'a point vu l'application d'un remède à des maux qu'elle n'avoit point connus? De qui peut-on se plaindre si l'Eglise a vu fondre sur elle une tempête et d'horribles tribulations réservées à nos jours? Qui est-il permis d'accuser? Et l'étonnement ne doit-il pas plutôt porter sur la grandeur et la nouveauté de l'épreuve, que sur les moyens pris pour en adoucir les suites?

» Da reste, ne peut-on pas trouver dans les écrits et la doctrine des saints docteurs, des traits et des maximes qui renferment d'avance l'apologie de ce qu'a fait Pie VII? Le schisme des donatistes désoloit l'Afrique, et on ne savoit comment remédier aux divisions de cette grande église. Une réunion fut proposée, et le Pape saint Melchiade décida que lorsque les évêques ordonnés par Majorin, donatiste, auroient abjuré leurs erreurs, ils auroient les mêmes droits que les évêques catholiques, et que dans chaque ville le plus ancien des deux céderoit à l'autre son siége et son titre, à condition pourtant qu'il seroit nommé évêque d'un autre lieu. Quoi! peut-on

s'écrier ici, forcer un évêque orthodoxe et légitime à abandonner son titre et son troupeau! briser, malgré lui, des liens que sa fidélité seule avoit dû rendre plus chers! réserver ce prix au zele et peut-être aux souffrances endurées pour la foi! plaintes des prélats catholiques moins anciens que leurs concurrens, n'auroient-elles pas eu le même fondement que celles des pasteurs que Pie VII a remplacés? Le prétendu abus de pouvoir n'est-il pas le même? Et cependant saint Augustin ne loue-t-il pas, avec effusion, la prévoyance du Pape et son amour pour la paix ? Saint Bernard, le même qui a donné à un Pape des conseils si salutaires, ne dit-il pas que le pontife romain peut élever les uns et abaisser les autres, et faire passer, quand il le juge nécessaire, un évéque à la dignité d'archevéque, et réciproquement? Gerson lui-même reconnoît que l'état d'évéque est soumis à la volonté raisonnable du Pape, soit pour les personnes, soit pour l'exercice. Aussi nous avons vu que M. Tabaraud fait, au sujet du Concordat de 1801, une concession importante, et M. Dillon, dans sa nouvelle Lettre, ne semble plus aussi sûr de son fait que dans son premier écrit. Il n'est pas moins certain, dit-il, que dans les circonstances difficiles, non-seulement le Pape a le droit, mais encore c'est son devoir de venir au secours de l'Eglise et de pourvoir à son gouvernement quand elle ne le peut elleméme (ce qui est précisément le cas du Concordat de 1801); mais quoique dans ces circonstances difficiles le Pape n'ait pas, JE CROIS, le pouvoir de s'éloigner des principes essentiels... M. Dillon n'est plus aussi affirmatif; il ne fait que croire, et ailleurs il insinue que le Concordat de 1801 ne lui paroit pas un attentat, ni même une faute ».

Nous avons fort abrégé ce morceau de M. l'abbé Clausel; mais nous avons tâché cependant de lui conserver une partie de sa force, et le plus souvent nous en avons rapporté les propres expressions. Dans le reste de sa Défense, il justifie, par les mêmes principes, le Concordat de 1817, et dissipe les foibles objections de son adversaire. Il est clair que, dans toute cette dispute, on a cherché des difficultés pour le plaisir de contredire. M. Dillon prend un air

de triomphe, il donne de l'importance à des minuties, et, avec des formes en apparence assez polies, il fait à l'apologiste du Concordat des reproches qui compromettroient sa bonne foi, et l'exposeroient au ridicule. Il y a dans tout cela bien de l'humeur ou de la légèreté, et nous trouverions même que M. l'abbé Clausel a pris trop de peine pour repousser ces traits, s'il n'étoit tout simple qu'un ecclésiastique fût jaloux de sa réputation en matière de doctrine, et si cela ne lui avoit donné occasion de traiter encore plus à fond des questions importantes. Nous regardons donc cette Défense comme un excellent complément de son premier écrit. L'auteur y démontre, par la tradition et par la raison, la légitimité de ce qui a été fait; et il a su allier l'exactitude dans la doctrine à une juste mesure, en traitant des matières assez délicates, et une discussion vive et pressante à la politesse qu'un homme de bonne compagnie sait conserver avec ceux mêmes qui donnent le plus de prise sur eux par leurs contradictions et leurs méprises.

La Lettre à M. Lanjuinais, par un ami de la concorde, est la même que nous avons annoncée dans notre numéro du 4 février. Elle est généralement attribuée à un académicien, qui est aussi membre d'une administration importante, et qui est connu par plusieurs ouvrages; et sa qualité de laïque, d'homme en place et de littérateur, prouvera du moins que, sur ces questions, il n'est pas besoin d'être membre du clergé pour sentir ce que demandent le bien de la religion et celui de l'Etat. L'auteur a sur son adversaire tout l'avantage que donnent une bonne cause, une raison calme, des connoissances bien digérées, et l'absence de tout esprit de parti. Il discute l'un après l'autre

tous les griefs allégués par M. L., et montre qu'ils n'ont été dictés que par l'humeur, la prévention, l'ignorance des faits, et l'envie de contredire et de blâmer. Cet écrit fera plaisir, même après les réfutations de MM. Frayssinous et Clausel; et l'auteur marche au même but en employant des considérations différentes, et en les présentant d'une manière vive et assaisonnée d'une petite pointe de malice qui ne nuit point à l'effet. Un peu de sel ne gâte rien.

L'étendue de cet article ne nous permet de mettre sous les yeux du lecteur qu'un court passage de cet écrit, qui fera juger du moins de l'esprit qui l'a dicté :

ap

«De quelque manière qu'on s'y fût pris pour faire un nou veau Concordat, on y auroit toujours trouvé à redire. La vérité est que la plupart de ceux qui attaquent celui que le Roi vient de nous donner, n'en vouloient d'aucune espèce. S'ils montrent quelque prédilection pour celui de 1801, ils ont pour cela des motifs, que je ne chercherai pas trop profondir. Il en est un bien évident; c'est l'intention de contrarier celui du Roi, et de faire naître des difficultés qui en empêchent l'exécution : car, dans le fond, ils ne se soucient pas plus de l'un que de l'autre. A quoi bon sans cela cette résistance, puisque les deux Concordats sont absolument les mêmes, et que toute la différence qu'il y a entre eux, c'est l'un est l'ouvrage d'un prince légitime et l'autre celui d'un usurpateur? Mais, dites-vous, le Concordat de 1801 étoit devenu une loi de l'Etat; il ne peut être anéanti que par une loi contraire. Ce n'est là qu'une miserable équivoque. Lorsque le Roi, cu vertu de sa prérogative, fait un traité avec une puissance quelconque, ce traité devient loi de l'Etat, et il doit être exécuté du moment de sa publication, jusqu'à ce qu'il soit révoqué ou remplacé par un aut e. Toute convention se détruit de la même manière qu'elle a été établie. Quand on revient sur ce qui se passa lors du Concordat de 1801, on s'aperçoit facilement qu'on n'eut pas l'intention de le soumettre à la discussion des corps délibérans de ce

que

temps, mais seulement les lois organiques qui l'accompagnoient. Il n'y a, pour s'en convaincre, qu'à lire le discours du conseiller d'Etat qui fut chargé de les présenter....... Ce n'est donc qu'à la haine pour la religion et à l'espoir de la voir s'éteindre au milieu du désordre et de l'anarchie, que l'on doit attribuer cette opposition, que certains gens montrent contre le nouveau Concordat. Mais quoi qu'il arrive, cet espoir sera trompé. La religion, comme l'a dit un de nos grands écrivains, est une enclume qui a usé d'autres warteaux que ceux dont on prétend la frapper aujourd'hui ».'

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Il est remarquable que M. l'abbé Clausel, conmme l'auteur de la Lettre à M. L., terminent tous les deux leur écrit par la peinture de l'état où tomberoit la pas religion en France, si le Concordat n'étoit cuté. C'est qu'en effet tous les bons esprits sont frappés de cette idée. Les diocèses sans pasteurs, les campagnes sans secours, l'Eglise saus appui, et flottante entre deux Concordats, dont l'un est aboli, et dont l'autre ne seroit pas en activité, l'incertitude, le découragement et la désolation, telle seroit la perspective laissée aux prêtres et aux fidèles, s'il n'étoit permis de compter que les arbitres de nos destinées ne s'endormiront pas sur cet avenir, et qu'ils en préviendront les tristes résultats.

NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.

ROME. Le mardi 10 février, fête de sainte Scolastique, qui se célèbre avec solennité dans l'ordre de SaintBenoît, S. S., qui étoit du même ordre, a célébré la messe dans le monastère des religieuses Bénédictines du Champ-de-Mars. Après la messe, la communauté a été admise au baisement des pieds.

S. Em. le cardinal secrétaire d'Etat est arrivé,

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