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prunte le masque d'une érudition éblouissante, et même un certain langage religieux en apparence. C'est ainsi que Kant tuoit la religion, en ayant toujours à la bouche le mot de religiosité.

Le montant des legs et donations faits, en 1817, aux fabriques, séminaires et établissemens religieux, et dont l'acceptation a été autorisée, s'est élevé à la somme de 1.456,000 fr. Les dix départemens où le produit a été le plus considérable, sont: la Corse, qui y est portée pour 260,000 fr.; la Seine, pour 184,000; la Moselle, pour 68,000; la Meurthe, pour 65,000; l'Eure, pour 53,000; le Loiret, pour 48,000; le Pas-de-Calais, pour 47,000, etc. Cette somme de 1,456,000 fr., jointe à celle de 2,105,738 fr. donnée pour les hôpitaux et établissemens de charité, forme un total de 3,561,740 fr.

SEEZ. Ce diocèse vient de perdre M. l'abbé le Gallois, chanoine titulaire et ancien vicaire-général du diocèse. Cet ecclésiastique, élève du séminaire Saint-Sulpice, se distingua de boune heure par ses talens, comme par l'aménité de son caractère et la gravité de ses mœurs, et il se fit connoître dans le Maine par les services qu'il rendit à l'Eglise. Appelé en 1802 par M. de Boischolet, comme grand - vicaire, il mit tous ses soins à former dans ce diocèse des établissemens utiles. On lui doit quelques colléges, qu'il plaça dans les lieux les plus convenables, et à la tête desquels il mit des ecclésiastiques zélés. Ce fut de là que sortirent des prêtres qui font aujourd'hui la consolation de ce diocèse. Le bien que faisoient ces institutions précieuses, appela sur elles l'attention de l'homme ennemi qui les détruisit d'un trait de plume. Sa colère s'étendit sur leur auteur. Dans le voyage qu'il fit en Normandie, il accueillit la calomnie contre un administrateur si estimé. M. l'abbé le Gallois fut arrêté à Alençon, et quoique son innocence fut reconnue, on le traîna de prison en prison, et on le mit au donjon de Vincennes, d'où il ne sortit qu'à l'époque de la restauration. Ce traitement inique et des services

antérieurs avoient concilié à M. le Gallois l'intérêt des gens de bien, et justifient ce tribut que nous rendons à sa mémoire.

NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. Le jeudi 12, S. M. est montée en voiture, et est allée se promener à Choisy.

-MONSIEUR passera en revue, le dimanche 15, quatre légions de la garde nationale.

-Mme. la duchesse de Berry, qu'une indisposition légère avoit retenue quelques jours à son palais, a recommencé, le 11, à aller dîner au Château, avec S. M.

-Un courrier extraordinaire, parti de Madrid, le 3 février, a apporté la nouvelle de l'heureux accouchement de l'infante d'Espagne, épouse de S. A. R. don Carlos, frère du roi. Cette princesse a donné le jour à un infant, qui a reçu les noms de Charles-Louis-Marie-Ferdinand, et qui a été tenu sur les fonts de baptême par le roi et la reine.

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- La ville de le Blanc, département de l'Indre, a reçu de S. A. R. MADAME, une somme de 500 fr. pour les pauvres. Dans la nuit du 10 février, au moment où M. le duc de Wellington rentroit à son hôtel, vers une heure du matin, un coup de pistolet fut tiré sur sa voiture. Le noble lord n'en a point été atteint, ni même la voiture. Le domestique a vu un individu s'enfuir à toutes jambes aussitôt après l'explosion; ou croit qu'il s'étoit caché derrière une guerite, et qu'il en est sorti au moment où il a vu que le duc rentroit. Les deux sentinelles postées en avant de l'hôtel s'étoient rangées sous la porte cochère; elles n'ont aperçu l'assassin qu'après la tentative, et ont couru sur ses traces; mais la nuit a empêché de l'atteindre. Cependant quelques indices font espérer que l'auteur de l'attentat n'échappera pas à la justice. - Lord Wellington s'est promené, à cheval, sur les bonlevards, et a reçu les visites des ministres, des ambassadeurs, et d'un grand nombre de personnes de distinction. On a placé un poste de gendarmerie à son hôtel.

- Suivant le compte rendu à l'assemblée générale des actionnaires de la Banque, par M. Lafitte, gouverneur provisoire. cet établissement est dans un état de prospérité toujours croissant En 1816, le dividende avoit été de 76 fr. par action, et la réserve avoit été augmentée de 72,000 fr.; eu

1817, la dividende a été de 87 fr. 50 c., et la réserve a été portée à 1,237,500 fr. Le mouvement des caisses s'est élevé à plus de 7 milliards, et le bénéfice des deux sémestres ont produit plus de 9 millions, déduction faite des frais et charges. La Banque a conclu des traités avec le gouvernement, pour le paiement des rentes; l'indemnité qui lui est accordée pour ce service est fixée à pour 100.

CHAMBRE DES PAIRS.

Le 12 février, il y a eu une séance dans laquelle on a nommé une commission pour examiner la loi sur le recrutement. La commission est composée de M. le marquis de Des soles, le marquis Latour-Maubourg, le duc de Tarente, le duc de Bellune, et le vicomte Dubouchage. La chainbre s'est séparée sans ajournement fixe.

CHAMBRE DES DÉPUTÉS.

Le 12 février, la séance s'est ouverte à deux heures. Le fauteuil étoit occupé par M. Bellart, vice-président. On fait hommage à la chambre de plusieurs écrits, entr'autres du Génie de la révolution, considéré dans l'éducation, et de Henri IV, et les Jésuites (1). M. de Puymaurin demande le noin des auteurs, et voudroit qu'on ne reçut point indistinctement ces sortes d'hommages, avant de s'être assuré de l'esprit qui règne dans ces ouvrages. Cette observation n'a pas de suite. L'ordre du jour appeloit le renouvellement des bureaux, auxquels on procède. M. Bruyères de Chalabre et Delong font ensuite un rapport sur quelques pétitions. Il y en a de colons, de prisonniers, d'émigrés dépouillés de leurs biens. On les renvoie à différens ministères, ou au comité des renseignemens. M. de Chauvelin a la parole sur le projet de réglement proposé par M. de Serre; il partage l'opinion de la commission sur la plus grande partie de ce projet, mais il invoque cependant des changemens sur l'article des pétitions. La manière actuelle de procéder à cet égard n'indique pa's assez de respect pour ce droit sacré, et ne remédie à aucun abus. M. Blanquart de Bailleul lit une opinion de M. Maine

(1) Nous avons fait connoître le premier de ces ouvrages, et nous pourrons dire quelque jour un mot du second, qui est de M. S., lequel se qualife ancien magistrat, et poursuit, comme on sait, les JéSuites avec une ardeur infatigable.

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de Biran, qui appuie l'avis de la commission. M. Voysin de Gartempe demande qu'on ajourne la délibération, et que le projet soit soumis à l'examen d'une nouvelle commission. M. de Puymaurin s'élève contre l'article de la prison, M. de Serre dit que l'expérience a montré les inconvéniens du réglement de 1814; qu'il a cru de son devoir d'en indiquer le remède; que peut-être les circonstances sont moins favora bles, et qu'il laissera au temps à éclairer les esprits. Les propositions de M. Voysin de Gartempe et de M. de Chauvelin n'ont pas de suite, et l'avis de la commission sur le projet de M. de Serre a été adopté par la chambre, qui a déclaré qu'il n'y avoit lieu à délibérer. La chambre s'est formée en comité

secret.

Affaire de Bruneau.

H

Brunean est cel aventurier et cet escroc qui prétend être Louis XVII, La singularité de sa cause et l'effronterie de l'accusé, avoient attiré beaucoup de monde à l'audience du tribunal de police correctionnelle de Rouen, qui est chargé de le juger. Bruneau y a comparu le 9 fevrier; des autres accusés sont Branzou, ancien directeur de l'octroi a Rouen, si déjà condamné à cinq ans de fers pour vols et concussions; Tomly et la dame Dumont, domestique. Bruneau a proféré des jurcmens hotribles, et a débité une foule de propos grossiers et absurdes. On a cu peine à lui imposer silence. Les témoins ont été appelés. Le to février, M. Daussier, procureur du Roi, a rendu compte de l'affaire, qui n'est qu'une imposture misérable et grossièrement tissue. Dès l'âge de 11 ans, Mathurin Bruneau, qui est né à Vezins près Cholet, ent la hardiesse de se dire fits du se gneur de son village. I trompa ainsi Mme, la comtesso de Turpin de Crissé, qui ent la bonté de le recevoir chez elle, jusqu'à se qu'elle le chassa pour son inconduite. Il ne dit point ce qu'il est devenu pendant plusieurs années; mais on le retrouve, en 1803, dans la maison de correction de Saint-Denis. Il s'embarqua comme artilleur de marine, et déserta en Amérique. On ne peut le suivre ni dans ses aventures, ni dans les contes ridicules qu'il débite. Bientôt il se fait appeler Charles de Navarre; il prétend qu'il est fils de Louis XVI, et commet des escroqueries sous ce nom. Dans sa prison, il crense des sabots, et trahit par-là le secret de sa naissance. Des dupes ou des fripons servent ses projets : les uns lui donnent de l'argent, les antres copient ses proclamations. C'est l'office catr'autres de Tourly, un des accusés. Un artre imposteur, nommé Larcher, qui exerçoit les fonctions du sacerdoce sans en avoir le caractère, faisoit aussi des écrits pour Bruneau. Un faux prêtre étoit bien digne d'être à la solde d'un faux roi. Celui-ci est mort, victime de son imprudence ou de quelque nouveau crime qu'il méditoit; il avoit mis lui-même le feu à la paille de son cachot. Une dame Dumont fut celle qui prit le plus à cœur les intérêts de Bruneau : elle payoi ses dépenses, et lui a fait passer plus de 1200 francs, quoique les goûts comme les propos de Bruicau décelassent la bassesse de son ame autant

que celle de son origine. C'est la réflexion par laquelle M. le procureur du Roi a terminé son exposé, qui a été interrompu plusieurs fois par des dénégations de Bruneau. Le premier témoin entenduest M. Ardoux, ancien officier vendéen et chevalier de Saint Louis. I à vu Bruneau chez Mme, de Turpin, qui le garda pendant un an à sa table, et qui, le voyant ensuite reconnu pour ce qu'il étoit, le fit dîner à la cuisine, et l'employa pour soigner ses chiens. Bruncau nie cette dernière circons tance. Le concierge du château d'Angny, fait à-peu-près la même déposition, ainsi que M. Quinton, ecclésiastique, aumônier de Mme, de Turpin en 1795. L'accusé, convaincu par ces témoignages, divague parle de Mme. de Pompadour, des Jésuites, et d'autres fails auxquels on n'a rien pu comprendre. En le voyant et en l'écoutant, la crédulité la plus opiniâtre doit être désabusée.

Dans l'audience du 11 février, on a continué l'audition des témoins. Le premier entendu est Jacques Quinu, garde-champêtre à Vezin : il dit que tout le monde a reconnu Mathurin Bruneau. Le président fait quelques questions à ce dernier, qui parle de ses cordons, de ses crachats et de son sacre. Mme. Cassin, aubergiste, rappelle que Bruneau a logé chez elle et ne l'a pas payé; il nie le fait. Le témoin Fraimbout, marinier, dit qu'il prit l'accusé pour le fils Phelipean; Bruneau a l'insolence de dire que le témoin et le président sont des bêtes. La femme Phelipeau est introduite, ainsi que ses enfans. Bruneau fut reçu dans cette maison la mère le prit pour son fils, tué à l'armée, lui donna beaucoup d'argent, et lui fit bieu des caresses. Bruneau, interpelé par le président, ne fait que des réponses insignifiantes ou ridicules. Le dernier témoin entendų“ a cette audience, et le plus important, est Tigon-Gelin, géomètre du cadastre; c'est lui qui a indiqué le nom véritable de l'accuse; il rappelle plusieurs circonstances de ses fourberies. Bruneau n'explique rien, et ne répond à aucune objection."

On nous avoit déjà averti plus d'une fois que nous étions attaqués de temps en teinps dans les Annales politiques, mo rales et littéraires. Il faut, nous disoit-on, qu'il y ait là quel qu'un qui ne vous aime point. Il est vrai qu'il vous emprunte des articles pour remplir ses colonnes; mais en revanche il ne laisse guère passer d'occasion de vous harceler. Malgré cet avis, nous étions restés tranquilles, et nous n'avions pas meme. cherché à nous procurer les numéros où notre âpre censeur -nous faisoit la leçon. Mais nous avons été arrachés à notre sécurité par deux numéros consécutifs, où nous sommes en effet durement gourmandés. Dans sa feuille de lundi, 26 janvier, M. V. nous attaque deux fois. Il blame d'abord le jugement que nous avons porté sur le Prospectus d'une Fie de saint Vincent de Paul, par Mme. G....; et il prend le parti de cette dame, qu'il suppose être Mme. de Genlis: Le critique, en voulant nous redresser, tombe lui-même dans une lourde

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