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méprise. Un homme si clairvoyant auroit dû reconnoître, sous le nom de Mme. G...., une autre auteur de romans, un peu moins célèbre que M. de Genlis, et qui n'a pas su faire excuser sa fécondité par la richesse de son imagination et par l'élégance de son style. Si M. V. eût lu le Prospectus de la nouvelle Vie de saint Vincent de Paul, il y auroit vu de quoi justifier le jugement que nous en avons porté. Me, G..., accoutumée au pathos sentimental de ses romans, nous menace de défigurer l'histoire et de dénaturer le caractère du saint prêtre, comme elle a travesti l'histoire d'augustes infortunés, où elle a prouvé qu'elle ne connoissoit pas plus les règles du goût que celles de la véritable piété. Nous avons donc été fondé à nous défier de la Vie qu'elle annonce, et le journaliste qui nous critique, sans s'être bien assuré de qui nous voulons parler, montre à notre égard bien de la légèreté et même de l'injustice. Dans son second article du même jour, M. V. nous reproche quelques éloges que nous avons donnés au zèle de M. DuboisBergeron, et il se moque de cet écrivain et de ses Opuscules ignorantines. Le trait est ingénieux; mais peut-être auroit-il été bon de le mettre en françois. Opuscule est du masculin, et son épithète auroit dû, ce semble, être du même genre. M. V., qui s'efforce ici d'être plaisant, doit voir que nous serions en droit de lui rendre la pareille. Et il n'aura pas même la ressource de rejeter la faute sur son imprimeur; car, dans le même article, on lit plus bas: Lesdites Opuscules. Quand on veut reprendre les autres, il faudroit du moins savoir écrire sa langue.

Nous aurions probablement laissé tomber ces chicanes de M. V., si, le lendemain de cette attaque, il n'en avoit dirigé contre nous une plus vive et plus sérieuse. Dans son No. du mardi 27, il nous accable de reproches au sujet de notre article sur le dernier ouvrage de M. Grégoire. Nous ne craignons pas de mettre son passage sous les yeux de nos lecteurs: Du persifflage, des injures, une virulence d'expression très-peu édifiante, des déclamations contre le jansénisme, d'indécentes apostro phes, des allusions détestables, le ressassement de souvenirs qui devroient se perdre dans la charité, l'absence de toute modération et de toute pudeur, font de cet article d'un journal religieux un libel diffamatoire. Jusqu'à quand serons-nous passionnés, fanatiques, intolérans dans nos opinions? jusqu'à quand oublierons-nous que la modération n'est pas moins une vertu politique qu'une vertu religieuse, et que nous n'entre

rons bien dans l'esprit de la Charte et dans l'esprit de l'Evangile, qu'en prenant pour règle la tolérance et pour guide la Faison » ?

Eh! Monsieur, que fait ici la Charte, que vous placez même avant l'Evangile; et quel rapport a tout cela avec un mauvais écrivain et un méchant livre? A quoi bon cette accumulation de reproches outrés? Qui prouve trop, ne prouve rien: Dieu merci, il n'y avoit dans notre article rien d'indécent, et qui fùt contraire à la pudeur. Nous avons jugé un auteur par ses écrits, mais nous n'avous rien dit qui pût faire rougir le lecteur honnête. S'il y a ici un déclamateur, ce seroit celui qui a recours à l'exagération du langage révolutionnaire, qui nous parle de fanatisme et de virulence, comme on en parloit en 1793. Puisque vous voulez prêcher, du moins que ce soit en bon style. Vous devriez savoir que virulence ne se trouve que dans la langue des clubs, et que ressassement ne se trouve nulle part. Depuis quand d'ailleurs n'est-il plus permis de faire sentir tout ce qu'un livre a de faux et de passionné? Depuis quand ne seroit-il plus permis de rappeler à un auteur des ouvrages et des faits, dont il prétend tirer vanité? Nous faisons profession de n'avoir recours, ni aux injures, ni à la virulence, ni à rien d'indécent et de détestable. Vous avez bonne grâce, en vérité, de parler de modération après une telle bordée d'épithètes violentes et d'expressions outrées! Vous signalez comme des intolérans ceux qui relèvent les absurdités d'un mauvais livre et des écarts de conduite bien notoires; et voilà que vous vous emportez pour un article de quelques pages! Profitez, vous dirai-je, du conseil que vous donnez aux autres. Prenez pour règle la tolérance et pour guide la raison. Quant à nous, nous espérons ne jamais tomber dans le fanatisme et dans l'intolérance, quoique nous ayons quelquefois à réfuter des ouvrages qui portent ce double caractère; mais nous tâcherons aussi de ne pas être comine ces écrivains fades et indécis, qui n'ont ni opinion ni couleur, qui flottent à tout vent, et qui ne connoissent d'autres principes que leur intérêt, et d'autre religion que la politique du jour.

Ce journal paroît les mercredi et samedi de chaque semaine. Prix de l'abonnement, 8 ir. pour trois mois. 15 fr. pour six mois, et 28 fr. pour l'année; chaque trimestre formant un volume, on ne peut recevoir de souscriptions que des 12 fevrier, 12 mai, 12 aout et 12 novembre. (Les lettres non-affranchies ne ́sont pas reçues).

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(Mercredi 18 février 1818.)

(N°. 368.)

Ce journal paroit les mercredi et samedi de chaque semaine. Prix, 8 fr. pour trois mois, 15 fr. pour six mois, et 28 fr. pour 12 mois; chaque trimestre formant un volume, on ne peut souscrire que des 12 fevrier, 12 mai, 12 août et 12 novembre. (Les lettres non-affianchies ne sont pas reçues).

OEuvres de Bossuet, évêque de Meaux, revues sur les manuscrits originaux, et sur les éditions les plus correctes. 8. livraison, composée des tom. XXVIII, XXIX, XXX et XXXI (!).

Cette livraison est composée, en grande partie, des Ouvrages sur le quiétisme, où l'on ne peut se lasser d'admirer la fécondité, le talent de la discussion, la clarté de l'illustre auteur. Les difficultés d'un sujet si épineux ne l'arrêtent, ni ne l'embarrassent jamais ; il marche avec confiance dans ces sentiers obscurs, fixe le point précis de la question, démêle le vrai du faux, l'incertain du probable, évite et les répétitions et les divagations oiseuses, et dissipe les nuages par cette logique puissante qui appartient à un si grand génie, quelque matière qu'il traite. On aura plus d'une occasion de se convaincre de la vérité de cette observation, même en ne faisant que parcourir les ouvrages qui remplissent le commencement de cette livraison.

On trouve dans le tome XXVIII la Tradition des nouveaux mystiques, divers écrits ou Mémoires relatifs à l'Explication des Maximes des Saints, et la Pré

(1) 4 très-gros volumes in-8°. ; prix, pour les souscripteurs, 23 fr. A Versailles, chez Lebel; et à Paris, chez Adr. Lê Clere, au bureau du Journal.

Tome XV. L'Ami de la Religion et du Rer.

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face sur l'Instruction pastorale de Fénélon, du 15 septenibre 1697. Ceue Préface, ce qui, par parenthèse, est un titre assez singulier, est une réfutation longue et vive, et du livre de Fénélon, et de son Instruction. Bossuet ne lui fait grâce de rien, et il nous sembleroit même qu'il le traite avec un peu de sévérité dans l'endroit où, en convenant que Instruction pastorale est une explication et une rétractation du livre des Maximes des Saints, il ne veut point en faire un mérite à l'auteur, et soutient que cette rétractation le convainc, et ne l'excuse pas. Oserai-je dire que les Explications de Fénélon pouvoient être prises sous un jour plus favorable, et que ce commencement de retour auroit dû être encouragé, loin de servir de texte à des reproches vifs?

Le tome XXIX renferme la Réponse à quatre Lettres de l'archevêque de Cambrai, les trois écrits latins : : Mystici in tuto, Schola in tulo et Quietismus redivivus, et la Relation sur le quiétisme. On y remarquera cette incroyable fécondité qui sembloit prendre sans cesse de nouvelles forces en traitant un sujet que l'on auroit cru épuisé, et cette facilité à passer d'une langue à une autre sans rien perdre de sa clarté et de sa vigueur. Bossuet examine tous les passages et toutes les autorités alléguées par Fénélon, et parmi les auteurs mystiques qu'il passe en revue, il cite avec honneur un pieux ecclésiastique, dont la mémoire, encore récente, étoit en vénération, M. Olier, qu'il appelle virum præstantissimum ac sanctitatis odore florentem. Le talent de l'analyse paroît avec éclat dans ces divers écrits, et nous nous contenterons d'en indiquer un exemple; c'est l'endroit où Bossuet fait sentir un des principaux inconvéniens du systême de

Fénélon. Voy. l'écrit intitulé: Schola in tuto, quæst. XII, art. 14.

Le tome XXX termine ce qui regarde le quiéusme. On y trouve les Remarques sur la Réponse de Fénelon à la Relation du quiétisme, la Réponse d'un théologien à la première Lettre de Fénelon à l'évéque de Chartres; les Passages éclaircis, le Mandement de Bossuet pour la publication du bref d'innocent XII, et la Relation de toute l'affaire faite à l'assemblée du clergé de 1700. On voit avec plaisir dans ce dernier écrit de quelle manière Bossuet parle de la sonmission de Fénéion. « Les ennemis de l'Eglise, dit-il, parurent surpris d'un changement si soudain et si exemplaire, et ils eussent bien voulu ne pas le croire. Mais l'Eglise, qui sait la grâce attachée à l'obéissance, reconnut dans la soumission de cet archevêque l'effet naturel de l'humilité chrétienne, et de la subordination ecclésiastique. Il y a un premier évêque; il y a un Pierre préposé par Jésus-Christ même à conduire tout le troupeau; il y a une mère église qui est établie pour enseigner toutes les autres; et l'Eglise de Jésus-Christ, fondée sur cette unité comme sur un roc immobile, est inébranlable ».

On a ajouté dans ce même volume, pour le compléter, les écrits contre Dupin, le Traité de l'Usure et quatre petites Dissertations contre le probabilisme. Les écrits contre Dupin sont: un Mémoire sur ce qui est à corriger dans la Bibliothèque des Auteurs ecclésiastiques, et des Remarques sur les conciles d'Ephèse et de Chalcédoine. Dans le Mémoire, Bossuet reprocha à Dupin de se rapprocher, en plusieurs choses des protestans et des sociniens; de parler fort légère...ment des Pères, et de supposer que la foi de l'Eglise

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