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capitale des monumens qui attestent, et sa piété, et sa compassion pour les malheureux.

Tel est l'ascendant du mérite et des qualités de saint Louis, que les philosophes modernes, pour qui sa double qualité de chrétien et de roi n'étoit pas un motif d'indulgence, ont célébré la sagesse de ses lois. Mais en louant son administration, ils ont censuré une partie notable de sa vie, et n'en ont parlé que comme d'une tache pour sa gloire. Cependant, pour emprunter ici les réflexions d'un orateur qui n'a pas été accusé d'exagération, si on examinoit avec rigueur les motifs de toutes les guerres, on en trouveroit peu dans l'histoire de plus justes que les Croisades. La malignité du siècle ne semble les condamner aujourd'hui, que parce qu'un saint les a continuées, puisque tous les autres souverains croisés échappent à la censure, et sont absous ou laissés dans l'oubli. Depuis deux cents ans des flots de croisés s'étoient précipités vers l'Asie, lorsque saint Louis prit la croix; et les Européens n'alloient plus dans la Palestine en conquérans, mais en défenseurs, pour racheter des compatriotes, des amis, des frères. Dans un siècle où tout ce que la religion avoit pu obtenir par ses conciles en faveur de l'humanité, étoit la trève du Seigneur, c'est-à-dire, deux jours d'interruption dans chaque semaine pour les guerres intestinés; saint Louis, forcé d'opter entre une guerre étrangère et ces querelles domestiques, dût préférer une expédition lointaine à des dévastations journalières et à des rivalités furicuses. Ah! si saint Louis sortoit tout à coup du tombeau, (c'est toujours le même orateur qui parle), il pourroit dire à ses détracteurs : « Quoi, Vous vous élevez contre moi, vous, François, chez

qui j'aurois du trouver des défenseurs! Transportezvous dans le siècle où je vivois; vos pères avoient blâme Philippe fer. et d'autres rois mes ancêtres de n'avoir pas pris la croix, et ils me reprochoient déjà la même indolence. Vous êtes chrétiens: eh bien, la cité sainte étoit la proie des infidèles; le tombeau de Jésus-Christ étoit profané tous les jours par le sang de ses disciples qu'on y répandoit à grands flots. Vous êtes François; eh bien, il n'y avoit pas de famille qui n'eût quelque parent, quelque ami captif chez les Sarrasins. Ces chrétiens gémissans dans les fers étoient mes sujets, ils m'invoquoient comme le seul bérateur qu'ils pussent attendre. Pouvois-je refuser mon bras à ces infortunés, auxquels on n'offroit que l'alternative de l'apostasie ou du martyre?, Qu'eût-on pensé de moi, si j'avois pu les abandonner, et mon nom n'eût-il pas été flétri par cet ol.bli inhumain »? Ajoutons que saint Louis, par cette expédition lointaine, fournit un aliment à l'humeur guerroyante des grands vassaux, qu'il procura un intervalle de repos au royaume, qu'il chassa de l'Europe les musulmans qui ravageoient l'Italie lepnis deux siècles, qu'il créa une marine puissante, onvrit des routes au commerce, facilita les progrès de la civilisation, et propagea le goût des sciences et dés lettres. Le dépôt des connoissances se conservoit encore en Orient; les Grecs et les Arabes se livroient à l'étude, et cultivoient les sciences ou les arts. Ils possédoient les ouvrages précieux de l'antiquité, encore inconnus en Occident, et qui sont devenus depuis les modèles du goût et la règle de notre littérature. C'est à la vue des bibliothèques nombreuses qu'amassoient les princes arabes, que saint

Louis résolut de former en France un établissement semblable (Crevier, Histoire de l'Université). Ainsi, les croisés purent profiter des lumières que la Grèce avoient recueillies, et ce furent eux qui rapportèrent les Annales de Tacite, les Fastes d'Ovide, les poèmes d'Homère et de Virgile. Alors les écrits d'Aristote furent recherchés et étudiés, et l'on sait quelle influence ils eurent sur les âges suivans. La géographie, dont on n'avoit auparavant que des notions obscures, devint une science qu'on approfondit d'autant mieux qu'elle avoit une utilité pratique. On écrivit l'histoire pour que la gloire de la nation fût relevée par le récit de tant de hauts faits. On apprit des Grecs à étudier les mathématiques, l'astronomie et la physique. La langue latine deviut le lien des peuples croisés, et servit à perfectionner nos idiomes modernes; et c'est en effet de cette époque que datent la plupart de nos ouvrages françois les plus anciens.

Je ne fais ici qu'indiquer les principaux faits. Le, lecteur trouvera de plus longs développemens dans un savant écrit, intitulé: De l'influence des Croisades sur l'état des divers peuples de Europe, par M. de Choiseul, aujourd'hui préfet du Loiret; écrit qui * partagé, en 1808, le prix proposé par l'Institut sur cette question. L'bistorien de saint Louis qui puiseroit à cette source, y trouveroit des matériaux précieux qui tourneroient à la gloire de son héros, en même temps qu'ils feroient bien connoître une époque intéressante de nos annales. De Bury n'a pas envisagé son sujet sous ce point de vue. Il parcourt avec une grande simplicité de style la vie de saint Louis, suivant l'ordre des faits, sans se permettre aucun détail ui sur les moeurs du temps, ni sur l'état de la

France. A plus forte raison s'interdit-il ces considérations générales qui, à dire vrai, paroissent au-dessus de ses forces. Le lecteur instruit ou qui veut le devenir, aimeroit à trouver des notions sur ce que fit le saint Roi comme législateur, comme administrateur, comme bienfaiteur de son siècle. De Bury suit pas à pas son héros, et semble craindre de porter ses regards autour de lui. Il a même négligé quelques faits qui font parfaitement connoître l'ame de saint Louis. Tout doit intéresser dans les grands hommes, et ces anecdotes convenoient surtout au ton de sim

plicité qu'avoit adopté l'historien. Je ne puis mieux terminer cet article que par un de ces traits qui peignent et le siècle et le roi. Dans une de ses croisades, cet excellent prince marchoit depuis quelques jours avec sou armée dans un désert brûlant; on n'avoit point d'eau, et quelques soldats en ayant trouvé, vinrent lui en apporter dans un casque. Saint Louis, brûlé par la soif, ne songe point à lui, et fait distribuer l'eau à ceux des soldats qui étoient autour de Jui, et qu'il voit plus affoiblis par le besoin. Alexandre, dans une pareille circonstance, avoit jeté l'eau *par terre en disant qu'il devoit supporter les mêmes fatigues que ses soldats. Je vois dans son action le courage d'un conquérant, mais aussi la jactance d'un homme qui vouloit être admiré, tandis que l'action touchante de saint Louis me montre le héros perfectionné par le christianisme.

Toutefois, comme vie de saint Louis, cette histoire fait connoître les vertus de ce prince, et elle est faite surtout ponr être mise entre les mains de la jeunesse. Si l'auteur ne s'élève pas, il est du moins exact et sûr. Il raconte saus enthousiasme, mais aussi

sans partialité. Il ne s'écarte pas de son sujet, ce qui du moins préserve le lecteur des digressions et du bayardage de tant d'écrivains qui se perdent dans des inutilités; de sorte qu'à tout prendre, ce livre vaut beaucoup mieux que tant d'histoires modernes saupoudrées de philosophisme et d'impiété. Du moins, il ne donnera pas d'idées fausses.

Précis historique du Méthodisme, suivi d'un Discours prononcé à l'abjuration d'un méthodiste irlandois; par M. Labouderie (1).

Discours pour l'abjuration d'un calviniste du canton de Vaud; par le même (2).

Le méthodisme, qui est à peine connu en France, a fait de grands progrès en Angleterre, où il menace de jour en jour l'église dominante. Cette secte, qui ne date que du siècle dernier, et qui est déjà partagée en deux branches principales, s'est aussi étendue aux Etats-Unis. Ses prosélytes sont très-nombreux, si on en croit quelques modernes. M. l'abbé Labouderie, ayant à détromper un Irlandois engagé dans les erreurs de sa secte, a dû en faire une étude particulière, et il a consigué le résultat de ses recherches dans le Précis que nous annonçons, et qui

(1) Brochure in-8°.; prix, 1 fr. 25 c. et 1 fr. 50 c. franc de port. A Paris, chez Théodore Leclerc, rue Notre-Dame; et au bureau du Journal.

(2) Brochure in-8°.; prix, 40 c. et 50 c. franc de port. A Paris, chez les mêmes.

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