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de duc de Bourgogne, et formé par les soins de Fénélon pour faire le bonheur d'une génération à laquelle il fut enlevé dans la force de l'age. Ces deux princes méritoient une mention, même dans un abrégé, et j'invite M. Butler à réparer cette omission. La Vie de ces deux princes a été écrite par Proyart.

Parmi les prélats qui ont fait honneur au règne de Louis XV, notre auteur ne cite que Massillon, évêque de Clermont; de Belzunce, évêque de Marseille, et d'Örléans de la Motbe, évêque d'Amiens. Il me permettra de le renvoyer à des Mémoires qu'il cite souvent, et où il trouvera le nom de plusieurs évêques non moins recommandables. Il pourroit aussi y puiser des matériaux pour grossir sa liste des ecclésiastiques du second ordre, et i retrancheroit Rollin, qui n'étoit pas prêtre, et Vertot, dont les écrits n'out pas généralement rapport à la religion.

On ne peut qu'approuver entièrement ce que l'auteur dit sur les innovations d'Allemagne, sur FebroDius, sur le congrès d'Ems et sur le synode de Pistoie.

La partie qui traite de la révolution françoise est fort courte, mais eu général exacte, et dictée par le même esprit que tout ce qui précède. M. Butler blame nettement les opérations de l'assemblée constituante rela¬ tivement aux affaires ecclésiastiques. Le comité de l'as semblée, dit-il, étoit principalement composé d'avoeats, dont la plupart étoient comus pour avoir des opinions défavorables à la discipline actuelle de l'Eglise: le plan de réforme qu'ils produisirent blessa tout le clergé. L'auteur cite les principales de ces réformes. La bonne foi qu'il montre en cette occasion lui fait d'autant plus d'honneur que quelques-uns peut-être auroient pu, d'après la profession de M. Butler, ou d'après quelques antécédens, lui soupçonner d'autres sentimens. Il ne pouvoit mieux montrer qu'il ne les partage pas, et qu'il est attaché aux règles de l'Eglise sur le gouverne ment spirituel. Il trace ensuite le tableau rapide de la persécution de l'impiété.

L'auteur n'a pas omis de rappeler l'asile généreux accordé par l'Angleterre aux prêtres et émigrés françois, et cette partie de son livre sera peut-être celle qui intéresseroit le plus nos lecteurs. Nous en offrirons donc l'extrait. Les massacres et les décrets, dit M. Butler, et, en dernier lieu, l'invasion des Pays-Bas, amenèrent en Angleterre plus de 8000 prêtres, plus de 2000 laïques et femmes émigrés, sans compter les religieuses tant angloises qu'étrangères. Le spectacle de ce qu'ils souffroient pour la cause de leur religion, excita la sensibilité géné❤ rale. On fit un appel à la générosité publique. Feu M. Jean Wilmot, membre du parlement, se mit à la tête de cette œuvre, dont le plan fut concerté entre lui, M. Edmond Burke et sir Philippe Metcalfe. M. Burke rédigea une adresse qui fut insérée dans les journaux, et qui produisit 33,775 livres sterling. Quand cette somme fut épuisée, on fit, l'année d'après, une autre souscription; à la tête de laquelle Georges III voulut mettre son nom, et qui monta à 41,304 liv. sterl. Mais ces secours temporaires ne furent que le prélude d'une mesure plus générale, plus étendue, et plus durable. A compter de décembre 1793, le parlement vota annuellement une somme pour les prêtres et les émigrés. Ce secours, d'après un état remis à l'auteur lui-même par M. Wilmot, se monta, jusqu'au 7 juin 1806, à la somme de 1,864,825 liv. sterl. Un comité, dont M. Wilmot étoit président, étoit chargé de l'emploi de ces fonds, et avoit confié à M. l'évêque de Saint-Pol-de-Léon, la distribution de la partie consacrée au clergé. Le secours étoit gradué suivant le rang de chacun, et on n'en donnoit point à ceux qui avoient d'autre moyen de subsistance. D'ailleurs les libéralités du parlement ne suspendirent point le cours des charités particulières, et les prêtres et les émigrés éprouvèrent les procédés les plus honorables pour le caractère national. A Winchester, à Guilford, et dans d'autres endroits, les prêtres furent reçus dans des bâtimens publics. L'université d'Oxford fit impri

mer pour eux deux mille exemplaires du Nouveau Testament, de l'édition de Barbou, et le feu marquis de Buckingham en fit tirer un égal nombre à ses frais. Ou a lieu de croire que les dons secrets, et qui ne furent pas compris dans les listes précédentes, passèrent la seconde souscription. Une femine généreuse, mistriss Dorothée Si'burn, se distingua dans ce noble concours. M. l'évêque de Saint-Pol-de-Léon logeoit chez elle, et sa maison devint le centre d'une distribution de secours supplémentaires en argent, en provisions, en vêtemens, en remèdes, en objets de toute espèce. Tout François dans le malheur eut part à ses bienfaits, et le Roi lui accorda une pension qui tourna encore au profit de ceux qui étoient dans le besoin. Les prêtres se montrèrent dignes d'un tel accueil. Leur conduite sage et uniforme, leur attachement à la religion, leur zèle pour se rendre utiles, leur calme, leur patience honorèrent leur cause. Les religieuses, surtout, étonnèrent les Anglois par leur attachement à leur règle, par leur empressement à se réunir, par une vie dure et mortifiée, et elles se montrèrent dignes de la munificence du gouvernement qui leur accorda des asiles. Ces détails, donnés par un témoin oculaire, inspireront sans doute plus de confiance que les déclamations d'un constitutionnel qui, dans plusieurs écrits, a cherché à verser le ridicule et le mépris sur les prêtres déportés.

Le reste de l'ouvrage de M. Butler porte sur des faits récens et connus, sur les persécutions du Directoire et de Buonaparte, sur le Concordât de 1801, sur le Concile de 1811, et sur les événemens des dernières années. M. Butler y suit principalement nos Mémoires, auxquels il renvoye pour de plus grands détails. Il finit par une courte apologie des Jésuites en réponse à une Histoire des Jésuites, publiée à Londres en 2 vol. in-8°., et attribuée à S. J. C. H. Le volume est terminé par quelques pièces justificatives, où l'on remarque une Notice très-intéressante sur M. l'abbé Carron, et sur les

succès qu'ont eu son zèle et sa charité en Angleterre. Sans la longueur de cet article, nous aurious eu du plaisir à donner un extrait de cette Notice, qui est un hommage bien flateur de la part d'un étranger.

Nous avons fait nos observations sur ces Mémoires; mais nous répétons que nous n'avons eu d'autre but que de seconder les vues de l'auteur, et de le mettre en étast de réparer, daus une autre édition, quelques omissions ou quelques méprises, que son éloignement excuse d'ailleurs suffisamment. Nous ne saurions assez le féliciter de l'attachement qu'il montre dans cet ouvrage pour la religion, de son impartialité dans le récit des faits, de la sagesse de ses jugemens, de la mesure qu'il observe à l'égard des personnes, de son respect pour l'autorité, de l'exactitude de sa doctrine; enfin, de la réunion des qualités les plus propres à inspirer la confiance pour un écrivain. Si c'est ainsi que M. Butler sait écrire l'Histoire, nous souhaiterions qu'il fit pour l'église catholique d'Angleterre ce qu'il vient de faire pour la nôtre, et qu'il nous donnât un tableau de ce qui est arrivé de plus intéressant dans son pays, relativement à la religion depuis la révolution de 1688; mais un tableau tracé dans le même esprit que celui dont nous venons de rendre compte, et dégagé de toute prévention. M. Butler n'auroit pas de peine à recueillir tous les matériaux néces saires; et ce travail seroit un service rendu aux catholiques anglois et étrangers, s'il brilloit par la même orthodoxie, la même exactitude, et la même modération que les Mémoires dont nous venons de rendre un compte succinct.

NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.

PARIS. Nous avons annoncé que M. le supérieur du séminaire du Saint-Esprit, rue Notre-Dame des Champs, no. 15, étoit chargé par le gouvernement de procurer à nos colonies des ecclésiastiques. Déjà plusieurs sont disposés à partir; d'au

tres sont attendus. Des évêques concourent à la bonne œuvre en exhortant ceux de leurs prêtres qui auroient cette vocation à la suivre. Tel est l'objet d'une circulaire que M. l'évêque de Bayeux a adressée à son clergé, le 16 février dernier. Ce prélat y dit qu'il verra avec une vive satisfaction que quelques ecclésiastiques de son diocèse répondent au vou du gouverne ment. De tels sentimens prouvent le zèle bien entendu de M. l'évêque de Bayeux pour le bien de la religion, au dedans et au dehors de son diocese. Les colons sont nos frères, et nous ne saurions être indifférens à leurs besoins. Il faudroit abandonner toutes les missions, et renoncer aux institutions les plus glorieuses ou les plus utiles à la religion, s'il ne se présentoit pas de prêtres pour les entretenir, ou s'ils éprou¬ voient des obstacles pour se livrer à cette œuvre vraiment apostolique.

-Un accident affreux est arrivé à Villiers-le-Bel. Une clo~ che qu'on vouloit descendre pour la refondre, est tombée sur la voûte du clocher et l'a enfoncée. Des ouvriers et des habi❤ tans que la curiosité avoit attirés, ont été tués ou blessés. Trois hommes sont morts, dix-huit sont blessés plus ou moins grie vement. L'église n'a pas souffert. On y a célébré un service pour les victimes de cet accident. On estime à 50,000 fr. les réparations à faire au clocher.

Une commission composée des députés de Wurtemberg, de Bade et de 'Nassau doit s'assembler à Francfort, au mois d'avril, pour conférer sur les bases d'un Concordat avec le saint Siege pour ces trois Etats.

LIMOGES. On sait qu'il fut publié, en 1816, un ouvrage sous ce titre: Principes sur la distinction du Contrat et du Sacrement de Mariage, sur le pouvoir d'apposer des empéchemens dirimans, et sur le droit d'accorder des dispenses matrimonia Les, in-8°.; Paris, chez Egron. Il en parut dans le temps une cri tique dans l'Ami de la Religion, où l'on employa trois articles à signaler les erreurs les plus répréhensibles du livre. Récemment un théologien en a donné une réfutation expresse et victorieuse, et on a remarqué que parmi les Mandemens publiés cette an née à l'ouverture du Carême, il y en avoit où l'on prému→ nissoit les fidèles contre les mauvaises doctrines dans une ma, tiere si grave. M. l'évêque de Limoges a cru qu'il devoit faire quelque chose de plus. Le livre des Principes étoit particuherement répandu dans son diocèse, et le bruit public l'attri

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