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toit plaint de cette imposition; sa pétition a été renvoyée à la commission du budget, qui a légalise l'impôt,, en disant qu'il continueroit d'être perca. M. Cornet d'Incourt vote pour le projet de loi, en se réservant, à proposer des amendemens lors de la discussion des articles. M. Davergier de Hauranne défend les principales dispositions du projet: it présente cependant quelques améliorations à faire, fait l'éloge du gous vernement, et termine par un aperçu rapide des effets désastreux de la. révolution du 20 mars. Il s'adresse aux hommes remnans qui, dans l'espoir d'un mieux chimérique, tenteroient de nouvelles révolutions, et les exhorte à renoncer à leurs funestes desseins, en songeant que le 20 mars a coûté deux milliards à la France, et nous a valu l'humiliation d'une occupation étrangère. M de Villele embrasse, dans son discours, un grand nombre de considérations, relatives, les unes au budget, les autres à l'administration. Il parle de la nécessité de l'économie, des différentes parties de la dette publique, du cadastre, de l'administration des provinces. Il blâme le systême de centralisation. Il demande la ré duction des cours royales, et la suppression des dépenses secrètes du, ministère de la police. Enfin, il se plaint de quelques faits particuliers, de la destitution d'un préfet pour avoir composé un juri de personnes d'une certaine classe, et de l'éclat de l'affaire de Lyon. M. le ministre. de l'intérieur monte à la tribune pour répondre à quelques-uns des reproches, du préopinant; il justifie la centralisation restreinte dans des bornes légitimes, et montre les inconvéniens des assemblées provinciales. Il defend aussi le ministère sur quelques faits particuliers avancés, par M. de Villele. M. le ministre de la police fait l'apologie du gouver-. nement au sujet de l'affaire de Lyon, sur laquelle il a paru plusieurs, écrits, Le gouvernement a cru qu'il ne pouvoit empêcher ces écrits de paroître, et il n'étoit pas de sa dignite d'intervenir dans ces discussions. Quant aux fonds secrets du ministère de la police, S. Exe. établit que cette dépense est nécessaire, et qu'elle a lieu dans tous les grands Etats. D'ailleurs elle est fort restreinte, et le désir du ministre, est qu'ells devienne tout-à-fait inutile.

Le 4 avril, M. Ganilh a pris la parole sur le budget, il a blâmé également la partie des recettes et celle des dépenses, et a annoncé que s'il voloit en faveur da budget, malgré les vices qu'il y trouve, c'étoit pour obéir à la nécessité; mais que c'étoit la dernière fois qu'il feroit ce sacrifire. M. Bignon a peu, parle du budget, et beaucoup de tous les abus qu'il a remarqués, dans l'administration, il faut bien, dit-il, que les ministres entendent une fois la vérité. Ici l'orateur a commencé une longue excursion sur l'évacuation du territoire, qu'il ne croit pas que les souverains alliés puissent nous refuser. Il a insisté sur ce sujet, et voudroit que tous les députés exprimassent leur vœu comme lui, et que, quella que fût la matière qu'ils traitassent, ils Gnissent par demander le depart des troupes étrangères. L'orateur s'est plaino de la loi de janvier 1816, des listes trop fameuses, où, selon lui, on a entassé des noms au hasard, des événemens qui ont ensanglanté de grandes villes. Ila provoque le rappel de tous les François. Alors des murmures, qui depuis long-temps n'avoient cessé de se faire entendre, ont pris une nouvelle force. On a crié à l'ordre. Plusieurs membres ont, demandé la parole.

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M. Dupont, de l'Eure, veut qu'on laisse continuer M. Bignon. M. Blanquart de Bailleul demande sí depuis une heure que celui-ci parle, il a été question du budget dans son discours. M. le président-veut maintenir la parole à M. Bignon. M. Courvoisier motive le rappel à l'ordre. M. le président le met aux voix. La majorité se prononce pour le rappel à l'ordre, et le président le prononce. M. Bignon dit encore quelques phrases au milieu des interruptions et des murmures, et descend de la tribune. M. Bonald le remplace. Il fait sentir combien l'Europe est intéressée à la conservation de la France; il retrace le dérangement de nos finances, et en cherche le remède. Il s'élève à de hautes considérations sur le meilleur systême d'impôts, et sur l'influence des mœurs relativement à la fortune de l'Etat et des particuliers. L'orateur combattant l'opinion qu'on s'est permis d'énoncer pour la suppression des Suisses, termine ainsi : « Les Suisses ont été de tout temps nos fidèles alliés; ils ont versé leur sang pour notre pays: plût à Dieu que tous tant que nous sommes, nous fussions aussi bons François que ces braves étrangers »>! Ces derniers mots ont excité les murmures du côté gauche. M. Hernoux et M. Dupont, de l'Eure, invoquent le rappel à l'ordre, D'autres demandent l'impression. M. le garde des sceaux dit qu'on pourroit inviter M. de Bonald à retrancher sa phrase; qu'il n'a pas voulu sûrement exprimer un reproche contre des François. M. de Villèle annonce que M. de Bonald retire sa phrase M. Hernoux et M. d'Argenson s'opposent à l'impression. Elle est ordonnée avec le retranchement de la phrase sur les Suisses. On demande la clôture de la discussion. La chambre se décide pour l'affirmative. Les rapporteurs seront entendus dans la séance suivante.

Le 6 avril, M. le garde des sceaux communique à la chambre un projet de loi qui proroge jusqu'au 1er janvier 1820 le sursis accordé aux émigrés. On fait un rapport sur quelques pétitions peu importantes. M. le ministre de la police explique les faits relativement au sieur Goudet, qui se plaint d'avoir été menacé. M. Lormand fait un rapport sur des pétitions renvoyées à la commission du budget. On renvoie aux ministres plusieurs de ces pétitions; on passe à l'ordre du jour sur les autres. Celles des colons des îles de France et de Bourbon, qui réclament diverses créances, a excité quelque discussion; elle a été appuyée par MM. de Villèle et Corbières, et rejetée néanmoins sur les explications de M. le ministre de la marine et de M. le garde des sceaux. Les rapports du budget n'étant pas prêts, le résumé est remis au lendemain.

LIVRES NOUVEAUX.

Relation de la Mission de Grenoble, en 1818. 32 pages in-8°.; prix, 50 cent. et 60 cent. franc de port. A Grenoble, chez Baratier frères; et à Paris, chez Adrien Le Clere, au bureau du Journal. Explication de l'Apocalypse, d'après l'Ecriture Sainte et l'Histoire Ecclésiastique; par M. L. B. Vol. in-8°.; prix, a fr. 50 c. et 3 fr. 25 c. franc de port. A Paris, chez Brajeux, libraire, rue du Foin, el au bureau du Journal.

Samedi 11 avril 1818.)

(No. 385).

Vie complète de saint Vincent de Paul, instituteur des congrégations des prêtres de la Mission et des Filles de la Charité; par M. Collet. Nouvelle édition (

(1).

Quel est donc cet homme qui obtint une si grande influence sur son siècle, et qui a conservé une si haute réputation dans le nôtre? quel est ce saint dont on nẹ peut, en quelque sorte, prononcer le nom sans attendrissement? çe saint que les grands révérèrent, que le peuple bénit, que les pauvres canonisèrent, que les incrédules même ont admiré, et qui a laissé parmi nous tant de monumens de son zèle et de ses bienfaits? Ce fut un homme né dans un village obscur, un simple prêtre, dépourvu de l'illustration de la naissance, de la fortune et des honneurs. Sans ressources par lui-même, sans rien qui éblouisse le vulgaire, il opéra les plus grandes choses; il fit éclore, comme par enchantement, des établissemens magnifiques; il versa des sommes immenses dans le sein des pauvres ; il créa des institutions utiles et durables; il donna une impulsion puissante à son siècle; il procura une heu→ reuse réforme dans le clergé; il rappela à Dieu une foule d'ames égarées. Qui lui donna les moyens d'acquérir tant d'ascendant, et d'obtenir de si étonnans résultats? L'esprit de religion et de charité. A une

(1) 4 vol. in-8°.; prix, 24 fr. et 30 fr. franc de port. (11 ne paroît encore que le tome Ier.; mais on est tenu de payer l'ouvrage entier en retirant ce volume). A Paris, chez Demon ville, rue Christine; et chez Adrien Le Clere.

Tome XV. L'Ami de la Religion et du Ror.

R

piété tendre, et à la pratique de toutes les vertus chrétiennes et sacerdotales, Vincent de Paul joignoit un zéle ardent pour le prochain, une ame généreuse et compatissante, et une activité ingénieuse à trouver les moyens de soulager le pauvre et le malheureux. Disciple de celui qui passa en faisant du bien, il étoit sans cesse occupé de bonnes œuvres. Rien n'étoit impossible à son zèle, et les obstacles s'applanissoient devant la persévérance de ses efforts. Il étoit le mobile et le soutien de toutes les entreprises de charité et de piété, et ses soins embrassoient non-sculement la France, mais les pays les plus éloignés. C'est à lui que l'on doit, et ces compagnies de charité dont le pauvre a tant de fois béni les travaux assidus, et ces missious nationales qui ont ranimé la foi dans les campagnes, et ces séminaires qu'avoit ordonnés le concile de Trente, mais qui n'étoient pas encore formés, et ces retraites où les ordinands, les prêtres, et même les laïques, venoient se ranimer dans l'esprit de piété, et ces conférences sur les devoirs et les vertus des ecclésiatiques. La Lorraine, dévastée par la guerre, étoit réduite à l'état le plus déplorable; Vincent y envoya des secours. Un frère de Saint-Lazare étoit chargé de les y porter, et y fit jusqu'à cinquantequatre voyages, au travers de mille dangers; il ne portoit jamais moins de 20,000 liv., et l'on a calculé qu'en somme il avoit été chargé de distribuer, dans ce pays, près de deux millions. Aussi les Lorrains regardoient-ils Vincent de Paul comme leur père nourricier, et les villes et les campagnes proclamoient hautement leur reconnoissance envers ce prêtre généreux, dont la sollicitude avoit su intéresser en leur faveur taut de persounes opulentes, et avoit sauvé toute

une province de la misère et de la famine. D'autres contrées se ressentirent également de l'inépuisable charité de cet homme de Dieu. Il envoya des secours en argent, et des missionnaires aux catholiques anglois persécutés par Cromwell; il fit passer des sonimes considérables en Picardie, lorsqu'elle se trouva le théâtre de la guerre; il distribuoit en Champagne jusqu'à 30,000 liv. par mois; il répandit également beaucoup d'argent à Paris et dans les environs, lors de la guerre civile de la Fronde. Il sembloit qu'il fut chargé du soin de tous les malheureux, et qu'il eût pris sur lui les besoins de toutes les églises. Il contribua à la fondation de l'hôpital de Sainte-Reine, au diocèse d'Autun. Il envoya des missionnaires en Irlande, sur les côtes de Barbarie, et jusqu'à Madagascar. Il n'omit rien pour adoucir le sort des esclaves détenus à Alger et à Tunis. Un contemporain prétendoit que Vincent de Paul avoit distribué pour environ trente millions d'aumônes. Que peut-on comparer à ces prodigieuses effusions de la charité chrétienne? Ne seroit-on pas tenté de croire qu'il avoit à sa disposition les trésors d'un souverain, ce petit prétre, comme il s'appeloit quelquefois, qui habitoit une cellule pauvre, et qui se refusoit toutes les commodités de la vic? On sait avec quelle ardeur il s'intéressa aux Enfans-Trouvés de la capitale, comment il les accueillit, et par quelle harangue simple et sublime il émut en leur faveur les cœurs des dames de son assemblée. Jamais la charité n'obtint un plus beau triomphe.

Vincent de Paul étoit né, le 24 avril 1576, daus un hameau de la paroisse de Poy, au diocèse d'Acqs. Il garda les troupeaux dans son enfance, jusqu'à ce qu'on le fit étudier chez les Cordeliers d'Acqs. Ordonné

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