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D'après la fixation du prix des places occupées par les marchands dans le nouveau marché à la viande, rue des Prou vaires, on estime le revenu annuel des locations à 120,000 fr. Cette somme sera versée dans la caisse des hôpitaux,

CHAMBRE DES PAIRS.

Le 9 avril, la chambre s'est réanie, et a nommé deux commissions pour examiner les projets de loi sur les douanes et sur la Banque de France. La première est composée des ducs de la Rochefoucauld et de Lévis, du prince de Talleyrand, du marquis Garnier, et du comte Villemanzi. La seconde est composée de M. le marquis d'Harcourt, des comtes Cholet, Cornet, Davous, et du baron de Monville.

CHAMBRE DES DÉPUTÉS.

Le 7 avril, M. le comte Robert de Macarty a commencé la séance par un rapport sur quelques pétitions. M. de la Bouillerie, sous secrétaire d'Etat pour les fiuances, a ensuite pris la parole sur le budget. Il a examine rapidement quelques objections, et répondu à des assertions qu'il a juge plus ou moins erronées. Il a signalé quelques doctrines nouvelles dont l'exécution ne seroit peut-être pas sans danger, et a tâché d'adoucir la teinte rembrunie qu'on avoit tracee de notre situation financière. Il a justifié l'emprunt, et a exprimé le désir de voir se terminer promptement cette discussion. M. Roy, premier rapporteur, a fait son résumé, et a persisté dans ses premières conclusions. Il pense que l'action de l'amortissement doit être suivie, et qu'il seroit désastreux de suspendre la vente des bois; que l'affectation faite à la liste civile actuelle d'une somme de près de 9n0,000 fr. a été irrégulière. Il n'a pas prétendu dire dans son premier rapport que l'état de la France fut desespéré; mais il n'approuve pas qu'on répète que la France, après tant de sacrifices, est inépuisable. M. Beugnot, second rapporteur, discute ce qui a été dit sur les économies, sur l'impôt foncier, sur les contributions indirectes, sur les centimes extraordinaires, et il ne voit point de raison de revenir sur les opinions qu'il a émises dans son premier rapport. M. le président reduit la discussion à trois chefs principaux, l'arriére, les dépenses et les recettes. On passe à la délibération sur les articles. L'article 1er. a été adopte; il fixe l'arriéré, jusqu'à 1810', à 61 milions, et crée pour le solder 2 millions de rentes. M. le marquis de la Goy demandoit qu'on comprît dans l'arriéré les créances dues aux hospices pour le service des enfans trouvés; cette proposition, appuyée par MM. de Villele, Benoît, Corbière, a été combattue par M. le ministre de l'intérieur, M. le garde des sceaux et M. Roy. On passe au second article, qui porte le montant du reste de l'arriéré, depuis 1810, à 297 millions. M. Roin avoit proposé d'accorder aux créanciers un nouveau délai de deux mois pour produire, leurs titres. Plusieurs membres ont parlé sur cette ques

tion, qui a été renvoyée à la commission. La séance a été levée à cinq heures.

Le 8 avril, on a renouvelé les bureaux, et on a fait un rapport sur quelques pétitions qui ont été renvoyées au ministre ou à la commission du budget. La délibération sur les finances ayant été reprise, M. Courvoisier a proposé un amendement à l'article 2, en faveur des propriétaires dont on a pris le terrain pour chemins, canaux et autres objets d'utilité publique; mais M. Lormand a fait observer qu'ils seroient payés sur l'arriére; et après quelque discussion l'amendement a été écarté par la question préalable. M. de Chauvelin fait quelques observations sur des articles de dépense; M. le ministre des finances et M. Roy lui repondent. La chambre adopte sans discussion un article sur les sommes allouées aux differens ministères pour l'exercice de 1816, les amendemens de la commission sur cet articlé ayant été consentis par les commissaires du Rot. M. de Chauvelin se plaint qu'on va trop vite; on Ini répond qu'il peut parler : il présente quelques observations de détail qui ont paru peu importantes. On passe au titre des pensions. M. Casimir Perrier prétend qu'on n'a pas observé toute les formalités prescrites par la loi du 25 mars 1817; M. le ministre des finances dit, que s'il y a cu des erreurs, elles seront ré parées. M. de Chauvelin voudroit qu'on reinprime la liste des pensions; on lui fait remarquer que ce seroit une dépense de cent mille écus: il a découvert qu'on avoit accordé une pension à une religieuse née en 1808; on lui répond que c'est sans doute une faute d'impression. Sur l'observation de M. le garde des sceaux, la commission retire un article qu'elle proposoit d'insérer pour l'exécution de la loi du 25 mars. M. Casimir Perrier et M. de Chauvelin retirent aussi leurs propositions. On renvoie à la discussion sur les budgets des différens ministères un article pour interdire des pensions sous le nom de traitemens conservés. On adopte un article de la commission qui portoit que les traitemens des gens de lettres pouvoient se cumuler avec des pensions, pourvu qu'ils n'excèdent pas 6000 fr. M. Lormand propose un amendement en faveur des ecclésiastiques; M. le ministre de l'intérieur l'appuie; M. Roy le combat avec vivacité, mais la chambre adopte l'article en ces termes : Les pensions des vicaires- généraux, chanoines et curés de canton septuagénaires pourront se cumuler avee un traitement d'activité, pourvu que le tout ne s'élève pas ensemble à plus de 2500 fr. On va passer à l'art. 4.

Le 9 avril, il a été fait un rapport sur quelques pétitions; puis la discussion s'est ouverte sur le projet de loi relatif à une nouvelle prorogation du sursis accordé aux émigrés. M. Tronchon a parlé contre le projet. M. de Chauvelin propose une exception en faveur des créanciers auxquels il est dû des rentes viagères. Après deux épreuves, la question préalable a été adoptée. Quelques membres du côté gauche pretendent qu'il y a du doute. Le président annonce que le burean a jugé la décision de la chambre non douteuse. On passe au scrutin sur l'ensemble de la loi, et sur 200 votans, la loi a obtenu 132 suffrages; elle est adoptée. On reprend la délibération sur les finances. La chambre, sur la proposition de M. d'Hantefeuille, et malgré les observations de M. Røy,

étend aux chevaliers de Malte l'exception pour cumulation de pensions et de traitemens accordée la veille pour les curés. On accorde aussi une exception nominative à MM. Gayant, Larrey et Jaubert pour leurs services antérieurs. On adopte l'article qui porte qu'on pourra cumuler les pensions et traitemens qui, réunis, n'excéderoient pas 600 fr. Une discussion très-longue s'engage sur les fonds de retenue de chaque administration qui servent à donner des pensions à des anciens employés, La commission proposoit de les réduire; M. Becquey déclare au contraire qu'ils sont insuffisans. M. le garde des sceaux fait la même observation pour son ministère. Il en prend occasion de parler de la réaction des cours et tribunaux. Il avoit formé le projet de proposer la suppression de sept ou huit cours, et de réduire les tribunaux à un par département; mais il a été arrêté, en considérant qu'il alloit faire tort à huit ou dix grandes villes, à deux cents petites villes, et à beaucoup d'avocats, d'avonés et d'huissiers qui seroient sans ressource. M. Roy plaide pour la réduction qu'il avoit proposée au nom de la commision. Cet objet est renvoyé de nouveau à l'examen de la commission.

Jean-Felicissime Adry, ancien confrère de l'Oratoire, est mort, à Paris, le 20 mars dernier. Il étoit né à Vincelotte, près Auxerre, en 1749. Etant, entré dans la congrégation de l'Oratoire, il professa, pendant plusieurs années, la rhétorique au college de Troyes, puis devint bibliothécaire de la maison de Saint-Honoré, à Paris. Cette place convenoit par faitement à ses goûts, qui le portoient principalement vers les recherches bibliographiques; mais il en jouit peu, la révolution ayant supprimé toutes les congrégations. Depuis, M. Adry a continué de se livrer à des travaux littéraires, et s'est rendu éditeur de plusieurs ouvrages anciens et modernes, qu'il a enrichis de préfaces, de notes et de supplémens. On dit qu'il avoit en manuscrit une Histoire littéraire de PortRoyal, et une Vie de Mallebranche, rédigée d'après des mémoires originaux. Il devoit aussi publier le Traité des Etudes, du P. Houbigant, dont la Préface auroit renfermé la Notice sur le College de Juilly, qui avoit déjà vu le jour, et dont nous avons parlé. M. Adry avoit encore préparé un grand travail sur les Elzevirs, avec un catalogue de leurs éditions; et il a donné la substance de ses recherches dans une Notice sur la famille des Elzevirs, insérée dans le Magasin Encyclopédique, et imprimée à part, en 1806. M Adry étoit depuis trois ans dans un état de souffrances qui avoit altéré son caractère naturellement doux. Il laisse une bibliothèque trèsbien fournie en livres rares et curieux. Il a été assisté à la mort par un de ses anciens confrères.

(Mercredi 15 avril 1818.)'

(u. 384-)

Discours sur les heureux effets de la puissance pontificale au moyen áge, prononcé à l'ouverture du cours d'histoire moderne, à la Faculté des Lettres de Paris, le 3 décembre 1817; par M. RaoulRochette, de l'Académie des Inscriptions.

Il seroit absolument possible que le titre de ce Discours, qui, dans d'autres temps, eût paru une chose toute simple, étonnât aujourd'hui bien des lecteurs. Ceux qui n'ont étudié l'histoire des papes que dans l'Essai sur les Moeurs et l'Esprit des nations, ou dans des ouvrages plus infidèles encore; ceux qui ne la connoissent que d'après les déclamations de quelques professeurs modernes, ou d'après des pamphlets pleins de fiel, pourroient être surpris de trouver des faits racontés et jugés d'une manière différente. Mais ils reviendront de ce premier mouvement pour peu qu'ils veuillent réfléchir sur le ton de malice et d'aigreur qui éclate dans les ouvrages de Voltaire et des historiens de son école, et s'ils le comparent avec l'esprit qui paroît animer M. Raoul-Rochette. Cet académicien fait, en effet, dans son Discours, preuve de beaucoup de connoissances, et en même temps de modération. On voit qu'il a fait une étude particulière de l'histoire du moyen âge, et qu'il possède fort bien l'ensemble des événemens qui ont marqué cette époque. Nous croyons donc utile de présenter quelques extraits de son Discours, qui donneront des idées plus nettes sur Tome XV. L'Ami de la Religion et du Rot.

S

la partie la moins connue des annales de l'Eglise, et sur les faits où la critique a cru trouver le plus de prise. Nous laisserons parler le savant professeur:

« Vous n'attendez sans doute pas de moi, Messieurs, que j'explique les motifs qui m'ont fait choisir, pour sujet de nos leçons, l'histoire des pontifes romains. Ceux d'entre vous auxquels est familière la connoissance des événemens et des intérêts du moyen âge, savent aussi bien que moi, que dans ces siècles appelés barbares, la religion étoit le seul pouvoir comme le premier besoin des hommes, et que l'histoire de ses ministres étoit, à cette époque, celle de l'humanité toute entière. Alors que la chaire de saint Pierre dominoit tous les trônes, et que l'Europe, constituée en république chrétienne, ne reconnoissoit de chef suprême que le chef même de l'Eglise; alors que, parmi tant de petits souverains, détruits et effacés l'un par l'autre, les papes seuls avoient de l'éclat et leur gouvernement de la force, il ne faut chercher que dans les opérations de la cour de Rome cet accord qui manquoit partout ailleurs, et cet intérêt qui s'attache toujours à la grandeur

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« Défions-nous donc de ce prétendu savoir, qui, nous montrant l'influence pontificale sous des couleurs toujours également odieuses, ne lui a imputé que des crimes, et n'en a retracé que les malheurs. Sachons nous défendre de cette fausse philosophie, qui, pour unique fruit de ses analyses du cœur humain, n'y vit jamais que des vues intéressées ou des intentions coupables, et qui, surtout dans l'histoire des papes, s'attachant aux seuls faits qui flétrissoient leur caractère, aux seuls témoignages qui calomnioient leur conduite, s'est refusée à dire tout ce que leur influence eut de généreux, de grand et de salutaire. L'ignorance et la mauvaise foi, qui s'unissent au même degré dans ces écrits prétendus philosophiques, nous autoriseroient peut-être à considérer les mêmes objets dans un sens tout opposé; mais les défauts que nous condamnons ne sauroient être pour nous un motif d'excuse, encore moins d'émulation. Sans former de systême contraire, ce que les partisans de l'indépendance absolue des opinions ne manqueroient pas d'appeler d'abord un paradoxe, nous tâcherons d'être vrai uniquement: il ne nous reste guère que ce moyen pour être original.

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