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dont les auteurs ou imprimeurs sont traduits en police correc tionnelle. On appellera samedi la cause du Furet, et celle de la Pétition aux Chambres. On a arrêté les sieurs Tendron, pere et fils, et la dame Desgraviers, chez lesquels on a saisi deux écrits contre le gouvernement.

Les arrivages en blé continuent à être très nombreux à Marseille, et l'approvisionnement du Midi paroît assuré.

-Un incendie considérable a eu lieu, le 12, à Châteauroux, dans un atelier de filature. La perte est évaluée à einquante mille écus. On n'a pu préserver que les maisons voi

sines.

Le prince régent d'Angleterre, à la solicitation des généraux hanovriens, a envoyé un secours de 20,000 fr. à la commane d'Anappes, occupée par le contingent hanovrien, et qui a essayé un violent incendie.

M. le comte de Goltz, ministre de Prusse à Francfort, a fait à la diète une déclaration pour annoncer que son sopverain s'occupe tonjours de donner une constitution d'Etat assortie au besoin du royaume, et qu'il a envoyé dans les provinces des hommes instruits pour s'informer des vœux et des besoins de ses sujets. Le ministre dit qu'après tant de choses on ne pouvoit regarder comme un problème possible à résoudre, dans le court intervalle de deux années, la création d'ane constitution qui ne peut être l'effet de quelques paroles magiques, mais qui doit être le fruit de l'expérience et de recherches assidues. Il continuera à rendre compte des efforts de san gouvernement pour parvenir à l'établissement d'une

constitution.

Arnault, qui colportoît à Paris, pendant les cent jours, le Mémoire de Carnot, a reçu ordre de quitter les Pays-Bas, L'armée angloise se compose, en ce moment, de 133,539 hommes, dont 22,993 sont employés en France, 19,899 dans l'Inde. La dépense totale, pour l'Angleterre, est de six milhons et demi sterling.

-L'empereur de Russie a décidé qu'aucun François nè seroit admis en Russie, s'il ne fournissoit des renseignenuens satisfaisans sur sa morálité et sur ses motifs pour s'expatrier, et qu'après une explication entre les ministres des deux cours. Le même prince a défendu qu'on perçât les narines aux condamnés qu'on envoyoit en Sibérie, comme cela se pratiquoit encore.

CHAMBRE DES DÉPUTÉS.

Le 17 février, M. Dupont de l'Eure a développé d'une. manière plus étendue sa proposition tendant à assurer l'exer cice constitutionnel de la liberté de la presse. Son projet est conforme à celui qui avoit été adopté par la chambre en dernier lieu, et que les pairs ont rejeté; il n'y a de différence que la disposition relative au juri. M. le baron de Brigode a appuyé cette proposition, que M. Blanquart-Bailleul at combattue par des motifs de convenances. Les ministres n'ont point pris la parole, et la chambre a décidé à la presque una nimité que la proposition ne seroit pas prise en considération. M. Breton développe une proposition tendant à statuer définitivement sur les frais de vacation des commissaires - priseurs; cette proposition est prise en considération par la chambre. M. Dubruel en développe une autre pour réviser notre législation sur le pouvoir paternel, et sur la minorité et? le mariage des enfans; ce projet est également pris en consist dération et renvoyé aux bureaux. On renvoie au lendemains la discussion sur le rapport de M. Mousnier-Buisson en far veur des émigrés.

Le 18 février on a discuté le projet de MM. de Chabrillant et Bourdeau pour proroger jusqu'en 1820 le sursis aocordé aux émigrés contre les poursuites de leurs créanciers. M. Ponsard l'a combattue par les principes du droit commun qui veut que chacun paie ses dettes. MM. Piet et Benoit ont fait valoir les circonstances qui avoient déjà déterminé les lois de 1814 et de 1816. MM. Voisin de Gartempe et Vers neilh de Puyrazeau ont proposé des amendemens. M. Mousnier-Buisson, rapporteur, a répondu aux difficultés. Les conclusions de la commission ont été adoptées par assis et levé, avec un amendement qui restreint le nouveau délai à une année. L'article a été soumis au scrutin, et a passé à une majorité de 97 votans contre 64. La proposition sera transmise à la chambre des pairs.

M. Roy est nommé par la commission du budget rappor teur pour la partie des dépenses; il l'avoit déjà été en 1817.

Suite de l'affaire de Bruneau.

Le 14 février, le baron de Foulques, lieutenant-colonel en retraite, est appelé comme témoin. Il refuse de déposer pour ou contre Bruneau,

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qu'il appelle Monsieur; mais il avoue qu'il a été le voir dans sa prí son; qu'il lui a prêté serment de fidélité, et qu'il s'est chargé d'une dépêche pour MADAME. Le sieur Guérard, employé à l'hospice, dé clare avoir fait deux portraits de Bruneau dans sa prison. Le sicur Jeulin, régisseur de Bicêtre, raconte quelques détails sur le séjour de Bruneau dans la prison; Tourly et Larcher écrivoient sous sa dictée ; on se réunissoit chez Libois; c'étoient des allées et venues continuelles. Libois, ancien concierge de Bicêtre, nomme les personnes qui venoient voir Bruneau, Vignerot, Montier, les dames Dumont et Jacquières. Celle-ci se jeta aux genoux de l'accusé, et demanda la permission de lui baiser la main. Il se donnoit des repas chez Bruneau. Libois prétend que l'accusé sait lire; qu'il l'a vu lire. On présente un journal à Bruneau, qui lit ces mots: Dans la nuit, et rend le journal, en disant qu'on veut jouer la comédie à ses dépens, et qu'on le regarde comme un imbécille. On lui demande s'il veut écrire; il répond qu'il est un imbécille et un maniaque; il est ronge, et tout en sueur. La femme de Libois confirme la déposition de son mari. Grézé, détenu à Bicêtre, a écrit, sous la dictée du prévenu, l'histoire de sa vie. Plusieurs autres témoins rapportent des circonstances assez indifférentes du sejour de Bruneau dans la prison. Le sieur Potel, du Hâyre, raconte que Bruneau lui a fait le récit de son évasion du Temple d'une manière différente de celle qu'il a rapportée dans ses mémoires. Już lienne, teinturier, a entendu dire à l'accusé, que si on vouloit le laisser sortir du royaume, il donneroit sa parole d'honneur de n'y jamais rentrer. Choffard, anciennement boulanger, et actuellement caporal dans la garde royale, fait une déclaration très-importante. Il a déserté aux Etats-Unis, comme Bruneau; il a servi, comme lui, chez diffé rens boulangers, à Philadelphie; on l'appeloit alors Charles le fou, ou Charles le braque. Il a cie le camarade de Bruneau, qui lui a dit être du côté de Saumur. Il l'a retrouvé à Rouen, où Bruneau lui a dit, pour la première fois, qu'il étoit Louis XVII. Ils ont bu ensemble; car, dit Choffard, le camarade a toujours aimé à boire. On demande à Bruneau s'il reconnoît le témoin; il répond que le Choffard qu'il a connu avoit une cicatrice. Celui-ci en a en effet une. Bruneau ne répond pas. Maître, sergent d'artillerie de marine, reconnoît parfaitement Brudeau pour avoir servi dans le même régiment que lui, et pour avoir déserté aux Etats-Unis. Bruneau dit ne pas le reconnoître. Tous les témoins à charge sont entendus. Branzon et Tourly renoncent à faire entendre leurs témoins à décharge.

Le 16 février on a procédé à l'interrogatoire de Bruneau. Nous n'en pouvons rapporter tout le détail qui rempliroit plus de la moitié de notre numéro, et n'offriroit pas un grand intérêt. Ses réponses n'ont pas apporté beaucoup de lumières. Il y a montré la même opiniâtreté à soutenir ses impostures; mais aussi le même désordre dans les idées, la même insolence, le même défaut de suite, de sens et de raison. Il a fallu le menacer plus d'une foi. Les juremens, les absurdités, les propos ridicules, les coqs-à-l'âne, les facéties burlesques ont été prodignés par lui dans cet interrogatoire. M. le président a conservé son calme et sa patience, et a pressé le prévenu de questions posées avec beaucoup de sagacité, et auxquelles Bruneau n'échappoit que par des dénégations

on par des quolibets. Branzon, interroge ensuite, répond qu'il a été dans l'erreur; mais que les derniers débats lui ont ouvert les yeux, et que l'accusé n'étoit point dans la prison tel qu'il s'est montré aux dernières audiences. M. le procureur du Roi annonce qu'il renversera ce systême de défense. M. de Foulques, appelé de nouveau, ne répond rien de plus précis que la première fois.

Le 17 février, M. le président a interrogé plusieurs témoins, Jeulin Guérin, Mme. Morin, Tourly; il s'agissoit de constater si l'accusé s'étoit montré aussi extravagant dans la prison, qu'il l'a paru aux débats, et on a vu qu'en effet il n'avoit montré ni conduite ni sens commun. A cette audience, d'ailleurs, Bruneau a fait et dit encore plus de folies que de coutume, et a tenu les propos les plus discordans. Ilne s'appele plus le dauphin, mais le duc de Provence, fils de Louis XVI; il mêle les choses les plus disparates, il injurie le président et le procureur du Roi, il jure, il menace, il tempête, il interrompt à chaque instant les magistrats. M. le procureur du Roi a établi que Bruneau étoit rendu coupable de vagabondage, d'escroquerie et d'usurpation de nom, et il a requis que le tribunal le condamnat à cinq ans d'empri sonnemen, Tourly et Branzon également à cinq ans, et tous solidairement en 3000 fr. d'amende.

Le 18 fevrier, M. le président a fait encore diverses questions à Bru neau, qui a déclaré ne pas vouloir de défenseur. Si on ne veut pas reconnoltre ses droits, on peut l'envoyer hors de France, avec Jambon Saint-André, qui est d'une bonne famille. L'avocat de Tourly prend la parole, Il a présenté son client comme trompé, et a cherché à prouter que Bruneau étoit tout différent dans la prison; qu'il en avoit imposé à beaucoup de personnes, et qu'on pouvoit avoir été sa dupe sans être coupable. A chaque phrase presque, Bruneau interrompoit le plaidoyer pour dire des balivernes. Il etoit gai à cette audience, et paroissoit content de son esprit. L'avocat de Tourly a fait valoir en sa fayeur les renseignemens qu'il avoit procurés à la justice depuis qu'il est désabusé M. Dupnis, défenseur de Branzon, a pris la parole. Il a représenté son client comme entraîné par son zèle pour la famille royale, et s'est étonné qu'on le tint en prison, tandis que M. Foulques et autres sont libres. Il a attribué cette différence de traitement aux balommies répandues par un homme qu'il a désigné d'une manière injurieuse. Il paroit qu'il vouloit parler de M. Méjean. M. Mejean a plaire ensuite pour la femme Dumont, et il a trouvé tout simple qu'une femme dévouée aux intérêts des Bourbons, ait été séduite par une erreur qui lui présentoit un prince de cette famille dans un homme malheureux. Il a répondu aux reproches de l'avocat précédent. Les plaidoitics ont été terminées, et le jugement remis au lendemain.

Sous presse, pour paroître, chez Ad. Le Clere, le 25 février. Les vrais Principes de l'Eglise gallicone, sur le Gouvernement ecelésiastique, la Papqute, les libertés gallicanes, la promotion des évêques, les trois Concordats, et les appels comme d'abus; suivis de Réflexions sur un écrit de M. Pievée; par M. l'abbé Frazseinovs, prédicateur ordinaire du Ro1. Vol. in-8°.

(Mercredi 25 février 1818.)

(N°. 370.)

Ce journal paroît les mercredi et samedi de chaque semaine. Prix, 8 fr. pour trois mois, 13 fr. pour six mois, et 28 fr. pour 12 mois; chaque trimestre for mant un volume, on ne peut souscrire que des 12 février, 12 mai, 12 août et 12 novembre. (Les lettres nou-affranchies ne sont pas reçues ).

Sur quelques nouvelles productions philosophiques.

Ceux qui ont refusé de croire à l'existence d'un complot formé, dans le siècle dernier, pour avilir et reaverser la religion, n'ont, aujourd'hui, qu'à ouvrir les yeux pour se convaincre que ce complot n'étoit point une chimère. Non-seulement il a existé, mais il existe encore; il se manifeste au dehors de mille manières; il éclate dans la réimpression d'anciens ouvrages, et dans la publication de livres nouveaux. Jamais, en effet, la presse ne fut plus active pour reproduire les vieux sysièmes de la philosophie, et pour y ajouter les modernes élucubrations de ses jeunes sectateurs. On poursuit les nouvelles éditions de Voltaire avec un zèle infatigable. Nous en avons vu annoncer de Rousseau et de Raynal. Actuellement il s'en prépare une d'Helvétius, et on a eu l'attention de nous en envoyer le Prospectus. L'éditeur y fait l'éloge le plus pompeux de cet écrivain subalterne, et il assure que ce seroit laisser imparfait le monument élevé à la gloire de la philosophie, que de ne point placer le nom d'Helvétius près des noms de Voltaire et de Rousseau. Il ajoute, qu'aucun philosophe n'a été plus lu, et n'a révélé aux hommes, pour leur bonheur, de plus importantes vérités. Effectivement, Helvétius nous a enseigné que l'intérêt personnel est la seule base d'une morale utile; que la probité n'est qu'une habitude; que la douleur et le plaisir sont les seuls moteurs de l'univers moral; que la pudeur est une invention de l'amour; que l'homme est l'esclave de la nécessité et du

Tome XV. L'Ami de la Religion et du Roi. D

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