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(Samedi 28 février 1818.)

(No. 374).

Ce journal paroît les mercredi et samedi de chaque semaine. Prix, 8 fr. pour 3 mois, 15 fr. pour 6 mois, et 28 fr. pour 12 mois, franc de port, dans tout le roynume; chaque trimestre formant un volume, on ne peut souscrire que des 12 fevrier, 12 mai, 12 août et 12 novembre. (Les lettres non-franchies ne sont pas reçues).

Les vrais Principes de l'Eglise gallicane sur le gouvernement ecclésiastique, la papauté, les libertés gallicanes, la promotion des évêques, les trois Concor dats, et les appels comme d'abus; suivis de Réflexions sur un écrit de M. Fiévée; par M. l'abbé Frayssinous (1).

A la suite d'un long combat, quand les deux partis se sont épuisés par des efforts réciproques, on a vu plus d'une fois un guerrier vaillant et renommé se lancer dans la mêlée, et décider la victoire par sa seule présence, ou par quelque brillant fait d'armes. De même, dans une controverse auimée, lorsque des écrits violens ont mis la vérité en péril, et que l'opi nion égarée flotte entre le nombre et la raison, entre l'audace et la modération, entre les clameurs d'un parti et les vœux des gens de bien; qu'il paroisse un écrivain d'une réputation imposante, d'une doctrine saine, d'une sagesse éprouvée, il se fait écouter de il calme une opposition effrénée, il rallie à lui ceux qui cherchent la vérité de bonne foi, il rappelle des notions oubliées, et fait sortir la vérité du

tous,

(1) In-8°. de 220 pages; prix, 2 fr. 50 c. et 3 fr. 25 c franc de port. A Paris, chez Adrien Le Clere, au bureau du Journal.

Tome XV. L'Ami de la Religion et du Ror.

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pas,

leur autorité, par rapport à la religion, est exactement la même; par la profession qu'ils font du christianisme, ils ne perdent rien de l'intégrité de leur couronne, comme l'Eglise ne perd rien de l'intégrité de sa puissance spirituelle.

L'auteur, après avoir posé ces principes, répond à quelques difficultés. On dit, par exemple, que la discipline est une chose extérieure, et que ce qui est extérieur est du ressort du magistrat. M. l'abbé Frayssinous fait voir qu'en admettant cette maxime, on soumettroit tout au prince, même l'enseignement et l'administration des sacremens, qui sont des choses extérieures. Il s'objecte cet adage, dont on a si fort abusé, que l'Eglise est dans l'Etat, et non l'Etat dans l'Eglise; ou bien, dit-il, ce n'est là qu'un jeu de mots, ou bien, si l'on veut y attacher un sens rai→ sonnable, il est manifeste que l'Etat est dans l'Eglise de la même manière que l'Eglise est dans l'Etat. L'E, glise est dans l'Etat, c'est-à-dire, que tous ses mem→ bres, les évêques, les prêtres, comme les simples fidèles, sont soumis au magistrat dans les choses civiles et politiques; l'Etat est dans l'Eglise, en ce sens que les magistrats, comme le peuple, sont soumis à l'Eglise dans les choses de la religion. Dans le reste de cet article, l'auteur développe très-bien la distinction des deux puissances, et montre quelles sont leurs fonctions séparées.

Dans l'article de la papauté, M. l'abbé Frayssinous expose les prérogatives du saint Siége, en vertu de sa primauté divine d'honneur et de juridiction, et il Ja trouve, suivant sa méthode de parler le moins qu'il pett en son propre nom, et de marcher entouré d'autorités imposantes; il la trouve, dis-je, dans les au

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teurs françois les plus accrédités de nos écoles, pnis il ajoute :

« Fatigués, ce semble, de cette immobilité du Siége apostolique, irrités de son inflexible rigueur envers les mauvaises doctrines, les novateurs n'ont rien oublié pour en faire un objet de haine et de mépris. Avec quelle ardeur ils ont fouillé dans les archives du temps, pour en tirer, et mettre au grand jour, tous les traits d'ambition et d'avarice, d'orgueil et de débauche, d'emportement et de faux zèle, dont ont pu se souiller des pontifes romains, et cela pour en faire rejaillir la honte sur le souverain pontificat lui-même, et sur l'Eglise, qui le révère comme son chef! Faire ressortir les vices, et dissimuler les vertus, étaler avec complaisance les excès et les abus du pouvoir, et jeter un voile sur les services immenses rendus à la civilisation, aux lettres, aux sciences, aux arts, à l'humanité toute entière, telle est la marche des ennemis du saint Siége. Ne tenant aucun compte de la différence de la législation et des mœurs, du génie du siècle et des peuples, ils jugent les temps passés avec les idées modernes, et non-seulement ils déplorent les abus, ce qui est bien permis, mais ils font un crime aux papes de s'être ressentis de l'esprit universel de leur temps. Certes, même au milieu des abus, les pontifes romains se sont montrés bien souvent si supérieurs à leurs con temporains, qu'ils devoient bien plutôt exciter des sentimens d'admiration par leur supériorité même, que l'amertume des reproches par leurs écarts ».

Après avoir cité, sur le même sujet, plusieurs de nos écrivains les plus connus, et des auteurs même protestans, M. Frayssinous examine la question du

domaine temporel des papes, et il s'appuie de l'autorité de Bossuet, de Fleury, du président Hénault de l'abbé Bergier, qui tous ont reconnu combien il avoit été avantageux pour l'Eglise que les papes eussent une souveraineté qui les rendit indépendans.

Arrivé à l'article des libertés gallicanes, l'auteur s'exprime ainsi dans ce passage, où nous nous félicitons de retrouver les principes que nous avons émis plus d'une fois dans ce Journal, quoiqu'avec moins de talent et d'autorité :

« Les libertés de l'église gallicane sont une de ces choses dont on parle d'autant plus qu'on les entend moins........ Je dirai sans détour qu'on ne doit les chercher ni dans les factum d'avocats,, plus jurisconsultes que théologicus, ni dans des maximes sans fondement solide, qu'on peut nier avec la même facilité qu'on les affirme, ni dans une jurisprudence qui tendoit autrefois à tout envahir, et qui ne faisoit que donner des chaînes au ministère ecclésiastique. C'est surtout l'épiscopat françois qui devoit mieux connoître nos libertés, puisqu'il en étoit le gardien et le dépositaire, et qu'il avoit un si grand intérêt à les maintenir; jamais il ne s'est laissé éblouir par l'éclat des fausses libertés; jaloux de conserver celles qui sont légitimes, il ne l'a pas moins été de les contenir dans de justes bornes, d'empêcher qu'elles ne dégénérassent en licence, et qu'on ne les fit servir à opprimer, dans leurs fonctions spirituelles, le Pape par les évêques, et les évêques par les cours séculières ».'

M. Frayssinous examine donc quelle idée il faut se faire de nos libertés. Les termes d'anciens canons, de droit commun, lui paroissent trop vagues. En quoi donc consistent proprement ces libertés? H les ré

duit à peu près aux quatre articles de 1682, et aux conséquences qui en découlent. Il remarque que les treize articles que Fleury cite dans son Discours sur les Libertés, se rapportent, la plupart, à un ordre de choses qui n'existe plus, ou qui est beaucoup modifié, depuis qu'il n'y a plus de bénéfices. Il présente ensuite une explication des quatre articles. Cette explication, singulièrement intéressante, s'éloigne des idées exagérées de quelques gallicans. Sur l'article II, par exemple, il me semble que M. Frayssinous fait disparoître une grande partie des difficultés en montrant que l'on ne doit point voir dans l'Eglise ni le Pape seul, ni les évêques seuls, mais l'épiscopat uni à son chef. Sur l'article III, les ultramontains n'ont jamais prétendu faire du Pape un despote, qui ne fût assujetti à aucune règle, et qui ne dût soivre que ses caprices; et quant à l'article IV, la manière dont la plupart d'entre eux entendent l'infaillibilité, la rendroit moins choquante qu'on ne le suppose communément (1). Cette partie de l'ouvrage de M. Frayssinous

(1) Il ne paroît pas que Bossuet ait mis constamment à la question de l'infaillibilité du Pape, la même importance que beaucoup de théologiens. Dans le Corollaire de la Défense de la Déclaration, il s'exprime en ces termes : Observez, je vous prie, car je veux vous dévoiler ce qu'il y a de plus secret dans la Déclaration du clergé, observez que nos évéques ne font aucun statut ou réglement sur la question de l'infaillibilité papale, qui s'agite avec tant de chaleur dans les écoles. Ils écartent avec soin les expressions de l'école, et évitent toutes ces querelles scolastiques. Pourquoi? c'est que s'étant proposé pour principal objet de prescrire des règles de pratique, ils devoient établir ce principe certain, que quoi qu'il en soit de cette question subtile, tous les catholiques conviennent qu'un décret du Pape n'est pas censé irré

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