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Mes très-chers Amis,

Je n'ai pas voulu, avant ma réception dans le sein de l'Eglise catholique, vous adresser de vive voix ou par écrit un exposé des motifs qui m'ont décidé à me soumettre à son autorité.

Tant que j'avais une charge dans la communion anglicane, je ne pouvais prendre la défense d'une autre communion, sans manquer aux devoirs de ma position et sans trahir la confiance qu'on avait en moi. Et même, après le changement auquel je dois de si abondantes consolations, j'hésite à confier au papier des choses que je ne puis expliquer personnellement. Les meilleures raisons ont souvent un air d'insuffisance quand on les donne par écrit, quelle que soit d'ailleurs leur puissance sur la conscience de celui qui les expose, et, par un essai imparfait, de montrer sous leur vrai jour des choses que les anges aiment à considérer, je risque de nuire

à là cause de la vérité et de ralentir vos progrès dans la bonne voie.

Une seule considération fait taire ces raisons de garder le silence. Je me suis parfois permis, dans mon ignorance et ma présomption, de parler d'une manière irrévérencieuse ou même outrageante des définitions de la foi ; j'ai même livré à l'impression ma manière de voir. Puisque j'ai eu le malheur d'offenser la vérité, je lui dois une réparation éclatante. Il faut que j'accomplisse ce devoir par le même moyen qui m'a servi à commettre le péché. Je recommande les lignes suivantes à la miséricorde de Celui qui, malgré ma perversité, m'a soutenu et m'a fait entrer dans son Eglise ; je le prie de faire en sorte que mes paroles ne vous soient pas adressées en vain.

J'ai donc cessé, mes Amis, de remplir mon ministère auprès de vous parce que je me suis convaincu de la vérité de définitions de la foi qui sont contraires à celles que j'avais acceptées lorsque mon ministère me fut confié.

Un tel motif était-il suffisant? Plus què

suffisant. Je veux dire que j'aurais pu me contenter de preuves moins fortes encore que celles que j'ai obtenues de la fausseté des doctrines anglicanes et de la vérité des doctrines romaines. C'aurait dû être, pour moi, plutôt une question d'autorité qu'une question de détail. Au lieu d'examiner les preuves des doctrines spéciales de l'Eglise de Rome, j'aurais dû borner mes recherches à un seul point, celui de savoir quelle est l'église qui enseigne sous la direction de Dieu ? Dans une telle disposition d'esprit, j'étudiai de mon mieux les Pères de l'Eglise, tant cités des deux côtés. Là je trouvai des déclarations d'une clarté et d'une force irrésistibles et s'enchaînant, dans un ordre parfait, sur des points que j'avais regardés comme des corruptions romaines. Je signalerai, entre autres, l'autorité suprême de Rome et la nécessité de rester unis à cette autorité, l'invocation des saints, l'adorable sacrifice de la messe pour les vivants et pour les morts. Ces points capitaux étant établis sur de telles autorités, il me devenait impossible de continuer d'en

seigner dans un système qui me paraissait non-seulement douteux, mais faux. Il ne s'offrait à moi qu'un moyen honnête de me mettre en paix avec ma conscience, c'était de quitter ma charge, sans avoir égard aux conséquences de cette démission, et de m'en aller sans savoir où.

Un fois devenu libre, je devais examiner sérieusement ce que j'étais appelé à faire ultérieurement; je devais me consulter non pas avec la chair et le sang, mais avec tous les signes que je pourrais recueillir de la vérité et de la volonté invariables de Dieu; mon devoir était d'attendre le moment où l'intelligence et la foi seraient suffisamment d'accord pour prouver, non pas les doctrines de l'Eglise, mais l'Eglise elle-même, et ensuite d'agir d'après ces convictions; c'est là ce que je tâchai de faire ; cet effort a été couronné de succès, et maintenant me voilà où la miséricorde de Dieu a bien voulu me placer. Permettez-moi d'entrer dans quelques détails à cet égard.

Je vous ai toujours enseigné, et j'ai cru,

pendant plusieurs années, qu'il y a une seule Eglise divine sur la terre, qui consiste non pas dans la convention de quelques individus ou d'un pays tout entier, de professer une certaine croyance et d'observer certains rites, mais j'ai cru que l'Église est un corps qui tire son origine de Dieu, qui est animé d'une vie divine, et dans lequel se trouvent la présence, la puissance, la vérité de Dieu.

Beaucoup plus tard (délai bien coupable !), je tirai la conséquence que ce corps doit être un et infaillible. Il doit être un, non-seulement dans l'unité supposée qui, selon quelques personnes, peut exister entre deux corps séparés et opposés l'un à l'autre dans leurs décrets et dans leurs actes, mais un d'une unité telle que l'impliquent l'union, l'intercommunion, l'action combinée, l'uniformité des idées et de la foi. Il doit être infaillible, parce qu'il est la voix vivante et enseignante de Jésus-Christ sur la terre ; il ; est son corps, le corps où il demeure et où il demeurera, jusqu'à la fin des temps, dans la plénitude de la vérité et de la bénédiction.

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