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Je commençai à comprendre que l'Eglise de Dieu doit être une et infaillible, si elle est son Eglise dans le sens véritable du mot; sans cela la prière de Notre-Seigneur serait vide de sens et sa promesse ne se serait pas réalisée. Sans l'unité et l'infaillibilité, sa seconde alliance aurait une vie moins forte que la première, qui continua de briller à Jérusalem, bien que dix tribus fussent tombées dans le schisme; ou bien, Notre-Seigneur habiterait imparfaitement dans son Eglise, au sein de laquelle sa propre parole nous affirme qu'il habite intimement. Je me disais : Les péchés des hommes et la séparation de l'Orient du centre de l'unité auraient donc pour toujours privé le troupeau d'une foi certaine; ou bien encore, assertion qu'on ne saurait avancer sans sacrilége,

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on peut concevoir

la présence entière de Dieu, sans que la vérité soit sa compagne nécessaire?

Voyant que la croyance à l'existence de l'Eglise implique le dogme d'une Eglise une et infaillible, la conséquence de ce principe ne se fit pas attendre; je compris que

cette Eglise une et infaillible n'a son centre qu'à Rome.

Car, en premier lieu, la définition même de l'Eglise condamnait l'anglicanisme.

Je me trouvais dans un corps qui n'était un ni avec le reste de la chrétienté ni avec lui-même. L'exercice du jugement privé, bien qu'accompli par le Gouvernement, nous a détachés du tronc auquel nous étions unis autrefois. Si la négation des doctrines, le relâchement de la discipline, la répudiation de l'autorité, le dénigrement des principes de l'ancienne Eglise, ont pu, grâce à une durée de trois siècles, constituer une séparation, la communion anglicane a été affranchie de toute obéissance à Rome, et que peut-on dire en faveur du système qui prétend qu'il existe encore entre l'anglicanisme et l'Eglise catholique une unité virtuelle et invisible? Les ministres de l'une de ces communions prennent, entre les mains de leurs évêques, l'engagement solennel de considérer les actes les plus sublimes du culte de l'autre communion et ses dog

mes les plus précieux, comme des fables blasphématoires, des impostures pernicieuses, des inventions puériles, vaines et contraires à la parole de Dieu, Rome, à son tour, a anathématisé encore plus solennellement les opinions distinctives de l'anglicanisme en les déclarant incompatibles avec le salut. L'unité religieuse de ces deux corps me paraissait un rêve des plus dénués de réalité,

Je me mis à chercher l'unité parmi nous, au sein de notre communion séparée. Je vis qu'il n'y avait pas deux des ministres chargés de parler en son nom, qui professassent ou qui enseignassent les mêmes choses; que ce n'était qu'un chaos d'opinions divergentes; que l'un avait emprunté aux Pères un lambeau de vérité, l'autre un autre ; que ces vérités n'étaient sanctionnées par aucune loi que le caprice de leur esprit individuel; je vis que l'un fixait son système dans certaines limites, qui paraissaient des entraves à un autre ; tandis qu'un troisième ignorait l'antiquité, un quatrième la dédaignait comme

une chose usée, et un cinquième la dénonçait comme erronée. Je m'aperçus, en outre, que cette confusion était irrémédiable, essentielle, puisque les Formulaires, oracles de tous les partis, donnent des réponses ambiguës, rendues telles à dessein1. J'ai trouvé que les autorités vivantes, auxquelles on pourrait en appeler, n'avaient d'autre guide, d'autre lumière à nous offrir que leur propre interprétation du livre de prières (Prayer Book) ou leur propre choix des théologiens primitifs; ces autorités ne peuvent donc nous donner, en réponse à nos questions, que l'expression de leurs opinions particulières et personnelles.

Pourquoi cela? Parce que la communion, qui ouvrait un champ si vaste à toutes ces querelles, avait cherché l'unité, d'une part, en liguant ses membres contre un droit ancien et immuable, d'autre part, en reculant

1 Je ne fais point allusion ici à la question du baptême sur laquelle le Prayer Book est suffisamment explicite, car cette question n'était pas un des points controversés avec l'Église romaine.

ses propres limites de manière à admettre et à tolérer des écoles essentiellement opposées dans leur exposition de la foi, pourvu qu'elles présentassent une seule ligne de bataille à leur antagoniste unique.

Quant à l'infaillibilité, l'anglicanisme n'y a jamais prétendu, car, voulant combattre les droits d'une autre communion à cette prérogative, il fut obligé d'y renoncer luimême. S'il suffit de jeter un regard sur sa situation ou sur une page quelconque de son histoire pour se convaincre de son manque d'unité, on comprend que ses prétentions à l'infaillibilité auraient révolté le bon sens de la nation qui le patronnait pour qu'il se plaçât sur un terrain moins élevé.

L'unité et les dissidences, l'infaillibilité et le jugement privé, la foi et l'orgueil de l'opinion, seront choses contraires, diamétralement opposées aussi longtemps que le soleil et la lune luiront au firmament.

Cependant certaines choses périssent dans le conflit. Ainsi la fonction divine de l'Eglise, la consolation et la foi de ceux qui ont jus

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