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qui inaugura l'ouverture de l'église. M. Manning ne prêcha cependant qu'une seule fois. Ce silence était sans doute commandé par des doutes naissants.

Après l'arrêt du comité judiciaire du Conseil privé de la Reine, rendu dans l'affaire Gorham, M. Manning apposa le premier sa signature à un document qui portait aussi les noms du révérend W. Dodsworth, du révérend Henry W. Wilberforce (frère de l'évêque d'Oxford), de l'éminent jurisconsulte M. Hope, qui, tous trois, sont aujourd'hui, avec leur ami, M. Manning, membres de l'Église catholique. Dans le document dont nous parlons, l'archidiacre de Chichester protestait contre l'arrêt et déclarait que l'église anglicane se trouvait liée jusqu'à ce qu'elle eût rejeté ouvertement et expressément la doctrine énoncée qui s'y trouve sanctionnée. Il ajoutait que le silence de l'église anglicane aurait pour effet de la séparer d'une manière formelle du catholicisme. Il terminait, enfin, en indiquant quelques-uns des moyens d'échapper aux conséquences de cet

arrêt. Qu'a fait l'église anglicane? Rien, ou plutôt elle a accepté la décision du Conseil de la Reine; son épiscopat s'est incliné devant l'omnipotence ministérielle. En abandonnant l'anglicanisme, MM. Manning, Wilberforce, Dodsworth et Hope n'ont fait que prouver la sincérité de leur protestation. Les docteurs Pusey, Mill et les révérends signataires dont les noms se trouvent au bas de cette pièce, à côté de celui de M. Manning, oseraient-ils contester cette conclusion, bien qu'ils n'aient pas suivi son exemple?

En appréciant, dans un article de l'Univers, la protestation de l'archidiacre de Chichester et de ses amis, j'ajoutais :

« Ces noms sont ceux d'hommes qui jet<< tent par leur science et leurs vertus un << dernier éclat sur l'anglicanisme. Leur con<< fiance entretient celle d'un nombre consi« dérable d'anglicans qui croient voir dans << leur foi, dans leur charité, dans leur zèle, « la foi, la charité, le zèle de leur église. << Un appel si fortement motivé ne peut res❝ter sans une conclusion. Si l'église continue

à rester sourde et l'épiscopat muet, les si« gnataires ne peuvent s'arrêter en chemin ; ails sauront tirer les conséquences de ce si«<lence avec la droiture qui a inspiré leur << protestation.

« Le nom du Dr Pusey, qui figure parmi « les signataires, est bien connu en France; « mais celui de l'archidiacre Manning, qui « a signé le premier, est moins familier à « nos lecteurs, bien qu'il ne soit pas moins « célèbre.

« M. Manning est aujourd'hui le chef et « l'homme le plus éminent du parti pu«séiste. Il est dans l'église anglicane ce qu'é«tait jadis M. Newman, un centre vers le<< quel convergent les intelligences d'élite, les

esprits droits, les consciences honnêtes, les « cœurs animés de l'amour du prochain. L'ar<< chidiacre Manning, qui a eu avec M. New<<< man et le docteur Pusey une si longue part

aux controverses théologiques de ces der«nières années, a hérité de l'influence « qu'exerçait autrefois sur la jeunesse reli<«gieuse de l'Angleterre le curé de Sainte

a Marie. Il ressemble encore à M. Newman « par la tournure de son esprit, la simpli« cité de ses goûts et de ses manières, la « variété et la profondeur de son savoir. Ses << sermons, chefs-d'œuvre de la chaire anglicane, sont l'événement littéraire du « jour. L'archidiacre Manning est une des « lumières de l'église anglicane; c'est un des << hommes qui lui font en ce moment le plus « d'honneur, dont les vertus, dont les qua« lités élevées et incontestables continuent « à entretenir cette illusion: qu'une église << qui produit de pareils hommes ne peut « être que l'amie de Dieu. Les anglicans fai«saient autrefois ce raisonnement en parlant « de M. Newman et de ses amis, aujourd'hui « catholiques. Dieu a ses desseins sur les << hommes qu'il comble de ses dons et de ses ❝ grâces1! >>

C'est en ces termes que je parlais de M. Manning, anglican, et je me plais à rappeler ces lignes, écrites il y a plus d'une année, afin qu'on ne me soupçonne pas de vouloir exa

1 Numéro de l'Univers du 8 avril 1850.

gérer, aujourd'hui que M. Manning est catholique, l'importance de cette conquête de l'Église.

Le dédain avec lequel l'épiscopat anglican accueillit la protestation à laquelle M. Manning avait attaché son nom plaça les signataires de ce document dans une perplexité extrême. Comment sortir de la situation qui leur était faite par leur déclaration? L'archidiacre Manning, M. Wilberforce et M. Mill cherchèrent à s'ouvrir une issue en faisant un appel direct au clergé. Ces trois ministres adressèrent à leurs confrères dans le sacerdoce une circulaire destinée à faire connaître leurs sentiments sur la suprématie royale. M. Manning leur demandait s'ils adhéraient à la déclaration suivante :

<< Nous avons reconnu jusqu'ici et nous « reconnaissons, par la suprématie de la « couronne en matières ecclésiastiques, sim«plement une puissance civile sur les per<< sonnes et les choses, dans les affaires tem« porelles et sur les accidents temporels des «< choses spirituelles.

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