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mitié et de confiance. Mais, après l'avoir lu, on se rendra compte des raisons qui nous firent commettre ce que personne n'oserait appeler une indiscrétion, en publiant la lettre de M. Scratton dans l'Univers. Voici un jeune ministre qui nous raconte comment il a été amené à abjurer la religion officielle pour embrasser la foi catholique. L'étude, la prière et la grâce ont tout fait. C'est l'anglicanisme qui est l'instrument de sa conversion; ce sont ses absurdités qui portent peu à peu la lumière dans son âme à mesure qu'il devient l'objet de méditations plus sérieuses. Que les anglicans s'en prennent donc à eux-mêmes s'ils ne peuvent retenir les âmes dans le giron de l'église officielle. Quelque chose manque évidemment à leur établissement religieux. Voudraient-ils par hasard que Rome s'opposât à ce que les Anglais se fissent catholiques? M. Scratton nous a pardonné d'avoir livré sa lettre à la publicité, quand nous lui avons dit qu'elle nous avait paru propre à servir la cause qu'il a embrassée avec tant de dévouement.

Birmingham, 28 avril 1850, Oratoire de Saint-Philippe de Néri.

Mon cher Monsieur Gondon,

Quand j'étais en France, je vous promis de vous communiquer par écrit quelques détails sur ma conversion à l'Église catholique; l'agréable souvenir de vos bontés pour moi m'engage à m'acquitter de ma promesse. Afin de remplir cette tâche avec plus de vérité et d'exactitude, il faut que je remonte de quelques années en arrière et que je vous raconte une partie de ma vie passée. Il faut que je vous expose, aussi nettement que possible, les différentes situations d'esprit par lesquelles j'ai dû passer avant d'être amené à chercher résolument et définitivement la paix de l'âme dans le seul asile où l'on peut la trouver. Je me bornerai aux faits qui me sont arrivés à moi-même, et je m'estimerai heureux si je puis échapper au reproche de personnalité qu'on encouft

si facilement quand on écrit sa propre biographie.

Vers la fin de l'année 1839, je me fis immatriculer au collège du Christ à Oxford, et j'entrai en résidence au commencement de 1840. Quand je commençai mes études, je n'avais pas, à proprement parler, de vues bien arrêtées en matières religieuses; mais je me souviens fort bien qu'une dame de ma connaissance crut devoir me recommander solennellement de n'avoir aucun rapport avec les dangereux auteurs des Traités d'Oxford, et particulièrement avec M. Newman, parce qu'elle avait de bonnes raisons de regarder ce dernier comme un jésuite déguisé. Sans être ni puritain, ni chaud partisan de l'anglicanisme, je remplissais exactement mes devoirs religieux, et j'avais la ferme intention de travailler assidûment, de bien employer mon temps et de ne faire aucune dépense inutile et au-dessus de mes moyens. Je suivis cette ligne de conduite jusqu'à la fin de mes études universitaires. Dès mon arrivée au collège du Christ, je fus présenté,

par un ami de ma famille nouvellement converti, à un homme zélé et sérieux (aujourd'hui catholique), qui, le premier, appela mon attention sur les Traités (Tracts for the Times) que la dame, dont j'ai parlé plus haut, m'avait tant recommandé de ne pas lire. Ce monsieur demeurait au même étage que moi, et un jour il m'apporta, avec un certain mystère, un traité du docteur Pusey sur le jeûne. Il me pria de ne le prêter à personne, car, ajouta-t-il, il ne faut pas jeter des perles aux pourceaux.

Je lus ce petit livre avec le plus grand soin, et il me convainquit si bien de l'utilité et de la nécessité de l'abstinence et du jeûne, qu'à dater de ce moment je me mis à observer les jours de jeûne avec une rigueur et une austérité qui ne sont connues que des disciples du docteur Pusey. Ce fut là, je crois, mon premier pas dans la voie du catholicisme; le second fut une conséquencé remarquable, et j'ose dire très-miséricordieuse du premier.

Deux ans plus tard, je tombai si grave

ment malade, que mes amis craignirent que je n'eusse plus longtemps à vivre. Dans l'intervalle, je m'étais lié avec un des professeurs de mon collége, pour lequel j'ai toujours eu depuis le plus profond respect et la plus sincère amitié. C'est à lui, après Dieu, que je dois ma conversion à la foi catholique, bien que lui-même, par un mystère de la dispensation divine, soit resté en arrière. Ayant appris que j'étais malade, il vint me trouver dans mon appartement, ⚫ d'où ma faiblesse m'empêchait de sortir.

Il y venait régulièrement tous les soirs pour me lire et pour réciter avec moi l'office de la visite des malades. Dans cet office, l'église anglicane s'attribue la possession et l'usage des clés du ciel et de l'enfer, avec autant d'insistance et d'une manière aussi dogmatique que l'Église catholique; de plus, elle ordonne à ses ministres d'exhorter les personnes malades à faire une confession de leurs péchés, si elles se sentent la conscience chargée de quelque énormité ou faute grave.

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