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ses. Je penserai toujours à lui avec plaisir. Je remarquerai, en passant, que j'ai souvent observé que des gens excellents, sous tous les autres rapports, deviennent intolérants quand on parle de l'Église catholique! Ils préfèrent même l'incrédulité à la foi romaine. A leurs yeux, le Pape est l'antéchrist, et l'Église est une forme d'idolâtrie.

Après avoir quitté ma position, je me mis à donner des leçons, et je continuai jusqu'au commencement de l'été de 1849. Je réfléchis alors que si je voulais embrasser la carrière ecclésiastique, il était temps que je me misse en mesure de recevoir l'ordination. Heureusement pour moi, mon professeur de l'Université venait de quitter le collége, et il s'ensuivait que je ne serais plus privé des certificats nécessaires. J'avais certainement quelques doutes sur l'église anglicane; mais il me semblait que, par déférence pour son autorité et par respect pour de grands noms, j'étais tenu d'étouffer de pareils sentiments et de les regarder comme les effets d'un tempérament morbide. Je me disais que

je devais croire que l'église anglicane était l'Église catholique pour moi, que ma place était dans son sein et que mon devoir était de travailler pour elle et d'accomplir ses volontés. En outre, je comptais beaucoup sur l'assurance qui m'était donnée, par l'ami avec lequel et sous la direction duquel je me préparais à entrer dans la carrière sacerdotale, à savoir que toutes les difficultés qui m'inquiétaient, s'évanouiraient dès les premiers jours de mon ministère, et que je ne tarderais pas à me convaincre que l'église anglicane est la véritable Église catholique d'Angleterre.

Je suivis ses conseils et je me mis à l'œuvre; mais je m'aperçus bientôt qu'à chaque pas, ma position et ma foi, au lieu de s'affermir, s'affaiblissaient, ainsi que ma confiance dans l'anglicanisme. J'ajoute avec bonheur, avec une joie infinie, que mon ami, lui aussi, a compris son erreur. Contrairement à tant d'autres, une fois engagés dans le sacré ministère, nous ne cherchâmes pas à tourner Rome en ridicule dans nos dis

cours. Nous n'enseignions, nous ne prêchions rien que la personne la plus scrupuleuse pût trouver incompatible avec les Articles et la liturgie de l'église anglicane. Mais mon esprit était tourmenté par des doutes, ma conscience était agitée, troublée, et mes devoirs de pasteur ne faisaient qu'augmenter mon malaise intérieur. La première chose qui me frappa vivement fut la réflexion sans cesse renaissante que je travaillais uniquement parmi des protestants. Mes paroissiens ne se doutaient pas le moins du monde qu'ils pussent être catholiques. Cela commença à m'ouvrir les yeux, et je me fis cette question: Est-il possible que mes paroissiens soient catholiques, comme on m'a enseigné que le sont les anglicans, quand ils croient être protestants? Serait-elle catholique l'église qui permet à ses enfants d'être protestants de cœur et de nom? Ceci me jeta dans des embarras et des perplexités si terribles que je me décidai à écrire à M. Newman pour lui témoigner le désir que j'avais d'examiner à fond les titres et les doctrines de l'Église romaine.

M. Newman m'adressa un petit billet, dans lequel il m'engageait à voir par moi-même si je n'avais pas de nombreuses raisons de quitter l'église anglicane. En effet, dans l'intervalle qui s'était écoulé entre ma lettre et la réponse, m'étant appliqué à étudier ces questions, je trouvai que mes doutes avaient fait place à des convictions qui s'étaient développées et avaient grandi avec une rapidité vraiment merveilleuse. Évidemment la grâce de Dieu m'appelait dans son Église. C'était peutêtre pour la dernière fois; toute hésitation, tout délai eût été un crime. Pénétré de ce sentiment, je ne pouvais exercer plus longtemps mes fonctions de pasteur. En conséquence, un ou deux jours après, je quittai brusquement ma paroisse et je partis pour la France. Mon but était de voir l'Église catholique à l'œuvre dans un pays catholique avant de chercher à me réconcilier avec elle. Je passai quelques jours à Boulogne, et de là je me rendis à Paris, où j'eus le bonheur de faire connaissance avec vouet d'être présenté par vous à plusieurs catholiques distingués de vos amis.

Je comptais retourner en Angleterre avant d'être reçu dans l'Église; mais l'excellent néophyte avec qui vous m'aviez mis en relation et à qui vous m'aviez confié, me conseilla, avec un affectueux empressement, de me faire à recevoir à Paris.

Comme j'avais déjà pris mon parti, je n'avais aucun motif de tarder davantage. Je me mis alors sous la direction aimable et paternelle du P. de Ravignan, de la Société de Jésus, et il fut assez bon pour fixer à un délai peu éloigné le jour de mon admission dans le sein de l'Église. Cet événement, si heureux pour moi, eut lieu dans la chapelle de la communauté de Notre-Dame-de-Sion, sous la présidence de l'abbé Ratisbonne, à qui je me suis attaché par les liens de la plus vive reconnaissance, car sa bonté pour moi a été sans bornes. La cérémonie fut imposante et saisissante au-delà de tout ce que j'aurais pu imaginer. On pourrait l'appeler humiliante si l'on ne considérait que ce que j'y ai perdu est bien peu de chose auprès de ce que j'y ai gagné. J'entrai dans la cha

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