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anthropologique (1). Le crâne de Broken Hill va certainement ramener l'attention sur l'anatomie des Boschimans, encore assez mal connue. L'Université de Louvain possède une collection de crânes africains, provenant de l'hôpital d'Elisabethville, dans le Katanga. Broken Hill situé dans la Rhodésie, tout au Nord, est relative

До

FIG. 1

FIC. 2

FIG. 3

FIG. 1. Crâne de Broken Hill. FIG. 2. Crâne de la Chapelle-auxSaints. FIG. 3. Crâne de Français moderne.

ment proche. Les malades décédés à l'hôpital en question venaient de tous les coins de l'horizon à une époque où le portage obligatoire sévissait comme un fléau̟. Parmi ces crânes, plusieurs sont très singuliers. L'avancée

(1) Le développement énorme des arcades sourcilières chez l'homme de Néanderthal pour ait peut-être s'expliquer par le mécanisme de la mastication. On a essayé cette hypothèse : Cf. Otto Görke Beitrag zur funktionellen Gestaltung des Schädels bei den Anthropomorphen und Menschen (ARCH. F. ANTIR., Bd. I, 1904, p. 91). Otto Roerig : Der Gesichtsteil des menschlichen Schädels (ARCH. F. ENTW. MECH. D. ORG., Bd. XXX, 1910, p. 461). C. Toldt: Brauenwülste, tori supraorbitales... und ihre mechanische Bedeutung (MITT. DER ANTHROP. GESELLSCH. IN WIEN, Bd. XXXXIV, 1914, p. 310).

des arcades soucilières est assez curieuse à observer, mais aucun de ces individus, même parmi ceux qui ont les fronts les plus aplatis, ne peut être comparé à l'homme de Broken Hill.

Smith Woodward nous dit que par la dimension du palais, l'examen des dents supérieures et de la fosse glénoïde du temporal on peut arriver à reconstituer la mandibule. Il ajoute que même la mâchoire de Mauer est moins massive, moins énorme, et moins élargie. Ce serait un second caractère rapprochant l'homme de la Rhodésie des primitifs moustériens ou pré-moustériens. Mais puisque la mandibule fait défaut, il est peut-être prudent de ne pas trop se fier aux reconstitutions. M. Smith Woodward sait mieux que d'autres qu'à un crâne de type donné la nature a pu joindre une mâchoire tellement différente que l'observation méthodique et prudente de beaucoup de savants refuse d'y reconnaître les pièces d'un même squelette. Je sais bien qu'entre les deux mâchoires l'affinité est plus étroite qu'entre des os crâniens et une mâchoirė ; mais le danger de mêler aux documents certains des hypothèses moins sûres, ce danger est si grand qu'on est sans doute excusé de le rappeler quelquefois. Est-ce que l'antiquité n'a pas connu de ces fonctionnaires du culte, uniquement chargés de répéter aux prêtres sacrificateurs : « Ne te laisse pas. distraire, prends garde, la chose est grave » ? Personne ne les trouvait impertinents, parce que tous prenaient la cérémonie au sérieux.

Pour achever la description du crâne nous ajouterons qu'il est dolichocéphale, avec index céphalique 69. Les maxillaires sont dépourvus de fosses canines. L'os nasal est parfaitement humain, La hauteur maximum du crâne, mesurée du basion au bregma, est de 131 mm.

Mal situé dans son gisement, comment l'homme de

Broken Hill arriverait-il à se loger facilement dans l'anthropologie du quaternaire ?

Smith Woodward, frappé par l'aspect général du front et des arcades sourcilières, voudrait rapprocher l'homme de la Rhodésie de l'homme de Néanderthal. Nous avons vu qu'un bon nombre de caractères très modernes empêchent d'assimiler spécifiquement le premier au second. La face étant, d'après Elliott Smith, la portion du squelette qui s'est « perfectionnée » en dernier lieu chez l'homme actuel, il serait logique, continue Smith Woodward, de placer l'homme de Broken Hill entre les Néanderthaliens et nous. Il a déjà redressé la position de sa tête, supprimé la courbure de l'os de la cuisse, réduit sa troisième molaire... il ne lui reste plus qu'à organiser sa figure. On en reviendrait ainsi à l'idée, soutenue par quelques auteurs, combattue très savamment par M. Boule, et qui fait du Néanderthalien l'ancêtre de l'Homo sapiens. L'homme de la Rhodésie fournirait pour sa part un missing link.

Elliott Smith a fait observer, à la réunion de la Zoological Society, qu'on pouvait retourner la conclusion et faire de l'homme de Broken Hill un type primitif, dont les Néanderthaliens ne seraient qu'une forme très spécialisée. Ceux-ci, gardant la figure de l'ancêtre, auraient recourbé leur fémur, reculé le trou occipital, et renforcé leur dent de sagesse...

La facilité même avec laquelle ces deux théories opposées s'accommodent des faits, montre bien que les données purement morphologiques sont insuffisantes pour trancher une question de préhistoire humaine. Tant que le crâne de Broken Hill ne sera pas mieux daté, il faut le réserver, comme celui de Cannstadt et beaucoup d'autres, et savoir attendre.

Il ne nous paraît pas que ce crâne, très intéressant

pour un anatomiste, ait jusqu'à présent une valeur archéologique bien définie.

Ceci n'enlève rien au mérite des savants qui l'ont étudié avec une parfaite bonne foi et une compétence indiscutable (1).

PIERRE CHARLES, S. J.

(1) Ces lignes étaient écrites quand nous avons reçu le no de l'ILLUSTRATION du 17 déc. 1921 et La NATURE du mème jour. Dans ce dernier périodique, M. Boule exprime l'avis que l'Homo rhodesiensis serait un exemplaire récent et évolué du Neanderthalensis. Peut-être, ajoute-t-il, en découvrira-t-on quelque jour, dans un coin reculé de l'Afrique, un spécimen encore vivant. Le Néanderthalien, disparu de l'Europe, aurait survécu en Afrique.

L'article de l'ILLUSTRATION, de F. Honoré, contient, avec quelques grosses inexactitudes, un commentaire verbal de l'ILLUSTRATED LONDON NEWS du 19 nov. L'auteur parle du « squelette humain situé dans un terrain où l'on n'a trouvé aucun outil de l'âge de la pierre » : ce qui est démenti par les fouilles de Kennell et Chubb. Il reprend pour son compte une remarque énigmatique de Harris au sujet << des ossements d'animaux trop petits pour avoir pu servir de nourriture à l'homme », et il ajoute que les « estomacs robustes » de ces primitifs <«< ne se seraient pas contentés de colibris d'oiseauxmouches ». Nous ignorons en dessous de quelles dimensions un animal n'est plus comestible. Les civilisés mangent des crevettes et des goujons; les Boschimans se nourrissent de sauterelles et de limaces, quand ils ne trouvent rien d'autre, et l'estomac des chasseurs primitifs était surtout un estomac famélique, et par conséquent peu dédaigneux.

LA CARTE

DES ANCIENNES PROVINCES BELGES

DU GÉNÉRAL FERRARIS

Au lendemain des traités signés à Versailles et à Saint-Germain-en-Laye en 1919, la Belgique fut admise, en vertu de l'article 195e du second de ces traités, à présenter à l'Autriche des réclamations en restitution de trésors historiques belges, aujourd'hui en la possession de la République Autrichienne. Les journaux de notre capitale ont publié, en juillet 1921, la très sobre et très intéressante liste de nos revendications (1).

(1) Les Restitutions demandées par la Belgique à l'Autriche ne comprirent que cinq objets : 1o Le Triptyque de Saint-Ildephonse, par Rubens, provenant de l'Abbaye de Saint-Jacques-sur-Couder.berg, acheté en 1777 et transporté à Vienne ; 2o Les Armes, armures et autres objets provenant de l'ancien Arsenal de Bruxelles ; 3o Le Trésor de la Toison d'Or, jadis conservé à la Chapelle de la Cour, à Bruxelles; 4o Les coins des monnaies, médailles et jetons, exécutés par Théodore Van Berckel, qui faisaient partie intégrante des archives de la Chambre des Comptes, établie à Bruxelles; 5o Les exemplaires originaux de la Carte chorographique des Pays-Bas Autrichiens, dressée de 1770 à 1777 par le Lieutenant-Général conte de Ferraris, et les documents relatifs à la dite Carte.

Un Comité de trois juristes fut nommé par la Commission des Réparations, à l'effet d'étudier ces revendications, et commença à se réunir à Paris en juillet dernier. Ces juristes furent un français, M. Lyon; un anglais, M. J. F. I. William, et un américain, le colonel Hugh Bayne. Une Commission de savants belges, réputés par leur compétence en sciences historiques comme en sciences juridiques, fut organisée par notre gouvernement, et chargée de faire valoir nos droits.

Nous ne connaissons à ce sujet, à l'heure présente, que ce qu'a bien voulu nous apprendre la presse quotidienne; à savoir, cette liste de nos revendications et les noms de ces trois juristes chargés d'émettre un avis préalable.

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