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observe Gachard, on n'avait nulle idée de leur nature et de leur importance on reçut les papiers qu'il plut à la chancellerie autrichienne de renvoyer, mais les cartes. et documents de Ferraris ne furent point rendus. En 1844, le gouvernement belge réclama du gouvernement de Vienne une des deux Cartes du Cabinet: on éluda sa réclamation.

En novembre de la même arnée 1844, notre gouvernement s'adressa au gouvernement hollandais l'article 13e du traité du 19 avril 1839 assurait à 1 Belgique l'extradition des archives, cartes, plans et documents quelconques, concernant son administration. La Haye repoussa nos prétentions (1). Nous fùmes plus heureux quinze ans plus tard. Une négociation par voie diplomatique nous obtint, en 1859, un précieux exemplaire de la Carte au 11 520me, qui prit place aussitôt dans les collections du Dépôt de la guerre, aujourd'hui l'Institut cartographique militaire. M. le colonel Seligman, Directeur de l'Institut cartographique, nous a aimablement admis à examiner cette pièce, et nous le prions ici d'agréer l'expression de notre gratitude. Cet exemplaire de la grande carte de Ferraris, à l'échelle de 1 ligne pour 80 pieds, ou de 1 centimètre pour 115m,20 est en 275 feuilles (en réalité, l'Institut n'en possède que 272) et est exécutée au lavis sur papier à décalquer (2). L'examen attentif de la carte et l'« archaïsme » des écri

(1) Transmise en novembre 1844 au Cabinet de La Haye et conduite par le général Prisse, ministre de Belgique à La Haye, notre réclamation aboutit, en novembre 1845, à cette réponse du lieutenant-général de la Sarraz, ministre des Affaires Étrangères de Hollande, qui, de plus, releva d'une manière peu obligeante les assertions émises par le général Prisse. Voy. la Notice sur les Travaux topographiques exécutés au Dépôt de la guerre, 1876 (autographiée), par le lieutenant-colonel Jules Henrionnet, p. 7.

(2) Les dimensions de ces feuilles sont variables. Par exemple, la feuille 1 (Lombaertzyde) mesure 138 centimètres sur 45; la feuille 2 (Poperinghe), 172 sur 88; la feuille 3 (Beclers), 138 sur 88. Chacune est la réunion de plusieurs planchettes ».

tures, du dessin et des couleurs, nous confirment dans l'opinion que l'on est en présence d'un travail original exécuté de 1770 à 1777, ainsi qu'en attestent les dates inscrites sur plusieurs feuilles (1). Il semble bien que ce sont là les «< feuilles des planchettes » telles que Ferraris les annonçait dans sa Note de 1774. Les écritures sont lisibles et très intelligibles; mais ces feuilles sur papier à calquer ne sont point d'un travail achevé et parfait, comme le sont les magnifiques Cartes du Cabinet dessinées sur papier de Hollande sous les yeux de Ferraris de 1770 à 1777, en deux exemplaires, destinés l'un à l'empereur, à Vienne, l'autre au prince Charles de Lorraine, à Bruxelles, et tous deux reposant aujourd'hui aux Archives de guerre à Vienne. Tel qu'il est, cet exemplaire des << feuillets des planchettes >> paraît l'exemplaire livré par Ferraris vers 1777 au chancelier Kaunitz (2) et fait prendre patience à l'Institut carto

(1) Nous aimons de remercier ici M. le capitaine-commandant Bradfer, actuellement détaché au service de l'Institut cartographique, de l'aimable et parfaite obligeance avec laquelle il nous a facilité l'examen des feuilles que nous venons de décrire, et de son amabilité à nous aider de ses indications. Disons, en passant, que ces précieuses feuilles furent très détériorées pendant la guerre de 1914. Les soldats allemands, qui occupèrent durant la guerre tous les locaux de l'Institut cartographique, à La Cambre, ne les abandonnèrent à l'armistice qu'en laissant locaux et collections dans un désordre, une saleté et un état indescriptibles : nous les savons coutumiers de tels faits. Ainsi, le bel atlas manuscrit, dont nous parlons, fut retrouvé relégué dans un grenier et gisant sous une abominable fenêtre-tabatière, à demi cassée, qui ne se faisait pas faute de laisser pénétrer les pluies et les neiges. -- On sait que, depuis août 1874, les services de l'Institut cartographique militaire sont installés dans les vastes bâtiments de l'ancienne abbaye cistercienne de La Cambre, aux portes de Bruxelles.

(2) Ces feuilles sont marquées chacune du cachet hollandais à l'encre noire Archiev Oorlog. Elles ne paraissent autre chose que l'exemplaire de l'Original de la Carte du Cabinet donné le 22 mars 1817 à la fille et unique héritière de Ferraris, par ordre impérial, c'est-à-dire l'exemplaire des « feuilles originales ou des planchettes >> livré par Ferraris vers 1777, après achèvement de ses travaux, à la chancellerie de Vienne. Nous avons dit que la fille de Ferraris le

graphique militaire, en attendant que Vienne nous cède ou plutôt nous restitue une de ses deux cartes du Cabinet.

Le savant archiviste et historien Gachard termine sa Nolice de 1843 per ces lignes, qui restent de saison :

« Le gouvernement belge, s'il s'adressait aujourd'hui » à la Cour de Vienne, ne pourrait-il espérer qu'on lui >> rendît au moins l'un des exemplaires d'une carte qui » intéresse spécialement la Belgique et qui a été exécutée en » notre pays et aux frais de la nation ? C'est un point qu'il » serait téméraire à moi de décider; mais, si les gouverne>>ments étaient toujours inspirés par l'équité et par la » justice, la solution ne serait pas douteuse. »

L'appréciation finale de Gachard s'applique, non seulement à la Carte du Cabinet, dessinée en deux exemplaires de 1770 à 1777, mais à l'ensemble des documents manuscrits de Ferraris relatifs à cette Carte et d'une

vendit au gouvernement hollando-belge, avec les cuivres de la carte gravée. On conçoit que le gouvernement néerlandais, tout en conservant les cuivres des vingt-cinq feuilles de la carte gravée, nous ait cédé, en 1859, ces feuilles originales de la grande carte: elles étaient d'ailleurs devenues sans valeur militaire pour lui, quoique d'un inappréciable intérêt pour nous. Il est, du reste, impossible de reconnaître, dans ces feuilles possédées par l'Institut cartographique militaire, une « copie » faite vers 1859; ajoutons que l'exécution d'un tel décalque des 275 feuilles eût coûté des frais immenses et que le labeur eût demandé un temps énorme. Il serait intéressant de consulter aux archives du Ministère des Affaires Étrangères, à Bruxelles, les documents relatifs aux négociations de 1859.

Le lieutenant-colonel Hennequin, ouvr. cité, p. 215, dit que la carte reçue en 1859, par le gouvernement belge est « une copie, probablement de seconde main, » de la Carte du Cabinet; mais il semble avoir ignoré la cession faite par l'Autriche en 1817, à la comtesse Zichy-Ferraris, que nous venons de rappeler. C'est aussi, peut-être, parce qu'il ignorait cette cession et parce qu'il voulait s'expliquer la présence à La Haye d'un exemplaire de la grande carte manuscrite, que Hennequin a émis, pp. 214-215, l'assertion d'un exemplaire « saisi, avec les cuivres, en 1794, dans les caves de » l'imprimeur de Ferraris, par les autorités françaises », et restitué, avec les cuivres, en 1816 par la France à la fille de Ferraris, qui céda le tout au gouvernement hollando-belge.

extrême valeur tant historique que topographique : emportés de Bruxelles en 1792, eux aussi reposent au Kriegsarchiv de Vienne, en leurs caisses en bois de chêne, à côté de ces exemplaires de la grande Carte. De peu d'intérêt pour les visiteurs autrichiens du Kriegsarchiv, ces documents sont infiniment intéressants pour les Belges, et la vraie place de ces documents, comme d'une au moins des deux superbes Cartes de nos anciennes provinces, est dans les collections de l'Institut cartographique militaire de Belgique ou peut-être mieux encore parmi les principales richesses de la Bibliothèque Royale.

B. LEFEBVRE..

L'extraction du charbon

aux États-Unis

Les richesses de notre sous-sol, celles des houillères anglaises et des charbonnages allemands, nous ont, comme nos deux voisins, rapidement transformés en industriels et en exportateurs toujours en quête de nouveaux marchés; de même, les énormes gisements de charbon gras et d'anthracite que possèdent les Américains ont fait naître chez eux une activité industrielle qui, depuis 1880, et surtout depuis 1900, s'est développée à toute allure. C'est grâce au charbon que nous sommes devenus la plus grande usine du monde, écrit M. Lesher, éditeur dù Cool Age. Si la valeur de leurs récoltes et la belle variété de leurs produits agricoles dépassent et dépasseront longtemps encore celles de tous les pays dont la population est instruite et laborieuse, leur soussol aussi renferme et livre des quantités insurpassées de combustibles de toute espèce charbon, pétrole, lignite, gaz. On peut y ajouter les milliards de tonnes de tourbe dont l'importance commerciale ne date que de 1908 et qui, sans être donc complètement dédaignées, ne sont guère jusqu'à présent utilisées comme combustible; on ne peut oublier non plus les magnifiques réserves de houille blanche disséminées sur toute l'étendue du territoire. A elle seule, la chute du Niagara, quel capital et quel HP ne représente-t-elle pas ?

Voici dans un tableau d'ensemble l'importance respective de ces combustibles :

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