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Le vieillard: Mes yeux s'obscurcissent.

Le médecin : Encore un effet de l'âge, vénérable vieillard.
Le vieillard: Je souffre de vives douleurs dans le dos.
Le médecin : O vieillard épuisé, cela aussi tient à votre âge.
Le vieillard Je ne digère plus aucun aliment.

Le médecin : Faiblesse d'estomac : c'est votre grand âge.
Le vieillard Je respire difficilement.

Le médecin Oui, de la dyspnée. Voilà, quand vient le grand âge, deux cents maladies lui font escorte.

Alors le vieillard s'écria: Imbécile ! tu ne fais que me répéter la même chose. Est-ce tout ce que tu as appris de médecine ? Homme insensé, tu n'as donc pas un grain d'intelligence, pour ne point savoir que Dieu a créé un remède pour chaque maladie ! Ane stupide, etc...

Là-dessus, le médecin lui dit : O vieillard, qui passez les soixante ans, cette susceptibilité et cette colère viennent aussi de votre grand âge. L'affaiblissement de vos membres et de vos forces a diminué votre empire sur vous-même et votre patience.

Un homme de votre âge ne peut supporter deux mots sans pousser des clameurs, ni une gorgée de liquide sans vomir. » « Excepté toutefois (rectifie le poète) l'homme âgé qui s'est enivré de Dieu : dans le cœur de celui-là exulte la vie bienheureuse; d'extérieur décrépit,il est jeune au dedans » (1).

Aussi bien, si Djélal eût été le médecin du vieillard quérulant, lui aurait-il indiqué le seul remède que Dieu créa pour cette maladie : »

Ne regarde pas ta joue charnelle qui se flétrit et s'excave, Regarde ta joue spirituelle: que celle-ci soit douce et délec

[table. Le corps sombri [par l'âge] ressemble à un corbeau et le [monde du corps est un hiver; Qu'entre ces deux tristesses fleurisse un éternel printemps (2).

Les médecins du corps, dit Ghazzali, ont souvent courte vue : « Sans aucun doute, le médecin, le physicien et l'astro

(1) Masnavi, trad. sup. cit., pp. 269-270.

(2) F. Hadland Davis, The Persian Mystics. I. Jalalu'd-Dîn Rúmi. London, 1912, p. 46.

logue ont raison, chacun dans sa spécialité. Mais ils ne voicnt pas que la maladie est, pour ainsi parler, un câble d'amour par lequel Dieu hisse jusqu'à lui les saints, ceux dont il a dit J'étais malade, et vous ne m'avez pas visité. — La maladie est une de ces expériences précieuses, par lesquelles l'homme s'élève à la connaissance de Dieu... » (1).

Terminons sur cette parole du grand théologien arabe. De l'avoir transcrite à la fin d'un article profane, cela nous vaudra peut-être l'indulgence de ces ascètes musulmans, tel le soufi al Hojwiri († 1063 ou 1071), pleins d'une austère défiance pour toutes ces curiosités frivoles fussent-elles

d'ordre médical · qui n'apportent à l'homme aucune utilité durable « La science est immense et la vie est courte : aussi n'est-il point requis d'apprendre toutes les sciences, comme l'Astronomie, la Médecine et l'Arithmétique, etc., mais seulement, de chacune d'elles, le minimum qui intéresse la loi divine assez d'astronomie pour reconnaître, la nuit, les heures de la prière; assez de médecine pour s'abstenir de ce qui est nuisible; assez d'arithmétique pour comprendre la division des parts d'héritage et pour calculer la durée de l'idda » (2).

J. M., S. J., D. Sc.

(1) The Alchemy of Happiness, by Al Ghazzali. Translated from the hindustani, by Claud Field. London, 1910, p. 37.

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(2) (Idda période pendant laquelle il est interdit à une veuve, ou à une femme divorcée, de contracter un nouveau mariage.) The Kashf al-Mahjub, the oldest persian Treatise on Sufiism, by al-Hujwiri. Translated by R. A. Nicholson. « Gibb Memorial Series », vol. XVII. Leyden and London, 1911, p. 11.

II

LES COMBUSTIBLES AUX ÉTATS-UNIS

II. LE PÉTROLE (1)

Si déjà avant la guerre, la lutte était engagée entre le charbon et le pétrole, depuis l'armistice le champ et l'acharnement de la lutte ne connaissent plus ni trêves ni limites. La pénurie et le haut prix du charbon en Europe, les progrès de l'aviation, les services rendus par les automobiles pendant la guerre et la multiplication rapide de ces véhicules depuis quatre ans ont donné au pétrole une vogue extraordinaire qui a poussé prospecteurs et ingénieurs à en intensifier la production et à en faciliter l'emploi. Au premier rang des producteurs, et de loin et depuis toujours, les États-Unis n'ont qu'une crainte : l'abondance de leurs réserves est-elle assurée ? Les appréciations de leurs spécialistes et géologues sur l'importance de ces réserves sont loin d'être précises et concordantes et les richesses en huile que renferme le sous-sol de leurs concurrents sont aussi imparfaitement évaluées.

Hérodote, paraît-il, aurait déjà connu les puits de pétrole de la Perse; en tout cas, ces souvenirs classiques n'étaient pas présents à la mémoire des paisibles fermiers de la région de Titusville, au N.-O. de la Pensylvanie. Ils avaient bien remarqué que des matières huileuses apparaissaient de temps à autre à la surface du sol; mais ils se bornaient à les recueillir telles quelles plutôt par curiosité que pour l'usage. En 1859, un d'eux, nommé Drake, entreprit le forage d'un puits et arrivé à 22 m. de profondeur, au lieu de l'eau qu'il cherchait, tomba sur une nappe d'huile.

Désolé, il ne comprit pas qu'il avait la richesse sous la

(1) Cfr. REVUE DES QUESTIONS SCIENTIFIQUES, janvier 1922 ; avril 1922.

main; ce n'est qu'un peu plus tard que furent reconnues les propriétés de ce liquide gluant, salissant et puant. Les environs boisés et pittoresques de Titusville, où les habitants des fermes clairsemées menaient une existence si calme, furent transformés et envahis par les chercheurs d'huile et leurs « derricks ». Depuis lors, la fièvre du pétrole a sévi presque continuellement aux États-Unis avec ses alternatives de déclin et de recrudescence.

Si beaucoup de capitalistes ont réalisé de belles fortunes dans cette industrie, il y a peu de genres d'affaires dans lesquels de plus grandes sommes d'argent aient été perdues. Que de puits considérés comme fabuleux n'ont eu qu'une existence éphémère ! La découverte du pétrole dans une région y provoque toujours un « boom » et en peu de temps la valeur des terrains augmente dans des proportions américaines. L'esprit de spéculation qui tente la foule est habilement exploité par des brasseurs ou des lanceurs d'affaires et témérité, naïveté, ignorance, amour du lucre et du risque amènent des catastrophes.

De 1859 à 1920, les États-Unis ont produit, en chiffres ronds, de 8 à 9 milliards d'hectolitres de pétrole. A partir de 1875, leur production double environ tous les 10 ans :

1875 12.500.000 barils (1) 1885 22.000.000

1895 53.000.000

1903 100.000.000

1910 218.000.000

1920 443.000.000

1921 470.000.000 barils.

Depuis plusieurs années, leur quote-part annuelle dans la production mondiale n'est pas inférieure aux deux tiers, malgré le nombre croissant de rivaux, malgré l'apparition du Mexique dont la production toute récente était déjà en 1919 supérieure à celle de la Russie de 1916.

De 1857 à 1916, les États-Unis ont fourni 60 % de la production mondiale, la Russie 27 %, le Mexique et les Indes Hollandaises chacun 2.5 %, la Roumanie et la Galicie chacune 2%. Depuis 1916, la situation est devenue trop

(1) Le baril contient officiellement 42 gallons ou 160 litres; en fait, cette mesure est dépassée.

anormale en Russie, Roumanie et Galicie, pour qu'on puisse prolonger jusqu'en 1920 la période de comparaison.

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La production mondiale de 1920 atteint 684 millions de barils. Dans ce total la part des

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Le pétrole qui à ses débuts est resté assez longtemps un produit dont l'Est, avait le monopole naturel, comme celui du charbon, est actuellement la richesse de l'Ouest, du Centre, du Sud des États-Unis. Sa répartition est plus large que celle de la houille. On peut ramener à cinq les grandes zones pétrolifères et plusieurs d'entre elles ont successivement occupé le premier rang.

Le bassin apalachien est le plus ancien, et jusqu'en 1875, pendant 16 ans, il fut le seul qui alimentât le marché national; à partir de 1887 sa quote-part descend à 90 %, elle tombe à 50 % en 1901 et à 6 % environ actuellement. Il s'étend du Nord au Sud le long du flanc occidental de la chaîne des Alleghanys, de l'État de New-York à celui d'Alabama, et ne dépasse pas vers l'Ouest le centre de l'Ohio. Le rôle de la Pensylvanie y a été prédominant

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