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cieux, se dégageait comme une sensation de la grandeur fastueuse du monde créé. Que sera-ce désormais si l'on réfléchit aux proportions véritables de ces points de lumière? Chacun est plus volumineux que tout ce que nous connaissons; chacun a sans doute essaimé son petit cortège de planètes qui l'encadrent majestueusement. Et puisque, dans l'espace indéfini, nous sommes peut-être, sur cette terre minuscule, les seules créatures capables de connaître ces merveilles, ce doit être notre occupation propre de chercher avidement à les scruter toujours de plus près, pour en plus admirer les beautés. La remarquable découverte de M. Michelson est faite pour y aider.

R. LANGE.

Le comportement animal

Les effets de la lumière et de la pesanteur sur une chenille

Dans les sciences naturelles, plus que partout ailleurs, une théorie ne vaut que ce que valent ses preuves expérimentales. En Physiologie pourtant, un expérimentateur ne doit pas espérer que les résultats entraînent mathématiquement l'adhésion sans réserve de l'esprit. La multiplicité des facteurs qui interviennent dans la constitution d'un phénomène de cette sorte, l'inconnaissance où nous sommes encore de plusieurs d'entre eux et en particulier du plus important de tous, la Vie, ne donnent qu'une valeur problématique et par conséquent provisoire aux conclusions obtenues. Nous avons cependant le droit d'exiger d'une théorie, avant de l'accepter, qu'elle explique les faits expérimenta ix mieux que ses devancières et qu'aucun de ces faits ne soit en contradiction manifeste ou déguisée avec les principes ou les hypothèses qu'elle a choisis.

Il est curieux de constater que des Naturalistes férus de mécanisme, pour qui donc des faits d'expérience devraient seuls compter, paraissent dédaigner ces principes élémentaires et vouloir soumettre la Nature à d s conceptions aprioristes, croyant mieux servir ainsi la cause de la Science.

J. Loeb, par exemple, a formalé la théorie des Tropismes dans le comportement animal. Nombre de savants le considèrent comme un maître; en quoi ils n'ont peut

être pas tort. Mais à sa suite, sans presque d'examen ni de discussion, ils enregistrent comme définitives ses expériences. Ceci est moins heureux.

Vue d'un peu loin, la théorie loebienne est séduisante, à cause de sa simplicité; ses expériences semblent probartes, parce que soigneusement sélectées. Aussi, pendant plus de vingt ans, elle bat son plein. Qu'un naturaliste circonspect émette quelques doutes sur sa valeur, on crie haro sur lui, en le traitant de vitaliste, c'est-à-dire, en somme, de spiritualiste, épithète qui doit le désho orer à jamais. Et des adversaires de large envergure, comme Jennings, sont obligés, pour se faire lire, de déclarer qu'envers et contre tout, ils demeurent mécanistes, quoique leur opinion, basée sur de soigneuses expériences, les entraînerait plutôt hors de la conception matérialiste.

Et voici que, pourtant, l'on se rend compte que la théorie loebienne craque de tous côtés. Il semblerait qu'instruits par cette expérience, les hommes d'études dussent se montrer plus circonspects. Que non pas ! G. Bohn, qui a compris les faiblesses des Tropismes, invente la «< polarité », théorie de même tendance que celle de Loeb, moins claire encore, peut-être, et moins vérifiée; Buddenbrock, s'appuyant sur la «tonicité musculaire », ne fait que changer le problème de place sans sortir de l'axe matérialiste. Cependant les faits montrent clairement que des facteurs exclusivement matériels, et donc inéluctablement déterminants, ne suffisent pas à expliquer les phénomènes de la Vie, en l'espèce le comportement animal.

Nous en voudrions donner une preuve ici.

Une des expériences cruciales de J. Loeb concerne une petite chenille de papillon que cet auteur désigne sous le nom de Porthesia chrysorrhaea. Le nom officiel de ce Lépidoptère est Leucoma phaeorrhaea Donovan (1).

(1) La rectification a été faite dans Novitates Zoologicae, JOURN. OF ZOOL., edited by Lord Rothschild. Vol. XXIV, no 2, 31 août

Cette chenille est très commune, trop commune, dans nos pays. Ses bourses soyeuses d'un blanc gris pullulent en autonne aux intersections des branches d'arbres fruitiers, tels que pruniers, mirabelliers, etc....; elles contiennent d'innombrables sujets minuscules qui y dorment tout l'hiver et en sortent aux premiers rayons du printemps. Loeb les a étudiées d'une façon toute particulière et en parle de telle sorte que l'on est autorisé à croire qu'il les considère comme le type des animaux phototropiques positifs. Il les a citées dans la plupart de ses ouvrages sur la question des Tropis nes (1).

Voici à peu près comment se résument ses expériences et leurs conclusions:

Si l'on place ces chenilles, prises à la sortie du nid et maintenues à je n, à l'extrémité d'un tube à essai posé horizontalement sur un table, dans une chambre éclairée par une seule fenêtre, de façon que le grand axe de ce tube soit perpendiculaire au plan de la fenêtre, elles se dirigent toutes rapide nent du côté de la fenêtre et se groupent à l'extrémité du tube où elles demeurent immobiles. Si l'on retourne alors le tube de 180o, elles renouvellent leur mouvement vers la lumière. Si le tube fait un angle avec le plan de la fenêtre, les chenilles, placées comme précédemment, se rassemblent à l'extrémité du tube la plus proche de la fenêtre. Si le tube est placé parallèlement à la fenêtre, elles s'éparpillent à sa partie supérieure. Si le tube est placé perpendiculairement à la

1917. Le genre désigné par Loeb, sous le nom de Porthesia Chrysorrhaea a été scindé en Arctornis Chrysorrheaa Feussl (vulg. culdoré), et Leucoma phaeorrhaea Donovan (vu), cul-brun). La chenille du premier porte deux lignes parallèles longitudinales rouges sur le dos, celle du second, deux boutons orange seulement, sur les 9 et 10 anneaux. C'est celui-ci qui a servi aux expériences de Loeb et aux nôtres.

(1) Voir en particulier : Studies in General Physiology. Univ. Chicago Press, 1905. The dynamics of living matter. Columb. Univ. Press, 1906. La conception mécanique de la vie. Trad. par H. Mouton, Alcan, 1914.

fenêtre, mais de façon qu'un pinceau lumineux éclaire seulement son extrémité la plus éloignée de la source lumineuse, les animaux déposés à cette extrémité rampent directe nont vers la fenêtre et, sans hésitation, passent de la partie directement éclairée du tube dans celle qui ne l'est que par lumière diffuse, montrant ainsi, observe Loeb, que leur orientation est déterminée par la direction des rayons et non par des différences d'intensité de la lumière.

Le tube étant perpendiculaire à la fenêtre et les chenilles groupées à son extrémité du côté de la fenêtre, si l'on recouvre parmoitié le tube de ce côté avec une boîte opaque, on voit bientôt les ani naux apparaître à la limite entre la partie sombre et la partie éclairée et s'y grouper « at the top of the test tube ». Loeb explique qu'ils y sont attirés par les rayons diffusés par les murs de la chambre. Mais dès qu'ils viennent à la partie éclairée, ils sont sollicités à nouveau par la lumière directe, d'où ils manifestent une tendance à ramper de nouveau dans la direction de la fenêtre. Mais alors, ils rentrent dans l'ombre opaque et reviennent en arrière. Finalement, ils se mettent en équilibre phototropique à la limite des deux zones, éclairée et sombre. Si le tube, placé perpendiculairement à la fenêtre, est divisé en deux parties, dont l'une, du côté de la chambre, est transparente, et l'autre, du côté de la fenêtre, est opaque, excepté sur une ligne longitudinale de 2 mm. de largeur, les chenilles posées à l'extrémité de la partie éclairée rampent vers l'extrémité de la partie sombre. Si cette partie, au lieu d'être tout à fait noire, était seulement dans l'ombre, elles se comporteraient de même, car ce qui les attire, ce n'est pas l'intensité lumineuse mais la direction des rayons.

Si, dans toutes ces expériences, il y avait plusieurs fenêtres au lieu d'une seule, le mouvement des chenilles s'opérerait vers la plus proche.

Si, enfin, des bourgeon frais d'arbres fruitiers sont

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