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s'intéresser avec passion, mais où, cependant, on ne doit voir que des hypothèses, sans qu'il puisse être dit que ce soient les seules possibles en conformité avec la loi de la gravitation.

Après avoir beaucoup développé les hypothèses cosmologiques d'Einstein et de Sitter, M. Becquerel, entrant résolument dans la voie de la métaphysique, a cherché à faire concevoir quel pourrait être le point de vue d'un « sur-observateur » en le comparant au point de vue de l'homme qui, faute d'une dimension, doit se résigner à ne pas atteindre à la nette perception de la courbure de l'espace.

Les théories d'Einstein ont, comme il fallait s'y attendre, donné déjà naissance à des généralisations: celle de Weyl d'abord, celle d'Eddington ensuite qui constitue, si l'on peut dire, une sorte de sur-généralisation. Voici, grosso modo, de quoi il s'agit :

Le champ de gravitation n'est autre que la manifestation de la courbure de l'univers en présence de la matière, et, de même que sur une surface courbe, la direction n'y est pas intégrable. Que l'on suppose que la longueur ne le soit pas non plus; cette non-intégrabilité de la longueur va se traduire par un autre champ de force, et l'on retombe précisément ainsi sur les lois de Maxwell généralisées. Mais rien ne dit que ce ne soit pas là une concordance purement formelle; et, sur ce point, Einstein n'est pas sans faire quelques réserves.

Eddington va plus loin encore. Il supprime la restriction, encore admise par Weyl, que la variation de longueur d'un vecteur par déplacement parallèle soit indépendante de la façon dont s'effectue le transport de ce vecteur, et il aboutit ainsi à une géométrie plus générale encore; mais on ne saurait affirmer que la clarté augmente au fur et à mesure que l'on progresse parmi ces généralisations successives. On y rencontre toutefois un résultat frappant: Eddington a montré que, si nous admettons la géométrie de Weyl, et, a fortiori, la sienne, il doit nous apparaître deux champs de force de nature différente et cinq lois de conservation dont quatre sont liées à la non-intégrabilité de la direction et une à la nonintégrabilité de la longueur. Or, c'est bien là ce que nous avons constaté en reconnaissant l'existence du champ de gravitation auquel est liée la conservation de l'impulsionénergie qui se traduit par quatre formules, et celle du champ

électromagnétique auquel est liée la conservation de l'électricité ne donnant lieu qu'à une formule.

Nous avons essayé, dans les pages qui précèdent, de donner, en langage courant, une idée d'ensemble de la physionomie qu'offre, à travers le symbolisme mathématique, seul moyen d'expression permettant quelque précision en un tel domaine, le remarquable exposé de M. Becquerel. Un tel résumé peut être de nature à faciliter la lecture de cet exposé, pour la raison donnée au début de cet article; il ne saurait, en tout cas, y suppléer; et nous estimons que quiconque possède une connaissance moyenne de l'analyse mathématique et de la mécanique rationnelle ne saurait trouver de meilleur guide pour se diriger vers ces nouveaux et prestigieux horizons révélés à nos regards par le génie d'Einstein.

PHILBERT DU PLESSIS.

II

UNE HYPOTHESE SCIENTIFIQUE SUR LE
PROBLÈME DES BAGUETTISANTS

Nous avons dit ici-même (1) la difficulté centrale du problème des baguettisants; cette nécessité où nous sommes encore d'analyser des influences physiques au moyen des réactions d'un instrument humain, introduisant à sa suite des perturbations d'ordre physiologique et psychologique. Un grand pas serait fait le jour où un enregistreur inanimé pourrait être conçu et réalisé : il serait la mise en œuvre d'une hypothèse scientifique sur les causes physiques des phénomènes ; l'hypothèse elle-même naîtra d'expériences où l'on se sera efforcé de dissocier, dans les recherches actuellement en notre pouvoir, l'élément purement physique des éléments d'ordre organique.

Le travail se poursuit de différents côtés, en France, en Autriche, en Allemagne. Longtemps des préjugés, s'autorisant

(1) Voir REVUE DES QUEST. SCIENT., janvier 1922, pp. 185-191.

du nom de Chevreul, ont mis obstacle à la prise en considération de ces efforts, isolé les chercheurs, gêné la mise en commun des résultats acquis. Il semble que cet ostracisme commence en fin à disparaître. Déjà la REVUE DES QUESTIONS SCIENTIFIQUES (1) a signalé l'apparition de livres français où des praticiens de la baguette ont tenté de cataloguer leurs impressions, de classifier les influences perçues, de décrire les critères spécifiques des réactions organiques produites par les différents corps. On peut essayer dès maintenant d'aller plus loin. L'ensemble de la question est clairement exposé dans le chapitre que M. Charles Richet vient de consacrer à la baguette divinatoire au cours de son important Traité de Métapsychique.

Une publication allemande récemment parue fournit une contribution fort suggestive aux recherches. Nous devons remercier ici l'éminent membre de l'Institut, M. Georges Lemoine, d'avoir bien voulu la signaler à notre attention. L'analyse abrégée que nous en donnerons aidera peut-être qelque physicien à entreprendre les vérifications qui s'imposent.

Les expériences, faites au deuxième Institut Physique de Vienne à partir de novembre 1919, ont été publiées dans le numéro du 23 décembre 1921 de la revue berlinoise DIE NATURWISSENSCHAFTEN, par MM. Ed. Haschek, de Vienne, et Karl F. Herzfeld, de Munich, sous ce titre : Contribution à l'explication physique de la baguette divinatoire.

On prend soin de nous avertir que le baguettisant fort expert, mais désintéressé, M. le conseiller Dr Waagen, géologue-chef de l'Institut Géologique de Vienne, est un savant très habitué à la critique scientifique en matière de géologie ; mais, s'avouant profane en physique, il n'apporte pas d'idées préconçues dans ce domaine.

L'étude ne portant pas sur l'aspect physiologique du problème, résumons, pour n'y plus revenir, ce qui a trait aux impressions sensibles de l'opérateur. M.W. ne peut les décrire avec précision; il les localise principalement dans les avantbras, et les caractérise comme une excitation ou tension nerveuse, perceptible surtout quand les avant-bras tenant la

(1) Voir avril 1922, pp. 458-461.

baguette sont à angle droit avec le corps, et que leurs muscles sont ainsi plus contractés.

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La sensibilité diminue lorsque la concentration de l'attention est gênée par une cause quelconque. Cette concentration de l'attention semble jouer un rôle très important. Mais cette remarque nous est personnelle elle suffit par ellemême à expliquer le discernement d'influences symptomatiques recherchées au milieu de mouvements complexes, sans qu'il soit besoin de recourir, comme le fait dans son livre M. Padey, à un fluide intentionnel bien dangereux pour l'objectivité des résultats.

M. W. constate que sa sensibilité de baguettisant peut disparaître momentanément par suite de surexcitation nerveuse provenant des dispositions de l'organisme, ou de phénomènes atmosphériques, en particulier quand souffle le fohn; par contre, elle est favorisée par une légère excitation comme celle que provoque l'alcool absorbé en petite quantité.

Pour M. W. la baguette n'est que l'aiguille indicatrice de l'instrument. Chaque sourcier détermine donc la matière, la forme, les dimensions de la baguette qui lui convient le mieux. Celle dont fait usage le Dr W. est un fil de fer en spirale du modèle employé dans les rhéostats, fil de omoOI d'épaisseur, spires de omo15 de diamètre, longueur totale om50 environ. Il la tient des deux mains, mais sans renverser les paumes vers le ciel, et lui donne la forme d'un U retourné. D'autres baguettisants allemands utilisent des fils métalliques d'un diamètre de 0,004 repliés en boucle.

M. W., comme d'ailleurs beaucoup de baguettisants, enregistre ce qu'il appelle des « secousses spécifiques » suivant la substance qui l'influence; c'est ainsi qu'il identifie la matière de l'objet agissant d'après le sens des rotations de sa baguette et l'intensité des secousses.

MM. Haschek et Herzfeld, bornant là leurs remarques sur les facteurs physiologiques, ont sagement réduit leur programme à reconnaître quels objets extérieurs peuvent produire ces mouvements.

Ils ont opéré en laboratoire, car là seulement on peut assurer l'uniformité des conditions extérieures, au prix, il est vrai, d'une fatigue plus grande de l'opérateur. Le terrain d'expé

rience (rez-de-cha.issée de l'Institut de Physique de Vienne), fut préalablement exploré à la baguette. Le Dr W. y localisa deux zones d'influence rhabdique correspondant à un ventilateur électrique et à son rhéostat, installés dans des caves sous-jacentes et dont la situation, vérifiée par la suite, était inconnue des expérimentateurs. Les essais furent donc limités à la partie du laboratoire libre de toute influence perturbatrice.

On s'attacha à éviter toute suggestion inconsciente de la part de personnes au courant des recherches tentées. Dans ce but, M. W. quittait la salle avant la préparation de l'expérience, et n'y rentrait qu'à un signal convenu, tandis que le préparateur sortait à son tour. De la sorte, ni le sourcier, ni son contrôleur ne savaient ce qui avait été disposé, et aucune communication n'était possible entre eux et le préparateur.

Les études portèrent sur quelques litres d'eau et sur des fragments métalliques de 100 centimètres carrés ou davantage, cachés sous du papier ou sous des boîtes en carton.

La première question envisagée fut celle-ci : par quelle influence peut-on discerner les corps cachés ?

Il fallait que l'explication adoptée fût assez générale pour répondre non seulement aux expériences de M. W., mais aux essais du même genre faits par d'autres; on contrôlera en particulier que les indications de la baguette dépendent de la masse et de la distance des substances agissantes; par exemple, que de l'eau en grande quantité est encore perceptible à une profondeur de 250 mètres.

La verticale au-dessus du corps caché joue un grand rôle, car c'est surtout sur cette verticale que se meut la baguette. On vérifia d'abord s'il était possible que des émanations gazéiformes fussent émises par l'objet. L'hypothèse est à rejeter, car de l'eau enclose dans un récipient de verre fermé par soudure du verre continuait à agir.

MM. H. et H. éliminèrent ensuite les différences de température, après avoir constaté que l'eau froide et l'eau chaude agissaient de façon identique.

Quant à l'action d'une variation de l'humidité, ou d'ondes élastiques quelconques émises par le sourcier et réfléchies par l'objet étudié, elle semble inadmissible dans les essais au laboratoire.

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