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LETTRE

DE

S. S. PIE XI

Le 27 avril de cette année, la SOCIÉTÉ SCIENTIFIQUE DE BRUXELLES avait tenu à honneur d'exprimer au Souverain Pontife son respectueux attachement.

Sa Sainteté daigna répondre à cette adresse par la lettre autographe que nous sommes heureux de publier ici.

Au cher Fils, M. D'OCAGNE,

Président de la Société scientifique de Bruxelles

PIE XI, PAPE

BRUXELLES.

CHER FILS, SALUT ET BÉNÉDICTION APOSTOLIque.

Nous avons accueilli avec une particulière bienveillance l'adresse par laquelle la SOCIÉTÉ SCIENTIFIQUE DE BRUXELLES a voulu, dans une délicate pensée et dans un hommage unanime, Nous exprimer sa filiale soumission et son fidèle dévouement.

Très touché de cette démarche, Nous vous en exprimons, Cher Fils, ainsi qu'à tous les membres

de votre méritante Société, Notre vive reconnaissance. Vos ANNALES aussi bien que votre REVUE DES QUESTIONS SCIENTIFIQUES Nous sont bien connues, et les nombreuses et importantes publications de votre Société témoignent de sa vitalité féconde. En Nous réjouissant du développement qu'a pris votre Association, Nous formons le vœu que, fidèle à ses principes et à sa noble devise, elle se répande de plus en plus. Comme gage de succès croissants et des faveurs divines que Nous appelons sur vos travaux, Nous vous accordons de grand cœur, Cher Fils, à vous et à tous les membres de la SOCIÉTÉ SCIENTIFIQUE, Notre paternelle bénédiction.

Rome, du Vatican, le 25 mai 1922.

Punch PP Xx

LE RADIUM

DÉCOUVERTE. PROPRIÉTÉS. UTILISATION(1)

La découverte du Radium fut assurément une des plus remarquables du XIXe siècle. Elle n'attira peut-être pas dès sa naissance l'attention du grand public, mais l'émoi des savants émerveillés par les singulières propriétés du nouveau venu se répand chaque jour davantage parmi les milieux cultivés. Cependant, pour beaucoup, le radium est encore un produit entouré de mystère, remarquable par son prix élevé et son action biologique tellement puissante que certains en redoutent l'emploi.

Ce radium, il faut le mieux connaître, pour rendre un juste hommage à la sagacité de ceux qui l'ont découvert et pouvoir apprécier les remarquables conceptions qu'a permises son étude.

Ce radium apporte à notre humanité souffrante non pas une panacée universelle, mais un agent thérapeutique remarquable grâce auquel le traitement des tumeurs. bénignes et malignes prend une orientation nouvelle.

Son histoire est attachante comme un roman. Les étapes de sa découverte, l'exposé de ses propriétés, l'étude de sa généalogie et de sa lignée, le principe de son utilisation en biologie et en thérapeutique, tout mérite de retenir l'attention.

(1) Conférence faite à la Société scientifique de Bruxelles, le mércredi 26 avril 1922,

I. LA DÉCOUVERTE DE LA RADIO-ACTIVITÉ ET DU RADIUM

Quand le recul du passé, estompant les détails, laisse seulement en valeur les faits les plus saillants, les grandes découvertes paraissent souvent l'œuvre d'un seul homme. Nos arrière-petits-enfants se contenteront d'apprendre que M. et Mme Curie isolèrent le radium, et ouvrirent en l'étudiant un nouveau et important chapitre de physique. Ce sera justice. Mais nous, les contemporains, tout en rendant hommage au génie de ces deux savants, nous devons, pour notre instruction personnelle, nous intéresser aux détails qui ont préparé ou accompagné l'éclosion de cette brillante découverte. Cet exposé de faits n'a pas qu'un intérêt historique, il montre comment les grandes découvertes apparaissent à leur heure, préparées souvent longtemps, très longtemps à l'avance, favorisées par les préoccupations actuelles des contemporains et rendues possibles grâce aux perfectionnements du matériel des laboratoires. On verra de simples récréations scientifiques, des erreurs parfois, le hasard souvent, s'associer, en des proportions variées, à la géniale inspiration du chercheur perspicace.

L'histoire du radium est des plus suggestives à cet égard. Sa découverte est intimement liée à celle des rayons X, dont il est intéressant de rappeler l'origine, car ici encore, nous trouvons un ensemble de faits en faveur de la thèse énoncée concernant la génération des grandes découvertes.

La découverte des rayons X. Remonter au déluge n'est point notre intention. Cependant, il faut citer les expériences réalisées par l'abbé Nollet qui étudia, au XVIIIe siècle, le curieux aspect des décharges électriques dans un œuf de verre où l'on faisait un vide progressivement croissant. La beauté des phénomènes lumineux

amena un souffleur de verre de Bonn, un nommé Geissler, à réaliser ces tubes singuliers qui, sous l'influence du passage de l'électricité, s'illuminent de couleurs vives et variées, faisant l'admiration des observateurs. Ces expériences presque enfantines suggérèrent à nos savants modernes l'idée d'analyser de plus près le phénomène. Sir William Crookes, mort à Londres en 1919, à l'âge enviable de 87 ans, présenta en 1879 un remarquable travail sur la matière radiante. Lançant un courant de haute tension dans des tubes de verre, où l'on avait fait un vide aussi parfait que possible, il étudia, partant de la cathode (c'est-à-dire de la tige métallique réunie au pôle négatif de la source), des radiations nouvelles, appelées rayons cathodiques. Ces rayons invisibles se propageaient en ligne droite, révélant leur présence, soit en faisant briller les corps phosphorescents, soit en provoquant des phénomènes mécaniques mis en évidence par des expériences variées. Ces rayons sont déviés par l'aimant. Ils ne semblent pas sortir de l'ampoule. Cependant, un Autrichien, Lenard, démontra qu'ils étaient susceptibles de traverser une mince plaque d'aluminium et de se propager dans l'air libre où ils s'amortissaient rapidement.

Les travaux de W. Crookes eurent un retentissement énorme; tous les laboratoires acquirent ses tubes et partout l'on répéta ses expériences. Pendant 16 ans les physiciens firent des rayons X sans le savoir ! La plupart des tubes de Crookes, en effet, émettaient ces mystérieuses radiations. Comment ne les a-t-on pas découvertes en cherchant à vérifier si les rayons cathodiques sortaient de l'ampoule? L'heure n'était pas venue. Certains expérimentateurs cependant furent bien près de devancer Roentgen.

Lodge rapporte que Jervis Smith, d'Oxford, observa que ses plaques photographiques étaient voilées au voisinage des tubes de Crookes en activité. Simplement contrarié par cette constatation qui retardait la réalisa

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