Sayfadaki görseller
PDF
ePub

comprendraient pas, on peut leur répondre aussi que le plus souvent la recherche désintéressée trouve un stimulant dans la découverte fortuite de vérités utiles. Ce fut le cas pour les recherches protistologiques. Depuis cinquante ans et jusqu'à nos jours on étudie les protistes pour leur intérêt propre, mais cette science conquiert de plus en plus de faveur parce que l'on découvre de plus en plus de protistes qui jouent un rôle pathogène dans les maladies de l'homme ou des animaux. Il y a quarante ans, ce fut la découverte du plasmodium de la malaria; il y a trente ans, celle des amibes de la dysenterie humaine; depuis une vingtaine d'années on connaît les trypanosomes qui provoquent la maladie du sommeil et les spirochètes qui provoquent la syphilis et le pian ; il y a deux ans, on découvrit le spirochète de la fièvre jaune... et nous en passons beaucoup de moindre importance, et nous nous défendons de parler des bactéries et des microbes qui sortent du domaine habituel de la protistologie. La découverte des protistes pathogènes et l'étude de leur éthologie a dans la plupart des cas permis de lutter efficacement contre les fléaux qu'ils déchaînent, mais c'est là un sujet trop vaste à aborder. Mieux vaut abréger et conclure.

On tend de plus en plus à considérer que les protistes, c'est-à-dire tous les organismes non cloisonnés en cellules, forment un groupe hétérogène. La plupart d'entre eux cependant sont les descendants éloignés d'ancêtres non cellulaires qui ont évolué suivant des tendances différentes de celles des pluricellulaires, avec lesquels ils n'ont qu'une parenté fort lointaine, non pas directe mais collatérale. Ils ont évolué de façons fort diverses et dans le monde des protistes existe une variété de formes innombrables et une complication de structure d'autant plus déroutante qu'elle est en quelque sorte condensée. A cause de leur spécialisation et de leur complexité, les

protistes, pas plus que les pluricellulaires, et peut-être moins qu'eux, ne donnent pas la solution élémentaire aux problèmes que les biologistes se posent sur les énigmes de la vie.

Bref, les conceptions actuelles de la protistologie ne sont plus ce qu'elles étaient, et parmi ses enseignements il en est deux qu'elle inculque profondément : c'est une prudente défiance vis-à-vis de toute affirmation même fort autorisée, c'est une profonde humilité devant la faiblesse de notre perspicacité et la fréquence de nos errements.

PAUL DEBAISIEUX,

Professeur à l'Université de Louvain.

LES

Chocs en Médecine et en Biologie

Un professeur, parlant à ses élèves du mystère de la Trinité, usa si bien de l'analogie et de la comparaison qu'un de ses auditeurs, un peu naïf, s'écria : « Ah ! je comprends maintenant la Sainte Trinité ! »

Notre esprit aime, en effet, la comparaison imagée et c'est ce qui explique la vogue si grande à l'heure actuelle du mot « choc ou shock ».

Choc, cela fait image: on croit voir d'emblée ce qui se passe dans un panier d'oeufs qui a recu un choc. Le mot imagé a du bon c'est l'épingle qui fixe l'insecte sur le carton; la comparaison est utile, à faible dose et de bonne qualité, mais leur inconvénient à tous deux est de faire croire que l'on a compris, de satisfaire la curiosité de savoir, et d'arrêter l'esprit sur le chemin de la connais

sance.

Le mot est à la mode : Choc nerveux, choc opératoire, choc traumatique, choc anaphylactique, choc hémoclasique, choc-émotion, et j'en oublie, toutes ces expressions se retrouvent maintenant au courant des lectures.

Je voudrais donner aux lecteurs de la REVUE, des clartés, pas plus, sur ces questions du plus haut intérêt scientifique et même pratique. Ces pages n'étant pas écrites pour les personnes initiées, j'ai laissé de côté toute érudition bibliographique, et je n'ai nullement cherché à être complet. Il faudra sans doute toute la bienveillance du lecteur pour penser que j'ai été intéressant.

Définition. - Comme le mot Choc, au sens ordinaire, implique l'idée d'instantanéité, puis de trouble et de secousse dans l'objet choqué, ainsi le Choc biologique comprend la réaction, soudaine ou très rapide, de l'organisme vivant à une cause non moins soudaine et rapide qui vient le troubler. Les actions lentes ne produisen1 pas de choc et il est remarquable combien facilement le corps les supporte, en s'y accomodant, en s'y adaptant.

Injectors dans une veine une solution donnée : si nous procédons lentement, rien ne soulignera l'opération et l'organisme s'en accommode aisément. Agissons lapidement et nous provoquons un choc, c'est-à-dire une réaction brutale, vive, qui trahit l'intolérance du corps, par impossibilité de s'adapter si vite à un nouvel état de choses.

Si j'exerce sur ma joue une pression forte, très forte même mais lente et progressive, j'irai loin dans la tolérance. Au contraire, si la pression est forte, mais vive et instantanée, cela devient une gifle, un coup de poing, et la réaction locale sera vive également, sans parler de la réaction morale !

Les chocs biologiques dont nous allons parler ici, sauf le premier, sont des réactions, des révoltes à l'entrée brutale dans l'organisme, ou mieux dans le sang, de produits anormaux par la qualité ou par la quan'ité. Ces réactions se caractérisent par des symptômes trahissant une atteinte profonde des grands appareils organiques et en particulier ceux qui commandent la circulation, la respiration. Rappelons que ces grands postes de commandement » sont le cerveau, le bulbe et le système nerveux dit du grand sympathique. Celuici a pour ainsi dire ses racines dans la moelle, le cerveau et le bulbe, et se distribue, telle une inextricable liane, à tout le corps.

Choc cranio-cérébral.

Éliminons d'abord les phéno

mènes de choc les plus connus, ceux du choc cérébral

par coup porté sur le crâne. De ce choc sur le crâne, tout le monde sait les conséquences, depuis les classiques trente-six chandelles jusqu'à la perte de connaissance et la mort, en passant par l'étourdissement avec ou sans paralysie des membres. La mort peut être foudroyante comme la cause : ainsi fait le maillet qui écrase le front du bœuf! Procumbit humi Bos..

Mais sans aller si loin, si nous prenons le cas moyen, nous trouvons comme signes la pâleur de la face, la lenteur du pouls, l'irrégularité de la espiration, c'està-dire les troubles des grandes fonctions annoncés.

Ici, l'explication est relativement simple.

La force vive du coup, de la chute, a dépassé la résistance du crâne. La paroi osseuse s'est laissé déprimer et la force vive s'est propagée aux organes nobles : cerveau et bulbe, logé dans la boîte crânienne. Notre regretté collègue, le Dr Duret, a eu le grand mérite de montrer la part qui revient, dans le mécanisme de ces lésions, au liquide céphalo-rachidien. Entre le crâne et le cerveau, il y a un faible espace que remplit une lame de liquide céphalo-rachidien, qui forme aux orgar es com me un coussin protecteur. Mais, comme ce liquide est incompressible, il transmet au cerveau et au bulbe les pressions qu'il reçoit, et si celles-ci sont instantanées, elles meurtrissent instantanément ces organes nerveux, avec toutes les conséquences que nous connaissons.

Tel est le mécanisme de ce Choc cérébral et surtout bulbaire.

Il est admis sans susciter autre discussion que sur des détails qui ne nous intéressent pas ici.

Chocs nerveux. Mais on observe souvent en médecine et en physiologie, à la suite de telle ou telle cause, des accidents qui ont tout ou partie des symptômes du choc cérébral et bulbaire. En vertu de notre penchant pour l'analogie, on leur a donné également le rom de

« ÖncekiDevam »