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état, et les châteaux rendus au village de Garches, d'où ils avaient été démembrés.

Malgré cette nouvelle distribution, on voit toujours, sur le territoire de Marnes, un château appelé le Grandl'Étang, appartenant au duc de Dalmatie, et le château de Marnes, édifice antique et assez mal bâti.

Marnes fait partie du canton de Sèvres. Le nombre de ses habitants n'allait qu'à 110 en 1726. Il est aujourd'hui de 172.

§ III.

LE CHENAY OU CHESNAY.

Ce village, qui dut son nom aux bois de chênes qui l'entouraient, est situé à quatre lieues à l'ouest de Paris, et à peu de distance au nord de Versailles, dans un territoire fertile en grains et en vignes. On y voit aussi quelques prairies.

On ne sait que peu de choses sur l'origine de ce village. L'abbé Lebeuf s'est jeté dans de longues discussions pour prouver qu'il n'est qu'un démembrement de celui de la Celle. « On ne peut révoquer en doute, dit-il, »>qu'il n'y ait eu autrefois deux églises sur le territoire >>de ce dernier village; car alors la paroisse de Celle >>était beaucoup plus étendue vers le midi qu'elle ne >>>l'est aujourd'hui. L'une de ces églises était sous l'invo>>cation de saint Pierre; l'autre était dédiée à saint Ger>>main; celle de Saint-Pierre forme la paroisse de Celle: » où donc retrouver celle de Saint-Germain, sinon au >>>Chenay qui est contigu? »

Sans prononcer sur cette question, dont la solution demanderait quelque chose de plus positif que des con

jectures, nous ferons observer que l'abbé Lebeuf eût pu appliquer à tout autre village qu'au Chenay, à Rocquencourt par exemple, tout ce qu'il allègue à l'appui de son opinion; d'ailleurs, il est obligé lui-même, dans sa supposition, de reconnaître que l'église de Saint-Germain de la Celle était d'abord plus près de l'église de Saint-Pierre ; mais que, par la suite, elle fut transportée un peu plus loin, c'est-à-dire à un quart de lieu vers le midi, d'où nous conclurons que sa longue discussion ne prouve rien, sinon que l'origine de ce lieu est enveloppée dans l'obscurité du moyen âge.

Toujours est-il certain que, lors des ravages des Normands, les moines de Saint-Germain-des-Prés se virent obligés de donner le Chenay à des seigneurs puissants qui pussent les protéger contre ces pirates. Cette terre appartenait, au XIe siècle, à la maison des comtes de Montfort, fameux dans l'histoire de cette époque.

Ce n'était pas dans l'église de Saint-Germain, brûlée sans doute par les Normands, mais dans une chapelle du titre de Saint-Sulpice, bâtie entre le Chenay et Versailles, que s'assemblaient les habitants de ce premier village (car Versailles aussi était alors un village). Mais bientôt après, en 1484, un certain Foulques, abbé de Saint-Germain, donna aux habitants une place au centre de leurs demeures, pour y bâtir une église qui dut être consacrée sous le titre de Saint-Germain-de-Paris, circonstance qui a sans doute amené la confusion dans laquelle peut être tombé l'abbé Lebeuf.

Cette église était déjà, au xvre siècle, tellement délabrée, que les habitants furent obligés une seconde fois de recourir à la petite chapelle qu'on n'appelait plus de Saint-Sulpice, mais de Saint-Antoine-du-Buisson. Le curé

et les habitants du Chenay reçurent, en 1585, la faculté d'y établir une confrérie de Saint-Sébastien et de SaintRoch, confrérie qui devait les préserver ou les guérir de la peste.

Un autre fléau fatal à l'humanité, l'ignorance, fut, sans doute avec plus de succès, combattu dans ce lieu, en 1654, par les soins de M. Pierre Lepelletier, auditeur des comptes, qui fonda une école au Chenay, et paya un prêtre pour y instruire les enfants. C'est aussi dans ce village que se retirèrent une partie des solitaires

de Port-Royal, lorsque leur maison fut détruite.

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La terre du Chenay fut, en 1683, achetée par Louis XIV aux bénédictins de Saint-Germain, pour être comprise dans le grand parc de Versailles.

Il y a dans ce village, du côté le plus rapproché de Versailles, un très beau château. Il est situé dans une position charmante, ses jardins sont délicieux et son pare immense.

Le village du Chenay fait partie de l'arrondissement et du canton de Versailles; sa population formait 82 feux en 1709, 129 en 1745, y compris Rocquencourt: elle est aujourd'hui de 300 habitants.

S IV.

ROCQUENCOURT.

Ce village est du grand nombre de ceux qui appartinrent d'abord à l'abbaye de Saint-Denis; il est situé à une lieue de Versailles, entre cette ville et Saint-Germain, dans la plaine qui se prolonge jusqu'auprès de Marly.

Les étymologistes ont vu, dans le nom latin de Roc

quencourt, Rocconis curtis, une expression désignant une maison de campagne d'un nommé Roccon, d'où ils ont conjecturé que cette terre, qui appartenait, au commencement du xe siècle, au monastère de SaintDenis, lui venait de Roccon, l'un des grands du royaume sous le roi Thierry.

Quoi qu'il en soit, on voit que Roquencourt était une paroisse au XIIIe siècle, et que la cure était pleno jure à la nomination de l'évêque de Paris; car alors, et dès le XIIe siècle, des seigneurs laïcs avaient succédé à l'abbaye. Il existait même plusieurs seigneurs dans ce village. Au xvre siècle, la seigneurie appartenait à la famille Sanguin; vers le milieu du siècle dernier, cette terre fut vendue à un bourgeois de Paris, qui y fit bâtir une maison dont il ne conserva pas longtemps la possession : car elle fut rasée en 1783 par Madame, et reconstruite sur un plan plus vaste et plus élégant.

Le 1er juillet 1815, le village de Rocquencourt fut témoin d'un combat acharné entre les troupes françaises et prussiennes. Les Prussiens, maîtres de Saint Cloud, se portaient sur Versailles; les troupes françaises cantonnées à Versailles, soutenues par quelques gardes nationales, marchent à leur rencontre; le général Excelmans, instruit de ce mouvement, quitte Chaville, fait embusquer ses soldats dans les bois qui entourent ce village, et ordonne aux troupes de Versailles de recevoir seules le feu de l'ennemi. Le mouvement s'exécute les Prussiens, forts de leur nombre, s'avancent avec confiance; ils font un feu qui est rendu à l'instant; un combat très vif va s'engager, quand les cris de la troupe embusquée viennent les avertir qu'ils sont à peu près cernés; ils se forment en bataillon carré; ils sont atta

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qués avec impétuosité, se défendent avec courage; mais, ignorant la force du général français, et voyant leurs rangs s'éclaircir à chaque instant, ils mettent bas les armes, sont conduits au quartier-général de Vandamme, et le soir amenés en triomphe à Paris.

On ne voit aujourd'hui de remarquable à Rocquencourt que le château presque entièrement environné de bois, et situé sur une petite hauteur, d'où la vue domine une partie du parc de Versailles; Rocquencourt fait partie de l'arrondissement et du canton de Versailles. Sa population est de 170 habitants.

S V.

VAUCRESSON.

Ce village, dont l'abbé Suger fut le fondateur, est situé à peu près à égale distance de Saint-Cloud et de Versailles; c'est-à-dire, à une lieue environ de cette dernière ville. Le gros du village est bâti sur la pente douce d'un coteau qui fait face au midi.

Le terrain offre une culture variée. Il est en général coupé de bois et de terres labourables. Il y avait des vignes vers le milieu du xvir siècle; elles ont disparu 1.

A l'époque encore barbare où le ministre de Louis VII dirigeait le gouvernement de la France, Vaucresson n'offrait qu'une vallée inculte dépendant de l'abbaye de Saint-Denis, et qui servait de retraite à des voleurs. Suger, qui l'appelle dans ses lettres Vallis crisonis, chassa ces brigands, fit labourer les terres et construire une

Lebeuf, tome vi, page 267.

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