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nous ne faisons, comme vous le savez, que suivre les illustres exemples de tant de Pontifes romains nos prédécesseurs, qui, se distinguant par la science et la sainteté, n'ont pas hésité à sévir contre les enfants dégénérés et rebelles de l'Église, et ont frappé les violateurs et usurpateurs obstinés de ses droits des peines portées par les saints canons contre ces sortes de coupables.

« C'est pourquoi nous élevons encore notre voix apostolique dans votre auguste assemblée et nous réprouvons de nouveau, nous condamnons et nous déclarons nuls et de nul effet, tant la loi sus-énoncée que tous et chacun des actes et décrets qui ont eu lieu en Piémont au détriment de la religion, de l'Église, de notre autorité et des droits du Saint-Siége, actes et décrets dont nous avons parlé avec douleur dans notre allocution du 22 janvier de cette année et dans la présente. C'est en outre avec le plus profond regret que nous sommes obligé de déclarer que tous ceux qui en Piémont n'ont pas craint de proposer, d'approuver et de sanctionner lesdites mesures et la loi contre l'Église et les droits du Saint-Siége, que tous ceux aussi qui sont employés par eux, qui leur donnent leur appui, leurs conseils, leur adhésion et se font les exécuteurs de leurs ordres ont encouru l'excommunication majeure, et les autres censures et peines ecclésiastiques portées par les saints canons, par les constitutions apostoliques et par les décrets des conciles généraux, particulièrement du concile de Trente (Sess. 22, ch. xI). »

Dans l'allocution sur les affaires d'Espagne et de Suisse, le SaintPère s'exprime ainsi : « Vous savez tous, vénérables frères, qu'il n'y a pas encore quatre ans, nous n'épargnâmes ni soins, ni délibérations, ni travaux pour pourvoir aux affaires ecclésiastiques en Espagne. Vous connaissez la convention conclue par nous, en 1851, avec notre très-chère fille en Jésus-Christ, Marie-Élisabeth, reine catholique des Espagnes, convention sanctionnée et solennellement promulguée comme loi de l'État dans ce royaume. Vous n'ignorez pas non plus que dans cette convention, entre beaucoup d'autres choses statuées pour la protection de la religion catholique, il fut avant tout établi que cette auguste religion continuant, à l'exclusion de tout autre culte, à être la seule religion de la nation espagnole, serait maintenue comme auparavant dans tout le royaume des Espagnes, avec tous les droits et toutes les prérogatives dont elle doit jouir d'après la loi de Dieu et les lois canoniques; que l'instruction, dans toutes les écoles publiques ou privées, serait entièrement conforme à la doctrine catholique; que dans l'exercice de la charge épiscopale, et dans toutes les choses qui appartiennent au droit et à l'exercice de l'autorité ecclésiastique et de l'Ordre sacré, les évêques jouiraient

de cette pleine et entière liberté que les sacrés canons établissent; que l'Église aurait la pleine et libre jouissance de son droit naturel d'acquérir à tout titre légitime de nouvelles possessions, et que ce droit de propriété de l'Église serait inviolable dans tous les biens qu'elle possédait alors et dans tous ceux qu'elle acquerrait à l'avenir. Les choses étant ainsi réglées, nous nous reposions dans la confiance que nos soins et nos sollicitudes atteindraient leur but, et que, selon nos désirs, on verrait de nouveau l'Église catholique fleurir et prospérer de plus en plus en Espagne, et cette confiance était d'autant plus grande que cette illustre nation se glorifie avec plus d'ardeur de professer la religion catholique et d'être fermement attachée à cette chaire de Pierre.

a Cependant, le cœur rempli d'étonnement et d'amertume, nous avons vu, ce que nous n'aurions jamais cru possible, la convention dont nous venons de parler, impunément rompue et violée dans ce royaume, non-seulement contre la volonté de la nation espagnole, mais encore malgré ses réclamations et les manifestations de sa douleur, et de nouveaux outrages faits à l'Église, à ses droits, aux évêques, au suprême pouvoir de notre personne et de ce Saint-Siége, outrages tels que nous devons exprimer notre affliction devant vous, vénérables frères. Des lois ont été portées qui, au grand dommage de la religion, détruisent le premier et le second article du Concordat, et qui ordonnent la vente des biens de l'Église. Divers décrets ont été publiés par lesquels il est interdit aux évêques de conférer les ordres sacrés, aux vierges consacrées à Dieu d'admettre d'autres femmes comme novices, dans leur propre institut, et par lesquels. il est réglé que les chapellenies laïques et d'autres pieuses institutions seront complétement sécularisées. Aussitôt que nous avons su qu'on préparait de si graves offenses à l'Église, à nous, à ce SaintSiége, nous avons, sans aucun retard, selon le devoir de notre charge, soit par notre Cardinal secrétaire d'Etat, soit par notre chargé d'affaires à Madrid, énergiquement protesté et réclamé contre tout ce qu'osait de la sorte le gouvernement espagnol. Nous avons de plus fait signifier à ce gouvernement que si la loi pour la vente des biens ecclésiastiques n'était pas rejetée, nos réclamations seraient portées à la connaissance des fidèles, afin qu'ils s'abstinssent de l'achat de ces biens. Nous avons en outre rappelé au cabinet de Madrid que nous avions clairement et ouvertement exprimé dans les lettres apostoliques relatives au Concordat, que si les engagements pris par ce Concordat étaient jamais, comme ils le sont si gravement aujourd'hui, violés et rompus, nous regarderions comme nulle et de nul effet la concession faite par nous en vue de ce Concordat, et par

laquelle nous déclarions que les acquéreurs de biens ecclésiastiques, vendus avant sa conclusion, ne seraient en aucune manière inquiétés ni par nous ni par nos successeurs les Pontifes romains.

« Non-seulement nos réclamations si justes ont été vaines ainsi que les plaintes des illustres évêques de l'Espagne, mais encore plusieurs de ces vénérables évêques, qui s'étaient, à si bon droit, opposés aux lois et décrets susdits, ont été violemment arrachés de leurs diocèses, éloignés et relégués ailleurs. Vous comprenez, vénérables frères, de quelle affliction nous sommes frappés en voyant tous nos soins, toutes nos sollicitudes pour les affaires ecclésiastiques de ce royaume demeurer sans résultat, l'Église de Jésus-Christ y endurer derechef les plus grands maux, sa liberté, ses droits et notre autorité, l'autorité de ce Saint-Siége y étant foulés aux pieds. C'est pourquoi nous n'avons pas souffert que notre chargé d'affaires à Madrid y demeurât plus longtemps, et nous lui avons ordonné de quitter l'Espagne et de revenir à Rome. Notre douleur est grande à la pensée des périls où se trouve de nouveau jetée, sous le rapport de la religion, par cette nouvelle perturbation des choses saintes, l'illustre nation espagnole, que son zèle pour la cause catholique et tous ses mérites devant l'Eglise, devant nous et le Saint-Siége, nous ont rendue si chère. Mais comme le devoir de notre ministère apostolique exige absolument que nous défendions de toutes nos forces la cause de l'Église qui nous a été divinement confiée, nous ne pouvons pas nous dispenser d'exprimer ouvertement, publiquement, et de la manière la plus solennelle, nos plaintes et nos réclamations.

« C'est pourquoi, élevant la voix dans votre assemblée, nous nous plaignons de tout ce que le pouvoir laïque a fait et fait encore en Espagne injustement contre l'Église, contre sa liberté et ses droits, contre nous et l'autorité de ce Saint-Siége, et surtout nous déplorons de la manière la plus forte notre concordat solennel violé, au mépris du droit des gens, l'autorité propre des évêques dans l'exercice du saint ministère empêchée, la violence employée contre eux et le patrimoine de l'Église usurpé, au mépris de tout droit divin et humain. De plus, en vertu de notre autorité apostolique, nous réprouvons, abrogeons et déclarons sans valeur et sans force, nuls et de nul effet, pour le passé comme pour l'avenir, les lois et décrets susdits. Enfin, de toute la puissance qui est en nous, nous avertissons les auteurs de tous ces actes audacieux, nous les exhortons et les supplions de considérer sérieusement que ceux qui ne craignent pas d'affliger et de tourmenter la sainte Église de Dieu, ne peuvent pas échapper à la main du Tout-Puissant.

« Nous ne pouvons maintenant nous dispenser de féliciter nos

vénérables frères les archevêques et évêques d'Espagne, et de leur donner les éloges qu'ils ont si grandement mérités en accomplissant leur devoir sans se laisser arrêter par aucun danger, élevant leur voix épiscopale dans une parfaite unanimité de vues, de pensées et de sentiments, et ne cessant de défendre la cause de l'Église avec autant de constance que de courage. Nous devons aussi des éloges tout particuliers au fidèle clergé espagnol, qui n'a rien négligé pour satisfaire à ce que lui imposaient sa vocation et son devoir. Nous donnons aussi les louanges qui sont dues à tant de laïques espagnols si distingués qui, se signalant par leur piété et par leur dévouement pour notre sainte religion, pour l'Église, pour nous et pour le SaintSiége, se sont fait gloire de défendre les droits de l'Église de vive voix et par écrit. Gémissant, dans l'ardeur de notre charité apostolique, sur la situation déplorable où se trouve aujourd'hui cette illustre nation, si chère à notre cœur, et où se trouve aussi sa reine, nous supplions instamment le Dieu très-bon et très-puissant de vouloir bien, par sa vertu toute-puissante, protéger, consoler et arracher à tous les périls, le peuple et sa souveraine.

« Nous voulons aussi vous dire, vénérables frères, que nous souffrons inexprimablement de l'état déplorable où se trouve réduite notre très-sainte religion en Suisse, et surtout, ô douleur! dans quelques-unes des principales villes catholiques de ses cantons confédérés. Là, la puissance de l'Église catholique et sa liberté sont opprimées, l'autorité des évêques et de ce Siége apostolique foulée aux pieds, la sainteté du mariage et du serment violée et méprisée, les séminaires des clercs, les monastères des familles religieuses ou entièrement détruits, ou complétement assujettis à l'arbitraire du pouvoir civil; la collation des bénéfices et les biens ecclésiastiques usurpés, le clergé catholique poursuivi et persécuté de la manière la plus déplorable. Nous vous indiquons rapidement aujourd'hui ces choses si tristes sur lesquelles on ne saurait assez gémir et qui méritent toute réprobation; mais notre dessein est de vous entretenir une autre fois dans cette assemblée de ce sujet si douloureux.

Août.

18. Conclusion d'un concordat entre le Saint-Siége et l'Autriche. (On trouvera à la date du 3 novembre les documents relatifs à ce grand acte.)

Septembre.

8. Prise de Sébastopol par les Français et les Anglais.

28. Consistoire secret tenu au Vatican; Pie IX préconise Monseigneur Wicart, évêque de Fréjus, comme premier évêque de Laval qui vient d'être détaché du diocèse du Mans.

Novembre.

3. Consistoire secret au Vatican. Au milieu des maux qui affligeaient l'Église, Dieu lui préparait un grand triomphe. La société est continuellement tourmentée par une grande hérésie, cause des schismes, des guerres, des usurpations et des révoltes, hérésie sociale et religieuse en même temps, qui regarde l'homme comme indépendant de toute loi spirituelle, et les États comme indépendants de toute autorité supérieure, même de celle de Dieu. Cette hérésie prend différents noms selon les époques: tantôt c'est la raison humaine, tantôt la raison politique, d'autres fois la raison d'État, la souveraineté du peuple, enfin l'athéisme de la loi et le peupleDieu; toutes choses qui conduisent au même résultat, parce que tous les extrêmes se touchent, et qu'autant vaut déifier le peuple et multiplier les dieux à l'infini, que détruire le vrai Dieu et proclamer l'athéisme. Ces doctrines avaient pénétré en Autriche comme dans tous les autres pays catholiques; le résultat en était le joséphisme, ou système de Joseph II, c'est-à-dire l'asservissement de l'Église.

Joseph II, élève des philosophes français et leur allié, avait renversé presque entièrement l'édifice ecclésiastique dans ses États: les églises avaient été privées de leurs ornements et des images qui déplaisaient à l'empereur philosophe; les processions, les pèlerinages, les confréries étaient supprimés; on avait enlevé da bréviaire l'office de saint Grégoire VII, la bulle In coena Domini n'était pas admise, les couvents étaient soustraits à la juridiction des généraux d'ordres, aucun religieux n'avait la permission d'aller à Rome; on avait supprimé 2,024 monastères, et dispensé les moines qui restaient dans les autres de l'assistance au chœur. Enfin on avait incaméré les biens de l'Église, enlevé aux évêques de la Lombardie la direction de leurs grands séminaires, taxé les frais des funérailles, et fixé les heures où il serait permis de sonner les cloches et de tenir les églises ouvertes. Les événements de 1848 ouvrirent les yeux de bien du monde; on relâcha alors quelque peu les liens qui enchaînaient la libre action de l'Église catholique; mais les habitudes administratives détruisirent l'effet de la boune volonté du gouvernement. L'empereur François-Joseph Ier sentit qu'un concordat pourrait seul remédier au mal profond qui troublait l'Autriche; il le conclut le 18 août 1855; le Pape le promulgua dans le consistoire du 3 no

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