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ET LA

LITTÉRATURE PROVENÇALE EN ITALIE

AU MOYEN AGE

PAR

Antoine THOMAS

ANCIEN MEMBRE DE L'ÉCOLE DE ROME

MAITRE DE CONFÉRENCES A LA FACULTÉ DES LETTRES DE TOULOUSE

PARIS
ERNEST THORIN, ÉDITEUR

LIBRAIRE DES ÉCOLES FRANÇAISES D'ATHÈNES ET DE ROME
DU COLLÈGE DE FRANCE ET DE L'ÉCOLE NORMALE SUPÉRIEURE
7, RUE DE MÉDICIS, 7

1883

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INTRODUCTION

Francesco da Barberino occupe une place honorable parmi les écrivains italiens de la période des origines, et son nom est connu de toute personne un peu familière avec la littérature

Del bel paese là dove il sì suona.

S'il ne fait pas grande figure à côté de ses illustres contemporains et concitoyens, Dante Alighieri et Dino Compagni, il a pourtant joui d'une assez belle réputation parmi les Florentins de son siècle: Boccace parle de lui avec éloge dans sa Genealogia Deorum, et Filippo Villani lui a consacré une biographie spéciale dans son ouvrage intitulé: De origine civitatis Florentie et ejusdem famosis civibus (1). Cela suffirait, si l'on ajoute que ses deux principaux ouvrages, les Documenti d'Amore et le Reggimento e costumi di donna, ont eu la chance de parvenir jusqu'à nous, pour lui assurer un droit à l'intérêt durable de la postérité et pour le préserver de l'oubli. Mais messer Francesco a été plus heureux encore, et il faut reconnaître qu'une partie de la notoriété qui s'attache aujourd'hui à son nom est due à des circonstances qu'il

(1) Cet ouvrage, écrit en latin, a été dédié au cardinal-évêque d'Ostie Philippe d'Alençon, et par conséquent composé, ou du moins terminé, entre 1390 et 1397 (voyez Sarti, De claris prof. archig. Bononiensis, II, 201). Il est divisé en deux livres, dont le second se compose uniquement de biographies de Florentins illustres. Une ancienne tradaction italienne de cette seconde partie a été publiée en 1747, à Brescia, par le comte Mazzuchelli, qui n'avait pas à sa disposition de manuscrit du texte original. Deux mss. du texte latin sont aujourd'hui connus : un à la Laurenziana (Gad., plut. inf. LXXXIX, no 23) et un à la Barberiniana (no antico 898, nuovo cl. XXXIII, no 130). C'est d'après ce dernier que F. Ubaldini a publié la vie de Francesco da Barberino.

était assurément bien loin de prévoir et qui ont singulièrement servi sa réputation.

Depuis près de trois siècles, la dépouille mortelle de Barberino reposait à Santa Croce, et jamais sans doute l'admiration de la postérité pour ses œuvres n'avait été assez bruyante pour le faire tressaillir dans son tombeau, quand parut à Rome, en 1640, une magnifique édition des Documenti d'Amore, ornée de nombreuses planches et enrichie d'une biographie et de savants commentaires par le comte Federigo Ubaldini. L'éditeur regardait comme une souveraine bonne fortune pour lui de pouvoir publier le premier cet ouvrage et répondre ainsi à la curiosité du monde entier (1). Ces sentiments s'expliquent : l'édition est dédiée Agl'illustrissimi et eccellentissimi D. Carlo, D. Maffeo e D. Niccolo Barberini, et le trône pontifical était alors occupé, sous le nom d'Urbain VIII, par Maffeo Barberini (1623-1644), qui dès son avènement avait décerné la pourpre cardinalice à son neveu Francesco et à son frère Antonio, et, un peu plus tard (1627), à son autre neveu, également appelé Antonio. Arrivés à un si haut degré d'élévation, il était bien naturel que les Barberini fissent profiter de leur fortune leur vieil ancêtre Francesco (2), dont ils conservaient religieusement un manuscrit original dans leur bibliothè que privée. C'était d'ailleurs le seul nom un peu connu qu'ils eussent pu trouver en remontant de quelques siècles dans leur généalogie, et il est clair qu'en soignant et en cherchant à faire valoir sa réputation littéraire, ils travaillaient à augmenter le lustre et l'éclat de leur maison. Aussi voyons-nous que dès 1627 ils faisaient faire des recherches à ce sujet dans la bibliothèque vaticane. Federigo Ubaldini, que le cardinal Francesco avait attaché à son service et qu'il avait chargé de la publication des Documenti, se mit de tous côtés en quête de renseignements. C'est principalement avec les matériaux que lui fournit le célèbre

(1) « Per la testimonianza che ne rendono tant' huomini di conto antichi e moderni e per esser messer Francesco della casa Barberina, fattosi il mondo curioso delle sue rime, io hò attribuito il poterle publicare a mia somma ventura... » (Préface de l'éditeur.)

(2) Il faut remarquer cependant que les derniers descendants de Francesco s'éteignirent sans postérité au commencement du quinzième siècle, et que le pape Urbain VIII appartient à une branche différente, qui paraît s'être séparée de la première dès le commencement du treizième siècle. L'existence d'un tronc commun, bien que très vraisemblable, n'est pas matériellement prouvée (voyez la généalogie de la famille Barberini publiée en 1640 et dressée par Carlo Strozzi).

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