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été formée par une demoiselle noble nommée Marie Warth qui, arrivée en 1606 à Saint-Omer et agrégée aux Clairisses de cette ville commenca, de concert avec une autre Angloise nommée Tuitia, cet institut, qui ne tarda pas de se répandre dans la Belgique et ailleurs.

Bientôt Marie Warth se vit Préposée de plus de deux cents religieuses. HENRICUS MORUS. Historia Provinciæ Anglicana Societatis Iesv. Lib. 6. Num. 24. — Voyez surtout le Père ALEXANDRE DE SAINT JEAN DE LA CROIX, dans sa continuation en latin de l'Histoire ecclésiastique de FLEURY, Tome LIV, lib. 188. num. 86. pp. 467-471 et T. LIX. lib. 198. num. 24. pp. 467-472. Elle suivit principalement, dans cette entreprise, la direction du P. Jean Gérard, recteur du collège des Jésuites Anglois à Liége et non de celui d'Anvers, comme dit M. Bergier, Dictionnaire de Théologie, au mot Jésuitesses. IV. 201, qui prit tant d'intérêt aux affaires de ces filles qu'il négligeoit en partie celles de son Collége. -MORUS. Loco citato, lib. 9. num. 16. A Saint Omer elle suivit les avis du P. Rogier Léon. JOUVENCY. Historia Societatis Jesu. parte 5, libro 13, num. 141. p. 227. Le Dictionnaire de Trévoux, IV. 1496. dit que deux autres jésuites travaillèrent avec le Père Gérard à la propagation de cet Ordre.

Les Jésuitesses étoient ainsi nommées par ce qu'elles étoient sous la direction des Jésuites et en suivoient le régime. Elles avoient comme eux une Préposée Générale, des Visitatrices et des Rectrices : et quoyque leur institut n'eut point été approuvé par le Saint-Siége, elles avoient déjà plusieurs maisons en Italie, en Allemagne et aux Pays-Bas auxquelles elles donnoient le nom de Colléges, d'autres qui portoient le nom de Maisons de probation ou Noviciat; elles faisoient entre les mains de leurs Supérieures

les trois vœux simples de pauvreté, de chasteté et d'obéissance, mais elle ne gardoient pas la clôture, comme incompatible avec les fonctions de leur apostolat, car leur dessein étoit de se rendre en Angleterre et ailleurs pour travailler à la conversion des femmes engagées dans l'hérésie, ainsi qu'à l'instruction des dames catholiques.

C'est sans doute (on peut du moins le soupçonner) des Jésuitesses dont parle le Père JOUVENCY (1), lorsque, rapportant les occupations du Père Rogerius Leo durant son séjour à Saint-Omer, il s'exprime ainsi : Piis quoque legibus instruxit sodalitatem quamdam sacrarum Virginum, quæ curis mortalibus abdicatis, studia sua conferunt in puellas bonis moribus et omni, quæ congruit feminis, disciplina informandas. Hæc sodalitas per id tempus nata, brevi adolevit, et per Austriam, Bohemiam, Poloniam, Hungariam, Italiam, ac fere omnes Europæ partes propagata est. M. BERGIER (2) ne paroit pas parler correctement, lorsqu'il écrit que Warda et Tuitia formèrent l'institut des Jésuitesses selon les avis et sous la direction du Père Gérard, recteur du collège d'Anvers et de quelques autres Jésuites. Car il ne paroit pas que le Père Gérard ait jamais été recteur à Anvers, où les Jésuites Anglois n'avoient pas de collége, mais premier recteur de celui de Liége, où en effet il a été directeur des Jésuitesses de Liége, comme l'assure le P. MORUS, par ces paroles: Etsi enim nimius fortasse fuerit in Virginum Anglarum ad Sancti Martini positarum rebus negotijsque procurandis, cum non leui huius domus (Collegii Leodiensis) præiudicio (5).

(1) Historia Societatis Jesu. Parte V, libro 13, num. 141, pag. 227. (2) Dictionnaire de Théologie. Article Jésuitesses. IV. 201. (3) Historia Provincia Anglicanæ Societatis Jesu. P. 445.

Ces dames Angloises ou Jésuitesses s'établirent l'an 1616 à LIÉGE, d'abord au Mont Saint-Martin, dans la maison du chanoine Thenis. Elles y vivoient sous la direction du Père Jean Gérard, premier recteur du Collège des Jésuites Anglois de cette ville, qui prenant peut-être trop à cœur leurs affaires, porta du préjudice à celles de sa maison. — Abrégé curieux et nouveau de l'histoire de Liége. 1673. P. 145. HENRICUS MORUS. Ut supra. P. 415.

Un manuscrit qui appartenoit à feu M. l'avocat Goreux. et qui est du milieu du XVIIe siècle, marque ceci :

L'an susdit (1616) vindrent les Jesuitresses en Liege et firent leur convent a grand Saint-Martin en devallant les degrez des Bega. L'an 1618 elles allerent demeurer dans une belle maison en Pierreuse entre la Citadelle et le convent des Minimes. Folio 148, verso.

Un manuscrit de la bibliothèque de feu Monsieur le baron de Cler, rédigé vers l'an 1637, porte que leur église étoit également belle. On en voyoit encore des vestiges il y a quelques années.

Une chronique manuscrite de Liége, rédigée par un nommé Barthelemi Defraisne vers l'an 1680, s'exprime ainsi : L'an mesme (1619) ont les Jesuitresses Angloises erigé un beau edifice avec une eglise en Pierreuse.

Un autre manuscrit appartenant à M. le comte d'Argenteau-Mercy, met cette construction en 1618.

Placées ensuite, en 1618, sur la hauteur de Pierreuse, sous la Citadelle, elles ont passé en 1655 au fauxbourg d'Avroi, dans la maison des ci-devant religieux nommés Coquins, dont les revenus leur furent aussi attribués.-Continuatio FULLONII Historia populi Leodiensis. III. 18. Abrégé curieux et nouveau de l'histoire de Liége, 1673. P. 145. L'an 1621, Marie Warth après avoir été bien accueillie

par l'Electeur de Bavière et établi plusieurs collèges dans ses Etats, alla à Rome demander au pape Grégoire XV la confirmation de son institut; mais le Procureur du clergé d'Angleterre, appuyé par le Cardinal Mellin, y mit obstacle, alleguant le tort qui en résulteroit pour les missions Angloises. L'indépendance que ces filles affectoient de la juridiction des évèques, jointe à d'autres griefs, engagea le pape Urbain VIII à charger, de l'avis de la Congrégation de la Propagande, les Nonces apostoliques de supprimer leurs Colléges. Il fit en même temps écrire au Général des Jésuites de défendre à ses religieux la direction de ces filles.

Cet institut qui auroit pu faire fortune sous Paul V, dit le Père D'AVRIGNY, Jésuite, ne fut pas du goût d'Urbain VIII qui le dissipa en Italie sans avoir besoin d'autre chose que d'un signe de sa suprême volonté. Il n'en fut pas de même des personnes du sexe qui s'étoient associées dans la BasseAllemagne. Le Nonce leur intima en vain le Bref du Souverain Pontife. Elles n'y déférèrent point, persuadées qu'il ne falloit point de permission pour travailler de concert à l'instruction du prochain. Leur désobéissance irrita d'autant plus le pape qu'on lui rapporta qu'elles avancoient quelquefois des propositions peu orthodoxes; et il ajouta d'autant plus de foy à ce rapport, qu'il est rare que les femmes se mêlent de dogmatiser qu'elles ne fassent ou qu'elles n'adoptent quelque erreur. Ce fut à cette occasion qu'il publia sa bulle, l'une des plus vives qui soient émanées du Saint-Siége, par laquelle il leur ordonna sous peine d'excommunication encourue par le seul fait. de quitter les maisons où elles vivoient en commun et de se retirer chez elles, si elles n'aimoient mieux entrer dans quelques uns des Ordres approuvés (1).

(1) Mémoires chronologiques et dogmatiques. 1. 201.

En vertu de ce décret plusieurs de ces Colléges furent supprimés: cependant Marie Warth s'y opposa fortement et envoya des circulaires à ses consœurs pour les exhorter à s'opposer aux ordres du pape. Urbain VIII instruit de ces démarches scandaleuses, chargea la Congrégation du Saint Office de l'examen de cette affaire; et sur le rapport qui lui en fut fait, il émana,le 13 Janvier 1631, un Bref par lequel il éteint et anéantit à perpétuité ce nouvel Ordre comme insolent, arrogant, opposé à la saine doctrine, aux bonnes mœurs, comme une zizanie semée par le diable dans le champ du Seigneur. - Bullarium Romanum. 1727. V. 215. Le fameux capucin Valérien Magni fit, devant la Congrégation, un discours nerveux pour prouver la nécessité de supprimer cet Ordre. C'est ce que raconte KORTHOLT, professeur de l'université de Kiel, dans la Basse-Saxe, rapporté par BAYLE, dans son Dictionnaire, à l'article MAGNI.

Le pape donna encore l'ordre d'arrêter Marie Warth et une autre qui étoit Visitatrice à Trèves, nommée Cambiana par le continuateur latin de M. FLEURY; elles furent conduites à Rome où elles restèrent en prison jusqu'à l'an 1637.

Cependant dans la suite il prit envie à quelques dames Angloises dont, à la demande de l'Electeur de Bavière, le pape Clément XI avoit approuvé l'Institut, de se métamorphoser de nouveau en Jésuitesses. Elles élurent pour Préposée Générale Anne Barbe Batorp, supérieure du couvent de Mindelheim, se donnèrent des constitutions differentes de celles approuvées par ce pape, où elles qualifioient Marie Warth de vénérable et de leur Mère fondatrice; elles allèrent même jusqu'à l'invoquer dans leurs prières publiques.

Benoit XIV excité par des plaintes contre elles portées au Saint Siége par le landgrave de Hesse, donna le 30 avril

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